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Du commandant Mortenol au général Vigilant...Une première dans les armées françaises

Patrick Odent-Allet
13 juillet 2020
Perçu comme un rendez-vous rituel et festif entre les citoyens et leur armée, le 14 Juillet renvoie volontiers à cette journée révolutionnaire de 1789 qui vit le peuple mettre à bas ce symbole de l'arbitraire royal qu'était la prison-forteresse de la Bastille. Un siècle plus tard, le 14 juillet 1880 devint la date mythique à partir de laquelle la devise républicaine prit place avec assurance sur les frontons des bâtiments publics. Liberté, Egalité, Fraternité...
Photographie de Camille Mortenol
Camille Mortenol

Autant d’étapes historiques et de points de repères symboliques qui semblent s’illustrer, à l'occasion de la fête nationale, dans la nomination du général Jean-Marc Vigilant à la direction de l’École de guerre. D’origine martiniquaise, cet officier général de l’armée de l’air, nommé par décret du président de la République, prendra ses fonctions le 27 juillet prochain à la tête de cette grande institution d’enseignement militaire supérieur abritée au sein de l’École militaire de Paris. Une première ! Au chapitre des symboles et des avancées républicaines, fort mobilisé en ce moment, comment ne pas songer au précédent incarné par cet autre militaire d’origine jamaïcaine, le général Colin Powell, chef d’Etat-major de l’armée des États-Unis entre 1989 et 1993, puis Secrétaire d’Etat (ministre des Affaires étrangères), de 2001 à 2003, soit sous les deux mandats des présidents Bush père et fils ? Mais c’est aussi le souvenir d’un militaire guadeloupéen, qui prit une part décisive dans la défense anti-aérienne de Paris durant la Première Guerre mondiale, que ravive opportunément la nomination du général Vigilant.

Camille Mortenol, s’il quitta l’armée avec le grade de capitaine de vaisseau (l’équivalent d’un colonel dans les autres armes), n’en demeure pas moins le premier noir et premier antillais - à avoir intégré l’Ecole polytechnique, en 1880. C’était il y a 140 ans… Mais « Il est plus difficile de désagréger un atome qu'un préjugé », disait Einstein.

Photographie de Camille Mortenol
Camille Mortenol

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