Les regards croisés, le discours et l'identité Auteur(s) : Charaudeau, Patrick Loading the player... Éditeur(s) : CRILLASH : Centre de recherches interdisciplinaires en lettres, langues, arts et sciences humaines CRILLASH : Centre de recherches interdisciplinaires en lettres, langues, arts et sciences humaines Résumé : Patrick Charaudeau analyse le discours par les systèmes de signes porteurs de signifiance, plus particulièrement la manifestation verbale : rituels sociaux-langagiers (prise de parole...), modes discursifs (raconter/expliquer), pratiques linguistiques (adverbalisation, usage de l'article), formes de dénomination. Il interroge ensuite les questions liées à l'identité : identité individuelle/identité collective, identité sociale/identité discursive. Les regards croisés questionnent le fonctionnement des groupes et des individus : la domination, le repli communautaire, la mixité, la construction des imaginaires collectifs et leurs interractions avec le langage. Martinique Guyane Française France 21 Europe Amériques Droits : Document protégé par le droit d'auteur fichiers:HASH01dcc40db9ba9d1e580d860a | Partager |
Regards sur l'histoire. Les marrons bushinengue de la Guyane, histoire et leur rapport à l'au-delà : conférence Auteur(s) : Moomou, Jean Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : Université des Antilles et de la Guyane. Service commun de la documentation Extrait de : Les rencontres culturelles de la BU 2012-2013. Université des Antilles et de la Guyane Description : Nouveau numéro des "Regards sur l'histoire" organisé par la Bibliothèque universitaire du Campus de Camp Jacob sur les marrons bushinengués. M. Jean Moomou nous présente l'histoire, l'identité culturelle d'une des composantes sociétales du Suriname et de la Guyane française : les Bushinengués, groupe issu du marronnage collectif et individuel entre le début du XVIIIe siècle et du début du XXe siècle. Une quête de l'histoire contre l'ignorance et les malentendus. Siècle(s) traité(s) : 18 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V13050 V13050 | Partager Voir aussi Bushinengués Marronnage Histoire Mémoire Esclavage Musique Colonisation Danse Identité collective Langue Suriname Dominique Jamaïque Guyane Française ; Télécharger |
Regards sur les minorités. Présentation d'ouvrages Auteur(s) : Gadet, Steve Solbiac, Rodolphe Auteurs secondaires : Vigouroux, Frédéric Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : Université des Antilles et de la Guyane. Service commun de la documentation Extrait de : Les rencontres culturelles de la BU 2015-2016. Université des Antilles Description : Steve Gadet, maître de conférences à l'université des Antilles, est spécialiste de la culture afro-américaine. Chanteur de hip-hop, romancier, il est investi dans la société antillaise. Il intervient auprès de larges publics et associe jeunes, socioprofessionnels et artistes autour de problématiques de société telles que la violence ou l'usage de drogues. Ses cheminements universitaires et centres d'intérêts personnels se croisent et se nourrissent : religion, cultures urbaines, musiques, créations.. Son dernier ouvrage Dieu et la race aux Etats-Unis : le pouvoir politique de l'Eglise noire paru en 2015 aux éditions l'Harmattan. Rodolphe Solbiac, maître de conférences à l'université des Antilles, est spécialiste de la littérature caribéenne anglophone et plus particulièrement de la littérature trinidadienne. Ses recherches interrogent l'émergence et les transformations des identités caribéennes, notamment les interactions entre le territoire d'origine et le territoire de migration. Il s'intéresse à la portée symbolique collective des trajectoires individuelles des personnages tels que Neil Bissoondath ou Ramabai Espinet. Son dernier ouvrage émergence d'une identité caribéenne canadienne anglophone paru en 2015 aux éditions l'Harmattan. Siècle(s) traité(s) : 21 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V15376 V15376 | Partager |
