Les citadelles urbaines en Corse : patrimonialisation d’un territoire particulier Auteur(s) : Herrgott, Catherine Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : Certaines villes corses comme Bastia, Bonifacio, Calvi ou Corte possèdent des centres anciens enchâssés dans des ouvrages d’art militaire, aux fonctions défensives à l’origine : les citadelles. Cet article invite à interroger le patrimoine des citadelles urbaines insulaires, non pas en lui-même, mais en tant qu’objet de construction sociale et symbolique pris dans des processus de patrimonialisation qui engagent diverses logiques d’actions et modalités d’interventions, différents acteurs et usages. C’est donc cette pluralité instable des usages et des représentations du patrimonial qui a été privilégiée pour appréhender les enjeux sociaux, culturels, politiques et symboliques liés localement à ces processus. Cette communication s’appuie en particulier d’éléments extraits d’une enquête de terrain réalisée à Calvi, dans la microrégion de Balagne située dans l’ouest de la Corse. Some Corsican cities like Bastia, Bonifacio, Calvi or Corte have old centers enshrined in military engineering works build originally for defensive functions: the citadels. This article invited to question the patrimony of insular urban citadels not for itself, but like the object of social and symbolic system, taken in patrimonialization process who engaged various logics of actions and conditions of operations, many actors and uses. So, it’s this unstable pluralism of patrimonial uses and representations that had been prioritized to grasp the social, cultural, politic and symbolic stakes bounded locally at these processes. This paper is based on field’s works realized in Calvi, in Balagna area, located in west Corsica. Corse Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.6714 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/6714 | Partager |
De la mobilisation collective de décembre 2008 en Guyane française au référendum de janvier 2010, une année de crise Auteur(s) : Catherine Ho Yick Cheong, Anne Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : À la suite à d’une envolée des prix du carburant en Guyane, alors même que le cours du baril de pétrole mondial est en chute, les Guyanais s’emploient à mobiliser toute la société. En date du 24 novembre 2008, débute une manifestation contre la hausse du prix du carburant, et plus globalement contre la vie chère. La Guyane, paralysée pendant plus de dix jours au départ, connaîtra une crise qui durera près d’un an. Elle a su transformer admirablement une contestation isolée en une mobilisation collective non conventionnelle et l’inscrire dans une logique décrite au plan théorique par A. Touraine : elle a transformé une particularité en « Totalité » (revendication globale), donné au mouvement une « Identité » en propulsant à sa tête un puissant acteur de classe et entrepreneur du mouvement, désigné un « Adversaire » de classe, en l’occurrence la puissance publique avec laquelle elle partage les mêmes objectifs (peser sur l’historicité de la collectivité), mais en dispute les moyens. Deux consultations populaires ont marqué par la voie référendaire un attachement de la Guyane à la métropole (1ère consultation du 10 janvier 2010) et la volonté d’une simplification administrative des décisions (2nde consultation du 24 janvier 2010). In 2008, fuel prices increased in French Guyana, whilst at the same time world fuel prices fell. In reaction to this the Guyanese began a protest on November 24th, 2008 against the rise of fuel prices and the high cost of living in general. Paralyzed for more than ten days during the protest, the country suffered a year long a crisis. This small isolated protest was transformed into an unconventional collective movement. The situation in Guyana can be applied to the A. Touraine’s theory of how a movement can give a country and its people an identity, which allows them to fight against the adversary. The public power with whom they share the same objectives but disagree on the means of achieving them. Two popular consultations marked the attachment of French Guyana to Metropolitan France, such as the simplification of the administration sector. Guyane française Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.4889 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/4889 | Partager |
Haïti à l’épreuve de la démocratisation : faiblesse, reconstruction et réinvention de l’Etat, 1986-2004 ; Haiti facing democratization : weakness, rebuilding and reinvention of the State Auteur(s) : Nesi, Jacques Auteurs secondaires : Antilles-Guyane Daniel, Justin Résumé : Qu’est ce qui explique la faiblesse d’un Etat qui s’est engagé depuis plus de vingt ans à rompre avec les pratiques de l’autoritarisme et du néo-patrimonialisme ? Pourquoi les promesses d’une démocratisation réussie, malgré le soutien massif des acteurs de la « société internationale » ont paradoxalement débouché sur la déstabilisation de l’Etat dans un contexte de crises récurrentes ? Ce sont les interrogations principales qui orientent cette recherche qui se donne pour ambition d’étudier les processus par lesquels les élites et les masses haïtiennes s’approprient la démocratie. De ce point de vue, la démocratisation s’analyse comme