De Jean-Marc Rosier à Jean-Paul Bertrand. Hommage à mon premier éditeur
Je le savais malade, un an plus tôt, le 2 juillet 2010, l’ami Robert Piccamiglio me l’avait annoncé en ces termes : « Jean-Paul est en train de faire face à une sale maladie... C'est ce combat-là qu'il doit mener en ce moment. » Combat : Robert, écrivain et dramaturge, ce mot-là, il en connaît l'à-propos s’agissant de la vie de Jean-Paul Bertrand, il sait combien il a fait le mérite de l’éditeur et a donné du prix à son amitié. Mais qui était Jean-Paul Bertrand ? Pour beaucoup, un éditeur éclectique, « défiant selon Fanny Espargillière du Nouvel Observateur, les diktats implicites du politiquement correct, choqu[ant] par sa criante indépendance, son apolitisme militant. » Pour d’autres, dixit «l’infréquentable» Marc-Édouard Nabe reprenant pour les contredire les bassesses de ses détracteurs : «grand manitou franc-maçon, patron d'une secte d'eunuques égyptiens, blanchisseur d'argent congolais, dealer de champignons hallucinogènes pour Moon, trafiquant de clitoris monégasques, et j'en passe! » Et pour d’autres heureusement, prenant le contre-pied de ces insanités, un grand éditeur, patron des éditions du Rocher (on lui doit entre autres la réédition des classiques Strindberg, Malaparte, Dumas et Bernanos) puis des éditions Alphée, un découvreur de talents (Philippe Delerm, Marc-Édouard Nabe, Michel Houellebecq, Daniel Picouly et le prolifique Christian Jacq.), un mystique, rien qu’un ami.
Pour moi, écrivain martiniquais, Jean-Paul Bertrand que j’appelais très respectueusement et avec admiration, Monsieur J-P.B., est celui qui a aimé mon premier roman Noirs Néons au point de le publier et de l’offrir à bon nombre de ses amis, dont Robert. Pour cette confiance qu’il m’a faite, par ces quelques mots, Jean-Paul Bertrand, Monsieur J-P.B., je vous présente l'hommage de mon profond respect et de toute ma reconnaissance.