Pieds pleins de boue et rêves pleins d’or : l’orpaillage clandestin en Guyane
Aujourd’hui encore, malgré vingt ans d’une opération militaro-policière pour l’éradiquer, l’orpaillage clandestin est pratiqué en Guyane par une douzaine de milliers de garimpeiros, des Brésiliens venus chercher fortune au plus profond de la forêt guyanaise. Bien qu’on ne sache pas le chiffre exact, ils extrairaient entre 3 et 5 tonnes d’or chaque année, subtilisant ainsi entre 150 et 250 millions d’euros du territoire français.
Dans ce contexte, une recherche originale a été menée en coopération entre les Forces armées de Guyane (FAG) et le CNRS afin de mieux comprendre l’univers des orpailleurs clandestins et les ressorts de leur résilience. Basée sur des opérations spécifiques, sans finalité répressive, menées avec la participation de l’auteur, cette étude a permis de recueillir quantité de témoignages et de données quantitatives auprès des garimpeiros, mis en confiance par l’aspect pacifique des missions et désireux d’exprimer leur point de vue sur leur vie et leurs motivations.
Ce travail a permis de proposer une synthèse sur la présence et le fonctionnement de l’orpaillage clandestin en Guyane française, dont le présent texte est une rapide présentation. Nous aborderons dans un premier temps l’histoire de l’orpaillage en Guyane, avant de présenter dans ses grandes lignes l’organisation de l’orpaillage clandestin des chantiers aux bases arrière.
L’orpaillage en Guyane, une histoire de cycles
L’histoire de l’orpaillage en Guyane remonte au milieu du XIXe siècle. Elle commence par un « premier cycle de l’or », de 1855 aux années 1960, suivi du cycle contemporain, dont bien des éléments rééditent le passé.
Grands placers, maraudeurs et déclin
L’or de Guyane n’a été découvert que tardivement (1854 ou 1855 selon les sources) et, ironie de l’histoire si l’on regarde la situation contemporaine, par un métis brésilien. Une première vague d’exploration se base sur la fondation de compagnies, parfois cotées en bourse. Elles sont menées par des découvreurs qui sont d’infatigables coureurs des bois : Jalbot trouve des gisements sur la Comté (1862) puis dans l’Ipoussing ; les frères Isnard, plus à l’ouest, font des découvertes sur le Koursibo (1866) puis sur la crique Lézard (1878) ; les frères Vitalo mettent à jour des dépôts importants dans la région de Saint Elie (baptisée du prénom de l’un d’entre eux) en 1869 et 1873 ; Cléobie explorera avec succès la Mana puis la Tampok (1873 et 1883), Rémi et Thiéné la Sikini et l’Alikéné, les frères Gougis l’inini… C’est l’époque des « grands placers ».
Malgré ces découvertes répétées et parfois importantes (le placer Pactole, rendra 1,6 tonnes d’or en quatre ans), la Guyane n’enregistre pas de ruée massive vers l’or durant les premières décennies du cycle. Située loin des bassins de peuplement, elle est difficilement accessible et tente peu les métropolitains. Si certains misent sur des techniques industrielles pour compenser le manque de main d’œuvre, la lourdeur des investissements et la difficulté de la logistique pour des placers isolés en forêt font que la plupart font faillite. Seule la société Saint-Elie/Adieu-vat survivra plusieurs décennies (elle fermera en 1964).
Dans le même temps, des ruées vers l’or mettant en jeu des effectifs de plusieurs milliers d’orpailleurs spontanés se produisent dans les territoires voisins de la Guyane, ravivant les questions sur les frontières avec la Guyane hollandaise (dans les années 1880, arbitrage frontalier en 1891) et avec le Brésil (années 1890, arbitrage frontalier en 1900). Dans les deux cas, la France y gagne un territoire mieux défini mais y perd des prétentions territoriales bien plus importantes. Durant la dernière décennie du XIXe siècle, la fin des ruées entraîne une redistribution des orpailleurs spontanés, dont beaucoup provenaient des Caraïbes, en particulier de l’île de Saint Lucie. Ils commencent à s’installer et à travailler dans l’intérieur de la Guyane et auraient été entre 5 000 et 6 000 vers 1900 et jusqu’à 12 000 juste avant la Première Guerre mondiale.
