Le futurologue marocain Mahdi Elmanjdra : théoricien universaliste de l'humiliation Auteur(s) : Chafik, Ayoub Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines Extrait de : "L'impact des marges dans les capitales littéraires, artistiques, politiques" : journée d'étude, le 19 avril 2018. Université des Antilles Description : Chafik AYOUB, Docteur en Langue, Lettres et Traductologie axe son intervention sur la vie du Professeur Marocian Mahdi Elmandjra. Celui-ci se confronte pour la première fois à la réalité de l'humiliation coloniale, en tant que lycéen. Dans un acte d'opposition au comportement arrogant d'un commissaire français dans un Maroc colonisé, il se voit emprisonné et libéré quelques jours plus tard. Il a dû partir en exil à deux reprises à cause de ses positions idéologiques. Cette communication démontre qu'en marge du système coopératif opéré par l'Etat sécuritaire sur un large segment de l'Intelligentsia (en marge des alliances avec les pouvoirs politique, économique et ses logiques de marché, de l'expertise en contrepartie d'un gagne-pain), le refus de l'humiliation s'enregistre chemin faisant dans le parcours de Mahdi Elmandjra, et que, par ce refus, il s'est auto-marginalisé à l'oeuvre de perpétuer cette idée de dignité. Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V18135 V18135 | Partager |
"Les mondes créoles". Rencontre autour de la littérature haïtienne organisée dans le cadre du Salon international du livre de Martinique ; Rencontre autour de la littérature haïtienne ; Rencontre autour de la littérature haïtienne Auteur(s) : Victor, Gary Lahens, Yanick Prophète, Emmelie Mars, Kettly Pajard, Anne Victor, Gary Lahens, Yanick Prophète, Emmelie Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : Université des Antilles et de la Guyane Université des Antilles et de la Guyane Université des Antilles et de la Guyane Extrait de : Les rencontres culturelles de la BU 2013-2014. Université des Antilles et de la Guyane Résumé : Anne Pajard présente les auteurs invités à échanger autour de la littérature haïtienne. La soirée s'articulera autour de cinq thématiques présentes dans les oeuvres de Kettly Mars, Emmelie Prophète, Yanick Lahens et Gary Victor. Il sera question de Port-au-Prince, de la fragilité sociale, de l'exil, du chaos, de la dignité et de l'écriture. Anne Pajard présente les auteurs invités à échanger autour de la littérature haïtienne. La soirée s'articulera autour de cinq thématiques présentes dans les oeuvres de Kettly Mars, Emmelie Prophète, Yanick Lahens et Gary Victor. Il sera question de Port-au-Prince, de la fragilité sociale, de l'exil, du chaos, de la dignité et de l'écriture. Siècle(s) traité(s) : 21 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V14054 V14054 V14054 V14054 | Partager Voir aussi Dignité Séismes Littérature haïtienne Ecriture Chaos Fragilité sociale Exil Dignité Séismes Littérature haïtienne Haïti Haïti Haïti ; Télécharger |
Bals parés-masqués et carnaval en Guyane. Les masques sonores dans le carnaval guyanais : pour une humanité partagée Auteur(s) : Anakesa Kululuka, Apollinaire Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : Université de Guyane Extrait de : "Bals masqués de Guyane et d'ailleurs. Identités et imaginaires carnavalesques en question" : colloque international, les 26 et 27 janvier 2017. Université de Guyane Description : La musique est art et expression de vie, par le son codifié, elle se matérialise en tant que pratique, s'inscrivant dans un champ artistique et socioculturel soutenu par un circuit communicatif,tout autant spécifique. La musique a toujours permis aux hommes, de tout temps en tout lieu, de se réapproprier entre autre leur existence, leur dignité d'homme et avec elle, leur humanité. Dans le domaine carnavalesque, par le jeu musical approprié, se réalise la subtilité du détour et de l'artifice à travers les masques sonores. La musique cimente des moments intimes aussi bien que collectif, mêlant ici et là divertissement et ritualisation de la vie. Dans le carnaval guyanais, elle paraît tel un miroir social, une fabrique d'une esthétique collective au cours de laquelle sont