La question haïtienne en Guyane. Constructions identitaires et usages des identités Auteur(s) : Laëthier, Maud Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : CRPLC : Centre de Recherche sur les Pouvoirs Locaux dans la Caraïbe Description : L'intervention portera sur la présence haïtienne en Guyane. La réflexion sera orientée sur le contexte dans lequel se vit une « identité de migrant » afin de saisir la manière dont les individus y mobilisent des traits identitaires et y puisent des éléments d'identification. Nous verrons d'abord dans quelle situation s'inscrit la migration haïtienne au regard des processus d'affirmation culturelle et politique en Guyane qui, depuis les années soixante-dix, posent d'une manière spécifique la question de l'immigration dans la configuration sociale. Ensuite, après avoir décrit la mise en place des réseaux migratoires vers la Guyane, on s'intéressera à la manière dont les représentations des migrants se sont progressivement élaborées. De là, seront présentées les situations vécues et les appartenances identitaires revendiquées. Nous irons des modalités à travers lesquelles la catégorisation en tant qu'étrangers est construite à la manière dont les migrants la perçoivent en montrant, d'une part, comment elle est élaborée collectivement, c'est-à-dire dans la revendication d'une appartenance nationale haïtienne, et d'autre part, comment elle se décline différemment à un niveau individuel. Les données éclaireront la compréhension du contexte guyanais, dont la dimension multiculturelle fait aujourd'hui la singularité. Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V16118 V16118 | Partager |
Approche des phénomènes linguistiques en contextes sociodiglossiques Auteur(s) : Dispagne, Michel Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines Extrait de : "Tracées de Jean Bernabé" : colloque international, du 25 au 27 octobre 2017. Université des Antilles Description : La présente communication est centrée sur la question de la langue et de sa pratique dans des espaces créolophones. Elle abordera dans le sillage des réflexions développées par Jean Bernabé dans son ouvrage fondateur Fondal-Natal, à travers la notion de « hiérarchisation des compétences » et de celle de « compétences linguistiques perforées », des éléments favorisant la visibilité et la singularité de l'identité créole du locuteur, sujet et acteur. Plus précisément, cette question langagière et culturelle, nous entendons l'inscrire par l'observation de faits indiquant sa complexité, d'autant que cette approche n'interroge pas un monolinguisme et sa pratique, ni un bilinguisme individuel réduit à la parlure de la langue mais plutôt un bilinguisme sociétal (John Gumperz, 1968) opérant à travers l'usage des pratiques collectives des deux langues, créole et français au sein de ces espaces où le code-switching est à l'oeuvre (Marielle Rispail, 2003). Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V17248 V17248 | Partager |
Les regards croisés, le discours et l'identité Auteur(s) : Charaudeau, Patrick Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines Extrait de : "Regards croisés dans la Caraïbe", le 5 mars 2010. Université des Antilles et de la Guyane Description : Patrick Charaudeau analyse le discours par les systèmes de signes porteurs de signifiance, plus particulièrement la manifestation verbale : rituels sociaux-langagiers (prise de parole...), modes discursifs (raconter/expliquer), pratiques linguistiques (adverbalisation, usage de l'article), formes de dénomination. Il interroge ensuite les questions liées à l'identité : identité individuelle/identité collective, identité sociale/identité discursive. Les regards croisés questionnent le fonctionnement des groupes et des individus : la domination, le repli communautaire, la mixité, la construction des imaginaires collectifs et leurs interractions avec le langage. Siècle(s) traité(s) : 21 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Provenance : Université des Antilles et de la Guyane. Service commun de la documentation Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/HASH01dcc40db9ba9d1e580d860a HASH01dcc40db9ba9d1e580d860a | Partager |