Face au système formel des concessions, ils se font « maraudeurs », envahissant et pillant les territoires des sociétés minières. Comprenant qu’ils ne peuvent compter sur une police trop peu nombreuse pour contrôler l’immense territoire guyanais, les propriétaires composent souvent avec les intrus et « mettent en bricole » leurs concessions, y autorisant la présence des orpailleurs à condition que ceux-ci se ravitaillent dans leurs magasins. Les orpailleurs sont alors dits « bricoleurs ».
L’orpaillage informel prend ainsi le contrôle d’une grande partie de l’intérieur de la Guyane, y implantant ses voies de ravitaillement en utilisant les rivières mais aussi des pistes empruntées par des trains de mules. Des villages (Dagobert, Saül, Saint Léon, Patience, Coco…) sont érigés à proximité des gisements les plus importants, et sont abandonnés quand les gisements sont épuisés.
La production d’or de Guyane entre en déclin à partir des années 1930, sous l’effet conjugué de la dépréciation du prix de l’or et du tarissement des gisements les plus accessibles. Le nombre des orpailleurs s’effondre alors. L’impulsion du bureau minier guyanais, fondé en 1949, entraîna un petit retour des entrepreneurs industriels dans les années 1950-60, mais ce mouvement sera de courte durée. En 1969 le BRGM interrompt ses opérations en Guyane et la production devient anecdotique. C’est la fin du premier cycle de l’or.
Le retour de l’orpaillage sous le signe du garimpo brésilien
A la fin des années 1970, la remontée des cours de l’or entraîne un timide retour des entrepreneurs industriels, mais la production officielle demeure inférieure à 500 kg jusqu’en 1986. Elle ne dépassera presque jamais deux tonnes jusqu’à aujourd’hui.
Au même moment, cependant, se déroule une vaste ruée vers l’or en Amazonie brésilienne sous l’impulsion des garimpeiros (nom donné aux mineurs informels de ce pays depuis le XVIIIe siècles). Commencé dans la région du Tapajos au milieu des années 1970, le mouvement s’est diffusé en s’appuyant sur un certain nombre d’innovations techniques inventées sur place comme les systèmes de barges ou le système d’exploitation alluviale à deux moteurs. Dans une frénésie d’exploration, les garimpeiros découvrent de nombreuses zones extrêmement riches aux quatre coins de l’Amazonie, entraînant à chaque fois des ruées vers l’or impliquant plusieurs dizaines de milliers d’individus.
Au début des années 1990, les garimpeiros sont de plus en plus en butte à la répression des autorités brésiliennes et certains commencent à se déplacer vers le Suriname ou la Guyane française. Dans cette dernière, ils installent des centaines de barges sur l’Oyapock et l’Approuague. Après la publication d’un rapport très critique coordonné par Christiane Taubira en 2000, les autorités françaises décident de reprendre la situation en main et lancent une série d’opérations qui délogent la plupart des barges et s’attaquent aux commanditaires français des chantiers clandestins. Les garimpeiros brésiliens, pour autant, ne s’avouent pas vaincus. Ils se maintiennent et se réorganisent en utilisant des formes plus souples d’exploitation et en se concentrant dans des régions plus éloignées.
Pour les contrer, la gendarmerie a lancé les opérations « Anaconda » à partir de 2002, dans lesquelles les matériels saisis sont immédiatement détruits. Mais la limitation des effectifs de gendarmerie impose de trouver des renforts. Pour cela, les forces armées de Guyane (FAG) leur sont associées à partir de 2008 dans le cadre de l’opération Harpie. Cette coopération a permis un saut dans le nombre d’opérations de contrôle (plus de 1200 chaque année) et dans les bilans des matériels détruits, qui comprennent chaque année des centaines de moteurs, de quads et de pirogue. Cette pression a permis de diminuer sensiblement la prévalence de l’orpaillage dans l’intérieur de la Guyane, mais elle ne l’a pas éradiqué.
Le « système garimpeiro »
L’orpaillage clandestin n’est pas uniquement une activité économique mais aussi un système complexe formé de diverses composantes (technique, sociale, économique ou culturelle). Il se déploie à l’identique dans toutes les régions de Guyane, reprenant l’essentiel des caractéristiques du garimpo brésilien.
