De la nasse au filet ; De la nasse au filet : Stratégies halieutiques et modernisation dans le Rufiji (Tanzanie) Auteur(s) : Paul, Jean-Luc Hamerlynck, Olivier Duvail, Stéphanie Kindinda, Kassim, Auteurs secondaires : Institut des Mondes Africains (IMAF) ; Université Panthéon-Sorbonne (UP1) - Institut de Recherche pour le Développement (IRD) - École des hautes études en sciences sociales (EHESS) - École pratique des hautes études (EPHE) - Aix Marseille Université (AMU) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Patrimoines Locaux et Gouvernance (PALOC) ; Institut de Recherche pour le Développement (IRD) - Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN) Patrimoines naturels, Identités et Territoires (UR 169) Éditeur(s) : HAL CCSD Éditions de la Maison des sciences de l'homme Résumé : International audience For over a century, the complementary nature of fishing and farming activities in the floodplain of the Rufiji River (Tanzania) has formed the basis of the economy in its villages. Starting in the 1970s, the fishery evolved from a seasonal activity practiced on foot during flooding and using traditional traps to year-round dugout canoe operated lake fisheries using nets.The paper analyses the drivers of this change. After having rejected the simplistic technocratic hypothesis that technical innovation equals progress, the paper examines the relevance of the productivity of the different fishing techniques in the light of the evolution of the role of fisheries in the village economy. During the change-over period, the national and international economy deprives the villages of their main habitual sources of cash income. In the absence of any alternative, fisheries imposed themselves as the unique source of cash income, a function they can only fulfil if practiced year-round and this can only be achieved using canoes and nets. However, the perception of the causes of these changes in the villages is differentiated. For those who initiated the change-over, and who are now of an advanced age, the main driver of the transition to nets was the empowerment of the youth versus the elders. Such an interpretation resonates well with the economic determinants. However, it requires considering the modernisation process as a contextualised multi-sided expression of market globalisation. Depuis plus d’un siècle, l’économie des villages de la plaine inondable du Rufiji (Tanzanie) est fondée sur la complémentarité des activités agricoles et des activités halieutiques. À partir de la fin des années 1970, les pêches traditionnelles à la nasse, pratiquées à pied saisonnièrement lors de la crue annuelle, sont supplantées par les pêches embarquées (pirogues monoxyles) au filet dans les lacs, pratiquées elles toute l’année. L’article s’interroge sur les déterminants de cette substitution.Après avoir rejeté l’hypothèse techniciste vulgaire qui voudrait que l’innovation technique soit synonyme de progrès, la pertinence du critère de productivité des différentes techniques de pêche est examinée à la lumière de l’évolution de la place des activités halieutiques dans l’économie villageoise. Il apparaît qu’à partir de cette époque, l’évolution économique nationale et internationale prive les villageois de leurs principales ressources monétaires habituelles. En l’absence de toute alternative, la pêche s’impose alors comme unique source de revenu monétaire, une fonction qu’elle ne peut remplir qu’à condition d’être pratiquée tout au long de l’année, ce que seules les techniques au filet permettent. Cependant, les représentations villageoises des causes de la généralisation de la pêche au filet sont différentes. Pour ceux d’entre eux, aujourd’hui très âgés, qui furent les pionniers de cette innovation, c’est le souci d’émancipation des cadets vis-à-vis des aînés qui aurait été le moteur de l’adoption de techniques de pêche au filet. Ce point de vue entre en résonance avec les déterminations économiques à condition de considérer le processus de modernisation comme manifestation multiforme contextualisée de la mondialisation marchande. ISSN: 0248-6016 hal-01344410 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01344410 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01344410/document https://hal.univ-antilles.fr/hal-01344410/file/Pauletal2015Version_Def.pdf | Partager |
