Les métaphores océaniques et la subjectivité métisse dans l’œuvre de Roland Brival Auteur(s) : Helm, Yolande Aline Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : L’eau joue un rôle incontournable dans l’Histoire de la Caraïbe. Ainsi que le remarque Aimé Césaire, les premiers colons furent des aventuriers, des pirates qui traversèrent les eaux avec pour mission de violer la terre et ses hommes. L’océan fut ainsi le vecteur qui aboutit au premier génocide de l’histoire. L’eau abonde dans les écrits de Roland Brival qui sont marqués par la mémoire ancestrale liée au « passage du milieu ». Il présente aussi des personnages métis dont la subjectivité est imbibée des composantes de l’eau. Leur corps et leur identité deviennent un prolongement archétypique de l’élément liquide. Ils sont attirés par la mer qui appelle leurs multiples « moi ». L’eau les invite à conjuguer toutes les identités possibles contrairement à la vie terrestre qui leur impose un ancrage identitaire. L’article présente aussi l’eau comme élément complice dans les rencontres Les couples se retrouvent souvent au bord d’une rivière, d’une source, de la mer. L’océanique est ainsi un élément de prédilection pour les héros brivaliens et représente l’espace métis par excellence. L’eau, l’identité et le corps métis partagent la violence de l’histoire, l’entre-deux, le flou, la mouvance et l’impossibilité d’une fin. La métaphore filée de l’eau marque son empreinte dans des textes qui inscrivent la complexité de l’être métis The water plays an inescapable role in the History of the Caribbean. As Aimé Césaire remarks, the first colons were adventurers, buccaneers who crossed the sea with a mission to rape the earth and its men and women. The ocean was a vector, which lead to the first genocide in history. The imagery of water is abundant in the works of Roland Brival: his novels are infused with the ancestral memory linked to the “middle passage.” He also introduces metis characters whose identity is infused by the components of the liquid element. Their body and identity become an archetypical extension of the water. They are attracted by the sea, which invites the multiplicity of self. The water enables them to “conjugate” all the potential identities unlike the life on earth, which imposes an identitarian anchoring. This article also presents the water as an accomplice in sexual encounters. Characters often meet by the river, the spring water, the sea, and the ocean. The water represents the ideal space par excellence for the metis protagonists. The hybrid body, identity, and the waters share the violence of history, the “third space,” the ever-changing and the unfeasibility of closure. The metaphors of water brand the texts of Roland Brival and reveal the complexity of the hybrid body and identity. Martinique Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.6348 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/6348 | Partager |
Mémoire indienne dans The Swinging Bridge de Ramabai Espinet : la construction d’une identité indo-trinidadienne diasporique Auteur(s) : Solbiac, Rodolphe Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : Cette étude démontre que l’écriture du roman The Swinging Bridge constitue une action de récupération de la mémoire féminine indienne qui réactive les liens entre Indo-Trinidadiens du Canada et Indo-Trinidadiens vivant à Trinidad tout en rétablissant une relation avec l’Inde des origines. Elle montre que, dans l’espace du roman, des relations s’établissent entre le centre historique réel ou mythique des établissements dispersés, et des sociétés d’installation par le biais d’une intrigue qui amène personnages et lecteurs à la conscience de former un peuple en diaspora.Elle analyse les procédés littéraires d’une récupération de la mémoire qui révèle, rectifie et réorganise dans une nouvelle cohérence des fragments épars réintroduisant dans la mémoire collective les qualités ancestrales d’indépendance de la femme indienne. Elle révèle le caractère hybride de l’identité culturelle diasporique qui se construit tout au long du roman puis analyse les enjeux pour l’écrivain féminin postcolonial diasporique de cet acte de représentation.Elle conclut que cette représentation constitue une réécriture contre discursive de l’Histoire trinidadienne et qu’elle introduit la définition d’un continuum identitaire indo-américain qui contribue à résorber la dislocation et la fragmentation qui caractérisent cet espace essentiellement diasporique. This work proposes to read The Swinging Bridge as a process by which a hybrid Indo-Trinidadian Diaspora is created. It argues that the novel’s recovery of memory constitutes a process by which individual memories turn into a collective diasporic memory which re-establishes links between Indo-Trinidadians dispersed in Canada and Trinidad. We demonstrate that rebinding to the Trinidadian space and recovering part of the memory of the Indian historical centre set the three spaces in a diasporic relation.This study also demonstrates that the novel’s narrative semantics rejects cultural conflict, as well as essentialism and creates a hybrid cultural identity. It establishes that the construction of diaspora at work in The Swinging Bridge advocates for the appreciation routes rather than roots and is compatible with the idea of a multi-locational diasporic consciousness. Caraïbes Trinité Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.5757 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/5757 | Partager |