Les pieds dans la boue : les chantiers
Les chantiers clandestins utilisent trois techniques principales pour l’extraction de l’or. La première est celle des barges, qui utilisent un moteur installé sur des flotteurs pour pomper les sédiments du fond des fleuves. Plus vulnérables aux opérations de répression, elles sont bien moins nombreuses aujourd’hui.
Le système dominant est le système alluvial à deux moteurs, un pour le jet qui liquéfie les sédiments et un pour la pompe qui précipite la boue dans la table de levée. Ce système est utilisé sur les berges des criques mais il n’est pas adapté aux cours d’eau plus importants. Il est mis en œuvre par une équipe de 4 à 8 ouvriers en fonction de la puissance des moteurs.
L’exploitation dite « primaire » se base sur des puits qui sont creusés dans des collines à la recherche de veines de quartz aurifères. Les puits sont creusés à la pioche, parfois avec l’aide de perforateurs légers quand le terrain est rocheux, de temps en temps avec l’aide de dynamite. Ils sont ventilés et éclairés grâce à un groupe électrogène. Le matériel contenant les quartz est remonté à la surface avec des treuils, souvent manuels eux aussi, puis broyé avec des concasseurs. Moins vulnérable à la répression car souterrain, ce type de chantier devient de plus en plus populaire.
A la frontière entre exploitation primaire et système de lance monitor, les garimpeiros utilisent aussi l’exploitation « à ciel ouvert » dans laquelle de profonds ravins sont creusés avec des jets à pression pour découvrir les filons de quartz aurifères, qui sont ensuite réduits en blocs et concassés pour extraire les paillettes d’or.
Dans toutes les modalités, le recours au mercure en fin de processus est systématique. Il permet d’amalgamer les paillettes d’or et de les concentrer (par gravitation ou, lorsque des concasseurs sont utilisés, par attraction sur des plaques de cuivre). Les amalgames or/mercure sont ensuite chauffés, ce qui entraîne l’évaporation du mercure et laisse un or presque pur. Les impacts environnementaux causés par ces différents processus sont importants, allant de la destruction des habitats dans le fond des rivières à la contamination des cours d’eau par le mercure.
Les chantiers d’orpaillage sont toujours associés à un camp, dans lequel les ouvriers se reposent et se restaurent. La cuisinière y est un personnage central, responsable de l’alimentation mais aussi de la surveillance du camp et des communications. C’est elle qui donnera l’alarme aux autres en cas d’intervention.
Les chantiers sont dirigés par des patrons (donos), propriétaires des machines. Leur association avec les ouvriers repose sur un principe simple : ils doivent fournir tous les ingrédients nécessaires à l’exploitation (des machines à l’alimentation des ouvriers en passant par le salaire de la cuisinière) et reçoivent 70 % de l’or extrait ; les ouvriers, quant à eux, contribuent avec leur force de travail et se partagent 30 % de l’or produit à parts égales. Si l’accord peut paraître déséquilibré, il n’est vraiment profitable aux patrons que quand la zone choisie est très productive. Les ouvriers, qui se considèrent comme des associés et non comme des employés, sont aussi libres de partir quand ils le souhaitent, contrairement aux clichés souvent véhiculés dans les médias ou les fictions.
Bases arrière et villages d’appui : la logistique
Les chantiers d’orpaillage nécessitent un flux constant de carburant, nourriture, pièces détachées, etc. Pour cela, les garimpeiros disposent d’une chaine logistique qui relie leurs bases-arrière situées au Brésil ou au Suriname avec les camps et villages clandestins de l’intérieur de la Guyane.
Albina et Paramaribo, au Suriname, et Oiapoque, au Brésil, sont les bases arrière principales. Plus haut sur les deux fleuves-frontière, se trouvent des bases avancées, composées de doublons comprenant une partie reconnue par les autorités (Vila Brasil sur l’Oyapock, Antônio do Brinco ou Petit Albina sur le Maroni), et une partie clandestine (Vila Brasil d’un côté, Ronaldo de l’autre). Ces bases permettent de stocker des marchandises en attendant le bon moment pour les faire entrer en Guyane en contrebande. Elles sont aussi les endroits dans lesquels les garimpeiros attendent pour rejoindre les zones de chantier, ou celles où ils viennent faire une pause après plusieurs mois en forêt.
