40 entretiens d'artistes. Martinique, Guadeloupe ; 40 entretiens d'artistes. Martinique, Guadeloupe Auteur(s) : Berthet, Dominique Gadet, Steve Abatucci, Jocelyn Berthet, Dominique Gadet, Steve Abatucci, Jocelyn Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : Université des Antilles. Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Université des Antilles. Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Extrait de : "Les jeudis des livres" : Conférence, le 18 février 2016. Université des Antilles Description : Steve Gadet (maître de Conférences au Département d'Etudes Anglophones, Université des Antilles) introduit la 6e rencontre du « jeudi des livres » de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l'Université des Antilles qui accueille Dominique Berthet (professeur d'Art, Université des Antilles) pour la présentation de son ouvrage 40 entretiens d'artistes-Guadeloupe-Martinique (deux volumes). Jocelyn Abatucci (journaliste culturel à Martinique 1er) introduit Dominique Berthet, son parcours, ses publications et lance l'interview de l'auteur qui explique son parcours professionnel (de la peinture à l'écriture, en tant que critique d'art et qu'universitaire), les étapes de la construction de son expérience de recherche, la structuration de la recherche dans le domaine des arts à l'Université des Antilles. C'est dans ce contexte que s'inscrit sa dernière publication 40 entretiens d'artistes-Guadeloupe-Martinique. Il pense les productions artistiques comme des traces qui sont les préoccupations de l'artiste (en tant qu'individu mais aussi en tant qu'être social). Les oeuvres d'art sont l'union de l'individu et du collectif, elle parle de l'artiste mais aussi de son contexte de vie. D'où l'importance de produire des traces, de s'interroger sur les traces et d'interroger le lieu qui est un facteur déterminant de l'existence (et pas seulement dans la création), par sa prégnance, son influence. Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V16036 V16036 V16036 | Partager Voir aussi Art Artiste Esthétique (Littérature) Lieu Trace Art Artiste Esthétique (Littérature) Lieu Trace Martinique Guadeloupe Martinique Guadeloupe Télécharger |
Regards sur les minorités. La condition noire : essai sur une minorité française Auteur(s) : Ndiaye, Pap Auteurs secondaires : Odent-Allet, Patrick Gadet, Steve Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : Université des Antilles et de la Guyane. Service commun de la documentation Extrait de : Les rencontres culturelles de la BU 2013-2014. Université des Antilles et de la Guyane Description : La bibliothèque universitaire reçoit l'historien Pap Ndiaye, professeur à Sciences po, autour de la publication de son ouvrage "La condition noire : essai sur une minorité française" (Calmann-Lévy, 2008, puis Folio Gallimard). L'échange est animé par Steve Gadet, enseignant-chercheur au département d'Anglais de l'UAG. Pap Ndiaye évoque les raisons de la faible existence des études sociologiques sur les Noirs en France et les réticences des chercheurs en sciences humaines et sociales français à aborder les inégalités sociales au-delà des questions de classes, puis développe sa méthodologie dont le point de départ est l'expérience sociale d'être considéré comme Noir, de se voir attribuer une identité. Ses travaux analysent l'expérience de l'étrangeté, du dehors, les discriminations, le racisme. Siècle(s) traité(s) : 21 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V14201 V14201 | Partager |
Bibliometrics indicators in Caribbean islands: specificity of French West Indies authorship analyzed from 1989 to 2008 Auteur(s) : Contaret, Cedric Auteurs secondaires : Césaire, Raymond Deloumeaux, Jacqueline Cabié, André Neviere, Rémi Sylvestre, Emmanuelle Joachim, Clarisse Drame, Moustapha Année de publication : Éditeur(s) : Université des Antilles Description : Le poster présente une étude bibliométrique des publications des centres hospitalo-universitaires de Guadeloupe et Martinique recensées par la base Web of Science sur une période de 30 ans (1989-2018). Cette étude montre l'évolution de la recherche scientifique et médicale en Guadeloupe et en Martinique de même que le développement des coopérations internationales. Elle pointe la nécessité de renforcer la coopération entre les deux territoires principalement pour ce qui concerne les maladie dont la prévalence est forte dans la Caraïbe. Siècle(s) traité(s) : 21 Droits : Ce document est protégé par le droit d'auteur. Il ne peut en aucun cas être utilisé sans l'autorisation de l'auteur et des ayant droits Permalien : http://www.manioc.org/recherch/T20002 T20002 | Partager |
