Le déplacement en français martiniquais : comparaison des productions d'enfants et d'adultes martiniquais avec celles de locuteurs du français hexagonal Auteur(s) : François-Haugrin, Noémie Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines Association YES YOU CAN Formations Extrait de : "La variation linguistique" : journée d'étude, le 27 avril 2018. Université des Antilles Description : Noémie François-Haugrin, Etudiante à l'Université du Québec à Montréal, évoque les spécificités que détient le français martiniquais. Celles-ci s'expliquent par l'influence que le créole exerce sur le français en Martinique. En effet, ses recherches révèlent que le français martiniquais a ses caractéristiques propres : particularités phonétiques, morphosyntaxique... Même si le français reste la langue de scolarisation et la plus maîtrisée surtout chez les enfants martiniquais, certaines représentations de la situation linguistique en Martinique montrent que le français et le créole ne sont pas hermétiques l'un à l'autre. Les emprunts, les alternances codiques et les calques en témoignent. Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V18149 V18149 | Partager |
Une issue économique à un problème social : l'insularité à la carte Auteur(s) : Michalon, Thierry Résumé : Imputer, comme on le fait quotidiennement, le mal-développement des départements français d’outre-mer à leur « éloignement » et à leur « insularité » est devenu un véritable rite, mais paraît peu fondé lorsque l’on analyse objectivement les conditions de la desserte et de l’approvidionnement de ces départements depuis la métropole : l’insularité n’est plus une réalité économique. Bien au contraire, son abolition a exposé les activités productives locales à la concurrence des importations, et les a littéralement laminées. La dangereuse montée de l’inactivité au sein des populations de l’outre-mer conduit donc à rechercher les conditions d’une relance de ces activités productives. La conquète de nouveaux marchés extérieurs suppose des avantages comparatifs … qui restent à découvrir. La reconquète du marché intérieur serait, par contre, possible si une protection ponctuelle du marché local par des droits de douane redevenait juridiquement concevable : le passage à un statut communautaire de P.T.O.M. en serait la condition. French Overseas Départements are no longer islands as far as their economy is concerned : costs of transatlantic transportation has become too low to provide local productions with sufficient protection. The growth of local unemployment is a threat today for these societies. Producing new goods or services for export seems hardly conceivable for the time being, as french Overseas departments did not find any comparative advantage so far. So, recovering domestic market seems the only way to get jobs. But such a policy would require that would be allowed to raise customs to protect their domestic market : a change for a new status in E.U. law would be necessary, and these ultraperipherical regions would have to be changed into overseas countries and territories. Martinique Guadeloupe 21 20 Droits : Ce document est protégé par le droit d'auteur. Il ne peut en aucun cas être utilisé sans l'autorisation de l'auteur et des ayant droits recherch:HASH0100299346894139b808b859 | Partager |
Perty ; Marie-Louise Résumé : F Guyane 4 Mon-Reste (Pierre Gustave Frédéric) Roura http://www.manioc.org/esclaves/individu5594 | Partager Voir aussi |
The Hybridity of Caribbean Aesthetics Auteur(s) : Lefrançois, Frédéric Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : Mairie du Lamentin Mairie du Morne-Rouge ADECAm/MC Université des Antilles Extrait de : "Métissages : chercher, penser, créer, façonner et dire la culture" : colloque international, du 4 au 6 juin 2018. Université des Antilles Description : Dans cet article, l'intervenant a l'intention de soutenir la performativité d'une fugacité en restant à l'écart des routes de la quintessence. Ce sera une manière de dégonfler certains clichés qui ont encore un avantage critique dans le discours académique. Pour atteindre cet objectif, il s'intéressera à la temporalité de l'hybridité et mettra l'accent sur des périodes ou des « moments » particuliers qui peuvent avoir un effet déclencheur sur la mutation de l'identité. On pourrait définir le « moment esthétique caribéen hybride » comme étant celui qui qualifie le sujet d'une véritable expérience d'aliénation. En tant que tel, il devient d'autant plus sensé d'accepter, comme on est prêt à subir l'expérience. Partant de ces prémisses, on peut se demander qu'est-ce que l'hybridité ? L'hybride est-il la synthèse d'essences différentes ou simplement le mélange de divers éléments biologiques, culturels et politiques ? Le métissage peut-il brouiller les différences troublantes ou rappeler la perte irréversible de l'origine, tout en appelant à l'avènement des chronotopes mutants polymorphes ? Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V18196 V18196 | Partager |
