Le « tourisme d’aventure organisé », nouvelle utopie touristique ? Cas du trekking au Maroc Auteur(s) : Charbonnier, Annabelle Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : Parler de « tourisme d’aventure organisé », dans le contexte actuel des pratiques de loisirs en plein air, est-il une aberration ? Cet oxymore ne permettrait-il pas de rendre compte des ambivalences d’une pratique touristique qui aspire à profiter des avantages de la combinaison de ces deux formes de tourisme, d’aventure et organisé ? Le terme « trekking » est considéré à la fois comme un terme spécifique et comme un effet de mode et de marketing. Cette duplicité lui procure sa spécificité : un tourisme fondé sur l’aventure, la nature et la découverte culturelle pourtant inséré dans un système marketing très organisé. Pleine nature, culture, sociabilité sont donc tantôt la principale motivation du voyage, tantôt une des raisons (ou les trois raisons) qui décident le plus souvent à voyager dans les montagnes marocaines. Ainsi, les motivations à participer à un voyage organisé dans l’Atlas marocain deviennent de plus en plus hétérogènes et concernent des publics variés. Les imaginaires et les rêves se retrouvent alors littéralement supplantés par la combinaison, parfois contradictoires, des motivations.Forte d’avoir développé ce type de séjours, l’industrie touristique a ainsi récupéré ces pseudo-imaginaires et on assiste aujourd’hui à l’assimilation de ces derniers par les professionnels et les touristes. Expérience aventureuse et marché de l’aventure se font donc face et encouragent l’émergence d’une nouvelle utopie touristique. Talking about "organized tourism of adventure" in the present context of outdoor leisure activities, an aberration is it? This oxymoron could be explained by the ambivalence on tourist practices that take advantage of the combination of these two forms of tourism, isn't it? "Trekking" is considered both as a specific term and as a marketing term. This duplicity gives it his specificity: a tourism based on adventure, nature and cultural discovery; nevertheless, it is included into a very organized marketing system. Wilderness, culture, sociability are sometimes the main motivations of a trip in Moroccan mountains, or sometimes they constitute one of the main reasons. In addition, motivations to participate to an organized trip in Atlas are becoming more and more diverse and affect various travelers. Imagination and dreams are supplanted by a combination, sometimes contradictory, of motivations. Tourist industry renewed these pseudo-imagination and we are now seeing their assimilation by both professionals and tourists. Adventurous experiences and industry of adventure face each other and encourage the emergence of a new tourist utopia. Maroc Atlas Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.11310 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/11310 | Partager |
Une destination « non touristique » à la mode : la région d’Aysén, en Patagonie chilienne Auteur(s) : Michel, Franck Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : Le territoire d’Aysen, au sud du Chili, officiellement dénommé « Région XI », possède le charme discret d’une Patagonie oubliée. Cette région mythique n’a cessé de hanter l’imaginaire fécond des découvreurs et voyageurs en tout genre. Aujourd’hui, ces derniers sont autant des pêcheurs à la mouche fortunés que des routards européens ou israéliens, et de plus en plus des Chiliens venus des classes moyennes et du nord du pays. La Patagonie est un formidable terrain de jeu, et plus encore un vaste espace d’utopie, hier comme aujourd’hui, pour nombre de voyageurs et rêveurs.Le « charme » est indéniable, il suffit de contempler la nature qui domine ici la culture, et la région n’est pas un paradis pour les photographes par hasard ; quant au caractère « discret », il est également évident, comme en témoignent de nombreux touristes en quête de leur propre expérience “into the wild” et qui s’émerveillent en foulant ces sentiers non battus de la Patagonie. Terre de jeu pour aventuriers, lieu de science pour les chercheurs, espace de refuge pour de riches expatriés, territoire d’expérimentation sinon de rite de passage pour quelques jeunes et sportifs, marcheurs, cyclistes ou flâneurs, la Patagonie chilienne est désormais surtout devenue un enjeu, économique et donc politique, essentiel pour le pays.Cet article, fruit d’un travail en cours, apporte quelques éléments pour tenter de comprendre comment se fabrique