L’élevage des abeilles mélipones sur l’île de Cuba : une enquête ethnozoologique réalisée dans la plaine du río Mayabeque et la forêt de la Sierra del Rosario Auteur(s) : Rouzic, Samuel Perichon Le Peña, Walberto Lóriga Lorenzo, Jorge Demedio Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : En Amérique centrale, l’élevage des abeilles sans dard est une pratique vieille d’au moins deux millénaires, qui a connu son apogée à la fin de l’ère maya. Les Méliponinés, sous-famille à laquelle appartiennent ces abeilles, rassemblent près de 500 espèces distribuées pour l’essentiel en zone intertropicale. La plupart d’entre elles nichent dans des cavités d’arbres secs ou sous terre, et affectionnent les forêts ombrophiles où elles assurent un rôle actif dans la pollinisation des plantes sauvages. Sur l’île de Cuba, une seule espèce de méliponinés (Melipona beecheii) est présente, elle a probablement été introduite durant l’époque précolombienne à partir de souches génétiques originaires de la péninsule du Yucatán. Dans les campagnes autour de La Havane, les abeilles mélipones continuent d’être un vecteur de socialisation, car leur domestication correspond souvent à une tradition familiale et parce que les bénéficiaires des produits de la ruche sont des familiers du méliponiculteur. En forêt, en revanche, le miel donne davantage lieu à des pratiques de cueillette. Depuis une vingtaine d’années, la prise de conscience du rôle de l’abeille dans le fonctionnement des écosystèmes et la valeur des services qu’elles seraient susceptibles de rendre à l’agriculture sont à l’origine d’une évolution rapide des représentations sociales associées à l’insecte. Cette évolution contribue à diversifier les profils des éleveurs, à détacher les pratiques du poids des traditions d’élevage ou de cueillette, et à concevoir la méliponiculture comme une activité de loisir voire à envisager son intégration dans une logique marchande. In central America, stingless beekeeping is a practice older than two thousand years which reached its peak at the end of the Maya era. The melipona sub-family which these bees belong to gather more than 500 species mainly in the intertropical area. Most of them nest in cavities, in dead wood or underground, and have a liking for ombrophile forests where they provide the pollinisation of wild plantes in Cuba. There is only are single species (Melipona beecheii) probably introduced during the pre-colombian era, from genetic strains deriving from the Yucatan peninsula. In the countryside surrounding Havana, the melipona bees are still a vector of socialization, knowing their domestication often results from a familial tradition and is profitable to the beekeeper’s relatives. On the other hand, in the forest, honey is the fruit of gathering. For twenty years now people have been aware of the essential function of bees in the ecosystem and of the valuable services they are able to provide agriculture. This awareness has launched a quick evolution in the social representation of the insect. Thanks to this evolution the beekeepers’ profiles are becoming more diverse, traditions in beekeeping or gathering, weigh less heavily on practices, and the meliponiculture can be regarded as a space-time activity or even a trade one. Cuba Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.6967 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/6967 | Partager |
Techniques de chasse et d’extraction de nids d’abeilles sans dard dans la Réserve d’Amanã – Amazonie (Brésil) Auteur(s) : Perichon Le Rouzic, Samuel May Steward, Angela Rodriguez da Silva, Jacson Paz Rocha, Fabio Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : Avec 130 espèces identifiées, l’Amazonie est la région du monde qui abrite le plus grand nombre d’espèces d’abeilles sans dard. Cette diversité reste assez peu exploitée par les communautés locales, même si certaines pratiques, comme la recherche de nids ou l’extraction de miel sauvage, sont sans doute très anciennes. La diversification des usages du miel et l’utilisation récente du pollen à des fins médicinales, pourraient les modifier durablement, et les essaims devenir l’objet de toutes les attentions.Dans la Réserve d’Amanã, les dix-huit agriculteurs, que nous avons interrogés et parfois filmés lors de mises en situation, ont conscience de cette évolution et la plupart s’en réjouissent. En tant qu’éleveurs d’abeilles, ils savent aujourd’hui que pour récolter du miel, ils ne sont plus contraints de chercher des colonies sauvages, de les déloger pour finalement les détruire. Mais on aurait tort de croire que ces pratiques anciennes constituent, dans le cas étudié, une menace pour l’entomofaune ; d’une part parce que la pression sur les nids reste très limitée, d’autre part parce que les extractions ne concernent qu’un nombre réduit d’espèces. C’est pourquoi il est indispensable de mieux décrire ces techniques et de les valoriser comme des savoir-faire ancestraux. With 130 identified species, the Amazon is one region of the world which shelters the largest number of species of bees without a sting. This diversity is rarely exploited by the local communities even if certain practices like the search of honeycombs or the extraction of wild honey are very ancient. The diversification of the uses of honey and the recent use of the pollen for medicinal purposes could modify these sustainable practices and the bee swarms could become a major center of attention.In the Amanã Reserve, the eighteen farmers that were questioned and sometimes filmed while they were in work situations, are conscious of this revolution and most of them rare pleased with this new trend. As working beekeepers, they know that to collect some honey, they are no longer compelled to look for wild colonies, to dislodge them from their natural habitat, which would finally destroy them. Correspondingly it would be wrong to believe that these ancient practices, extraction of wild honey, represent in the studied case, a threat for the entomofauna. On one hand, the importance on honeycombs remains very limited, also on the other hand, the extractions concern just a few number of bee species. That is why it is essential to better specify these techniques and to value them as an ancestral knowledge. Brésil Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.10279 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/10279 | Partager |