érigés en valeur première, le sens de la beauté, de partage, de singularité, de collectivité, mais aussi le sens de l'humanité. Le masque personnage par l'exultation des corps et des gestuels, venant de tout part à travers le monde, en passant par le masque sonore avec des rythmes plein d'entrain et de sens avec des harmonies et des cadences musicales riches en couleur, en consonance. Le carnaval de Guyane fait jouir de toute sorte d'affinité qui célèbre le partage, par le goût du fruit que comporte son art, son rituel, et ses musiques dont s'exalte cette présence humaine transculturelle sur la terre Eldorado. Les masque sonores font retrouver tout le monde : retrouvaille d'une grande symbolique. Siècle(s) traité(s) : 20 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V17163 V17163 | Partager |
Kellermann Auteur(s) : Duc Extrait de : France pittoresque ou Description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France... avec des notes sur les langues, idiomes et patois... et des renseignements statistiques... accompagnée de la statistique générale de la France T.3 (entre p. 36 et p. 37) Résumé : Portrait de François Étienne Kellermann (1735-1820). Avec le grade de Maréchal de camp (général de brigade), il remporta la bataille de Valmy. Élevé par Bonaparte à la dignité de Maréchal d'Empire, il fut également sénateur. Siècle(s) traité(s) : 19 Droits : Domaine public Permalien : http://www.manioc.org/images/SCH131900077i2 SCH131900077i2 | Partager |
Joseph Zobel et Euzhan Palcy : deux architectes du rêve et des arts caribéens ; Joseph Zobel et Euzhan Palcy : deux architectes du rêve et des arts caribéens Auteur(s) : Chali, Jean-Georges Chali, Jean-Georges Auteurs secondaires : Bertin-Elisabeth, Cécile Bertin-Elisabeth, Cécile Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : GREAL : Groupe de Recherches en Esthétiques, Arts et Littératures GREAL : Groupe de Recherches en Esthétiques, Arts et Littératures Extrait de : "L'oeuvre de Joseph Zobel : portées, héritages et modernité" : colloque international, du 14 au 16 octobre 2015. Université des Antilles Description : Jean-Georges CHALI, MCF-HDR, Université des Antilles, considère Zobel comme un archéologue de la pensée, de la langue, de la culture créole. La main de l'écrivain rétablit les choses et elle en fait jaillir l'essence du monde. C'est le Moi qui se met debout, le mot volant au secours de la dignité enracinant l'être dans un réel nouveau qu'il fait désormais sien en dépit des attentes néfastes du maître. Le maître est désemparé car pour la première fois le poète va asperger l'avant-scène du monde de sa sève poétique. Dès lors, s'établit sous la plume de Zobel un rapport différent qui ne relève plus ni de l'asservissement, ni de la propriété individuelle. Il crée déjà l'idée de la langue rebelle et de l'érection volcanique du sujet pour écrire sur les tablettes de basalte le nouveau code de l'émancipation et du discours laminaire, forgeant la conscience collective. La puissance des mots qui se dessinent sous les doigts du sculpteur zobélien expose au-devant de ce monde égoïste et prêt à tout dominer, de nouvelles valeurs, un sens philosophique de la vie que plus rien ne peut contredire et que nul ne peut nier. La force du mot jaillit du morne et la terre aride s'offre à Diab'-la pour donner à Philomène l'envie d'exister. C'est la magie du mot zobélien qui déconstruit l'ancien, le dégradé, le cloaque, pour reconstruire au nom de la volonté et de un espace sain, un monde de liberté et un homme d'épanouissement. Siècle(s) traité(s) : 21 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V15350 V15350 V15350 | Partager Voir aussi Oeuvre Littérature antillaise Sève poétique Oeuvre Littérature antillaise Sève poétique ; Martinique Martinique ; Télécharger |
Maréchal de Brissac Auteur(s) : Couché, Héloyse Extrait de : France pittoresque ou Description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France... avec des notes sur les langues, idiomes et patois... et des renseignements statistiques... accompagnée de la statistique générale de la France T.3 (entre p. 74 et p. 75) Description : Portrait de Charles 1er de Cossé, comte de Brissac (1505-1563), militaire et aristocrate élevé à la dignité de maréchal de France en 1550. Il fut notamment gouverneur de Normandie et de Picardie. Siècle(s) traité(s) : 16 Droits : Domaine public Permalien : http://www.manioc.org/images/SCH131900156i2 SCH131900156i2 | Partager |