Perty ; Céline Résumé : F Afrique 26 cultivatrice Mon-Reste (Pierre Gustave Frédéric) Roura http://www.manioc.org/esclaves/individu5593 | Partager Voir aussi |
Morange ; Marie-Justine Résumé : F Guyane 3 Mon-Reste (Pierre Gustave Frédéric) Roura http://www.manioc.org/esclaves/individu5423 | Partager Voir aussi |
Monreste ; Rosalie Résumé : F Afrique 40 cultivatrice Mon-Reste (Pierre Gustave Frédéric) Roura http://www.manioc.org/esclaves/individu5413 | Partager Voir aussi |
Atilas ; Nicolas Résumé : M Afrique 47 cultivateur Mon-Reste (Frédéric Gustave) Roura http://www.manioc.org/esclaves/individu4602 | Partager Voir aussi |
Clairvoit ; Vincent Résumé : M Afrique 30 cultivateur Mon-Reste (Gustave Pierre Frédéric) Roura http://www.manioc.org/esclaves/individu4850 | Partager Voir aussi |
Race, politique, homosexualités et néocolonialismes en Guyane française ; Race, Politique, Homosexualités et néocolonialismes en Guyane française Auteur(s) : Manoel, Moïse Manoel, Moïse Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : Université des Antilles Université des Antilles Extrait de : Ma thèse en 180 secondes, le 22 février 2020. Université des Antilles Description : En Guyane, il n'y a pas de bars gay-friendly dans les quartiers festifs, alors que grâce à l'enfant du pays Mme Taubira, il y a aujourd'hui le mariage pour tous. Si l'on traverse le Maroni, on reste toujours en Amazonie, mais on se retrouve dans un pays indépendant le Suriname où une Caripride se tiendra en Octobre prochain. L'on remarque que le Suriname et la Guyane française sont deux territoires qui ont connu la colonisation, l'une anglo-néerlandaise et l'autre franco-luso-brésilienne. Cependant, c'est bien en Guyane qu'il y a une moindre visibilité des personnes LGBT. Docteure Chonville, s'est penchée sur les origines coloniales et chrétiennes de l'homophobie outre-mer. Mais cette observation entre la Guyane française et le Suriname met en évidence des causes néocoloniales à la persistance de l'homophobie aujourd'hui en Guyane. Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V20114 V20114 V20114 | Partager Voir aussi LGBT Homophobie Homosexualité Discrimination LGBT Homophobie Homosexualité Guyane Française Suriname Guyane Française Suriname Télécharger |
Morange ; Etienne Glandorp Résumé : M Guyane 02/09/1847 Mon-Reste (Pierre Gustave Frédéric) Roura http://www.manioc.org/esclaves/individu5425 | Partager Voir aussi |
Morange ; Rémiclès Résumé : F Guyane 7 Mon-Reste (Pierre Gustave Frédéric) Roura http://www.manioc.org/esclaves/individu5420 | Partager Voir aussi |
Liaisons sulfureuses ? Problématiques et perspectives de l'évaluation par le jeu à l'ère du numérique ; Liaisons sulfureuses ? Problématiques et perspectives de l'évaluation par le jeu à l'ère du numérique Auteur(s) : Silva Ochoa, Haydée Silva Ochoa, Haydée Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines Extrait de : "L'évaluation en langues étrangères à l'école et/ou à l'université. Pour une démarche qualité : entre tensions, ruptures et continuités" : journée d'étude, le 27 mai 2015. Université des Antilles et de la Guyane Description : Traditionnellement, évaluation et jeu renvoient à deux paradigmes bien distincts voire incompatibles : la première est fermement ancrée dans le sérieux, tandis que le second est souvent associé au futile. Évaluation et jeu partagent néanmoins certains traits qui ont parfois contribué à leur rapprochement : structure donnée par les règles, objectif ou but à atteindre, possibilité d'attribuer un score ? Or, grâce au numérique, l'introduction d'éléments couramment associés au jeu dans des domaines qui jusque-là en semblaient exclus a pris un nouvel essor sous le nom de gamification. Cette pratique, très répandue dans de nombreux domaines de formation, reste encore relativement marginale en didactique des langues et des cultures. Dans le cadre de cette communication, nous aimerions commencer par interroger l'articulation entre évaluation et jeu, afin de mettre en lumière les problématiques qu'elle soulève d'une manière générale, pour nous pencher ensuite sur les perspectives qu'elle permet d'entrevoir dans le domaine de l'enseignement/apprentissage des langues. Siècle(s) traité(s) : 21 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V15195 V15195 V15195 | Partager Voir aussi Evaluation Numérique Langue Gamification Evaluation et jeu Evaluation Numérique Langue Gamification Evaluation et jeu Télécharger |