Autour de l'identité noire Auteur(s) : Soumahoro, Maboula Gadet, Steve Auteurs secondaires : Célestine, Laurette Nguirane, Cheikh Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : Bibliothèque Universitaire Description : La BU Martinique, en coordination avec Cheikh Nguirane et Laurette Célestine, enseignants-chercheurs à l'INSPE de Fort-de-France, a organisé le Mardi 13 avril 2021, une rencontre croisée autour de la question de l'identité noire avec Maboula Soumahoro et Steve Gadet, auteurs respectifs de Le Triangle et L'Hexagone. Réflexions sur une identité noire (2020) et Les intellectuels ? On les préfère morts ou étrangers ! (2019). Comment la question de l'identité noire se pose t-elle en France et ailleurs ? Un essai de définition serait-il à même d'intégrer, restituer, articuler la diversité de tant d'origines, d'expériences individuelles ou collectives et de trajectoires de vie ? Comment appréhender la notion de "communauté noire" ? Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V22002 V22002 | Partager |
Pratiques éducatives dans un contexte multiculturel L'exemple plurilingue de la Guyane. Le primaire ; : Volume I Auteur(s) : Ailincai, Rodica Crouzier, Marie-Françoise Auteurs secondaires : Modèles, Dynamiques, Corpus (MoDyCo) ; Université Paris Nanterre (UPN) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD CRDP de Guyane : ISBN : 978-2-35793-010-0 Résumé : Cet ouvrage collectif rédigé sous la direction de Rodica AILINCAI et Marie-Françoise CROUZIER arrive à un moment important de la vie du système éducatif, en particulier dans le domaine de la formation des enseignants. Les missions dévolues aux personnels enseignants de Guyane sont, comme sur le reste du territoire national, multiples et variées mais de plus, s'inscrivent dans un contexte territorial d'une certaine complexité. Le caractère exceptionnel de ce contexte d'enseignement mérite d'être souligné. La réalité sociologique, culturelle et linguistique dans laquelle bon nombre d'enseignants de cette académie sont amenés à exercer est à la fois source de défi et facteur d'enrichissement professionnel. Il est vrai que dans un tel contexte nos enseignants rencontrent des difficultés récurrentes dans la mise en œuvre de leurs apprentissages et dès lors peuvent se sentir en situation d'échec. Il apparaît donc important qu'une aide pertinente puisse leur être apportée à travers des éléments de réponse adaptés à la situation. Ainsi un tel ouvrage est de nature à aider bon nombre d'entre eux, aussi bien ceux en formation initiale que ceux déjà en poste. Quant aux étudiants en formation à l'université et qui aspirent à exercer ce noble métier, ils peuvent y trouver une source de réflexion et de données pertinente. Cet ouvrage apporte des éclairages intéressants sur beaucoup de questionnements qui ont ja- lonné et jalonnent encore la vie quotidienne de notre institution. Le questionnement sur un enseignement en contexte guyanais est important et il faut prendre la précaution de pas d'aborder cette question sous la simple forme d'une cartographie socio-culturelle et linguis- tique. Il s'agit bien de s'approprier toutes les données propres à cette société guyanaise pluri- lingue et multiculturelle, validée entre autre par une démarche scientifique, afin de pouvoir les intégrer dans des démarches d'apprentissages réfléchies au centre desquelles on place l'enfant-apprenant. Les formateurs ont apporté une contribution significative à la rédaction de cet ouvrage, c'est un moment important à travers lequel ils font partager à d'autres collègues leur expérience et leur réflexion sur une démarche de formation d'enseignants en Guyane. Une pluralité d'activités est décrite avec bien souvent une approche de la pluridisciplinarité qui semble tel- lement nécessaire mais qui a si souvent du mal à se mettre concrètement en place au sein des établissements. Je les encourage à continuer ce type de productions car elles ne peuvent qu'être bénéfiques aux collègues qui sont souvent faces à leur quotidien et n'ont pas ou peu de temps pour appro- fondir la réflexion sur leur pratique. Le système éducatif en Guyane a besoin de données et d'approches complémentaires pour l'amélioration de la formation des enseignants et ceci au profit des élèves de l'académie. La rédaction de cet ouvrage me semble être par ailleurs un signe fort de la maturité acquise dans la professionnalité de l'équipe pédagogique de l'IUFM. Que tous les auteurs de cet ouvrage soient remerciés pour leurs contributions et plus particu- lièrement Rodica et Marie-Françoise pour leur implication dans la direction de ce premier ouvrage. Antoine PRIMEROSE, Directeur de l'IUFM de la Guyane Enseigner en Guyane : comment faire, quand on commence ? Et comment tirer profit de l'expérience d'un professeur des écoles à Cayenne ou à Saint-Laurent-du-Maroni