Sous le soleil de la dignité Ed. Nestor ; Sous le soleil de la dignité Ed. Nestor ; Sous le soleil de la dignité Ed. Nestor Auteur(s) : Gadet, Steve Isch, Pamphile Gadet, Steve Isch, Pamphile Gadet, Steve Isch, Pamphile Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : Université des Antilles et de la Guyane Université des Antilles et de la Guyane Université des Antilles et de la Guyane Extrait de : Les rencontres culturelles de la BU 2012-2013. Université des Antilles et de la Guyane Résumé : "Pamphile Isch présente d'abord Steve Gadet, l'enseignant et rappeur. Suite à son introduction, Steve Gadet dévoile ce qui l'a poussé à écrire et présente son cheminement jusqu'à sa publication par les éditions Nestor. Il revient ensuite sur le titre de son ouvrage "Sous le soleil de la dignité", qu'il présente comme étant d'abord le titre d'une de ses chansons rap, sortie en 2009. L'écrivain explique pourquoi il a préféré le format Nouvelles à celui du Roman et revient sur les auteurs qui l'ont touché et inspiré. On découvre un auteur proche de ses lecteurs qui tente de se mettre à leur place en utilisant la première personne dans son recueil de nouvelles. La tranche de débat suivant son intervention, lui permet d'aborder ses rituels d'écriture, ainsi que le rapport qu'il effectue entre l'écriture rap et l'écriture de fiction." "Pamphile Isch présente d'abord Steve Gadet, l'enseignant et rappeur. Suite à son introduction, Steve Gadet dévoile ce qui l'a poussé à écrire et présente son cheminement jusqu'à sa publication par les éditions Nestor. Il revient ensuite sur le titre de son ouvrage "Sous le soleil de la dignité", qu'il présente comme étant d'abord le titre d'une de ses chansons rap, sortie en 2009. L'écrivain explique pourquoi il a préféré le format Nouvelles à celui du Roman et revient sur les auteurs qui l'ont touché et inspiré. On découvre un auteur proche de ses lecteurs qui tente de se mettre à leur place en utilisant la première personne dans son recueil de nouvelles. La tranche de débat suivant son intervention, lui permet d'aborder ses rituels d'écriture, ainsi que le rapport qu'il effectue entre l'écriture rap et l'écriture de fiction." Siècle(s) traité(s) : 21 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V13068 V13068 V13068 V13068 | Partager Voir aussi Littérature Ecriture Nouvelle Littérature Ecriture Nouvelle Littérature Ecriture Nouvelle Télécharger |
Pratiques éducatives dans un contexte multiculturel L'exemple plurilingue de la Guyane. Le primaire ; : Volume I Auteur(s) : Ailincai, Rodica Crouzier, Marie-Françoise Auteurs secondaires : Modèles, Dynamiques, Corpus (MoDyCo) ; Université Paris Nanterre (UPN) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD CRDP de Guyane : ISBN : 978-2-35793-010-0 Résumé : Cet ouvrage collectif rédigé sous la direction de Rodica AILINCAI et Marie-Françoise CROUZIER arrive à un moment important de la vie du système éducatif, en particulier dans le domaine de la formation des enseignants. Les missions dévolues aux personnels enseignants de Guyane sont, comme sur le reste du territoire national, multiples et variées mais de plus, s'inscrivent dans un contexte territorial d'une certaine complexité. Le caractère exceptionnel de ce contexte d'enseignement mérite d'être souligné. La réalité sociologique, culturelle et linguistique dans laquelle bon nombre d'enseignants de cette académie sont amenés à exercer est à la fois source de défi et facteur d'enrichissement professionnel. Il est vrai que dans un tel contexte nos enseignants rencontrent des difficultés récurrentes dans la mise en œuvre de leurs apprentissages et dès lors peuvent se sentir en situation d'échec. Il apparaît donc important qu'une aide pertinente puisse leur être apportée à travers des éléments de réponse adaptés à la situation. Ainsi un tel ouvrage