Regards sur l'histoire : l'histoire des bagnes de Guyane, illustrée au travers du destin de déportés célèbres ou moins connus
De Saïgon à Cayenne : l'étrange destin des déportés indochinois
Embarqués en 1931 à Saïgon, le soldat Luong Nhu Truat et l'étudiant Joseph Tran Tu Yen subissent quinze années durant le travail forcé dans les camps de la crique Anguille et de Saut-Tigre, désignés sous l'appellation commune du « bagne des Annamites ». Libérés en 1946, les deux hommes épousent chacun une jeune femme de Sinnamary, mais, tandis que Luong Nhu Truat décide de regagner son pays natal avec femmes et enfants dans les années 1950, Joseph Tran Tu Yen, choisit, lui, de rester en Guyane et d'y fonder sa famille. Au cours de sa communication - bientôt disponible sur Manioc -, l'historienne Christèle Dedebant interroge la mémoire des déportés d'Indochine en retraçant le portrait de deux hommes mais aussi le combat de leur descendance.
Les cahiers de l'île du Diable d'Alfred Dreyfus
Déporté sur l'île du Diable de 1895 à 1899, soumis à l'isolement et au silence le plus complet, Alfred Dreyfus écrit : une correspondance avec sa femme, Lucie, éditée sous le titre Ecris moi souvent, écris moi longuement, un journal de bord, publié par ses soins dès 1901 sous le titre Cinq année de ma vie. Mais il rédige aussi des centaines de pages sur des cahiers de travail, où il retranscrit des notes de lectures, se livre à des exercices de mathématiques ou d'anglais et répète jusqu'à l'obsession un dessin mystérieux. Pierrette Turlais a déchiffré l'écriture fine et élégante du Capitaine pour publier les Cahiers de l'île du Diable, bientôt disponibles sur Elibris. Elle propose de lire dans ces Cahiers le combat d'un homme qui utilise l'écriture comme outil de résistance face aux supplices infligés.
Vendredi 13 mai 2011, Serge Mam-Lam-Fouck clôturera ce premier cycle des Regards sur l'histoire en proposant une communication autour de l'impact du bagne sur l'économie guyanaise. Au cours de la soirée, Martine Sagne présentera le parcours d'Herménégilde Tell, seul directeur guyanais de l'administration pénitentiaire.