Les deux façades fluviales de la Guyane sont donc utilisées pour s’introduire dans le département français. La façade Maroni tend cependant à être plus active car le réseau des affluents de ce fleuve irrigue des zones majeures pour l’orpaillage, alors que la façade Oyapock voit son activité plus réduite. L’importance plus grande du Maroni s’explique aussi par la présence du dense et efficace réseau de commerçants chinois, qui fournissent tous les équipements nécessaires pour les chantiers d’orpaillage. Les fleuves Approuague et Mana sont aussi très utilisés. Les garimpeiros y entrent à partir de l’océan pour le premier, à partir d’un itinéraire clandestin situé à proximité de la RN1 pour l’autre.
Dans l’intérieur de la Guyane, la chaîne logistique utilise la plupart des cours d’eau, contournant les sauts grâce à l’emploi de porteurs de charge, constituant de véritables villages sur les plus importants d’entre eux et rappelant exactement de ce point de vue l’organisation des orpailleurs du premier cycle de l’or. Les logisticiens comptent aussi sur un réseau très étoffé de pistes ouvertes dans la forêt. Les entrepreneurs de la logistique sont les équivalents des patrons de chantier pour ce secteur du garimpo.
L’établissement des prix des produits dépend de la demande mais aussi du risque pris à acheminer les marchandises. D’une manière générale, ils sont multipliés par 5 ou 10 par rapport à la ville, ce qui assure un excellent bénéfice si on arrive à passer (et de quoi se récupérer si on se fait détruire sa cargaison). Le commerce est réalisé par un éventail large qui va de grossistes à des colporteurs et d’épiciers généralistes à des commerçants spécialisés (de l’alimentation aux téléphones portables en passant par le combustible ou les produits pharmaceutiques).
Les orpailleurs disposent aussi de villages d’appui informels, appelés corutelas (déformé en « curotel » par les forces de l’ordre), ils jouent le rôle de hubs logistiques mais aussi de zones de loisir pour les ouvriers des chantiers. On y trouve des restaurants, des bars/dancing/maisons closes, et parfois, quand la zone est riche en or, des services diversifiés (bijoutiers, mécaniciens, coiffeurs et esthéticiennes, etc.). Ils sont de mieux en mieux connectés et aujourd’hui la plupart disposent d’accès Internet et de cybercafés.
Campements et villages sont le plus souvent aujourd’hui composés de baraquements faits de perches et de bâches, facilement reconstruits s’ils sont détruits.
Des rêves plein la tête : les garimpeiros
La réalisation de plus de 400 interviews entre 2016 et 2023 m’a permis de mieux cerner la population des orpailleurs clandestins en Guyane. Il s’agit d’une activité presque exclusivement brésilienne (98 %). Plus encore, les garimpeiros qui œuvrent en Guyane proviennent dans leur majorité du Maranhão (56,4 %), ce qui n’est guère surprenant puisqu’il s’agit de l’état le plus pauvre et le plus rural du Brésil. La proportion de femmes est d’environ 1/3 mais ce ratio varie beaucoup. Dans les chantiers, les cuisinières sont les seules femmes en général, si bien qu’il est plus bas. Dans les villages il existe de nombreuses professions plus souvent tenues par des femmes (serveuses, prostituées mais aussi une partie substantielle du commerce). Le ratio y est donc beaucoup plus élevé.
La mobilité géographique est un des traits qui définit la population des orpailleurs clandestins. Nombre d’entre eux, surtout les plus âgés, ont déjà travaillé dans d’autres régions d’orpaillage au Brésil ou au Suriname. Une des caractéristiques du « système garimpeiro » est en effet de proposer un environnement économique culturel et social qui ne varie pas ou très peu quelle que soit la région ou le pays où il se déploie, si bien que les individus peuvent très facilement s’insérer partout. Pour les orpailleurs clandestins, les frontières internationales n’existent pas vraiment… Ils comparent donc les avantages des diverses zones avant de se décider pour telle ou telle – la Guyane française étant dans ce tableau considérée comme riche en or et disposant d’une police qui, si elle fait peser un risque sérieux sur les investissements, n’est pas violente, ce qui limite considérablement le risque physique pris par les individus. La mobilité générale des garimpeiros se répète à l’intérieur de la Guyane, beaucoup d’entre eux passant d’une zone à une autre au bout de quelques mois dans l’espoir de participer à une ruée et de s’enrichir. Un mouvement incessant de va et vient existe donc, reliant entre elles les principales zones d’extraction et les bases les plus proches. Une grande partie de l’or extrait est exportée (principalement vers le Suriname) par le biais de ces allers et retours, les orpailleurs cherchant à envoyer une partie de leurs gains vers le Brésil dès qu’ils le peuvent.