est de nature à aider bon nombre d'entre eux, aussi bien ceux en formation initiale que ceux déjà en poste. Quant aux étudiants en formation à l'université et qui aspirent à exercer ce noble métier, ils peuvent y trouver une source de réflexion et de données pertinente. Cet ouvrage apporte des éclairages intéressants sur beaucoup de questionnements qui ont ja- lonné et jalonnent encore la vie quotidienne de notre institution. Le questionnement sur un enseignement en contexte guyanais est important et il faut prendre la précaution de pas d'aborder cette question sous la simple forme d'une cartographie socio-culturelle et linguis- tique. Il s'agit bien de s'approprier toutes les données propres à cette société guyanaise pluri- lingue et multiculturelle, validée entre autre par une démarche scientifique, afin de pouvoir les intégrer dans des démarches d'apprentissages réfléchies au centre desquelles on place l'enfant-apprenant. Les formateurs ont apporté une contribution significative à la rédaction de cet ouvrage, c'est un moment important à travers lequel ils font partager à d'autres collègues leur expérience et leur réflexion sur une démarche de formation d'enseignants en Guyane. Une pluralité d'activités est décrite avec bien souvent une approche de la pluridisciplinarité qui semble tel- lement nécessaire mais qui a si souvent du mal à se mettre concrètement en place au sein des établissements. Je les encourage à continuer ce type de productions car elles ne peuvent qu'être bénéfiques aux collègues qui sont souvent faces à leur quotidien et n'ont pas ou peu de temps pour appro- fondir la réflexion sur leur pratique. Le système éducatif en Guyane a besoin de données et d'approches complémentaires pour l'amélioration de la formation des enseignants et ceci au profit des élèves de l'académie. La rédaction de cet ouvrage me semble être par ailleurs un signe fort de la maturité acquise dans la professionnalité de l'équipe pédagogique de l'IUFM. Que tous les auteurs de cet ouvrage soient remerciés pour leurs contributions et plus particu- lièrement Rodica et Marie-Françoise pour leur implication dans la direction de ce premier ouvrage. Antoine PRIMEROSE, Directeur de l'IUFM de la Guyane Enseigner en Guyane : comment faire, quand on commence ? Et comment tirer profit de l'expérience d'un professeur des écoles à Cayenne ou à Saint-Laurent-du-Maroni si l'on tra-vaille ailleurs ? La situation guyanaise L'Académie de la Guyane présente depuis longtemps des résultats qui la placent au dernier rang, DOM compris (Durand et Guyard, 1999). Même si ceux-ci se sont nettement améliorés au cours des dernières années comme le montre l'évolution des taux de réussite aux examens, ils restent insatisfaisants. La proportion de bacheliers d'une génération selon le lieu de rési-dence, toutes séries confondues, est encore loin de la moyenne nationale. À la session 2004, elle était de 33 ,1 % (61,6 % en France métropolitaine + DOM). Conjointement, le nombre de sorties sans qualification du système scolaire s'avère préoccupant. En 2004, au niveau V , il était de 36 % (25 % en France métropolitaine + DOM) ; au niveau V bis et IV de 21 % (7% en France métropolitaine + DOM). Ces chiffres indiquent l'insuffisance de formation d'une partie de la population, à corréler avec le taux de chômage (22,7 % contre 9,6 en France mé-tropolitaine + DOM en 2005). Plus que jamais, l'urgence est de faire acquérir au minimum à chaque élève un " socle commun de connaissances et de compétences " pour que chacun puisse exercer son rôle de citoyen dans le monde du XXIe siècle et poursuivre sa formation tout au long de la vie. L'enjeu est politique, démocratique mais aussi économique : les retom-bées de l'amélioration générale des qualifications d'une population en matière de développe-ment d'un territoire ne sont plus à démontrer. Les réformes récentes du système éducatif fran-çais tracent une voie générale pour y parvenir. Cependant, les particularités locales du dépar-tement de la Guyane, qui peuvent constituer intrinsèquement des obstacles à la réussite de certains élèves , méritent d'être étudiées avec attention. Quelques