si l'on tra-vaille ailleurs ? La situation guyanaise L'Académie de la Guyane présente depuis longtemps des résultats qui la placent au dernier rang, DOM compris (Durand et Guyard, 1999). Même si ceux-ci se sont nettement améliorés au cours des dernières années comme le montre l'évolution des taux de réussite aux examens, ils restent insatisfaisants. La proportion de bacheliers d'une génération selon le lieu de rési-dence, toutes séries confondues, est encore loin de la moyenne nationale. À la session 2004, elle était de 33 ,1 % (61,6 % en France métropolitaine + DOM). Conjointement, le nombre de sorties sans qualification du système scolaire s'avère préoccupant. En 2004, au niveau V , il était de 36 % (25 % en France métropolitaine + DOM) ; au niveau V bis et IV de 21 % (7% en France métropolitaine + DOM). Ces chiffres indiquent l'insuffisance de formation d'une partie de la population, à corréler avec le taux de chômage (22,7 % contre 9,6 en France mé-tropolitaine + DOM en 2005). Plus que jamais, l'urgence est de faire acquérir au minimum à chaque élève un " socle commun de connaissances et de compétences " pour que chacun puisse exercer son rôle de citoyen dans le monde du XXIe siècle et poursuivre sa formation tout au long de la vie. L'enjeu est politique, démocratique mais aussi économique : les retom-bées de l'amélioration générale des qualifications d'une population en matière de développe-ment d'un territoire ne sont plus à démontrer. Les réformes récentes du système éducatif fran-çais tracent une voie générale pour y parvenir. Cependant, les particularités locales du dépar-tement de la Guyane, qui peuvent constituer intrinsèquement des obstacles à la réussite de certains élèves , méritent d'être étudiées avec attention. Quelques aspects territoriaux sont à préciser. Le pourcentage de communes n'ayant pas d'écoles est très bas (4,5 %), comparati-vement à ce qui peut être observé ailleurs (France métropolitaine + DOM : 32,2 %). Dans un espace globalement peu peuplé (2 habitants au km2 en moyenne), les écoles sont donc disper-sées et, en raison de la difficulté fréquente des déplacements, souvent isolées les unes des au-tres . Elles ont aussi pour caractéristique de constituer des groupes scolaires plus importants en moyenne que dans d'autres départements. Selon les données ministérielles de 2004 , le pourcentage d'écoles de plus de huit classes est de 58, 4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles de 3 classes et moins : 14,4 % (44,9 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles à classe unique : 6,4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM). Or, la taille d'un groupe scolaire n'est pas sans influence sur la vie qui s'y développe. Plus le nombre de clas-ses est élevé, moins la structure favorise les relations individualisées et personnalisantes. Au delà des aspects sociogéographiques, la situation plurilingue et pluriculturelle présente un caractère exceptionnel. Multiforme, elle s'inscrit entre deux pôles (Goury, 2002 ; Goury, Launey, Lescure et Puren, 2005) : un pôle où les élèves d'une classe partagent une même culture et langue maternelle, situation typique des sites isolés de l'intérieur du pays (Bushi-nenge et amérindiens sur les fleuves Maroni et Oyapock), et un pôle linguistiquement et cultu-rellement hétérogène, situation rencontrée plutôt sur le littoral, dans les sites urbains. De nombreuses publications portent déjà sur la situation sociolinguistique guyanaise , et un cer-tain nombre d'entre elles sur la relation que l'école entretient avec ce plurilinguisme . Elles mettent toutes en évidence la spécificité du contexte guyanais de ce point de vue : " On dénombre plus d'une trentaine de langues en Guyane. Les unes et les autres pesant un poids - numérique, économique, symbolique, etc. - plus ou moins important. Sur cette trentaine de langues, [...] une vingtaine est parlée par des groupes de locuteurs - 'natifs' ou non - représentant plus de 1 % de la population " Léglise (2007, p. 39). Ainsi, parmi les langues parlées par plus de 1 % de la population, distingue-t-on selon cet auteur : - six langues amérindiennes parlées par un peu moins de 5 % de la population ; - cinq langues créoles à base française ; le créole guyanais serait la langue première (L1) d'un tiers de la population, il est langue