La question de l'amérindianité dans la Caraïbe ; La question de l'amérindianité dans la Caraïbe Auteur(s) : Ithany, Jennifer Ithany, Jennifer Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : ADJC : Ansanm Doctorants Jeunes Chercheurs ADJC : Ansanm Doctorants Jeunes Chercheurs Extrait de : 2e journée d'études scientifiques des jeunes doctorants, le 21 avril 2016. Université des Antilles Description : Jenifer ITHANY (doctorante en études Anglophones, CRILLASH, Université des Antilles) pose la question de l'amérindianité dans la Caraïbe. Dans les sociétés caribéennes soumises à de forts traumatismes - au cours des périodes esclavagistes et des premiers temps de l'indépendance de certaines îles-, la population amérindienne en est un exemple criant. En effet, les stigmates générés par la discrimination et la marginalisation restent perceptibles, les situations de mise à l'écart et de subalternisation demeurant récurrentes pour ces populations au sein de nos sociétés postcoloniales dont l'imaginaire est encore habité par le stéréotype colonial du « sauvage ». La communication rappelle dans un premier temps le contexte historique de la situation des populations amérindiennes de la Caraïbe puis s'attache à étudier les mécanismes de résistance actuels qui permettent d'asseoir cette amérindianité. Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V16071 V16071 V16071 | Partager Voir aussi Résistance Tout-monde Hybridité Amérindianité Résistance Tout-monde Hybridité Amérindianité Télécharger |
Pointu ; Janvier Résumé : M Afrique 28 cultivateur Mon-Reste (Pierre Gustave Frédéric) Roura http://www.manioc.org/esclaves/individu5592 | Partager Voir aussi |
The Young folks' Robinson Crusoe Auteur(s) : Macquoid, Thomas Robert, 1820-1912 Optic, Oliver, 1822-1897 Leitch, R. P ( Richard Pettigrew ) Linton, W. J ( William James ), 1812-1897 Marriott, R. S Morison Thomas, William Luson, 1830-1900 Wentworth, Frederick Éditeur(s) : Lee and Shepard Lee and Shepard ( Boston (10 Milk St.) ) Résumé : Some ill. by R.P. Leitch and T. MacQuoid; engraving by Butterworth & Heath, W.J. Linton, R.S. Marriott, Morison, W.L. Thomas, Wentworth, and Williamson. Originally published as The Children's Robinson Crusoe by Mrs. Eliza Farrar in 1830. This edition omits "most of the chapter relating to the early life of the hero, and condenses the rest of the volume." It is adapted "to the use of schools ... by simplifying many words and reducing the length of sentences. With these exceptions, the editor has taken few liberties with the text of Mrs. Farrar."--P. 3. Based upon part I of Daniel Defoe's Robinson Crusoe. Publisher's advertisement p. 4 of cover. (Statement of Responsibility) by a Lady ; edited and adapted by William T. Adams. United States of America -- Massachusetts -- Boston Droits : This item is presumed to be in the public domain. The University of Florida George A. Smathers Libraries respect the intellectual property rights of others and do not claim any copyright interest in this item. Users of this work have responsibility for determining copyright status prior to reusing, publishing or reproducing this item for purposes other than what is allowed by fair use or other copyright exemptions. Any reuse of this item in excess of fair use or other copyright exemptions may require permission of the copyright holder. The Smathers Libraries would like to learn more about this item and invite individuals or organizations to contact The Department of Special and Area Studies Collections (special@uflib.ufl.edu) with any additional information they can provide. SN01270 27081349 | Partager |