aspects territoriaux sont à préciser. Le pourcentage de communes n'ayant pas d'écoles est très bas (4,5 %), comparati-vement à ce qui peut être observé ailleurs (France métropolitaine + DOM : 32,2 %). Dans un espace globalement peu peuplé (2 habitants au km2 en moyenne), les écoles sont donc disper-sées et, en raison de la difficulté fréquente des déplacements, souvent isolées les unes des au-tres . Elles ont aussi pour caractéristique de constituer des groupes scolaires plus importants en moyenne que dans d'autres départements. Selon les données ministérielles de 2004 , le pourcentage d'écoles de plus de huit classes est de 58, 4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles de 3 classes et moins : 14,4 % (44,9 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles à classe unique : 6,4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM). Or, la taille d'un groupe scolaire n'est pas sans influence sur la vie qui s'y développe. Plus le nombre de clas-ses est élevé, moins la structure favorise les relations individualisées et personnalisantes. Au delà des aspects sociogéographiques, la situation plurilingue et pluriculturelle présente un caractère exceptionnel. Multiforme, elle s'inscrit entre deux pôles (Goury, 2002 ; Goury, Launey, Lescure et Puren, 2005) : un pôle où les élèves d'une classe partagent une même culture et langue maternelle, situation typique des sites isolés de l'intérieur du pays (Bushi-nenge et amérindiens sur les fleuves Maroni et Oyapock), et un pôle linguistiquement et cultu-rellement hétérogène, situation rencontrée plutôt sur le littoral, dans les sites urbains. De nombreuses publications portent déjà sur la situation sociolinguistique guyanaise , et un cer-tain nombre d'entre elles sur la relation que l'école entretient avec ce plurilinguisme . Elles mettent toutes en évidence la spécificité du contexte guyanais de ce point de vue : " On dénombre plus d'une trentaine de langues en Guyane. Les unes et les autres pesant un poids - numérique, économique, symbolique, etc. - plus ou moins important. Sur cette trentaine de langues, [...] une vingtaine est parlée par des groupes de locuteurs - 'natifs' ou non - représentant plus de 1 % de la population " Léglise (2007, p. 39). Ainsi, parmi les langues parlées par plus de 1 % de la population, distingue-t-on selon cet auteur : - six langues amérindiennes parlées par un peu moins de 5 % de la population ; - cinq langues créoles à base française ; le créole guyanais serait la langue première (L1) d'un tiers de la population, il est langue véhiculaire d'une partie du territoire ; le créole haïtien se-rait parlé par 10 % ou 20 % de la population , les créoles martiniquais et guadeloupéen se-raient parlés par environ 5 % de la population et le créole saint-lucien) ; - quatre créoles à base anglaise avec trois variétés de nenge(e) (aluku, ndyuka, pamaka, parlés par plus d'un tiers de la population) et le sranan tongo (utilisé essentiellement comme véhicu-laire) ; - un créole à base anglaise partiellement relexifié en portugais, le saramaka ; - cinq variétés de langues européennes : outre le français, le portugais du Brésil (5% à 10%), l'anglais du Guyana (2% environ), le néerlandais et l'espagnol ; - trois langues originaires d'Asie (le hmong et des langues de Chine du Sud, le hakka et le can-tonais). Une bonne partie de cette " non-francophonie ", parfois non scolarisée, se définit non seule-ment par son caractère étranger (28 % d'élèves sont issus de l'immigration) mais aussi large-ment par son caractère autochtone (de nombreux élèves sont nés français et alloglottes). Les caractéristiques professionnelles du personnel enseignant représentent également une donnée non négligeable à prendre en compte. Les enseignants du premier degré sont nettement plus jeunes que dans d'autres départements, et la tendance s'accentue au fil des ans. Par exemple, en 2003 les professeurs de plus de 50 ans représentaient 11,4 % de la cohorte. En 2005 ils ne sont plus que 10,6 %, alors qu'en métropole le taux est de 21,6 % du corps. Le nombre de non-titulaires, qui décroît nettement (en 2003 17,6 % ; en 2005 11,6 %) est cependant