Perceptions et pratiques territoriales des littoraux de la Caraïbe Auteur(s) : Desse, Michel Auteurs secondaires : Migrations internationales, espaces et sociétés (MIGRINTER UMR 7301) ; Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) - Université de Poitiers Archéologie Industrielle, Histoire, Patrimoine- Géographie, Développement, Environnement de la Caraïbe [EA 929] (AIHP-GEODE) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Université des Antilles Résumé : International audience Le territoire est une aire appropriée, investie par une communauté ou une société qui y vit, chaque île se décompose donc en une série de territoires qui se jouxtent et se superposent suivant les fonctionnalités qu’ils représentent. On peut identifier des territoires de vie, de production, de découverte et de loisirs. Ces derniers sont multiples en fonction des pratiques sportives, des groupes qui les exercent, de la symbolique qui l’accompagne. L’espace de vie du pêcheur se compose des lieux du quotidien : sa maison, le quartier, la plage, la zone de pêche plus ou moins étendue en fonction de la région. Les valeurs psychologiques qu’il projette sur la mer sont nombreuses et fondent en partie ses connaissances empiriques, sa représentation mentale du fond, des biocénoses marines et la réponse technique qu’il apporte. Les espaces vécus des individus comprennent les espaces de vie (lieux fréquentés par l’individu), l’espace social (composé des interrelations sociales spatialisées) et les valeurs psychologiques qui y sont projetées et perçues (Frémont A, 1984). La constitution multiethnique des sociétés insulaires et créoles accroît la variété des espaces vécus. Ces derniers constituent des métastructures spatiales qui englobent les différents territoires de l’individus (Di Méo G, 1991) qu’il est nécessaire d’appréhender afin de comprendre en partie le fonctionnement des dynamiques littorales. Les territoires littoraux sont appropriés par des communautés qui y vivent, y travaillent et y pratiquent des loisirs. Les sociétés littorales traditionnelles sont faciles à identifier : elles comprennent les pêcheurs, les marins de commerce, les professions induites aux activités maritimes. Leur niveau d’appropriation de l’espace littoral est cependant très divers entre le pêcheur à pied qui capture les crabes en mangrove et celui qui effectue des sorties de plusieurs jours en mer. Si le territoire du premier est restreint, les phénomènes de territorialisation peuvent être forts dans les deux cas. Les habitants du littoral sont plus nombreux et leur rapport à la mer reste difficile à appréhender. Les rivages permettent la survie pour les paysans haïtiens fuyant les mornes de l’intérieur, la mer apporte un complément d’activité, un espace libre pour s’y installer. Cependant dans la majorité des îles de la Caraïbe, les littoraux accueillent de nouvelles populations attirées par la beauté des paysages marins, par de nouveaux modes d’existence où les loisirs nautiques donnent sens à la vie. Vivre au bord de la mer et bénéficier de la vue océane devient signe d’une promotion sociale, et aussi de spéculation foncière et économique. D’autre exercent par choix, de nouveaux métiers maritimes, moniteurs de plongée, skippers de voiliers …Les touristes enfin constituent des populations littorales éphémères mais en renouvellement constant. Leur rapport à la mer est très divers et peut-être très intime pour certains d’entre eux, passionnés de voile, de surf ou de plongée. Ils créent aussi des territoires particuliers.Le territoire induit aussi l’identification de la société à un lieu qu’il charge d’une histoire et d’un patrimoine communs et d’une idéologie particulière. Ces éléments fondent en partie le sentiment d’identité collective (Di Méo G, 2000).Ainsi dans une société qui se tertiairise, la mer, espace mythique, se charge de multiples valeurs symboliques : la liberté, la pureté, le plaisir. Le surfeur, comme le pêcheur deviennent emblèmes de ces valeurs alors que leur nombre est réduit aux Antilles. Dans ces îles rurales, ce sont les pêcheurs pourtant peu nombreux qui incarnent en partie la tradition des métiers d’autrefois : les courses de bateaux de travail (gommiers, yoles, keelboat) se développent et sont appréciées dans toute la Caraïbe. ISSN: 1779-0980 hal-01174359 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01174359 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01174359/document https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01174359/file/etudescaribeennes-583-3-perception-et-pratiques-territoriales-des-littoraux-de-la-caraibe.pdf DOI : 10.4000/etudescaribeennes.583 | Partager |
Etude sanitaire (1986 - 1987) de la petite mer de Gavres (Morbihan) Auteur(s) : Fleury, Pierre-gildas Le Gars, Jean-claude Résumé : La Petite Mer de Gavres est une zone conchylicole, classée salubre, et exploitée en pêche à pied, avec une commercialisation directe difficile à contrôler.
A la suite de problèmes de salubrité rencontrés sur les coquillages de cette zone, une étude bactériologique a été réalisée par IFREMER de juin 1986 à septembre 1987, suivie en 1988 d'une comparaison des contaminations des différentes espèces de coquillages.