Pratiques éducatives dans un contexte multiculturel L'exemple plurilingue de la Guyane. Le primaire ; : Volume I Auteur(s) : Ailincai, Rodica Crouzier, Marie-Françoise Auteurs secondaires : Modèles, Dynamiques, Corpus (MoDyCo) ; Université Paris Nanterre (UPN) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD CRDP de Guyane : ISBN : 978-2-35793-010-0 Résumé : Cet ouvrage collectif rédigé sous la direction de Rodica AILINCAI et Marie-Françoise CROUZIER arrive à un moment important de la vie du système éducatif, en particulier dans le domaine de la formation des enseignants. Les missions dévolues aux personnels enseignants de Guyane sont, comme sur le reste du territoire national, multiples et variées mais de plus, s'inscrivent dans un contexte territorial d'une certaine complexité. Le caractère exceptionnel de ce contexte d'enseignement mérite d'être souligné. La réalité sociologique, culturelle et linguistique dans laquelle bon nombre d'enseignants de cette académie sont amenés à exercer est à la fois source de défi et facteur d'enrichissement professionnel. Il est vrai que dans un tel contexte nos enseignants rencontrent des difficultés récurrentes dans la mise en œuvre de leurs apprentissages et dès lors peuvent se sentir en situation d'échec. Il apparaît donc important qu'une aide pertinente puisse leur être apportée à travers des éléments de réponse adaptés à la situation. Ainsi un tel ouvrage est de nature à aider bon nombre d'entre eux, aussi bien ceux en formation initiale que ceux déjà en poste. Quant aux étudiants en formation à l'université et qui aspirent à exercer ce noble métier, ils peuvent y trouver une source de réflexion et de données pertinente. Cet ouvrage apporte des éclairages intéressants sur beaucoup de questionnements qui ont ja- lonné et jalonnent encore la vie quotidienne de notre institution. Le questionnement sur un enseignement en contexte guyanais est important et il faut prendre la précaution de pas d'aborder cette question sous la simple forme d'une cartographie socio-culturelle et linguis- tique. Il s'agit bien de s'approprier toutes les données propres à cette société guyanaise pluri- lingue et multiculturelle, validée entre autre par une démarche scientifique, afin de pouvoir les intégrer dans des démarches d'apprentissages réfléchies au centre desquelles on place l'enfant-apprenant. Les formateurs ont apporté une contribution significative à la rédaction de cet ouvrage, c'est un moment important à travers lequel ils font partager à d'autres collègues leur expérience et leur réflexion sur une démarche de formation d'enseignants en Guyane. Une pluralité d'activités est décrite avec bien souvent une approche de la pluridisciplinarité qui semble tel- lement nécessaire mais qui a si souvent du mal à se mettre concrètement en place au sein des établissements. Je les encourage à continuer ce type de productions car elles ne peuvent qu'être bénéfiques aux collègues qui sont souvent faces à leur quotidien et n'ont pas ou peu de temps pour appro- fondir la réflexion sur leur pratique. Le système éducatif en Guyane a besoin de données et d'approches complémentaires pour l'amélioration de la formation des enseignants et ceci au profit des élèves de l'académie. La rédaction de cet ouvrage me semble être par ailleurs un signe fort de la maturité acquise dans la professionnalité de l'équipe pédagogique de l'IUFM. Que tous les auteurs de cet ouvrage soient remerciés pour leurs contributions et plus particu- lièrement Rodica et Marie-Françoise pour leur implication dans la direction de ce premier ouvrage. Antoine PRIMEROSE, Directeur de l'IUFM de la Guyane Enseigner en Guyane : comment faire, quand on commence ? Et comment tirer profit de l'expérience d'un professeur des écoles à Cayenne ou à Saint-Laurent-du-Maroni si l'on tra-vaille ailleurs ? La situation guyanaise L'Académie de la Guyane présente depuis longtemps des résultats qui la placent au dernier rang, DOM compris (Durand et Guyard, 1999). Même si ceux-ci se sont nettement améliorés au cours des dernières années comme le montre l'évolution des taux de réussite aux examens, ils restent insatisfaisants. La proportion de bacheliers d'une génération selon le lieu de rési-dence, toutes séries confondues, est encore loin de la moyenne nationale. À la session 2004, elle était de 33 ,1 % (61,6 % en France métropolitaine + DOM). Conjointement, le nombre de sorties sans qualification du système scolaire s'avère préoccupant. En 2004, au niveau V , il était de 36 % (25 % en France métropolitaine + DOM) ; au niveau V bis et IV de 21 % (7% en France métropolitaine + DOM). Ces chiffres indiquent l'insuffisance de formation d'une partie de la population, à corréler avec le taux de chômage (22,7 % contre 9,6 en France mé-tropolitaine + DOM en 2005). Plus que jamais, l'urgence est de faire acquérir au minimum à chaque élève un " socle commun de connaissances et de compétences " pour que chacun puisse exercer son rôle de citoyen dans le monde du XXIe siècle et