plus de quatre fois supérieur à celui de la France métropolitaine plus DOM (2,5 %). À cette inexpé-rience s'ajoute une formation institutionnelle très " nationale ", peu ou pas assez en prise avec les réalités locales. La très insuffisante préparation des professeurs, majoritairement métropo-litains, à enseigner dans un contexte marqué par une très forte proportion d'élèves alloglottes (Puren 2005, Alby et Launey, 2007) et souvent par d'importantes difficultés matérielles liées à la dispersion des écoles, pourrait être un facteur explicatif du taux d'échec scolaire en Guyane. Par conséquent, l'enseignement dans cette Académie constitue un terrain de recher-che d'une importance majeure. Nombre de recherches universitaires ont déjà été conduites. Celles concernant la réussite scolaire soulignent depuis longtemps l'importance des représen-tations que le sujet se construit autour de l'école. Ces représentations chez l'enfant "primo-arrivant" qui aborde l'apprentissage initial, viennent de la famille, mais aussi de l'école, des pairs, des médias. En référence à un modèle écologique et culturel du développement proposé par Ogbu (1981), il est possible de considérer qu'elles jouent un rôle sur la manière dont les familles et les enfants vont investir les activités scolaires. Ces conceptions préliminaires et implicites colorent aussi largement les attitudes spontanées des professionnels qui découvrent le département ou qui entrent dans le métier. Le domaine éducatif restant largement à explo-rer, de nouvelles voies ont fait l'objet de recherches fondamentales, recherches appliquées et activités pratiques ayant fait leur preuve. Notre ouvrage Enseigner en contexte guyanais ne va pas de soi. Ce sera notre première partie. Le dé-paysement, en termes géographique et culturel, peut être source d'inquiétudes ou de déstabili-sation. Être nommé dans une école des fleuves, par exemple, est une expérience qui, pour être bien vécue et pour éviter le choc de l'inconnu, nécessite informations et adaptation prospecti-ve. Que faut-il savoir et à quoi faut-il se préparer ? Rejoindre un poste caractérisé par l'enseignement bilingue français/créole peut tout autant désorienter. La connaissance des ca-ractéristiques socioculturelles et sociolinguistiques d'un lieu, la familiarisation avec des pro-jets et organisations spécifiques qui en découlent font partie de l'équipement professionnel des impétrants. Mais la centration sur une commune, une école ou une classe ne suffit pas. Le contexte culturel au sens large, riche et parfois très éloigné des références européennes, gagne à être appréhendé par différentes entrées. L'étude de l'" oraliture " et son utilisation réflé-chie en classe, souvent considérées comme une approche incontournable, méritent d'être questionnées. Quels en sont les bénéfices pour les élèves ? Faut-il privilégier l'utilisation du conte en dehors des constructions pédagogiques traditionnelles ou au contraire la rattacher aux pratiques d'écriture ? À quelles conditions la mise en valeur du patrimoine local, oral, peut-elle jeter des passerelles entres les modes de pensées des cultures d'origine et ceux de la culture scolaire en langue française ? Une voie d'exploitation de la culture environnante peut aussi passer par les visites de musées ou par diverses expositions. L'enjeu est de faire de l'élève un visiteur acteur, de le mettre en situation d'apprentissage hors de l'enceinte de la classe et de modifier la place de l'adulte, enseignant ou accompagnateur, à ses côtés. N'est-ce pas là actualiser une démarche préconisée depuis longtemps par de célèbres pédagogues tel Comenius ? Une autre exploration du contexte peut se centrer sur les espaces d'apprentissage informels, c'est-à-dire non encadrés par l'école. Les jeux en cour de récréation, la musique et la danse en pratiques locales sont autant d'objets et d'expériences métissées qui permettent de plonger dans la tradition orale et d'appréhender des modalités de transmissions déroutantes. Quelle est la place de l'individu face au groupe et vice-versa ? Quelles leçons en tirer pour le positionnement du maître et de l'élève, pour les