Armistice : guerre et paix...
Avouons d'emblée notre préférence pour cette scène illustrant l'entente cordiale entre civils et militaires, même si l'arrière-plan ne laisse aucun doute : ce théâtre n'est pas celui de la Grande Guerre ; il s'agit ici d'un officier militaire ému à l'extrême en reconnaissant un de ses anciens soldats parmi les forçats... (Les bagnes : histoires, mœurs, mystères, 1845)
Ce corps-à-corps carcéral n'est pas sans rappeler cette autre relation fusionnelle entre frères d'armes. Côte à côte, le commandant Marchand et le capitaine Baratier en totale harmonie à l'époque des différentes expéditions et missions d'exploration coloniales en Afrique. Le second est d'ailleurs mort pour la France en 1917 (Histoire des colonies françaises, 1931).
C’est ici l’occasion de convoquer également le souvenir du commandant Mortenol, ancien élève de l'Ecole polytechnique. Comme officier supérieur, ce natif de Guadeloupe prit une part active à la défense antiaérienne de Paris en 1915. Les biographies les plus exhaustives le concernant précisent également qu’il participa à plusieurs reprises aux campagnes de guerre menées par la France sous la 3ème République dans le cadre de sa politique coloniale, notamment à Madagascar auprès du « pacificateur » Gallieni (image tirée de Contribution de la Guadeloupe à la pensée française, 1936)...
Mais au-delà de l'émotion et des passions mal contrôlées, laissons la parole aux spécialistes... A l’occasion d’une conférence donnée à la BU Martinique en 2016, l’historienne Sabine Andrivon-Milton est revenue sur le cas de ces soldats antillo-guyanais de la Grande Guerre. Regardez la vidéo. !