Le tourisme scientifique, un après-tourisme en Patagonie ? Auteur(s) : Bourlon, Fabien Bourdeau, Philippe Michel, Franck Inostroza, Gabriel Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : Sur fond de crise du tourisme au Nord, de la globalisation de l’économie et de l’accélération des mobilités, une évolution des formes de développement touristiques semble à l’œuvre dans les confins géographiques. Dans certains territoires touristiques du fait de conflits dans l’usage des ressources naturelles, des pratiques récréatives alternatives émergent qui combinent une logique économique avec des préoccupations socio-environnementales.Notre article analyse l’apparition du tourisme scientifique dans la région « non-touristique » de Aysén, en Patagonie chilienne. Des acteurs d’un territoire se mobilisent selon des pôles culturels et des axes thématiques autour de projets pilotes, de recherche expérientielle et de médiations scientifiques innovantes. Sur ce front pionnier, un réseau informel d’acteurs coordonne ses actions pour aborder les problématiques sociales et environnementales de leur territoire. Opérateurs et prestataires pour le tourisme scientifique créent de manière participative une offre originale. Un système touristique alternatif, axé sur la protection de l’environnement, de la culture et des dynamiques sociales de la communauté d’accueil, favorise l’acquisition et le partage de savoirs entre scientifiques, acteurs locaux et visiteurs.Le tourisme scientifique s’inscrit-il dans une évolution globale des pratiques touristiques ? En proposant de dépasser les frontières, entre activités récréatives et le travail, de lieux de vie et de loisir, il apparaît comme l’expression d’un « après-tourisme ». L’hybridation des pratiques, une approche scientifique associée à l’esprit de la découverte inhérent au voyage, semble pouvoir relever des défis sociétaux liés à l’essor d’un tourisme globalisé. Alors que le tourisme est pensé depuis longtemps en termes de transfert de compétences, de modèles et d’ingénierie du Nord vers le Sud, une périphérie propose de nouveaux cadres de pensée, d’action et de participation qui renouvellent le sens du voyage. In the context of a tourism crisis in the north, a globalized economy and an increase of mobility, a change in the forms of tourism development seems to occur in peripheral areas. In some tourism areas and due to conflicts over the use of natural resources, alternative recreational practices arise that combine economic needs and socio-environmental concerns.Our article analyzes the appearance of scientific tourism in the "non-tourist" region of Aysén, in Chilean Patagonia. Actors of a territory unite according to specific cultural poles and thematic axes through experiential research and innovative scientific mediation pilot projects. On this pioneer front, an informal network of stakeholders coordinates its actions to address the social and environmental issues of their territory. Operators and service providers for scientific tourism create an innovative offer in a participatory process. An alternative tourism system, focused on protecting the environment, the culture and social dynamics of the host community, promotes the acquisition and sharing of knowledge between scientists, local actors and visitors.Is scientific tourism part of a global evolution of tourism practices? By proposing to go beyond established boundaries, of recreational activities and work, everyday places and leisure areas, it appears as the expression of an “After-Tourism”. The hybridization of practices, a scientific approach associated with the spirit of the discovery inherent of the travel experience, seems to respond to the challenges of the community confronted to the rise of a globalized tourism. While tourism has always been thought of in terms of transfer of skills, models and engineering from the North to the South, a periphery offers new frameworks of thought, action and participation that renew the meaning of travel. En un escenario de crisis del turismo en los países desarrollados, de la globalización de la economía y del incremento de las movilidades, una evolución de las formas de desarrollo del turismo parece estar en marcha en los confines geográficos. En ciertos territorios turísticos, debido a los conflictos de uso de los recursos naturales, prácticas recreativas alternativas surgen que combinan una lógica económica con preocupaciones socio-ambientales.El presente artículo analiza el surgimiento del turismo científico en la región “no-turística” de Aysén en la Patagonia chilena. Actores del territorio se unen según polos y temáticas científicas, a través de proyectos pilotos, de investigación experiencial y mediaciones científicas innovadoras. En este frente pionero, una red informal se organiza para abordar las problemáticas sociales y ambientales de su territorio. Operadores y proveedores de servicios para el turismo científico crean de manera participativa una oferta novedosa. Un sistema turístico alternativo, basado en el cuidado del medio ambiente, de la cultura y de las dinámicas sociales del comunidad de acogida, favorece la adquisición y el intercambio de conocimientos entre científicos, actores locales y visitantes. ¿Será la aparición del turismo científico la expresión de una evolución global de las practicas turísticas? Al invitar a que sean sobrepasadas las fronteras, entre actividades recreativas y el trabajo, lugares de vida y sitios de esparcimiento, este se presenta como un “Pos-Turismo”. La hibridación de las prácticas, una aproximación científica asociada al espíritu de descubrimiento inherente del viaje, parece poder resolver los desafíos de nuestras sociedades vinculados al auge de un turismo globalizado. Cuando el turismo suele ser pensado desde hace mucho, como un proceso de transferencia de capacidades, de modelos y de ingenierías, del Norte hacia el Sur, una periferia propone nuevos marcos conceptuales, de acción y de participación, que renuevan el sentido del viaje. Patagonie Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.11169 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/11169 | Partager |