nécessaires consensus à accepter en vue d'une plus grande efficacité de notre système éducatif ? Si les pratiques d'enseignement peuvent être améliorées par l'observation du contexte, l'introduction de supports particuliers - qui constitue notre deuxième partie - peut également favoriser la cohérence des pratiques éducatives tout en ouvrant à des valeurs universelles. Il s'agit de diversifier les activités d'apprentissage qui ont pour objectif le développement de compétences stratégiques susceptibles de neutraliser rapidement les lacunes engendrées par la spirale de l'échec. Plusieurs exemples nous en montrent le chemin. Les situations d'apprentissage collaboratif soutenu par ordinateur, et notamment les activités de débat argu-menté, sont-elles susceptibles de favoriser les interactions langagières entre élèves primo-arrivants ? Le scrabble, au-delà de la maîtrise du calcul mental et du vocabulaire en langue française, permet de conjuguer coopération et compétition. Peut-il devenir un outil privilégié de construction de la citoyenneté ? L'interrogation vaut aussi pour le jeu d'échecs. Celui-ci, plus complexe, s'il facilite la compréhension de base de concepts mathématiques et le raison-nement lors de situations problèmes, entraîne aussi l'acquisition de bien d'autres compétences transversales... L'apprentissage de la numération dès l'école maternelle, à partir de collec-tions de comptines numériques et d'activités de dénombrement, montre que la manipulation, la mise en action à la fois individuelle et négociée en groupe sont partie prenante de la cons-truction d'une identité singulière et multiple. Face à des élèves parfois difficiles ou apparemment différents, il convient de parfaire sa pra-tique enseignante. Ce point formera la troisième partie de notre ouvrage. L'indiscipline constitue la première hantise des débutants. Par delà les techniques voire les ficelles toujours très appréciées par leur pouvoir de réassurance, la question est de trouver les moyens d'installer profondément chez les élèves les valeurs de respect et de dignité humaine. Le pluri-linguisme n'est pas sans effrayer non plus. Or la langue inconnue de l'autre, loin d'être un obstacle, est un atout pour celui qui la maîtrise. Comment prendre en compte la compétence plurilingue existante ? Comment la développer chez les élèves ? Ce parti pris modifie le rap-port de l'enseignant à l'élève et au savoir, et vivifie par conséquent le désir d'apprendre et l'engagement dans les apprentissages. Le handicap et la méconnaissance dont il s'accompagne parfois suscite également des mouvements de recul. Quels en sont les méca-nismes ? Est-il possible d'accompagner efficacement les élèves handicapés ? Avec qui et de quelle façon ? Autant d'interrogations qui trouvent des réponses à travers les dispositifs exis-tants et le témoignage d'une expérience particulière. Favoriser l'interculturel, - dernière partie de notre ouvrage - met en lumière le principe vital à développer à brève échéance. Paradoxalement, dans de nombreuses enquêtes de terrain, la Guyane est présentée comme une société multiculturelle harmonieuse tout en étant composée de groupes socioculturels repliés sur eux-mêmes. Qu'en est-il réellement dans les écoles ? Quelle place les enseignants accordent-ils aux cultures et langues maternelles au sein de la classe ? Quelle pédagogie peut-on proposer pour lutter contre le racisme insidieux qui s'installe dans les classes ? La description des structures spécifiques pour élèves non franco-phones, CLIN et CRI, et l'analyse de la politique éducative contextualisée qui en découle il-lustrent autrement la nécessité d'une pédagogie spécifique. Enseigner dans un contexte pluri-culturel ne s'improvise pas. L'objectif n'est pas d'éradiquer préjugés et stéréotypes mais de construire une démarche permettant de prévenir les conflits. L'observation des interactions en situation d'hétérogénéité culturelle peut-elle mettre au jour des invariants ? Elle questionne l'éducation interculturelle qui, pour certains, semble être une perspective positive, voire la réponse à privilégier. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 halshs-00640248 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 | Partager |