une ressource politique et institutionnelle revendiquée par ces dernières comme élément probant de leur adhésion à la grammaire démocratique. Dès lors, il s’agit de scruter les routes sinueuses et chaotiques empruntées par la démocratisation en Haïti, en interrogeant les diverses séquences marquantes de l’histoire politique haïtienne. L’accent est mis sur l’importation des technologies institutionnelles d’origine occidentale, notamment durant la période ouverte en 1994 avec la réinstallation de Jean-Bertrand Aristide dans ses fonctions de président et celle qui commence en 2004 avec son départ forcé du pouvoir. Ces deux séquences historiques, sous-tendues par des plans de reconstruction de l’Etat, sont marquées par la mobilisation de ressources diverses, en vue de jeter les bases d’une nouvelle gouvernance politique et économique. Elles circonscrivent également un champ de représentations conflictuelles, caractérisé par la compétition entre les Etats occidentaux et la lutte pour la répartition des enjeux de puissance entre les organisations internationales et les élites locales. L’analyse du processus de démocratisation conduit à des observations paradoxales : l’exacerbation de la violence, l’actualisation de l’autoritarisme, la multiplication des situations déviantes découlant des stratégies des acteurs locaux. Ces derniers tentent d’échapper aux contraintes imposées par des acteurs externes qui interviennent afin de sanctionner, d’arbitrer et d’imposer des décisions aux factions en luttes pour le pouvoir. Ainsi, la démocratisation passe par des crises d’adaptation, des phases contradictoires de recomposition, d’hybridation des institutions importées et parfois de contournement des normes et procédures. Entre les acteurs internes et externes s’établit et s’organise une dynamique interactive qui influence l’Etat dont la configuration finale est loin de correspondre aux objectifs affichés à travers les réformes engagées. Afin de mieux mettre en évidence les traits distinctifs de cet Etat forgé dans l’incertitude et l’imprécision, la thèse propose de restituer les dynamiques et l’historicité propres à la société haïtienne, en privilégiant l’hypothèse de la réinvention de l’Etat. Paradoxalement, l’État peut être le produit de processus de violence et la part chaotique que comporte la situation en Haïti peut recéler les prémices de sa construction. What does explain the weakness of a State which has committed more than 20 years to break with the practices of authoritarianism and neo-patrimonialism? Why the promises of a successful democratization, despite the massive support of the actors of the “international society” paradoxically led to the destabilization of the State in the context of recurrent crises? These are the key questions guiding this research, whose ambition is to study the processes by which elites and the Haitian masses appropriate democracy. From this point of view, democratization is analyzed as a political and institutional resource claimed by them as convincing evidence of their adherence to democratic grammar. Therefore, it is scrutinizing the winding roads and chaotic way borrowed by democratization in Haiti, by querying various striking sequences of Haitian political history. Emphasis is placed on the importation of institutional technologies of Western origin, particularly during the period opened in 1994 with the resettlement of Jean-Bertrand Aristide in his duties as president and on the period which starts in 2004 with his forced departure from power. These two historical sequences, underpinned by plans for the reconstruction of the State, are marked by the mobilization of various resources, with a view to laying the foundations for new political and economic governance. They also define a field of conflicting representations, characterized by competition between Western States and the struggle for the distribution of power between the international organizations and local elites issues.The analysis of the process of democratization leads to paradoxical representations: the exacerbation of violence, the updating of authoritarianism, the multiplication of deviant situations arising from the strategies of local actors. The latter are trying to escape from the constraints imposed by external actors involved in order to punish, to arbitrate and to impose decisions on the factions struggling for power. Thus, democratization goes hand in hand with crises of adaptation, contradictory phases of re-composition, hybridization of the imported institutions and, sometimes with circumvention of the standards and procedures. Between internal and external actors are settled and organized interactive dynamics that influence the State of which the final configuration is far short of the objectives set out through the aimed reforms. In order to better highlight the distinguishing features of this State forged in uncertainty and vagueness, the thesis proposes to analyze the dynamics and historicity of Haitian society, privileging, the hypothesis of the reinvention of the State. Paradoxically, the State may be the product of process of violence and the chaotic part that includes the situation in Haiti can conceal the beginning of its construction. http://www.theses.fr/2014AGUY0849/document | Partager |