L'association chinoise Fa Kia Kon So de Guyane : enjeux de pouvoir, frontières ethniques et travail communautaire Auteur(s) : Dubost, Isabelle Auteurs secondaires : Centre de Recherche sur les Pouvoirs Locaux dans la Caraibe (CRPLC) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Gérard Collomb et Serge Mam Lam Fouck Éditeur(s) : HAL CCSD Ibis Rouge Editions Résumé : International audience Notre propos est de démontrer que l’association Fa Kia Kon So en Guyane est travaillée depuis sa création en 1958 par des enjeux de pouvoirs et des enjeux ethniques. L’objectif de cette association est communautaire puisqu’il vise tant à rassembler les Chinois et descendants Chinois autour d’un projet sportif et culturel qu’à positionner la « communauté » comme une composante incontournable de la société guyanaise. Cependant cette association est sujette à de nombreux conflits autour des élections du président et du bureau qui expriment des différends politiques et ethniques qui se règlent au Tribunal administratif bien souvent. En effet, financée dans un premier temps par la République de Chine de Taïwan, cette association a été confrontée à des conflits entre nationalistes et non nationalistes. Dans un second temps, des conflits ethniques entre Chinois Hakkas et chinois du Zhejiang ont aboutis à de multiples scissions qui pourtant restent fédérées autour de l’association « mère ». Aujourd’hui, cette structure représente l’existence de deux mondes qui se sont constitués suite à deux vagues de migration et qui ne partagent pas les mêmes aspirations. Mobilités, ethnicités, diversité culturelle : la Guyane entre Surinam et Brésil. Eléments de compréhension de la situation guyanaise ISBN : 978-2-37520-524-2 hal-01664080 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01664080 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01664080/document https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01664080/file/I.%20DUBOST%20L%27ASSOCIATION%20CHINOISE%20FA%20KIA%20KON%20SO%20DE%20GUYANE.pdf | Partager |
Le voyage itinérant, de l’utopie cosmopolite à l’épreuve du rite des hospitalités Auteur(s) : Hetzmann, Mickael Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : La question que pose cet article est : comment un individu cosmopolite, à partir du geste réflexif de s’éprouver dans le regard de l’autre, peut-il saisir et se représenter son appartenance à une commune humanité ? Nous proposons que la socialisation cosmopolite soit intimement liée à la nature du groupe d’accueil dans lequel se fait l’immersion dans un ailleurs. Or, cette rencontre ne peut se faire avec l’humanité en général, mais elle prend forme dans l’interrelation entre deux ou plusieurs entités culturelles spécifiques. Ce qui nous ouvre à d’autres questions : de quelle altérité parle-t-on ? Pour qui ? Pourquoi ? Pour quoi ? De ce fait, le sentiment d’appartenance à une commune humanité, s’il est, au moins dans une certaine mesure, partagé par tout individu cosmopolite, l’est à entendre d’un point de vue utopique. Si la socialisation cosmopolite dans des enclaves backpacker ou des dispositifs d’échanges universitaires est réalisée dans une logique d’intégration principalement dirigée vers une communauté occidentale cosmopolite, une autre forme de socialisation, par l’expérience de la grande itinérance, serait ainsi possible. Cette dernière serait immergée dans les cultures locales, elle serait éphémère, aléatoire, hétérogène et principalement réalisée dans le rite des hospitalités, et peut ainsi représenter une forme différente d’élaboration du sentiment cosmopolite. En effet, celle-ci ne serait pas élaborée dans la tension entre deux modèles (intégration), mais dans une réaction en chaine de multiples modèles, qui, par sérendipités, se travaillent les unes les autres, dans de multiples directions, sans pouvoir se fixer, ouvrant ainsi à la diversité de l’humanité. S’il faut ici parler de socialisation cosmopolite, elle serait plutôt à entendre sur le plan anthropologique qu’ethnologique. The question raised by this article is: how a cosmopolitan individual, from the reflective gesture of experiencing himself in the gaze of the other, can grasp and represent his belonging to a common humanity. We propose that cosmopolitan socialization be intimately linked to the nature of the host group in which the immersion takes place. However, this encounter cannot be made with humanity in general, but it takes shape in the interrelationship between two or more specific cultural entities. What opens us to others questions: what kind of otherness are we talking about? For whom? Why? In which purpose? As a result, the feeling of belonging to a common humanity, if it is shared, at least to some extent, by each cosmopolitan individual, is to be understood from a utopian point of view. If cosmopolitan socialization in backpacker enclaves or academic exchanges is carried out in the logic of integration mainly directed towards a cosmopolitan Western community, then another form of socialization through the experience of itinerancy would be possible. The latter would be immersed in local cultures, it would be ephemeral, random and heterogeneous and mainly carried out in the rite of hospitalities, and may thus represent a different form of elaboration of cosmopolitan feeling. Indeed, this would not be elaborated in the tension between two models (integration), but in a chain reaction of multiple models, which by serendipities, work one another, in multiple directions, without being able to stabilized, opening to the diversity of humanity. If we speak here of cosmopolitan socialization, it would rather be understood on the anthropological level than on an ethnological one. Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.11283 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/11283 | Partager |
L'illustration des départements français de l'océan indien Auteur(s) : Sermet, Laurent Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : CRPLC : Centre de Recherche sur les Pouvoirs Locaux dans la Caraïbe Extrait de : "Les entités infra-étatiques et les organisations de coopération et d'intégration régionales" : colloque international, les 25 et 26 mars 2013. Université des Antilles et de la Guyane Description : Laurent Sermet introduit son intervention par deux questionnements sur les départements français de l'océan indien. Il effectue ensuite une analyse critique sur la situation de ces territoires, en s'arrêtant sur les contraintes politiques qu'ils rencontrent. Il insiste plus amplement sur la Réunion en présentant la faiblesse et les modalités de la participation institutionnelle de la Réunion et ses collectivités à la COI. A travers une analyse prospective, il pose dans un premier temps la question de la coopération ou de l'intégration indianocéanique. Il explique ensuite ce qu'implique le fait de faire le choix de l'indianocéanie ainsi que celui de faire les choix de l'indianocéanie politique, économique, culturelle et environnementale. Siècle(s) traité(s) : 21 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V13117 V13117 | Partager |
Le tourisme dans les îles : contextualiser le projet territorial Auteur(s) : Dehoorne, Olivier Furt, Jean-Marie Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : Le pouvoir d’attraction des îles n’est plus à démontrer, entre la puissance des ressources intangibles nourries par des représentations construites au fil du temps et les ressources naturelles et culturelles spécifiques de ces territoires de confins. Le tourisme apparait alors comme une opportunité indéniable. Néanmoins le contexte territorial singulier qui fait l’île doit être pris en considération pour bien mesurer les enjeux du développement touristique et l’ouverture sur le monde. Dans ce contexte, il convient de se doter d’indicateurs efficients pour mesurer la soutenabilité du projet touristique sans oublier que le développement du secteur touristique n’est qu’une étape (et non une fin en soi) dans le processus d’ouverture de l’île. The power of attraction of the islands is well established, between the power of intangible resources fed by representations built over time and specific natural and cultural resources of these territories borders. Tourism then appears as an undeniable opportunity. However, the singular territorial context that the island must be considered to weigh the issues of tourism development and opening to the world. In this context it is necessary to develop efficient indicators to measure the sustainability of the tourism project as well as the development of the tourism sector which is only one step (and not an end in itself) in the opening process the island. Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/6363 | Partager |
Le luxe des montres (xixe-xxe siècle) : réputation et identité de l’horlogerie de Genève Auteur(s) : Sougy, Nadège Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : À la fin du xixe siècle, la fabrique horlogère de Genève est confrontée à l’arrivée de montres reprenant abusivement ses marques et le nom de Genève. En réaction, les horlogers, les marchands et les pouvoirs publics mettent en place un dispositif pour protéger ce secteur économique. L’une des solutions retenues est d’identifier les montres faites Genève en certifiant leur qualité. En 1886, la création d’un poinçon de l’État et de la République de Genève est le premier label associant les savoir-faire d’un territoire à la qualité technique de ses produits. A l’origine défensif, le poinçon fait la promotion de produits de haut de gamme caractérisés par une bonne facture, une fiabilité et leur origine, marqueur du luxe des montres de Genève. At the end of the 19th century, the watchmakers of Geneva are confronted to the arrival of products retaking abusively its brands and the name of Geneva. In response, watchmakers, retailers and public actors decided to protect this economic sector. One of the solutions picked up was to identify Geneva-made watches by certifying their quality. In 1886, the creation of a hallmark of the State and the Republic of Geneva is the first label associating the expertise of a territory with the technical quality of its products. Originally defensive, the hallmark promotes high-quality products characterized by a good invoice, a reliability and their origin, a branding of the luxury of Geneva watches. Genève Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.7370 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/7370 | Partager |