La chair, la parole et la domination ; La chair, la parole et la domination ; La chair, la parole et la domination Auteur(s) : Lucrèce, André Lucrèce, André Lucrèce, André Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines Extrait de : "Ecrire la domination" : journée d'étude, le 14 mai 2013. Université des Antilles et de la Guyane Résumé : Le langage historique, romanesque ou documentaire ne s'invente pas quand il témoigne de l'éclat morbide d'un système de domination qui tente d'enlever au dominé jusqu'à la plus petite parcelle de dignité. La condition faite alors à l'homme peut se décliner sous la forme de cette irrémissible récurrence qui se résume par le désabri. Cette dimension est souvent mise entre parenthèse ? à quelques exceptions près ? par la parole historiographique, prétendument innocente, jugeant impertinent « l'excès » descriptif. Ce parti pris, qui se manifeste par une peur de l'exhumable, nie le sens de l'épreuve que subit le dominé et devient suspect à nos yeux. Le langage historique, romanesque ou documentaire ne s'invente pas quand il témoigne de l'éclat morbide d'un système de domination qui tente d'enlever au dominé jusqu'à la plus petite parcelle de dignité. La condition faite alors à l'homme peut se décliner sous la forme de cette irrémissible récurrence qui se résume par le désabri. Cette dimension est souvent mise entre parenthèse ? à quelques exceptions près ? par la parole historiographique, prétendument innocente, jugeant impertinent « l'excès » descriptif. Ce parti pris, qui se manifeste par une peur de l'exhumable, nie le sens de l'épreuve que subit le dominé et devient suspect à nos yeux. Siècle(s) traité(s) : 19 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V13189 V13189 V13189 V13189 | Partager Voir aussi Domination Histoire Littérature Romanesque Domination Histoire Littérature Romanesque Domination Histoire Télécharger |
Droit, tourisme et pauvreté : les difficultés et les limites de l’appréhension juridique de la pauvreté et de l’instrumentalisation normative du tourisme Auteur(s) : Breton, Jean-Marie Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : La relation du tourisme à la pauvreté conduit à envisager celle-ci comme objet de droit, i.e. d’une régulation juridique conçue et modulée en considération des objectifs recherchés, quant au contenu et à l’efficacité de la norme. Le traitement juridique de la pauvreté connaît toutefois des limites, en raison des difficultés techniques et conceptuelles auxquelles se heurte l’instrumentalisation juridique des politiques de lutte contre la pauvreté, au plan formel comme à celui des principes généraux du droit afférents aux conditions de vie et à la dignité des individus et des groupes. Il convient alors d’apprécier les apports comme les limites de la régulation du tourisme comme instrument de lutte contre la pauvreté, à la fois quant à la contribution qu’un tourisme maîtrisé peut apporter à sa réduction, et quant aux excès d’un tourisme de masse porteur de facteurs de déstructuration culturelle et de désintégration sociétale au détriment des plus défavorisées. The relationship of tourism to poverty leads us to consider it as an object of law, i.e. a legal regulation designed in consideration of the objectives sought, on the content and effectiveness of the legal standard.However, the legal treatment of poverty knows limits, due to technical and conceptual challenges facing the legal manipulation of policies against poverty. This applies to the formal level as that of the general principles of law relating to living conditions and dignity of individuals and groups.It should then assess the contributions and limits in the regulation of tourism as a tool to fight poverty, both in terms of the contribution that tourism can make toward reducing poverty, and in terms of the excesses of tourism and cultural disintegration of society at the expense of marginalized, poor populations. Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.6509 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/6509 | Partager |