Patrimoine en partage : rencontre avec les acteurs de la bibliothèque numérique Manioc Auteur(s) : Désiré, Anny Dehoorne, Olivier Rogers, Dominique Nossin, Emmanuel Houdebert, Sylvain Ozonne, Dominique Largen, Olivier Auteurs secondaires : Pajard, Anne Odent-Allet, Patrick Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : Université des Antilles et de la Guyane. Service commun de la documentation Description : Cette rencontre thématique grand public organisée par la Bibliothèque Numérique Caraïbe, Amazonie, Plateau des Guyanes présente les ressources présentes du portail Manioc, les différentes collaborations et les chantiers à venir. "Patrimoine en partage", depuis l'origine, la démarche de Manioc s'est inscrite dans le vaste mouvement du libre accès à la connaissance visant à valoriser la recherche et ses travaux. Lancée sur la base de la numérisation de livres anciens appartenant au domaine public, la bibliothèque numérique Manioc s'est enrichie de contenu documentaires diversifiés sur la Caraïbe, l'Amazonie et le Plateau des Guyane. Les différents participants (par ordre d'intervention) sont : Patrick Odent-Allet (Bibliothèque universitaire), Anne Pajard (administratrice et coordinatrice du programme Manioc), Annie Désiré (conseillère pour le livre et la lecture à la DRAC Martinique) (la Direction des affaires culturelles), Sylvain Houdebert (directeur du service commun de la Bibliothèque universitaire), Dominique Rogers (maître de conférences en histoire), Dominique Ozonne (directrice adjointe de la Bibliothèque de Schoelcher et responsable des fonds anciens), Emmanuel Nossin (président de TRAMIL), Olivier Dehoorne (directeur de la publication d'Etudes Caribéennes), Olivier Largen (chef de projet de la Banque Numérique des Patrimoines Martiniquais). Siècle(s) traité(s) : 21 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V15214 V15214 | Partager |
Pratiques éducatives dans un contexte multiculturel L'exemple plurilingue de la Guyane. Le primaire ; : Volume I Auteur(s) : Ailincai, Rodica Crouzier, Marie-Françoise Auteurs secondaires : Modèles, Dynamiques, Corpus (MoDyCo) ; Université Paris Nanterre (UPN) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD CRDP de Guyane : ISBN : 978-2-35793-010-0 Résumé : Cet ouvrage collectif rédigé sous la direction de Rodica AILINCAI et Marie-Françoise CROUZIER arrive à un moment important de la vie du système éducatif, en particulier dans le domaine de la formation des enseignants. Les missions dévolues aux personnels enseignants de Guyane sont, comme sur le reste du territoire national, multiples et variées mais de plus, s'inscrivent dans un contexte territorial d'une certaine complexité. Le caractère exceptionnel de ce contexte d'enseignement mérite d'être souligné. La réalité sociologique, culturelle et linguistique dans laquelle bon nombre d'enseignants de cette académie sont amenés à exercer est à la fois source de défi et facteur d'enrichissement professionnel. Il est vrai que dans un tel contexte nos enseignants rencontrent des difficultés récurrentes dans la mise en œuvre de leurs apprentissages et dès lors peuvent se sentir en situation d'échec. Il apparaît donc important qu'une aide pertinente puisse leur être apportée à travers des éléments de réponse adaptés à la situation. Ainsi un tel ouvrage est de nature à aider bon nombre d'entre eux, aussi bien ceux en formation initiale que ceux déjà en poste. Quant aux étudiants en formation à l'université et qui aspirent à exercer ce noble métier, ils peuvent y trouver une source de réflexion et de données pertinente. Cet ouvrage apporte des éclairages intéressants sur beaucoup de questionnements qui ont ja- lonné et jalonnent encore la vie quotidienne de notre institution. Le questionnement sur un enseignement en contexte guyanais est important et il faut prendre la précaution de pas d'aborder cette question sous la simple forme d'une cartographie socio-culturelle et linguis- tique. Il s'agit bien de s'approprier toutes les données propres à cette société guyanaise pluri- lingue et multiculturelle, validée entre autre par une démarche scientifique, afin de pouvoir les intégrer dans des démarches d'apprentissages réfléchies au centre desquelles on place l'enfant-apprenant. Les