Les noirs à l’heure de l’indépendance jamaïcaine : histoire d’une majorité marginale Auteur(s) : Ceyrat, Antony Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : L’article s’intéresse à la construction de l’identité noire en Jamaïque lors de l’indépendance obtenue du Royaume-Uni en 1962. Dominée par les Euro-créoles, paupérisée et confrontée à une offre politique nationale inadaptée, la population africaine souffre de l’absence d’une identité noire institutionnalisée, diluée dans le « nationalisme multiracial créole ». Ce travail met en lumière l’importance de l’histoire et des problématiques de la mémoire dans le processus de construction des identités sociales et souligne le rôle central de la culture dans les luttes de pouvoir. The article deals with the status of a Black identity in Jamaica when it became independent from the United Kingdom in 1962. Dominated by the Euro-Creoles, pauperized and facing an inadequate political offer, the African population suffers from the lack of an institutionalized blackness, melted into “Creole multiracialism”. This study highlights the importance of history and memory issues in the process of building up social identities, and underlines the central role of culture in conflicts of power. Jamaïque Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.4083 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/4083 | Partager |
Les zones de tolérance à Cuba sous la république : l’enfermement réel et symbolique des femmes publiques Auteur(s) : Moreau-Lebert, Mélanie Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : La prostitution est une problématique très intéressante d’une part parce qu’elle est transversale à tous les temps, à toutes les classes sociales, à tous les espaces, et d’autre part parce qu’il s’agit d’un fléau qui se conjugue le plus souvent au féminin. Il s’agit à mon sens du versant spécifique d’une problématique universelle dont personne ne peut s’affranchir sans mettre en jeu l’ensemble de la condition humaine. En effet, la prostitution est le lieu où convergent et se concentrent de façon exacerbée tous les maux d’une société. La femme est malgré elle au centre de ce système dans lequel on retrouve les frustrations, les rapports de domination, de pouvoir, la violence, la misère, la corruption, l’aliénation… La prostitution, tout comme le concept de genre, est une construction sociale, dans laquelle les femmes sont enfermées réellement et symboliquement.D’autre part, si les maux d’une société sont décuplés dans le système de la prostitution, nulle part ailleurs n’existe un tel abîme entre fantasme et réalité. C’est le lieu des fausses représentations et des euphémismes comme le montrent ces deux expressions édulcorées « zones de tolérance » et « femmes publiques ». A Cuba, malgré les tentatives d’éradication de la prostitution dans les premières décennies qui suivirent le triomphe de la Révolution de 1959, la chute du bloc soviétique et la période de pénurie qui s’ensuivit donnèrent lieu à un retour de cette prostitution, sous de nouvelles formes qui persistent aujourd’hui. Cependant, il fut une époque, celle de la première République (1902-1958) durant laquelle Cuba, rongée par un système néocolonial, connût une recrudescence de ce phénomène, dans des proportions jamais égalées. Une époque somme toute récente où les zones de tolérance, espaces où étaient regroupées les maisons closes, occupaient une grande partie de La Havane coloniale ainsi que des quartiers entiers à travers l’île. A l’intérieur de ces zones très lucratives dont profitaient à la fois les proxénètes, policiers, politiques et hommes d’affaires, les femmes cubaines, mais également, dans une grande proportion des Françaises victimes de la traite des Blanches, se trouvaient au cœur d’un système qui étaient à lui seul le symptôme de la frustration néocoloniale, mais également de l’exacerbation du patriarcat.Cette problématique, on ne peut plus actuelle, convoque la pluridisciplinarité, c’est pourquoi j’ai eu recours à des témoignages de prostituées depuis le début du siècle jusqu’à la Révolution, recueillis et publiés à Cuba. Je me suis penchée sur les différents discours sur la prostitution de l’époque, discours politiques et féministes. Les rapports de police, les plaintes déposées par des femmes, les comptes rendus de procès, et les descriptions des médecins-hygiénistes sont autant de sources qui viennent corroborer les témoignages. The republican era in Cuba is a complex and difficult one for the Cuban population. 1898 remains engraved in people’s memories as being a time of great disillusion for a population who, having freed itself from Spanish colonial domination, was deprived of independence by the United States of America. Three years of American intervention sufficed to put power bases into place, guarantee maximal exploitation conditions and organize the legal framework of the American domination over Cuba by means of the Platt Amendment in 1901. The protectorate set up by the United States, followed by a neocolonial system in 1934, relies upon the collaboration of presidents and corrupt governments succeeding each other in power. Corruption, nepotism and violence are put in place in a society in which inequality is dramatically worsening and all moral values are disintegrating. In this context and in a Cuban society governed with patriarchal rules, women are the first victims of the system. After the wars of independence, the only options they have are marriage, work or prostitution. Legitimate marriage is only available to a privileged few. With regards to employment, only 9.8% of women have the opportunity to work and this percentage didn’t change until 1959. It was at this time that prostitution reached unprecedented levels. It wasn’t just the case of a few marginalized women but of thousands of mothers, wives, widows and working women who were trapped in this alienating condition, forced to sell their bodies. Legislation and violence are used to control and restrict the work space for prostitutes, removing these ‘streetwalkers’ from the public eye, grouping them together in tolerance zones with very strict rules, which are in reality in the hands of Cuban and French procurers, and subjecting them to constant inspections carried out by hygienists who physically and symbolically assault women’s bodies. What is more, speeches about prostitution, whether made by politicians, feminists, journalists, doctors or mere observers, contribute significantly to a certain representation of these women. While debates about prostitution have recently shaken public opinion, this work refers back to an episode of Cuba’s history which brings us to reflect upon the evolution of the phenomenon and on its protean nature. Cuba Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.6945 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/6945 | Partager |
La loi de 1946 : enthousiasme et désillusion Auteur(s) : Bélénus, René Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : Université des Antilles. Service commun de la documentation Description : Points abordés par René Bélénus: le débat au plan local et 1958-1960, les débuts de l'application de la loi. La loi de départementalisation du 19 mars 1946 annonçait tout un ensemble de mesures politiques, économiques et sociales destinées à impulser le développement des anciennes colonies (Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion), dans une logique de rattrapage et d'égalité avec la France. Soixante dix après (1946-2016), ces territoires ont connu différents parcours ; qu'en est-il de leur développement et que reste t-il de cette loi après les évolutions administratives (décentralisation acte 1. 2 et 3) et les choix d'évolution institutionnelle ? Siècle(s) traité(s) : 20 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V16053 V16053 | Partager |
Considérations sur le système colonial et la tarification des sucres Auteur(s) : Brunet, Sully Jacques (1794-1858) Année de publication : Éditeur(s) : Paris : Imprimerie de Selligue Siècle(s) traité(s) : 19 Droits : Domaine public Provenance : Collectivité territoriale de Guyane. Bibliothèque Alexandre-Franconie Permalien : http://www.manioc.org/patrimon/FRA11222-9 FRA11222-9 | Partager Voir aussi Colonisation Production sucrière Commerce Esclavage Pouvoir législatif France Pays-Bas Brésil Porto Rico Guadeloupe Martinique La Réunion Belgique ; Télécharger |