poursuivre sa formation tout au long de la vie. L'enjeu est politique, démocratique mais aussi économique : les retom-bées de l'amélioration générale des qualifications d'une population en matière de développe-ment d'un territoire ne sont plus à démontrer. Les réformes récentes du système éducatif fran-çais tracent une voie générale pour y parvenir. Cependant, les particularités locales du dépar-tement de la Guyane, qui peuvent constituer intrinsèquement des obstacles à la réussite de certains élèves , méritent d'être étudiées avec attention. Quelques aspects territoriaux sont à préciser. Le pourcentage de communes n'ayant pas d'écoles est très bas (4,5 %), comparati-vement à ce qui peut être observé ailleurs (France métropolitaine + DOM : 32,2 %). Dans un espace globalement peu peuplé (2 habitants au km2 en moyenne), les écoles sont donc disper-sées et, en raison de la difficulté fréquente des déplacements, souvent isolées les unes des au-tres . Elles ont aussi pour caractéristique de constituer des groupes scolaires plus importants en moyenne que dans d'autres départements. Selon les données ministérielles de 2004 , le pourcentage d'écoles de plus de huit classes est de 58, 4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles de 3 classes et moins : 14,4 % (44,9 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles à classe unique : 6,4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM). Or, la taille d'un groupe scolaire n'est pas sans influence sur la vie qui s'y développe. Plus le nombre de clas-ses est élevé, moins la structure favorise les relations individualisées et personnalisantes. Au delà des aspects sociogéographiques, la situation plurilingue et pluriculturelle présente un caractère exceptionnel. Multiforme, elle s'inscrit entre deux pôles (Goury, 2002 ; Goury, Launey, Lescure et Puren, 2005) : un pôle où les élèves d'une classe partagent une même culture et langue maternelle, situation typique des sites isolés de l'intérieur du pays (Bushi-nenge et amérindiens sur les fleuves Maroni et Oyapock), et un pôle linguistiquement et cultu-rellement hétérogène, situation rencontrée plutôt sur le littoral, dans les sites urbains. De nombreuses publications portent déjà sur la situation sociolinguistique guyanaise , et un cer-tain nombre d'entre elles sur la relation que l'école entretient avec ce plurilinguisme . Elles mettent toutes en évidence la spécificité du contexte guyanais de ce point de vue : " On dénombre plus d'une trentaine de langues en Guyane. Les unes et les autres pesant un poids - numérique, économique, symbolique, etc. - plus ou moins important. Sur cette trentaine de langues, [...] une vingtaine est parlée par des groupes de locuteurs - 'natifs' ou non - représentant plus de 1 % de la population " Léglise (2007, p. 39). Ainsi, parmi les langues parlées par plus de 1 % de la population, distingue-t-on selon cet auteur : - six langues amérindiennes parlées par un peu moins de 5 % de la population ; - cinq langues créoles à base française ; le créole guyanais serait la langue première (L1) d'un tiers de la population, il est langue véhiculaire d'une partie du territoire ; le créole haïtien se-rait parlé par 10 % ou 20 % de la population , les créoles martiniquais et guadeloupéen se-raient parlés par environ 5 % de la population et le créole saint-lucien) ; - quatre créoles à base anglaise avec trois variétés de nenge(e) (aluku, ndyuka, pamaka, parlés par plus d'un tiers de la population) et le sranan tongo (utilisé essentiellement comme véhicu-laire) ; - un créole à base anglaise partiellement relexifié en portugais, le saramaka ; - cinq variétés de langues européennes : outre le français, le portugais du Brésil (5% à 10%), l'anglais du Guyana (2% environ), le néerlandais et l'espagnol ; - trois langues originaires d'Asie (le hmong et des langues de Chine du Sud, le hakka et le can-tonais). Une bonne partie de cette " non-francophonie ", parfois non scolarisée, se définit non seule-ment par son caractère étranger (28 % d'élèves sont issus de l'immigration) mais aussi large-ment par son caractère autochtone (de nombreux élèves sont nés français et alloglottes). Les caractéristiques professionnelles du personnel enseignant représentent également une donnée non négligeable à prendre en compte. Les enseignants du premier degré sont nettement plus jeunes que dans d'autres départements, et la tendance s'accentue au fil des ans. Par exemple, en 2003 les professeurs de plus de 50 ans représentaient 11,4 % de la cohorte. En 