véhiculaire d'une partie du territoire ; le créole haïtien se-rait parlé par 10 % ou 20 % de la population , les créoles martiniquais et guadeloupéen se-raient parlés par environ 5 % de la population et le créole saint-lucien) ; - quatre créoles à base anglaise avec trois variétés de nenge(e) (aluku, ndyuka, pamaka, parlés par plus d'un tiers de la population) et le sranan tongo (utilisé essentiellement comme véhicu-laire) ; - un créole à base anglaise partiellement relexifié en portugais, le saramaka ; - cinq variétés de langues européennes : outre le français, le portugais du Brésil (5% à 10%), l'anglais du Guyana (2% environ), le néerlandais et l'espagnol ; - trois langues originaires d'Asie (le hmong et des langues de Chine du Sud, le hakka et le can-tonais). Une bonne partie de cette " non-francophonie ", parfois non scolarisée, se définit non seule-ment par son caractère étranger (28 % d'élèves sont issus de l'immigration) mais aussi large-ment par son caractère autochtone (de nombreux élèves sont nés français et alloglottes). Les caractéristiques professionnelles du personnel enseignant représentent également une donnée non négligeable à prendre en compte. Les enseignants du premier degré sont nettement plus jeunes que dans d'autres départements, et la tendance s'accentue au fil des ans. Par exemple, en 2003 les professeurs de plus de 50 ans représentaient 11,4 % de la cohorte. En 2005 ils ne sont plus que 10,6 %, alors qu'en métropole le taux est de 21,6 % du corps. Le nombre de non-titulaires, qui décroît nettement (en 2003 17,6 % ; en 2005 11,6 %) est cependant plus de quatre fois supérieur à celui de la France métropolitaine plus DOM (2,5 %). À cette inexpé-rience s'ajoute une formation institutionnelle très " nationale ", peu ou pas assez en prise avec les réalités locales. La très insuffisante préparation des professeurs, majoritairement métropo-litains, à enseigner dans un contexte marqué par une très forte proportion d'élèves alloglottes (Puren 2005, Alby et Launey, 2007) et souvent par d'importantes difficultés matérielles liées à la dispersion des écoles, pourrait être un facteur explicatif du taux d'échec scolaire en Guyane. Par conséquent, l'enseignement dans cette Académie constitue un terrain de recher-che d'une importance majeure. Nombre de recherches universitaires ont déjà été conduites. Celles concernant la réussite scolaire soulignent depuis longtemps l'importance des représen-tations que le sujet se construit autour de l'école. Ces représentations chez l'enfant "primo-arrivant" qui aborde l'apprentissage initial, viennent de la famille, mais aussi de l'école, des pairs, des médias. En référence à un modèle écologique et culturel du développement proposé par Ogbu (1981), il est possible de considérer qu'elles jouent un rôle sur la manière dont les familles et les enfants vont investir les activités scolaires. Ces conceptions préliminaires et implicites colorent aussi largement les attitudes spontanées des professionnels qui découvrent le département ou qui entrent dans le métier. Le domaine éducatif restant largement à explo-rer, de nouvelles voies ont fait l'objet de recherches fondamentales, recherches appliquées et activités pratiques ayant fait leur preuve. Notre ouvrage Enseigner en contexte guyanais ne va pas de soi. Ce sera notre première partie. Le dé-paysement, en termes géographique et culturel, peut être source d'inquiétudes ou de déstabili-sation. Être nommé dans une école des fleuves, par exemple, est une expérience qui, pour être bien vécue et pour éviter le choc de l'inconnu, nécessite informations et adaptation prospecti-ve. Que faut-il savoir et à quoi faut-il se préparer ? Rejoindre un poste caractérisé par l'enseignement bilingue français/créole peut tout autant désorienter. La connaissance des ca-ractéristiques socioculturelles et sociolinguistiques d'un lieu, la familiarisation avec des pro-jets et organisations spécifiques qui en découlent font partie de l'équipement professionnel des impétrants. Mais la centration sur une commune, une école ou une classe ne suffit pas. Le contexte culturel au sens large, riche et parfois très éloigné des références européennes, gagne à être appréhendé par différentes entrées. L'étude de l'" oraliture " et son utilisation réflé-chie en classe, souvent considérées comme une approche