formateurs ont apporté une contribution significative à la rédaction de cet ouvrage, c'est un moment important à travers lequel ils font partager à d'autres collègues leur expérience et leur réflexion sur une démarche de formation d'enseignants en Guyane. Une pluralité d'activités est décrite avec bien souvent une approche de la pluridisciplinarité qui semble tel- lement nécessaire mais qui a si souvent du mal à se mettre concrètement en place au sein des établissements. Je les encourage à continuer ce type de productions car elles ne peuvent qu'être bénéfiques aux collègues qui sont souvent faces à leur quotidien et n'ont pas ou peu de temps pour appro- fondir la réflexion sur leur pratique. Le système éducatif en Guyane a besoin de données et d'approches complémentaires pour l'amélioration de la formation des enseignants et ceci au profit des élèves de l'académie. La rédaction de cet ouvrage me semble être par ailleurs un signe fort de la maturité acquise dans la professionnalité de l'équipe pédagogique de l'IUFM. Que tous les auteurs de cet ouvrage soient remerciés pour leurs contributions et plus particu- lièrement Rodica et Marie-Françoise pour leur implication dans la direction de ce premier ouvrage. Antoine PRIMEROSE, Directeur de l'IUFM de la Guyane Enseigner en Guyane : comment faire, quand on commence ? Et comment tirer profit de l'expérience d'un professeur des écoles à Cayenne ou à Saint-Laurent-du-Maroni si l'on tra-vaille ailleurs ? La situation guyanaise L'Académie de la Guyane présente depuis longtemps des résultats qui la placent au dernier rang, DOM compris (Durand et Guyard, 1999). Même si ceux-ci se sont nettement améliorés au cours des dernières années comme le montre l'évolution des taux de réussite aux examens, ils restent insatisfaisants. La proportion de bacheliers d'une génération selon le lieu de rési-dence, toutes séries confondues, est encore loin de la moyenne nationale. À la session 2004, elle était de 33 ,1 % (61,6 % en France métropolitaine + DOM). Conjointement, le nombre de sorties sans qualification du système scolaire s'avère préoccupant. En 2004, au niveau V , il était de 36 % (25 % en France métropolitaine + DOM) ; au niveau V bis et IV de 21 % (7% en France métropolitaine + DOM). Ces chiffres indiquent l'insuffisance de formation d'une partie de la population, à corréler avec le taux de chômage (22,7 % contre 9,6 en France mé-tropolitaine + DOM en 2005). Plus que jamais, l'urgence est de faire acquérir au minimum à chaque élève un " socle commun de connaissances et de compétences " pour que chacun puisse exercer son rôle de citoyen dans le monde du XXIe siècle et poursuivre sa formation tout au long de la vie. L'enjeu est politique, démocratique mais aussi économique : les retom-bées de l'amélioration générale des qualifications d'une population en matière de développe-ment d'un territoire ne sont plus à démontrer. Les réformes récentes du système éducatif fran-çais tracent une voie générale pour y parvenir. Cependant, les particularités locales du dépar-tement de la Guyane, qui peuvent constituer intrinsèquement des obstacles à la réussite de certains élèves , méritent d'être étudiées avec attention. Quelques aspects territoriaux sont à préciser. Le pourcentage de communes n'ayant pas d'écoles est très bas (4,5 %), comparati-vement à ce qui peut être observé ailleurs (France métropolitaine + DOM : 32,2 %). Dans un espace globalement peu peuplé (2 habitants au km2 en moyenne), les écoles sont donc disper-sées et, en raison de la difficulté fréquente des déplacements, souvent isolées les unes des au-tres . Elles ont aussi pour caractéristique de constituer des groupes scolaires plus importants en moyenne que dans d'autres départements. Selon les données ministérielles de 2004 , le pourcentage d'écoles de plus de huit classes est de 58, 4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles de 3 classes et moins : 14,4 % (44,9 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles à classe unique : 6,4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM). Or, la taille d'un groupe scolaire n'est pas sans influence sur la vie qui s'y développe. Plus le nombre de clas-ses est élevé, moins la structure favorise les relations individualisées et personnalisantes. Au delà des aspects sociogéographiques, la situation plurilingue et pluriculturelle présente un caractère exceptionnel. Multiforme, elle s'inscrit entre deux pôles (Goury, 2002 ; Goury, Launey, Lescure et Puren, 2005) : un pôle où les élèves d'une classe partagent une même culture et langue maternelle, situation typique des sites isolés de l'intérieur du pays (Bushi-nenge et amérindiens sur les fleuves Maroni et Oyapock), et un pôle linguistiquement et cultu-rellement hétérogène, situation rencontrée plutôt sur le littoral, dans les sites urbains. De nombreuses publications portent déjà sur la situation sociolinguistique guyanaise , et un cer-tain nombre d'entre elles sur la relation que l'école entretient avec ce plurilinguisme . Elles mettent toutes en évidence la spécificité du contexte guyanais de ce point de vue : " On dénombre plus d'une trentaine de langues en Guyane. Les unes et les autres pesant un poids - numérique, économique, symbolique, etc. - plus ou moins important. Sur cette trentaine de langues, [...] une vingtaine est parlée par des groupes de locuteurs - 'natifs' ou non - représentant plus de 1 % de la population " Léglise (2007, p. 39). Ainsi, parmi les langues parlées par plus de 1 % de la population, distingue-t-on selon cet auteur : - six langues amérindiennes parlées par un peu moins de 5 % de la population ; - cinq langues créoles à base française ; le créole guyanais serait la langue première (L1) d'un tiers de la population, il est langue véhiculaire d'une partie du territoire ; le créole haïtien se-rait parlé par 10 % ou 20 % de la population , les créoles martiniquais et guadeloupéen se-raient parlés par environ 5 % de la population et le créole saint-lucien) ; - quatre créoles à base anglaise avec trois variétés de nenge(e) (aluku, ndyuka, pamaka, parlés par plus d'un tiers de la population) et le sranan tongo (utilisé essentiellement comme véhicu-laire) ; - un créole à base anglaise partiellement relexifié en portugais, le saramaka ; - cinq variétés de langues européennes : outre le français, le portugais du Brésil (5% à 10%), l'anglais du Guyana (2% environ), le néerlandais et l'espagnol ; - trois langues originaires d'Asie (le hmong et des langues de Chine du Sud, le hakka et le can-tonais). Une bonne partie de cette " non-francophonie ", parfois non scolarisée, se définit non seule-ment par son caractère étranger (28 % d'élèves sont issus de l'immigration) mais aussi large-ment par son caractère autochtone (de nombreux élèves sont nés français et alloglottes). Les caractéristiques professionnelles du personnel enseignant représentent également une donnée non négligeable à prendre en compte. Les enseignants du premier degré sont nettement plus jeunes que dans d'autres départements, et la tendance s'accentue au fil des ans. Par exemple, en 2003 les professeurs de plus de 50 ans représentaient 11,4 % de la cohorte. En 2005 ils ne sont plus que 10,6 %, alors qu'en métropole le taux est de 21,6 % du corps. Le nombre de non-titulaires, qui décroît nettement (en 2003 17,6 % ; en 2005 11,6 %) est cependant plus de quatre fois supérieur à celui de la France métropolitaine plus DOM (2,5 %). À cette inexpé-rience s'ajoute une formation institutionnelle très " nationale ", peu ou pas assez en prise avec les réalités locales. La très insuffisante préparation des professeurs, majoritairement métropo-litains, à enseigner dans un contexte marqué par une très forte proportion d'élèves alloglottes (Puren 2005, Alby et Launey, 2007) et souvent par d'importantes difficultés matérielles liées à la dispersion des écoles, pourrait être un facteur explicatif du taux d'échec scolaire en Guyane. Par conséquent, l'enseignement dans cette Académie constitue un terrain de recher-che d'une importance majeure. Nombre de recherches universitaires ont déjà été conduites. Celles concernant la réussite scolaire soulignent depuis longtemps l'importance des représen-tations que le sujet se construit autour de l'école. Ces représentations chez l'enfant "primo-arrivant" qui aborde l'apprentissage initial, viennent de la famille, mais aussi de l'école, des pairs, des médias. En référence à un modèle écologique et culturel du développement proposé par Ogbu (1981), il est possible de considérer qu'elles jouent un rôle sur la manière dont les familles et les enfants vont investir les activités scolaires. Ces conceptions préliminaires et implicites colorent aussi largement les attitudes spontanées des professionnels qui découvrent le département ou qui entrent dans le métier. Le domaine éducatif restant largement à explo-rer, de nouvelles voies ont fait l'objet de