2005 ils ne sont plus que 10,6 %, alors qu'en métropole le taux est de 21,6 % du corps. Le nombre de non-titulaires, qui décroît nettement (en 2003 17,6 % ; en 2005 11,6 %) est cependant plus de quatre fois supérieur à celui de la France métropolitaine plus DOM (2,5 %). À cette inexpé-rience s'ajoute une formation institutionnelle très " nationale ", peu ou pas assez en prise avec les réalités locales. La très insuffisante préparation des professeurs, majoritairement métropo-litains, à enseigner dans un contexte marqué par une très forte proportion d'élèves alloglottes (Puren 2005, Alby et Launey, 2007) et souvent par d'importantes difficultés matérielles liées à la dispersion des écoles, pourrait être un facteur explicatif du taux d'échec scolaire en Guyane. Par conséquent, l'enseignement dans cette Académie constitue un terrain de recher-che d'une importance majeure. Nombre de recherches universitaires ont déjà été conduites. Celles concernant la réussite scolaire soulignent depuis longtemps l'importance des représen-tations que le sujet se construit autour de l'école. Ces représentations chez l'enfant "primo-arrivant" qui aborde l'apprentissage initial, viennent de la famille, mais aussi de l'école, des pairs, des médias. En référence à un modèle écologique et culturel du développement proposé par Ogbu (1981), il est possible de considérer qu'elles jouent un rôle sur la manière dont les familles et les enfants vont investir les activités scolaires. Ces conceptions préliminaires et implicites colorent aussi largement les attitudes spontanées des professionnels qui découvrent le département ou qui entrent dans le métier. Le domaine éducatif restant largement à explo-rer, de nouvelles voies ont fait l'objet de recherches fondamentales, recherches appliquées et activités pratiques ayant fait leur preuve. Notre ouvrage Enseigner en contexte guyanais ne va pas de soi. Ce sera notre première partie. Le dé-paysement, en termes géographique et culturel, peut être source d'inquiétudes ou de déstabili-sation. Être nommé dans une école des fleuves, par exemple, est une expérience qui, pour être bien vécue et pour éviter le choc de l'inconnu, nécessite informations et adaptation prospecti-ve. Que faut-il savoir et à quoi faut-il se préparer ? Rejoindre un poste caractérisé par l'enseignement bilingue français/créole peut tout autant désorienter. La connaissance des ca-ractéristiques socioculturelles et sociolinguistiques d'un lieu, la familiarisation avec des pro-jets et organisations spécifiques qui en découlent font partie de l'équipement professionnel des impétrants. Mais la centration sur une commune, une école ou une classe ne suffit pas. Le contexte culturel au sens large, riche et parfois très éloigné des références européennes, gagne à être appréhendé par différentes entrées. L'étude de l'" oraliture " et son utilisation réflé-chie en classe, souvent considérées comme une approche incontournable, méritent d'être questionnées. Quels en sont les bénéfices pour les élèves ? Faut-il privilégier l'utilisation du conte en dehors des constructions pédagogiques traditionnelles ou au contraire la rattacher aux pratiques d'écriture ? À quelles conditions la mise en valeur du patrimoine local, oral, peut-elle jeter des passerelles entres les modes de pensées des cultures d'origine et ceux de la culture scolaire en langue française ? Une voie d'exploitation de la culture environnante peut aussi passer par les visites de musées ou par diverses expositions. L'enjeu est de faire de l'élève un visiteur acteur, de le mettre en situation d'apprentissage hors de l'enceinte de la classe et de modifier la place de l'adulte, enseignant ou accompagnateur, à ses côtés. N'est-ce pas là actualiser une démarche préconisée depuis longtemps par de célèbres pédagogues tel Comenius ? Une autre exploration du contexte peut se centrer sur les espaces d'apprentissage informels, c'est-à-dire non encadrés par l'école. Les jeux en cour de récréation, la musique et la danse en pratiques locales sont autant d'objets et d'expériences métissées qui permettent de plonger dans la tradition orale et d'appréhender des modalités de transmissions déroutantes. Quelle est la place de l'individu face au groupe et vice-versa ? Quelles leçons en tirer pour le positionnement du maître et de l'élève, pour les nécessaires consensus à accepter en vue d'une plus grande efficacité de notre système éducatif ? Si les pratiques d'enseignement peuvent être améliorées par l'observation du contexte, l'introduction