Contrairement à ce que les conditions de vie et de travail pourraient laisser penser, le garimpo n’est pas une activité réservée à une population jeune. L’âge médian est de 39 ans et la plupart des individus a entre 20 et 50 ans. Les séniors ne sont pas rares. Il semble aussi important de faire la distinction entre les garimpeiros permanents et les intermittents. Les premiers ont perdu leurs attaches avec le monde extérieur et passent des années d’affilée dans les zones d’extraction, sans perspective de changer de vie, malgré le fait qu’ils affirment toujours poursuivre un « objectif » consistant en une grande quantité d’or qui leur permettra de se retirer. Les seconds ne passent que quelques mois à un ou deux ans au maximum par séjour et leur venue est destinée à remplir un but précis : besoin de financement, paiement d’une dette, investissement. Pour certains, l’orpaillage est une activité qu’ils exercent de manière saisonnière. Les garimpeiros permanents sont plus fréquents dans les catégories manuelles des ouvriers ou des porteurs, mais celles-ci comptent tout de même de 20 à 30 % d’intermittents. Ces derniers sont beaucoup plus nombreux dans les fonctions de support comme le commerce ou la logistique, où ils peuvent représenter 40 à 50 % des effectifs.
Enfin, il faut souligner que malgré l’image souvent mise en avant « d’esclaves de la forêt », la plupart de ceux et celles qui s’engagent dans l’orpaillage clandestin le font en connaissance de cause et parce que la possibilité d’en tirer un revenu substantiellement plus important que ce qu’ils pourraient avoir au Brésil est grande. La plupart des ouvriers réussissent à gagner entre 100 et 150 g d’or (4 500 à 6 750 €) durant un séjour qui dure entre un et deux ans. Ce n’est pas une somme immense mais elle permet de changer sa situation au pays, de faire face à une dette ou de faire un petit investissement pour démarrer une activité… ou de faire la fête pendant quelques mois avant de repartir. Les pilotes de quad, piroguiers ou patrons de chantier peuvent quant à eux avoir des revenus équivalents à plus de 2 000 € par mois…
Ces gains sont toutefois irréguliers et un orpailleur peut passer de nombreux mois à ne rien gagner, voire à s’endetter, avant de subitement avoir de la chance. Pour cela, leur approche de leur activité et leur philosophie face aux gains ou aux pertes les rapproche plus de joueurs de casino que de travailleurs salariés.
Pour aller plus loin
- BRGM, 1995, L’or en Guyane, Cayenne : BRGM.
- de Theije, M., & Heemskerk, M. (2009). Moving Frontiers in the Amazon : Brazilian Small-Scale Gold Miners in Suriname. European Review of Latin American and Caribbean Studies, 5‑25. https://doi.org/10.18352/erlacs.9600
- Le Tourneau, F.-M., 2019, L’Amazonie, histoire, géographie, environnement, Paris : CNRS Editions.
- Le Tourneau F.-M., 2020, Chercheurs d’or : l’orpaillage clandestin en Guyane française, Paris : CNRS Editions.
- Mam Lam Fouck, S., et Anakesa, A., 2013, Nouvelle Histoire de la Guyane française, Matoury : Ibis Rouge.
- Noucher, M., Polidori, L., (eds.) (2020) Atlas critique de la Guyane, CNRS Editions: Paris.
- Strobel, M.-B., 2019, Les gens de l’or, Paris : Plon.
- Taubira C. (coord.), 2000, L'or en Guyane : éclats et artifices, Rapport public : https://www.vie-publique.fr/rapport/24531-lor-en-guyane-eclats-et-artifices