et s’établit, dans le temps et dans l’espace, « une destination non touristique » qui, depuis ces dernières années, à la faveur des médias, mais pas seulement, a le vent en poupe. Avec ou sans le consentement des Patagons/Patagoniens ? C’est tout le véritable défi à venir. The territory of Aysen in southern Chile, officially called "Region XI" has the discreet charm of a forgotten Patagonia. This legendary region has haunted the fertile imagination of explorers and travelers of all kinds. Today, they are so many rich fly fishermen that European or Israeli backpackers, and always more Chileans coming from the middle class and from the north of the country. Patagonia is a wonderful playground, and even more a vast space of utopia, then as now, for many travelers and dreamers.The "charm" is undeniable, simply contemplate the fabulous nature clearly dominating culture here, and the area is not a paradise for photographers by chance. As to the character "discrete", it is also clear, as evidenced by many tourists in search of their own experience "into the wild" and marvel treading the beaten path not of Patagonia. Playground for adventurers, place of science for researchers, refuge area for fortunate expatriates testing ground if not some rite of passage for young athletes, walkers, cyclists or loafers, Chilean Patagonia is now mostly become an issue, and therefore economic policy, rather essential for the country.This article, the first result of a work in progress, brings some elements to try to understand how to manufacture and settled in time and space, "a non-tourist destination", which, in recent years, the for the media but not only has the wind in its sails. With or without the consent of all the habitants of Patagonia? This is the real challenge ahead. Chili Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.7402 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/7402 | Partager |
Dragons et lagons en Indonésie : tourisme et patrimoine sur l’île de Komodo Auteur(s) : Michel, Franck Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : En Indonésie orientale, entre l’île de Sumbawa et celle de Florès, se trouve le parc national de Komodo, du nom de la principale île habitée par les fameux varans, un superbe espace naturel désormais préservé par l’UNESCO et entouré de récifs coralliens. Quelques familles de pêcheurs, la plupart musulmans, peuplent ce petit archipel aujourd’hui prisé par les touristes internationaux pour ses dragons et ses lagons. En réalité, les varans géants de Komodo ne sont pas les derniers témoins de la préhistoire, mais d’énormes lézards, impressionnants, très photogéniques et parfois dangereux.Un endroit idéal pour s’adonner à une forme singulière de tourisme d’aventure, même s’il est aujourd’hui plus de masse que de niche. Entre une plage balnéaire et une balade en mini croisière, quelques dizaines de milliers de touristes annuels viennent approcher ces drôles de dragons qui effraient autant qu’ils fascinent les visiteurs. Aussi, promeneurs, baigneurs et excursionnistes se croisent — le temps d’un frisson bien encadré, il est vrai dans un décor de rêve — dans ce parc national, tous animés par les mêmes volontés et curiosité de « voir pour de vrai » cette créature étrange qui stimule notre imaginaire rempli de dinosaures. In eastern Indonesia, between the island of Sumbawa and Flores that, is the Komodo National Park, named after the main island where the famous lizards are found, a beautiful natural area now protected by UNESCO and surrounded by reefs coral. Some families of fishermen, most Muslims inhabit this small archipelago prized today by international tourists for its dragons and lagoons. In reality, the giant Komodo dragons are the last witnesses of prehistory but huge lizards, impressive, photogenic and sometimes dangerous.An ideal place to indulge in a singular form of adventure tourism, although it is now more mass than niche. Between a seaside beach and a leisurely mini cruise, tens of thousands of annual tourists come to approach these funny dragons that scare as they fascinate visitors. Also, walkers, swimmers and hikers cross - time for a well supported thrill, it is true in a dream setting - in this national park, all driven by the same desire and curiosity to "see for real" this creature strange that stimulates our imagination filled with dinosaurs. Indonésie Komodo Bali Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.7577 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/7577 | Partager |