recherches fondamentales, recherches appliquées et activités pratiques ayant fait leur preuve. Notre ouvrage Enseigner en contexte guyanais ne va pas de soi. Ce sera notre première partie. Le dé-paysement, en termes géographique et culturel, peut être source d'inquiétudes ou de déstabili-sation. Être nommé dans une école des fleuves, par exemple, est une expérience qui, pour être bien vécue et pour éviter le choc de l'inconnu, nécessite informations et adaptation prospecti-ve. Que faut-il savoir et à quoi faut-il se préparer ? Rejoindre un poste caractérisé par l'enseignement bilingue français/créole peut tout autant désorienter. La connaissance des ca-ractéristiques socioculturelles et sociolinguistiques d'un lieu, la familiarisation avec des pro-jets et organisations spécifiques qui en découlent font partie de l'équipement professionnel des impétrants. Mais la centration sur une commune, une école ou une classe ne suffit pas. Le contexte culturel au sens large, riche et parfois très éloigné des références européennes, gagne à être appréhendé par différentes entrées. L'étude de l'" oraliture " et son utilisation réflé-chie en classe, souvent considérées comme une approche incontournable, méritent d'être questionnées. Quels en sont les bénéfices pour les élèves ? Faut-il privilégier l'utilisation du conte en dehors des constructions pédagogiques traditionnelles ou au contraire la rattacher aux pratiques d'écriture ? À quelles conditions la mise en valeur du patrimoine local, oral, peut-elle jeter des passerelles entres les modes de pensées des cultures d'origine et ceux de la culture scolaire en langue française ? Une voie d'exploitation de la culture environnante peut aussi passer par les visites de musées ou par diverses expositions. L'enjeu est de faire de l'élève un visiteur acteur, de le mettre en situation d'apprentissage hors de l'enceinte de la classe et de modifier la place de l'adulte, enseignant ou accompagnateur, à ses côtés. N'est-ce pas là actualiser une démarche préconisée depuis longtemps par de célèbres pédagogues tel Comenius ? Une autre exploration du contexte peut se centrer sur les espaces d'apprentissage informels, c'est-à-dire non encadrés par l'école. Les jeux en cour de récréation, la musique et la danse en pratiques locales sont autant d'objets et d'expériences métissées qui permettent de plonger dans la tradition orale et d'appréhender des modalités de transmissions déroutantes. Quelle est la place de l'individu face au groupe et vice-versa ? Quelles leçons en tirer pour le positionnement du maître et de l'élève, pour les nécessaires consensus à accepter en vue d'une plus grande efficacité de notre système éducatif ? Si les pratiques d'enseignement peuvent être améliorées par l'observation du contexte, l'introduction de supports particuliers - qui constitue notre deuxième partie - peut également favoriser la cohérence des pratiques éducatives tout en ouvrant à des valeurs universelles. Il s'agit de diversifier les activités d'apprentissage qui ont pour objectif le développement de compétences stratégiques susceptibles de neutraliser rapidement les lacunes engendrées par la spirale de l'échec. Plusieurs exemples nous en montrent le chemin. Les situations d'apprentissage collaboratif soutenu par ordinateur, et notamment les activités de débat argu-menté, sont-elles susceptibles de favoriser les interactions langagières entre élèves primo-arrivants ? Le scrabble, au-delà de la maîtrise du calcul mental et du vocabulaire en langue française, permet de conjuguer coopération et compétition. Peut-il devenir un outil privilégié de construction de la citoyenneté ? L'interrogation vaut aussi pour le jeu d'échecs. Celui-ci, plus complexe, s'il facilite la compréhension de base de concepts mathématiques et le raison-nement lors de situations problèmes, entraîne aussi l'acquisition de bien d'autres compétences transversales... L'apprentissage de la numération dès l'école maternelle, à partir de collec-tions de comptines numériques et d'activités de dénombrement, montre que la manipulation, la mise en action à la fois individuelle et négociée en groupe sont partie prenante de la cons-truction d'une identité singulière et multiple. Face à des élèves parfois difficiles ou apparemment différents, il convient de parfaire sa pra-tique enseignante. Ce point formera la troisième partie de notre ouvrage. L'indiscipline constitue la première hantise des débutants. Par delà les