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Les 200 ans de la mort de l'Impératrice Joséphine

Stéphane Chapron Anne Pajard Chantal Asselin
21 mai 2014
Les mystères de Joséphine : Joséphine de Beauharnais, Marie Josèphe Rose de Tascher, Joséphine Bonaparte, Rose de Tascher, Rose Tascher de La Pagerie, Rose de Beauharnais... qui se cache derrière ces multiples noms ? Quels mystères entourent l'impératrice originaire de la Martinique, décédée le 29 mai 1814 ?
Portrait de l'Impératrice Joséphine
L'impératrice Joséphine

On croyait connaître la vie de cette femme illustre, épouse de Napoléon... Dans une émission, récemment diffusée sur Zouk TV, des historiens et intellectuels ont révélé les nombreuses zones d'ombres et incohérences qui marqueraient la biographie de Joséphine.

 

Où est-elle née ?

On lit couramment qu'elle est née en Martinique. Pourtant, Sainte-Lucie, île voisine dans laquelle son père avait une plantation, revendique également sa naissance. On sait seulement que son acte de baptême a été établi en Martinique...

 

Quand est-elle décédée ?

L'Impératrice Joséphine est morte en 1814 or il existerait un acte de décès de Marie Josèphe Rose de Tascher de la Pagerie antérieur à la rencontre entre celle qui deviendra impératrice et Napoléon.

 

Qui a donc épousé Napoléon ? Serait-ce la soeur de Marie Josèphe Rose de Tascher, comme le suggèrent certains ?

Le trouble est renforcé par le fait que les almanachs impériaux indiquent 1768 comme étant l'année officielle de sa naissance...

 

Cliché représentant la statue de l'Impératrice avant sa décapitation

Joséphine a-t-elle eu un rôle dans le rétablissement de l'esclavage par Napoléon ?

Il y a quelques années, la statut de l'impératrice, placée sur la Savane à Fort-de-France (Martinique), a été décapitée. L'impératrice est depuis souvent considérée comme un symbole de l'esclavagisme en Martinique. Il faut dire qu'elle est la fille d'une grande famille de planteurs blancs qui possédait de nombreux esclaves et qu'elle a également été la femme de celui qui a rétabli l'esclavage. On pouvait donc effectivement en déduire qu'elle soutenait l'esclavage...

 

Pourtant, les choses ne semblent pas si simples. D'une part, son premier mari, Alexandre de Beauharnais était membre de la Société des Amis des noirs, d'autre part, nous venons de retrouver les mémoires qu'elle a rédigé à l'attention de ses deux enfants, que vous pourrez consulter en texte intégral sur Gallica et dont nous livrons ici un extrait retranscrit par nos soins :

« La première époque de ma vie, passée à la Martinique, m'offrait le spectacle singulier de l'esclavage, qui ne devient si affreux que par celui du despotisme qui le domine. Représentez-vous sept à huit cents misérables, auxquels la nature donna un teint d'ébène et de la laine pour cheveux, et que la cupidité, devenue féroce par les dangers qu'elle court à se satisfaire, arracha à leur patrie, pour les transplanter sur un sol qui toujours les tourmente et quelquefois les dévore. Là, désunis comme famille, mais assemblés en ateliers, ou groupés en travailleurs, ils offrent à un soleil presque vertical leurs membres pressés dans des liens de fer. Sous le rotin d'un commandeur, ils souillent une terre que leur sueur, que leur sang même ne fertilise pas pour eux. C'est pour enrichir des maîtres barbares que ces infortunés furent retranchés de la loi commune du genre humain ; c'est pour assouvir l'avarice américaine qu'ils végètent nus, sans asile, sans propriétés, sans honneur, sans liberté ; c'est pour éveiller les voluptés de l'Europe, qu'ils sont, dès l'enfance, et pour la vie, et sans espoir, condamnés à ces supplices. Cependant les tyrans dont ils sont les esclaves, ou pour mieux dire les bêtes de somme, se gorgent de richesses, s'enivrent de jouissances, sont rassasiés de plaisirs. Fiers d'une couleur qui n'est qu'un accident physique ; orgueilleux de quelques connaissances, qui pourtant les tient à plus de distance des Européens instruits, que les Noirs n'en conservent relativement à eux, non-seulement ils oublient qu'ils sont chrétiens, mais encore qu'ils sont hommes. Et pour comble de cruauté, ils érigent en droits leur conduite impie, et justifient par des sophismes d'inquisiteurs un régime de cannibales. »

Précisons que nous ne sommes pas historiens mais bibliothécaires. Nous ouvrons simplement ces réflexions à l'occasion des 200 ans de la mort de l'impératrice Joséphine, écho de documents glanés et débats en cours dont nous ne pouvons vérifier les éléments. Pour qui voudra se saisir de ces enquêtes passionnantes...

Références : 

 

Mémoires et correspondance de l'impératrice Joséphine. [Par Regnault-Warin.]

Auteur : Joséphine (impératrice des Français ; 1763-1814)

Éditeur : Plancher (Paris), 1820.

Consultable en ligne : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6149314d

 

« Joséphine de Beauharnais, impératrice welto : 1ère partie », animé par Eric Hersilie-Heloise avec Erik Noël, Hector Elisabeth, Serge Pain, Philippe Mourouvin. Parlons Martinique, Emission proposée par ZoukTV le 3 mai 2014. Consultable en ligne : https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=7-4RKX0DPqI 

 

 

Dans Manioc

 

L'Impératrice Joséphine 

Auteur(s) : Pichevin, Roland (1857-1914) 

Editeur : Paris : Blondel la Rougery, 1909

Consultable en ligne : http://www.manioc.org/patrimon/PAP11011 

 

Si un seul ouvrage a pour sujet principal l'impératrice Joséphine, elle est évoquée par de très nombreux auteurs d'ouvrages disponibles sur Manioc.

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