incontournable, méritent d'être questionnées. Quels en sont les bénéfices pour les élèves ? Faut-il privilégier l'utilisation du conte en dehors des constructions pédagogiques traditionnelles ou au contraire la rattacher aux pratiques d'écriture ? À quelles conditions la mise en valeur du patrimoine local, oral, peut-elle jeter des passerelles entres les modes de pensées des cultures d'origine et ceux de la culture scolaire en langue française ? Une voie d'exploitation de la culture environnante peut aussi passer par les visites de musées ou par diverses expositions. L'enjeu est de faire de l'élève un visiteur acteur, de le mettre en situation d'apprentissage hors de l'enceinte de la classe et de modifier la place de l'adulte, enseignant ou accompagnateur, à ses côtés. N'est-ce pas là actualiser une démarche préconisée depuis longtemps par de célèbres pédagogues tel Comenius ? Une autre exploration du contexte peut se centrer sur les espaces d'apprentissage informels, c'est-à-dire non encadrés par l'école. Les jeux en cour de récréation, la musique et la danse en pratiques locales sont autant d'objets et d'expériences métissées qui permettent de plonger dans la tradition orale et d'appréhender des modalités de transmissions déroutantes. Quelle est la place de l'individu face au groupe et vice-versa ? Quelles leçons en tirer pour le positionnement du maître et de l'élève, pour les nécessaires consensus à accepter en vue d'une plus grande efficacité de notre système éducatif ? Si les pratiques d'enseignement peuvent être améliorées par l'observation du contexte, l'introduction de supports particuliers - qui constitue notre deuxième partie - peut également favoriser la cohérence des pratiques éducatives tout en ouvrant à des valeurs universelles. Il s'agit de diversifier les activités d'apprentissage qui ont pour objectif le développement de compétences stratégiques susceptibles de neutraliser rapidement les lacunes engendrées par la spirale de l'échec. Plusieurs exemples nous en montrent le chemin. Les situations d'apprentissage collaboratif soutenu par ordinateur, et notamment les activités de débat argu-menté, sont-elles susceptibles de favoriser les interactions langagières entre élèves primo-arrivants ? Le scrabble, au-delà de la maîtrise du calcul mental et du vocabulaire en langue française, permet de conjuguer coopération et compétition. Peut-il devenir un outil privilégié de construction de la citoyenneté ? L'interrogation vaut aussi pour le jeu d'échecs. Celui-ci, plus complexe, s'il facilite la compréhension de base de concepts mathématiques et le raison-nement lors de situations problèmes, entraîne aussi l'acquisition de bien d'autres compétences transversales... L'apprentissage de la numération dès l'école maternelle, à partir de collec-tions de comptines numériques et d'activités de dénombrement, montre que la manipulation, la mise en action à la fois individuelle et négociée en groupe sont partie prenante de la cons-truction d'une identité singulière et multiple. Face à des élèves parfois difficiles ou apparemment différents, il convient de parfaire sa pra-tique enseignante. Ce point formera la troisième partie de notre ouvrage. L'indiscipline constitue la première hantise des débutants. Par delà les techniques voire les ficelles toujours très appréciées par leur pouvoir de réassurance, la question est de trouver les moyens d'installer profondément chez les élèves les valeurs de respect et de dignité humaine. Le pluri-linguisme n'est pas sans effrayer non plus. Or la langue inconnue de l'autre, loin d'être un obstacle, est un atout pour celui qui la maîtrise. Comment prendre en compte la compétence plurilingue existante ? Comment la développer chez les élèves ? Ce parti pris modifie le rap-port de l'enseignant à l'élève et au savoir, et vivifie par conséquent le désir d'apprendre et l'engagement dans les apprentissages. Le handicap et la méconnaissance dont il s'accompagne parfois suscite également des mouvements de recul. Quels en sont les méca-nismes ? Est-il possible d'accompagner efficacement les élèves handicapés ? Avec qui et de quelle façon ? Autant d'interrogations qui trouvent des réponses à travers les dispositifs exis-tants et le témoignage d'une expérience particulière. Favoriser l'interculturel, - dernière partie de notre ouvrage - met en