techniques voire les ficelles toujours très appréciées par leur pouvoir de réassurance, la question est de trouver les moyens d'installer profondément chez les élèves les valeurs de respect et de dignité humaine. Le pluri-linguisme n'est pas sans effrayer non plus. Or la langue inconnue de l'autre, loin d'être un obstacle, est un atout pour celui qui la maîtrise. Comment prendre en compte la compétence plurilingue existante ? Comment la développer chez les élèves ? Ce parti pris modifie le rap-port de l'enseignant à l'élève et au savoir, et vivifie par conséquent le désir d'apprendre et l'engagement dans les apprentissages. Le handicap et la méconnaissance dont il s'accompagne parfois suscite également des mouvements de recul. Quels en sont les méca-nismes ? Est-il possible d'accompagner efficacement les élèves handicapés ? Avec qui et de quelle façon ? Autant d'interrogations qui trouvent des réponses à travers les dispositifs exis-tants et le témoignage d'une expérience particulière. Favoriser l'interculturel, - dernière partie de notre ouvrage - met en lumière le principe vital à développer à brève échéance. Paradoxalement, dans de nombreuses enquêtes de terrain, la Guyane est présentée comme une société multiculturelle harmonieuse tout en étant composée de groupes socioculturels repliés sur eux-mêmes. Qu'en est-il réellement dans les écoles ? Quelle place les enseignants accordent-ils aux cultures et langues maternelles au sein de la classe ? Quelle pédagogie peut-on proposer pour lutter contre le racisme insidieux qui s'installe dans les classes ? La description des structures spécifiques pour élèves non franco-phones, CLIN et CRI, et l'analyse de la politique éducative contextualisée qui en découle il-lustrent autrement la nécessité d'une pédagogie spécifique. Enseigner dans un contexte pluri-culturel ne s'improvise pas. L'objectif n'est pas d'éradiquer préjugés et stéréotypes mais de construire une démarche permettant de prévenir les conflits. L'observation des interactions en situation d'hétérogénéité culturelle peut-elle mettre au jour des invariants ? Elle questionne l'éducation interculturelle qui, pour certains, semble être une perspective positive, voire la réponse à privilégier. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 halshs-00640248 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 | Partager |
Présentation Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : Regards croisés d'universitaires de la Caraïbe et du monde, la revue Études Caribéennes est un espace de publication scientifique international sur le bassin caribéen et les problématiques des mondes insulaires et tropicaux (développement, gestion des ressources, risques naturels, aménagement du territoire, écotourisme, migrations, etc.). La revue propose trois numéros annuels organisés autour d'un dossier thématique central. Les textes publiés, en français, en anglais, en espagnol, sont éval... http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/3973 | Partager Voir aussi |
Du forum au réseau social : usages et détournements Auteur(s) : Charnet, Chantal Auteurs secondaires : Praxiling UMR 5267 (Praxiling) ; Université Paul-Valéry - Montpellier 3 (UM3) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience Le forum, instrument de communication écrite et collective, asynchrone et à distance fait partie de l’environnement numérique des étudiants avec une visée pédagogique lors des enseignements, mais aussi informative dans les relations avec l’administration. Outil de liaison dans l’éco-système numérique de l’étudiant, il participe de fait à la transmission d’informations académiques de la part de l’institution même en concurrence avec d’autresoutils (Web, réseaux sociaux). Cette communication a pour objectif de dégager le cadre d’usage de cette transmission, les pratiques développées par les usagers concernés, les services administratifs et les étudiants-eux-mêmes et les détournements discursifs opérés. Elle s’attachera à analyser comment l’information se structure et se construit par le biais des différentes interventions et en quoi l’usage des réseaux sociaux détourne en fait l’échange institutionnel mis en place par des forums. Les écosystèmes numériques et la démocratisation informationnelle : Intelligence collective, Développement durable, Interculturalité, Transfert de connaissances Schoelcher, France hal-01268082 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01268082 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01268082/document https://hal.univ-antilles.fr/hal-01268082/file/EUTIC_Charnet-2015_ARTICLE%2B.pdf | Partager |
