
Jacques Roumain
Issu de la grande bourgeoisie haïtienne, Jacques Roumain étudie en Europe et rentre à l’âge de 20 ans à Haïti, alors sous l’occupation américaine. Il participe à la fondation de deux revues : La Trouée qui défend l’idée d’une littérature engagée et La Revue indigène. Il contribue au journal Le Petit impartial ; ses prises de position contre la présidence Borno lui valent d’être emprisonné en 1929.
À la chute de Borno, il entre au Ministère de l’Intérieur. Il publie un premier recueil de nouvelles La proie et l’ombre (1930), puis un second Les fantoches (1931) et son premier roman, innovant dans l’écriture, La montagne ensorcelée (1931). C’est à cette période qu’il rencontre celui qui deviendra son ami et qu’il tiendra pour « le plus grand poète noir de l’Amérique », Langston Hughes.
Toujours dans les années 30, Roumain publie l’acte fondateur du Parti communiste haïtien, Analyse schématique 1932-1934. Il participe au Congrès international des écrivains à Paris, où il reprend des études d’ethnologie. Interdit de séjour à Haïti, il lui faut attendre l’élection du Président Lescot pour revenir dans son pays, où il fonde le Bureau d’ethnologie. Il meurt prématurément à l’âge de 37 ans, après avoir achevé Gouverneurs de la rosée, considéré comme son chef-d’œuvre et un classique de la littérature haïtienne. Un roman à lire absolument !