Ces études montrent que l'insalubrité de certains coquillages de la petite Mer de Gavres est particulièrement évidente pour les fouisseurs (coques et palourdes).
Malgré la proximité des sources de pollutions de la Rade de Lorient et la petitesse du bassin versant de la Petite Mer, c'est ce dernier qui la contamine, notamment aux abords du bourg de Riantec qui apparaît nettement insalubre.
Cette pollution par les eaux douces d'un bassin versant très limité induit évidemment une forte saisonnalité des contaminations qui augmentent significativement en automne-hiver. Droits : 1989 Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/00128/23945/21903.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00128/23945/ | Partager |
Évaluation des rejets sur la pêcherie de langoustine de Mer celtique Auteur(s) : Charuau, Anatole Résumé : If Sea Bass fish farming (Dicentrarchus labrax L.) is currently experiencing an increase in Southern Europe, it is vital, in order to better reflect raising structures, to control its wastes. In order to do so, quantifying this species' wastes is essential to be able to present simple excretion ratios, easily useable by the farmer. Those ratios have been based on nitrogen, phosphorus and carbon masses established on intensive farming and 4 batches belonging to his stock (averaging 24, 5 to 362, 5 g). Each batch was followed up during the course of 1 month and fish farming in its entirety for 2 months. Mass assessments for nitrogen and phosphorus were level ((intrants = extrants) but never precise, contrary to what can be found in bibliography. The main wastes defined were linked to the biomasses found as well as the food quantity fed. Sea Bass carbon excretion could not be clearly defined. According to these follow ups, phosphorus would be the element better utilized by Sea Bass considering nutritional provision. Nitrogen, phosphorus and carbon quantities rejected through farming are very high since for nitrogen and carbon, 90% of the ingestion would be rejected in the environment. INTRODUCTION : Les pêcheries de langoustine de Mer Celtique se situent essentiellement dans les subdivisions Vllg et Vllh. La réglementation communautaire sur les maillages à langoustine y a été appliquée à partir de 1978. L'emploi d'un maillage dérogataire pour la pêche de la langoustine n'est possible que si le pourcentage d'espèces protégées par une taille marchande pêchées en même temps que la langoustine est inférieur à un seuil déterminé en relation avec le maillage en vigueur. L'application de cette réglementation s'est effectuée suivant un calendrier particulier Avec un pourcentage d'espèces protégées supérieur à 60 %, la pêche est considérée comme dirigée vers le poisson et le maillage est celui de la réglementation générale, soit 80 mm. En fait, comme cela a été mentionné à maintes reprises, sous la pression de cette réglementation contraignante, les flottilles et les techniques de pêche ont évolué très rapidement si bien que le pouvoir de capture de ces navires, aussi bien sur la langoustine que sur le poisson, a considérablement augmenté. Dans la majorité des cas, la flexibilité est devenue la règle et l'adoption du maillage de 80 mm tend à se généraliser. Ces navires s'orientent toujours momentanément vers la pêche la plus rentable, la langoustine demeurant l'espèce-cible, même si elle ne constitue pas toujours pondéralement l'essentiel des captures. Un des reproches majeurs fait aux langoustiniers de Mer Celtique était la destruction possible d'immatures de poissons. Une évaluation de ces rejets a été réalisée en 1980, soit donc avec un maillage situé entre 55 et 60 mm. Pour la plupart des espèces, les rejets sont anecdotiques en raison vraisemblablement d'une distribution spatiale différente des immatures et des adultes. Dans le cas du merlan, les immatures sont concentrés dans les zones côtières en hiver et ne sont capturés que si les langoustiniers sont amenés à abandonner la zone des bancs centraux en raison, en particulier, du mauvais temps. Seuls le merlu et la cardine présentent des pourcentages de rejets très importants car ils sont inféodés aux mêmes fonds vaseux que la langoustine, et leurs migrations trophiques, s'il en existe, ont lieu dans ces aires de dépôts sédimentaires au pied des hauts fonds. Dans ces premières évaluations, le volume observé des rejets de merlu étaient pour le moins inquiétant et laissait supposer, soit qu'il existait sur le fond au moment du recrutement des quantités énormes d'immatures soit que la sélectivité du chalut était abaissée par la présence de la langoustine. Ce deuxième point a été vérifié depuis et il semble que la sélectivité du merlu avec ou sans chalut à langoustine soit strictement la même. Les rejets de langoustine n'ont pas été comptabilisés car les valeurs