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L'explorateur Emile Arthur Thouar. A la recherche des survivants de l'expédition de Jules Crevaux

Carolyn Pancaldi
3 octobre 2016
Cette année, Manioc vous proposera tous les mois le portrait d'un explorateur. Pour ce premier numéro, nous avons choisi de vous faire découvrir l'explorateur : Emile Arthur Thouar. 
Photographie de Thouar
Emile Arthur Thouar (source : Gallica)

Né à Saint-Martin-de-Ré, Emile Arthur Thouar est issu d'une famille modeste, dont le père était bourrelier (Artisan, ouvrier qui fabrique, répare, vend les harnais des chevaux et des bêtes de somme, ainsi que certains articles en cuir). Il fréquenta le lycée de La Rochelle et entama des études de médecine.

Plus tard, on retrouve ses traces en 1879 en Amérique, où il effectue un voyage de 3 ans aux Antilles, au Mexique, au Venezuela, en Equateur et en Colombie, ou il devient correspondant des Sociétés de géographie de Paris et Rochefort.  En 1883, le gouvernement français le charge de rechercher les traces de l'expédition de Jules Crevaux, disparue dans le Chaco en 1882.  Rappelons qu'à l'époque, Jules Crevaux voulait explorer le fleuve Pilcomayo jusqu’à sa confluence avec le Paraguay et rejoindre Buenos Aires par le Parana. 

Thouar quitte La Paz en juin 1883, pour Sucre puis Tarija, en compagnie de 150 militaires boliviens. Ensemble, ils traversent le Chaco en suivant le cours du Pilcomayo. Ils trouvent enfin les traces de la mission Crevaux après avoir affrontés de nombreux dangers dont une attaque des Indiens Tobas. Malheureusement, Crevaux et son équipe tombèrent dans un guet-apens préparé par les Indiens Tobas. Un seul membre de l'expédition eut la vie sauve : un jeune indien prénommé Zévallos. Celui-ci raconta que les Tobas tuèrent Crevaux et ses hommes et les mangèrent selon leurs coutumes.

Puis, Thouar et son expédition rejoignent en novembre Asunción, au confluent avec le fleuve Paraguay : « C'est la première fois qu'une expédition réussit à descendre de bout en bout la Pilcomayo »

De retour en France, ces exploits lui valent de recevoir la médaille d'or pour « voyages d'étude, missions et travaux de reconnaissance » de la Société de géographie en 1884.

Thouar repart pour l'Amérique du Sud et dévient un agent de prospection du Gran Chaco au service du gouvernement bolivien. A l'époque cette région du Gran Chaco était une terre vierge, très peu connue, peuplées de tribus indiennes rebelles. A la fin du XIXe siècle cette région va devenir un enjeu important de reconquête pour la Bolivie et le Paraguay. Surtout pour la Bolivie qui souhaitait trouver un débouché sur la mer depuis qu'elle avait perdue sa façade maritime. Ainsi, l'explorateur propose à la Bolivie de chercher une autre route terrestre au travers du Chaco nord jusqu'au fleuve Paraguay. Malheureusement, après plusieurs tentatives infructueuses en 1886 et 1887, Thouar renonce à ce projet et regagne la France en 1890. La date de son décès reste encore inconnue aujourd'hui.

Gravure inspirée d'un cliché représentant Thouar et ses amis

 

Petite histoire de cette photographie...

 

De retour en France après son expédition en novembre 1887, Emile Arthur Thouar se rend à l’atelier du photographe Valdez pour poser avec 2 de ses compagnons, Remijio Valverde et Théophile Novis, dans leurs vêtements dépenaillés d’explorateurs harassés. Ce cliché sera utilisé sous forme de gravure pour illustrer le récit de l’exploration parue d’abord dans la revue Le Tour du Monde en 1890, puis dans le livre de Thouar publié en 1891.

Sur Persée

  • Henri Renou, Le Gran Chaco, in Le Globe. Revue genevoise de géographie, 1894, Volume 33, Numéro 1,  pp. 102-104.

Sur Gallica, retrouvez une collection de photographie de l'explorateur : cliquez-ici.

 

 

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Bonne lecture ! 

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