« Je navigue dans deux temps » : errance spatiale et identitaire dans L’énigme du retour de Dany Laferrière Auteur(s) : Aline Helm, Yolande Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : Le roman de Laferrière présente un récit qui tient plus de la mémoire, de l’imaginaire que de la « réalité » et ce, dans un « Tiers-espace », dans une situation d’« entre-pluralités ». Cette étude se fonde sur les composantes suivantes : le métissage culturel et la subjectivité, l’exil et le marronnage ainsi que le corps de la « mèr/e » comme « lieu » d’intersection des cultures. Nous aborderons aussi la question du style de l’auteur afin de démontrer la correspondance entre l’écriture et le signifié du texte-signifiant. Les représentations du départ, du retour et du détour ponctuent le récit dans une structure spatio-temporelle complexe, hybride et fluide. L’identité culturelle et métisse du narrateur projette une acceptation de l’autre dans sa différence à la fois banale et sublime. This literary analysis focuses on how the narrator of The Enigma of the Return navigates through various spaces (Canada and Haiti) and time in order to “relearn” and “relive” the memories of his childhood and the death of his father. The return and the détour function and are intertwined in a real and in a fiction world, and in the sacred present moment. The oceanic metaphors and the fragmented style also emphasize the narrator’s desire to accentuate the “contre idéologie” of writing. The narrator displays an original “cohabitation” with the notion of “exile”. The nomadism, the long return, and the many “détours” have a goal: to bring the father back to his native land through an enigmatic prose and rhythm… a long peregrination which allows peace and identity to merge: the cyclic end of the voyage is completed. Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.11332 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/11332 | Partager |
Les métaphores océaniques et la subjectivité métisse dans l’œuvre de Roland Brival Auteur(s) : Helm, Yolande Aline Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : L’eau joue un rôle incontournable dans l’Histoire de la Caraïbe. Ainsi que le remarque Aimé Césaire, les premiers colons furent des aventuriers, des pirates qui traversèrent les eaux avec pour mission de violer la terre et ses hommes. L’océan fut ainsi le vecteur qui aboutit au premier génocide de l’histoire. L’eau abonde dans les écrits de Roland Brival qui sont marqués par la mémoire ancestrale liée au « passage du milieu ». Il présente aussi des personnages métis dont la subjectivité est imbibée des composantes de l’eau. Leur corps et leur identité deviennent un prolongement archétypique de l’élément liquide. Ils sont attirés par la mer qui appelle leurs multiples « moi ». L’eau les invite à conjuguer toutes les identités possibles contrairement à la vie terrestre qui leur impose un ancrage identitaire. L’article présente aussi l’eau comme élément complice dans les rencontres Les couples se retrouvent souvent au bord d’une rivière, d’une source, de la mer. L’océanique est ainsi un élément de prédilection pour les héros brivaliens et représente l’espace métis par excellence. L’eau, l’identité et le corps métis partagent la violence de l’histoire, l’entre-deux, le flou, la mouvance et l’impossibilité d’une fin. La métaphore filée de l’eau marque son empreinte dans des textes qui inscrivent la complexité de l’être métis The water plays an inescapable role in the History of the Caribbean. As Aimé Césaire remarks, the first colons were adventurers, buccaneers who crossed the sea with a mission to rape the earth and its men and women. The ocean was a vector, which lead to the first genocide in history. The imagery of water is abundant in the works of Roland Brival: his novels are infused with the ancestral memory linked to the “middle passage.” He also introduces metis characters whose identity is infused by the components of the liquid element. Their body and identity become an archetypical extension of the water. They are attracted by the sea, which invites the multiplicity of self. The water enables them to “conjugate” all the potential identities unlike the life on earth, which imposes an identitarian anchoring. This article also presents the water as an accomplice in sexual encounters. Characters often meet by the river, the spring water, the sea, and the ocean. The water represents the ideal space par excellence for the metis protagonists. The hybrid body, identity, and the waters share the violence of history, the “third space,” the ever-changing and the unfeasibility of closure. The metaphors of water brand the texts of Roland Brival and reveal the complexity of the hybrid body and identity. Martinique Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.6348 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/6348 | Partager |