lumière le principe vital à développer à brève échéance. Paradoxalement, dans de nombreuses enquêtes de terrain, la Guyane est présentée comme une société multiculturelle harmonieuse tout en étant composée de groupes socioculturels repliés sur eux-mêmes. Qu'en est-il réellement dans les écoles ? Quelle place les enseignants accordent-ils aux cultures et langues maternelles au sein de la classe ? Quelle pédagogie peut-on proposer pour lutter contre le racisme insidieux qui s'installe dans les classes ? La description des structures spécifiques pour élèves non franco-phones, CLIN et CRI, et l'analyse de la politique éducative contextualisée qui en découle il-lustrent autrement la nécessité d'une pédagogie spécifique. Enseigner dans un contexte pluri-culturel ne s'improvise pas. L'objectif n'est pas d'éradiquer préjugés et stéréotypes mais de construire une démarche permettant de prévenir les conflits. L'observation des interactions en situation d'hétérogénéité culturelle peut-elle mettre au jour des invariants ? Elle questionne l'éducation interculturelle qui, pour certains, semble être une perspective positive, voire la réponse à privilégier. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 halshs-00640248 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 | Partager |
Socio-historical approach of the disabled sport movement in Guadeloupe: social, identity and sports stakes in associations dynamics (1978-2010) ; APPROCHE SOCIO-HISTORIQUE DU MOUVEMENT HANDISPORT EN GUADELOUPE : ENJEUX SOCIAUX, IDENTITAIRES ET SPORTIFS DES DYNAMIQUES ASSOCIATIVES (1978-2010). Auteur(s) : Villoing, Gael Auteurs secondaires : Adaptations au Climat Tropical, Exercice et Santé (ACTES) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Université Montpellier I Anne Marcellini Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : Since its apparition at the end of the second world word, the practice of sport for people suffering with motor deficiency has known numerous and quick evolutions. Initially conceived in the science of rehabilitation therapy, it now integrates more and more the principle of performance by getting closer to “ordinary” sport movements. However, this process of sportivisation is variable depending on the social and cultural context in which it is taking place. Initiated at the start of the 1970’s, Guadeloupe’s Movement for Sport for People with motor impairments has been meeting recurring difficulties in how to organise and federate itself. During this work, we have conducted a survey directly with the local disabled sport associations. Meetings with the principal actors of this movement had been taking place, archives had been gathered and both direct and participative observations had been carried out in order to retrace the collective history and to identify the individual theories utilised in the formation of Guadeloupe’s Movement for Sport for Disabled People. For this we have used the tools of the socio-history and of the organizational analysis and handled the speeches with an analyse of the relationship by opposition (ARO). The main results bring to light that the associative dynamics which structure the sport practices of Guadeloupe’s disabled people are impregnated by a sport logic combined with social, cultural and identity stakes. Therefore the principal thesis defended in the process of the research is that the organisation of Guadeloupe’s Movement for Sport for Disabled People is impregnated by the highly contextual strategies where the identities -sport, Caribbean, disabled- produces some very particular adjustments. Depuis son apparition à la fin de la seconde guerre mondiale, la pratique sportive des personnes atteintes de déficiences motrices a connu de nombreuses et rapides évolutions. Conçue initialement dans une logique rééducative, elle intègre de plus en plus le principe de performance en se rapprochant du mouvement sportif « ordinaire ». Toutefois, ce processus de sportivisation est variable selon l’espace social et culturel dans lequel il se réalise. Initié dans les années 1970, le mouvement handisportif guadeloupéen rencontre des difficultés récurrentes à s’organiser et à se fédérer. Au cours de ce travail, nous avons réalisé une enquête de terrain auprès des associations handisportives locales. Des entretiens avec les acteurs principaux