L'expérience esclavagiste des habitations sucrières de la Caraïbe, un modèle occulté des cités ouvrières Auteur(s) : Duchene, François Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines Extrait de : "Patrimonialisation et développement dans la Caraïbe et les Amériques" : colloque international, du 2 au 4 mars 2011. Université des Antilles et de la Guyane Description : Le modèle urbain des cités ouvrières est une gestion du peuplement qui permet le contrôle social des ouvriers par l'ordonnancement spatial militaire, la centralisation autour de la famille, les liens entre confort et hiérarchie... Cette architecture autarcique et instrumentalisée donne la capacité aux édifices d'influer les pratiques quotidiennes. Les habitations esclavagistes constituent un modèle de société autonome avec une construction assez identique dans la caraïbe. Les habitations sucrières et les cités ouvrières ont ainsi une affiliation de domination sociale. Cependant pourquoi une telle occultation de ce lien ? Le patronat ne souhaitait pas en effet revendiquer une telle filiation en lui préférant celle du courant idéologique de l'hygiènisme. Actuellement, les habitations sont reconverties en musée ou en hôtel et restaurant et les cités ouvrières se gentrifient. Le processus de patrimonialisation se fait alors autour de la spatialité et non des occupants, des lieux et non des hommes. Siècle(s) traité(s) : 20 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V12106 V12106 | Partager Voir aussi Habitation Patrimonialisation Cité ouvrière Domination spatiale Organisation sociale France Martinique ; Télécharger |
L’expérience esclavagiste des habitations sucrières de la Caraïbe, un modèle occulté des cités ouvrières industrielles Auteur(s) : Duchêne, François Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : En mettant côte à côte les modèles de construction des habitations sucrières caribéennes et des cités ouvrières métropolitaines, on constate de troublantes similitudes entre ces deux systèmes sociospatiaux. Chacun des modèles correspond à un stade différencié de l’expansion du capitalisme industriel : l’hypothèse défendue ici consiste à montrer que le discours hygiéniste serait venu occulter le recouvrement de ces deux modèles de logement patronaux, parce que le premier était largement entaché par la « question esclavagiste » dont l’industrialisme métropolitain, incarné dans le second, souhaitait se débarrasser. Et l’occultation de cette part d’héritage dans la mémoire du modèle des cités ouvrières pourrait s’expliquer par la cécité dont a longtemps été saisie la société française quant à son passé esclavagiste puis colonial. Ce lien entre les deux modèles sociospatiaux ne semble d’ailleurs faire l’objet d’aucune construction patrimoniale, dans le monde industrialisé comme dans la Caraïbe, alors même que chaque modèle pris isolément tendrait à se patrimonialiser. When the building models of living quarters on Caribbean sugar plantations are compared to workers’ housing estates in Metropolitan France, we find unsettling similarities between the two socio-spatial systems. The models each correspond to a different stage in the spread of industrial capitalism: the hypothesis advanced here argues that “hygienist” discourse could have worked to obscure the overlap between these two models of company-owned housing since the former was sullied by the “slavery issue” from which Metropolitan industrialism, embodied by the latter, wanted to distance itself. The omission of this aspect of its heritage from the memory of the workers’ housing estate model may be explained by French society’s long-standing refusal to acknowledge its slavery-based and then colonial past. The connection between these two socio-spatial models does not appear to be of interest in the heritage-making process in either the industrialised world or the Caribbean despite the fact that each model on its own is beginning to be recognised as part of the local heritage. Caraïbes Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.10317 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/10317 | Partager |
