La tenue traditionnelle antillaise
Antilles françaises
Émergeant dans la seconde moitié du XIXe siècle, le costume traditionnel est, comme souvent dans la culture antillaise, issu d’un mélange d’influences. En effet les premiers colons importaient des tissus luxueux tels que la soie et la dentelle, mais l'adaptation au climat tropical les a conduits à privilégier le coton, plus léger. Les tailleurs et les couturiers, étant souvent des esclaves affranchis, ont associé les couleurs africaines et les broderies européennes et inventé le style créole.
Avec le commerce triangulaire, le fameux tissu madras d'origine indienne, issu de la ville du même nom, a fait son apparition et s'est répandu dans toutes les Antilles et en Guyane. Ce tissu coloré de jaune, de rouge et de bleu est porté de différentes manières : coiffes sur la tête, foulards autour du cou, enroulé autour de la taille ou drapé sur les hanches, souvent accompagné de dentelle blanche et personnalisé par des bijoux en or. En effet, les accessoires jouent un rôle essentiel. Les coiffes expriment des codes matrimoniaux, tandis que les bijoux, souvent inspirés de la faune et la flore des Antilles, ajoutent une touche d'élégance et un signe de richesse.
Le costume féminin antillais traditionnel se décline en plusieurs styles :
- Matador : tenue de la classe riche, comprenant un jupon blanc à volants, un corsage de batiste avec des volants bouillonnés, et une jupe ample avec un carré de soie en guise de foulard sur la tête.
- Gole Créole : robe blanche en coton ou percale montée en fronces, portée après les cérémonies pour la vie quotidienne.
- Robe Ti Collet : robe en coton ordinaire, à motifs vifs, serrée à la taille par un foulard, destinée aux jeunes filles et adolescentes.
- Robe à Corps ou Grand'Robe : apparue entre la Restauration et le Second Empire, elle combine les tendances de différentes époques avec une partie avant vague et flottante, et un dos travaillé.
Le costume masculin antillais allie aussi des influences européennes et locales. Avant 1848, les esclaves portaient des vêtements simples. Après l'abolition, le complet veston blanc devient populaire, évoluant vers des styles plus uniformes dans les années 1930-1950, et souvent agrémenté de détails de motifs madras, et d’un chapeau bakoua ou autre chapeau de paille.
Malgré son déclin après la Première Guerre mondiale, le costume antillais demeure un symbole de l'identité culturelle et de la richesse patrimoniale des Antilles.