auraient été inexploitables en raison de la différence entre la taille marchande communautaire, soit 25 mm de longueur céphalothoracique et la taille française soit 34, 5 mm. Ils seraient respectivement de 1, 75 % en nombre dans le premier cas contre 55 % dans le deuxième. En raison des modifications importantes intervenues dans l'aménagement des pêches dans cette zone, il était indispensable de refaire une évaluation pondérale des rejets : Pour obtenir des compositions en taille des espèces ne se prêtant pas aux analyses habituelles sur les âges. Pour calculer des courbes de tri manuel sur les espèces dont il est difficile d'évaluer les rejets en routine, mais seulement dans la mesure où les rejets se superposent à la fraction commerciale de la capture. Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess http://archimer.ifremer.fr/doc/1985/rapport-1753.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/1753/ | Partager |
Etude de la contamination de la langouste blanche Panulirus argus et de la langouste brésilienne P. guttatus par la chlordécone le long de la côte atlantique de la Martinique. Campagnes 2011 Auteur(s) : Bertrand, Jacques Dromer, Clement Reynal, Lionel Résumé : Spiny lobsters are an important component of the coastal fisheries around the Martinique island. This study aimed to assess the contamination by kepone of the two main species Panulirus argus and P. guttatus in the main fishery area laying along the eastern coast of Martinique. The objectives of the study were to describe the distribution of the spiny lobster contamination in the area, to explore possible relationships with some biological parameters such as individual size, sex and colour of tegument, as well as characterize difference of kepone concentration between the muscle and soft flesh of the head, in view of helping the definition of further fishery management measures. The analyses were done from chemical analyses of 125 samples of spiny lobsters gathered from 2008 to 2010 all around the island, and from a specific set of 200 new observations from a specific survey carried out in 2011 in the study area.
For both species, the results show a diffusion of the contamination all over the coral shoals, close to contaminated catchment basins, with a strong decrease just outside these areas. For the Caribbean spiny lobster, a strong relationship between kepone concentration and individual size was identified, and less for the Spotted spiny lobster. For the two species, the concentration of kepone found in soft flesh of the head was more than twice as in the muscle. Finally, the difference of contamination between the two species appeared strongly linked with their biology. La langouste blanche Panulirus argus et la langouste brésilienne P. guttatus représentent environ 25 % du chiffre d’affaires des pêcheurs professionnels de Martinique. Une part très importante des captures de ces espèces proviennent du platier continental de la zone centre-atlantique de l’île. L’étude réalisée en 2011 visait à approfondir les connaissances sur la distribution de la contamination par la chlordécone des langoustes dans la zone centre- atlantique de la Martinique, d’explorer d’éventuelles relations entre cette contamination et des paramètres biologiques des individus comme la taille, le sexe et leur pigmentation tégumentaire, et d’analyser la différence de contamination entre la queue et les chairs molles du céphalothorax, en vue d’aider à la définition de mesures de réglementation de la pêche dans ce secteur. L’étude s’appuie sur un ensemble de 125 échantillons rassemblés de 2008 à 2010 pour les deux espèces autour de la Martinique, complétés par 200 échantillons constitués pour la présente étude dans la zone centre-atlantique en 2011. Le rapport est précédé d’un rappel d’éléments sur la biologie et sur l’état de la pêche des langoustes en Martinique. Pour les deux espèces, l’étude met en évidence une extension de la contamination à l’ensemble du platier corallien au pied des bassins versants contaminés, puis une nette diminution au-delà. Pour la langouste blanche, cette contamination est en relation avec la taille des individus, en liaison avec leur plongée progressive vers le large. Cette relation avec la taille est moins marquée pour la langouste brésilienne, espèce beaucoup plus inféodée aux eaux littorales. Pour les deux espèces, les chairs molles du céphalothorax apparaissent plus de deux fois plus contaminées que le muscle caudal. Les différences de contamination observées entre langouste blanche et la langouste brésilienne sont cohérentes avec les connaissances sur la biologie de chaque espèce. Droits : Délégation Antilles http://archimer.ifremer.fr/doc/00088/19971/17638.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00088/19971/ | Partager |