de supports particuliers - qui constitue notre deuxième partie - peut également favoriser la cohérence des pratiques éducatives tout en ouvrant à des valeurs universelles. Il s'agit de diversifier les activités d'apprentissage qui ont pour objectif le développement de compétences stratégiques susceptibles de neutraliser rapidement les lacunes engendrées par la spirale de l'échec. Plusieurs exemples nous en montrent le chemin. Les situations d'apprentissage collaboratif soutenu par ordinateur, et notamment les activités de débat argu-menté, sont-elles susceptibles de favoriser les interactions langagières entre élèves primo-arrivants ? Le scrabble, au-delà de la maîtrise du calcul mental et du vocabulaire en langue française, permet de conjuguer coopération et compétition. Peut-il devenir un outil privilégié de construction de la citoyenneté ? L'interrogation vaut aussi pour le jeu d'échecs. Celui-ci, plus complexe, s'il facilite la compréhension de base de concepts mathématiques et le raison-nement lors de situations problèmes, entraîne aussi l'acquisition de bien d'autres compétences transversales... L'apprentissage de la numération dès l'école maternelle, à partir de collec-tions de comptines numériques et d'activités de dénombrement, montre que la manipulation, la mise en action à la fois individuelle et négociée en groupe sont partie prenante de la cons-truction d'une identité singulière et multiple. Face à des élèves parfois difficiles ou apparemment différents, il convient de parfaire sa pra-tique enseignante. Ce point formera la troisième partie de notre ouvrage. L'indiscipline constitue la première hantise des débutants. Par delà les techniques voire les ficelles toujours très appréciées par leur pouvoir de réassurance, la question est de trouver les moyens d'installer profondément chez les élèves les valeurs de respect et de dignité humaine. Le pluri-linguisme n'est pas sans effrayer non plus. Or la langue inconnue de l'autre, loin d'être un obstacle, est un atout pour celui qui la maîtrise. Comment prendre en compte la compétence plurilingue existante ? Comment la développer chez les élèves ? Ce parti pris modifie le rap-port de l'enseignant à l'élève et au savoir, et vivifie par conséquent le désir d'apprendre et l'engagement dans les apprentissages. Le handicap et la méconnaissance dont il s'accompagne parfois suscite également des mouvements de recul. Quels en sont les méca-nismes ? Est-il possible d'accompagner efficacement les élèves handicapés ? Avec qui et de quelle façon ? Autant d'interrogations qui trouvent des réponses à travers les dispositifs exis-tants et le témoignage d'une expérience particulière. Favoriser l'interculturel, - dernière partie de notre ouvrage - met en lumière le principe vital à développer à brève échéance. Paradoxalement, dans de nombreuses enquêtes de terrain, la Guyane est présentée comme une société multiculturelle harmonieuse tout en étant composée de groupes socioculturels repliés sur eux-mêmes. Qu'en est-il réellement dans les écoles ? Quelle place les enseignants accordent-ils aux cultures et langues maternelles au sein de la classe ? Quelle pédagogie peut-on proposer pour lutter contre le racisme insidieux qui s'installe dans les classes ? La description des structures spécifiques pour élèves non franco-phones, CLIN et CRI, et l'analyse de la politique éducative contextualisée qui en découle il-lustrent autrement la nécessité d'une pédagogie spécifique. Enseigner dans un contexte pluri-culturel ne s'improvise pas. L'objectif n'est pas d'éradiquer préjugés et stéréotypes mais de construire une démarche permettant de prévenir les conflits. L'observation des interactions en situation d'hétérogénéité culturelle peut-elle mettre au jour des invariants ? Elle questionne l'éducation interculturelle qui, pour certains, semble être une perspective positive, voire la réponse à privilégier. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 halshs-00640248 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 | Partager |
Morange ; Cidny Résumé : F Guyane 16 cultivatrice Mon-Reste (Pierre Gustave Frédéric) Roura http://www.manioc.org/esclaves/individu5421 | Partager Voir aussi |
Bastar ; Antoine Résumé : M Afrique 29 cultivateur Mon Reste (Gustave Pierre Frédéric) Roura http://www.manioc.org/esclaves/individu4721 | Partager Voir aussi |
Morange ; Stanislas Résumé : M Guyane 16 cultivateur Mon-Reste (Pierre Gustave Frédéric) Roura http://www.manioc.org/esclaves/individu5418 | Partager Voir aussi |