Ant species that protect figs against other ants: Result of territoriality induced by a mutualistic homopteran Auteur(s) : Dejean, A. Gibernau, Marc BOURGOIN, Thierry Auteurs secondaires : Ecologie des forêts de Guyane (ECOFOG) ; Ecole Nationale du Génie Rural, des Eaux et des Forêts (ENGREF) - Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) - Université des Antilles et de la Guyane (UAG) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Sciences pour l'environnement (SPE) ; Université Pascal Paoli (UPP) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN) Éditeur(s) : HAL CCSD Ecoscience Résumé : International audience Hymenoptera pollinators and figs (ripe or unripe) of Ficus vallis-choudae are protected from the predatory activity of myrmicine ants (Atopomyrmex mocquerisi; Crematogaster clariventris; Cremato gaster sp.) by other ants (Camponotus acvapimensis and Camponotus brutus; Formicinae) who attack neither unripe figs nor the pollinator. On trees occupied by Atopomyrmex and Crematogaster, and on trees invaded by columns of workers after recruitment by scouts, the predatory activity begins when the fig wasps emerge. Then, the ants attack unripe figs (asynchronization in ripeness), destroying whole figs of certain trees. The male function of the trees through pollen dispersal by fig wasps is, therefore, severely reduced, while the female function (seed dispersal) is affected only on unripe figs before fig wasp emergence. We recorded 13 ant species on the 73 Ficus vallis-choudae of the Batchenga savanna (Cameroon) studied, but only the five previously cited species were able to occupy an entire fig tree. The three Myrmicinae which have a status of dominant (large colony size; strong territoriality vis-à-vis other dominant species; can tolerate non-dominant species) tended scale insects. Both Camponotus species (and the eight other ant species) are non-dominant (small colony size), but are able to occupy a whole tree under certain conditions (here, when they tend the tettigometrid Hilda undata) and to be territorial. Their status corresponds, therefore, to that of sub-dominant. Tests of aggressiveness showed that each ant species is aggressive towards alien conspecifics. C. brutus individuals were tolerated on fig trees occupied by Atopomyrmex mocquerisi or by Crematogaster clariventris, while workers of both latter species, who do not tolerate one another, were not tolerated on fig trees occupied by C. brutus. In this situation, the cost-benefit for the trees depends on the ant species that occupies their foliage; C. brutus, when tending tettigometrids, is advantageous. There is, therefore, an indirect influence of the tettigometrids on the production of fig pollinating wasps and seeds. Chez Ficus vallis-choudae, les figues, matures ou non, et leurs hyménoptères pollinisateurs sont protégés de l'activité prédatice de la part de trois espèces de fourmis Myrmicinae (Atopomyrmex mocquerisi; Crematogaster clariventris; Crematogaster sp.) par d'autres fourmis (Camponotus acvapimensis et Camponotus brutus; Formicinae) qui, elles, ne s'attaquent ni aux figues non matures, ni aux pollinisateurs. L'action prédatrice des Atopomyrmex et des Crematogaster débute à l'émergence des pollinisateurs et sétend sur des figuiers qu'elles n'occupent pas grâce à la formation de colonnes recrutées par des ouvrières éclaireuses. Ensuite, elles attaquent les figues moins mûres (asynchronie dans la maturation), toutes les figues d'un arbre pouvant être détruites. La fonction mâle de l'arbre est donc sévèrement réduite via la prédation des pollinisateurs. La fonction femelle est moins affectée, les figues, au moment de l'émergence des pollinisateurs ayant des graines matures. Nous avons recensé 13 espèces de fourmis sur les 73 Ficus vallis-choudae étudiés dans la savane de Batchenga (Cameroun), mais uniquement les cinq espèces citées ci-haut peuvent occuper un figuier entier. Les trois Myrmicinae sont des « dominantes » (grosses colonies; forte territorialité contre les autres dominantes; peuvent tolérer des « non-dominantes » ) qui exploitent des cochenilles. Les deux Camponotus (ainsi que les huit autres espèces) appartiennent au lot des « non-dominantes » (petites colonies), mais dans certaines situations (ici, lorsqu'elles exploitent le Tettigometridae Hilda undata) elles peuvent aussi occuper un arbre entier et en défendre l'accès. On les qualifie alors de « sub-dominantes » . Des tests d'agressivité ont permis de montrer que chaque espèce est agressive vis-à-vis d'ouvrières étrangères conspécifiques, que les ouvrières de Camponotus brutus sont tolérées sur les figuiers occupés par Atopomyr ex mocquerisi ou par Crematogaster clariventris, alors que les ouvrières de ces deux espèces, qui ne se tolèrent pas entre elles, ne sont pas tolérées sur les figuiers occupés par Camponotus brutus. Dans ces conditions, le rapport coût/bénéfice pour l'arbre dépend de l'espèce de fourmi qui l'occupe, Camponotus brutus étant l'espèce avantageuse, grâce à l'exploitation des tettigomètres. En conséquence, il y a une influence indirecte du tettitogomètre sur la production d'insectes pollinasiteurs et de graines. ISSN: 1195-6860 hal-01214443 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01214443 DOI : 10.2307/42902390 | Partager |