Construire l'histoire antillaise. ; Construire l'histoire antillaise. : Mélanges offerts à Jacques Adélaide-Merlande Auteur(s) : Sainton, Jean-Pierre Auteurs secondaires : Archéologie Industrielle, Histoire, Patrimoine- Géographie, Développement, Environnement de la Caraïbe [EA 929] (AIHP-GEODE) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Lucien Abenon, Danielle Bégot, Jean-Pierre Sainton Éditeur(s) : HAL CCSD Comité des Travaux Historiques et Scientifiques Résumé : International audience Ouvrage collectif en hommage au départ à la retraite de Jacques Adélaide-Merlande, pionnier des études universitaires en histoire, premier président de l'Université des Antilles et de la Guyane, initiateur et membre fondateur de l'Association des Historiens de l a CaraibeLa publication a réuni 29 auteurs de nationalité et d'institutions différentes sur des thèmes divers autour de l'oeuvre de Jacques Adélaide-Merlande, ses centres d’intérêts et l'état des lieux de l'histoire antillaise.L'ouvrage comprend une recension complète des travaux de Jacques Adélaide-Merlande (à la date d’édition). https://hal.univ-antilles.fr/hal-01616020 hal-01616020 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01616020 | Partager |
Bitation, archéologie des habitations/plantations des Petites Antilles ; Bitation, archéologie des habitations/plantations des Petites Antilles : Lesser Antilles Plantation Archaeology Auteur(s) : Kenneth, Kelly Berard, Benoit Auteurs secondaires : Department of Anthropology ; University of South Carolina [Columbia] Archéologie Industrielle, Histoire, Patrimoine- Géographie, Développement, Environnement de la Caraïbe [EA 929] (AIHP-GEODE) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Kenneth Kelly et Benoit Bérard Benoit Bérard Éditeur(s) : HAL CCSD Sidestone Press Résumé : International audience Les habitations-plantations constituent le creuset historique et symbolique où fut fondu l'alliage original que sont les cultures antillaises. Elles sont le berceau des sociétés créoles contemporaines qui y ont puisé tant leur forte parenté que leur diversité. Leur étude a été précocement le terrain de prédilection des historiens. Les archéologues antillanistes se consacraient alors plus volontiers à l'étude des sociétés précolombiennes. Ainsi, en dehors des travaux pionniers de J. Handler et F. Lange à la Barbade, c'est surtout depuis la fin des années 1980 qu'un véritable développement de l'archéologie des habitations-plantations antillaises a pu être observé. Les questions pouvant être traitées par l'archéologie des habitations-plantations sont extrêmement riches et multiples et ne sauraient être épuisées par la publication d'un unique ouvrage. Les différents chapitres qui composent ce livre dirigé par K. Kelly et B. Bérard n'ont pas vocation à tendre à l'exhaustivité. Ils nous semblent, par contre, être représentatifs, par la variété des questions abordée et la diversité des angles d'approche, de la dynamique actuelle de ce champ de la recherche. Cette diversité est évidemment liée à celle des espaces concernés: les habitations-plantations de cinq îles des Petites Antilles : Antigua, la Guadeloupe, la Dominique, la Martinique et la Barbade sont ici étudiées. Elle est aussi, au sein d'un même espace, due à la cohabitation de différentes pratiques universitaires. Nous espérons que cet ouvrage, tout en diffusant une information jusqu'à présent trop dispersée, sera le point de départ de nouveaux travaux. Ce développement de la recherche est une nécessité scientifique mais aussi sociale pour les populations antillaises. L'archéologie historique est une voie d'accès privilégiée aux interstices de l'histoire coloniale (contact précoloniaux, commerce interlope, marronnage physique et moral, nécessaires concessions fruits de la négociation permanente entre la norme coloniale et réalité quotidienne, etc.). En fouillant la terre antillaise, les archéologues ne peuvent que conter la quotidienneté de la vie au sein de l'archipel. Or c'est aussi (beaucoup ?) de ces interstices, s'inscrivant le plus souvent dans des échelles micro-locales, locales ou régionales, qu'ont émergé les cultures antillaises. https://hal.univ-antilles.fr/hal-00973942 ISBN : 9789088901942 hal-00973942 https://hal.univ-antilles.fr/hal-00973942 | Partager |