de ce mouvement ont été conduits, des archives recueillies et des observations directes et participantes effectuées afin de retracer l’histoire collective et de repérer les logiques individuelles mobilisées dans la structuration du mouvement handisport en Guadeloupe. Pour cela nous avons utilisé des outils de la socio-histoire et de l’analyse organisationnelle et traité les discours au travers d’une analyse des relations par opposition (ARO). Les principaux résultats mettent en évidence que les dynamiques associatives structurant la pratique sportive des personnes handicapées motrices en Guadeloupe sont imprégnées par une logique sportive doublée d’enjeux sociaux, culturels et identitaires. Ainsi, la thèse principale défendue au terme de cette recherche est que l’organisation du mouvement handisport en Guadeloupe est marquée par des stratégies fortement contextualisées où la conjugaison des identités – sportive, antillaise, de personne handicapée - produit des ajustements singuliers. https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01682717 Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess tel-01682717 https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01682717 https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01682717/document https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01682717/file/Approche%20socio-historique%20du%20mouvement%20handisport%20en%20Guadeloupe.pdf | Partager Voir aussi People with motor impairments,Disability,Sport,Association,Guadeloupe,Identities Socio-history. Personnes ayant des déficiences motrices,Handicap,Sport,Association,Guadeloupe,Identités,Socio-histoire [SHS.ANTHRO-SE] Humanities and Social Sciences/Social Anthropology and ethnology [SHS.SOCIO] Humanities and Social Sciences/Sociology |
Une intervention psychosociologique dans le contexte de la Martinique : le rôle clef du dispositif Auteur(s) : Lamic, Nicolas Auteurs secondaires : Université des Antilles (Pôle Martinique) ; Université des Antilles (UA) Éditeur(s) : HAL CCSD Erès Résumé : International audience This article tries to show how any action of change in Martinique and Guadelupian enterprises collides in resistances provoked by the racial structures and cleavages profoundly anchored in the culture, inherited from colonialism and slavery. They condition within the enterprise the identities, the hierarchical relationships, the modes of division of labour and individual and collective behaviours. In this difficult situation, the consultant is questioned in his personal and professional identity. To be able to maintain nevertheless the position of third party, he should lean on values and convictions of ethical order, but also on robust theoretical bases (theory of the intervention, analyses of the Martiniquian society and its history). Cet article cherche à montrer comment toute action de changement dans des entreprises martiniquaises et guadeloupéennes se heurte aux résistances provoquées par les structures et les clivages de nature raciale profondément ancrés dans la culture antillaise, hérités du colonialisme et de l’esclavage, qui conditionnent dans l’entreprise les identités, les rapports hiérarchiques, les modes de division du travail, et les conduites individuelles et collectives. Dans cette situation difficile, le consultant est mis en question dans son identité personnelle et professionnelle. Afin de pouvoir maintenir néanmoins la position de tiers requise par la démarche d’intervention psychosociologique, il doit s’appuyer sur des valeurs et des convictions d’ordre éthique, mais aussi sur de solides bases théoriques (théorie de l’intervention, analyses de la société martiniquaise et de son histoire). ISSN: 1951-9532 Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess hal-01664274 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01664274 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01664274/document https://hal.univ-antilles.fr/hal-01664274/file/Nicolas%20Lamic%20Nouvelle%20Revue%20de%20Psychosociologie.pdf DOI : 10.3917/nrp.003.0181 | Partager |
Lujo y alteridad: el exceso como salvoconducto para evadir/seducir al Otro. Acercamiento a los filmes The Bling Ring Auteur(s) : Díaz Calderón, Mauricio Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : La cinematografía contemporánea es uno de los vehículos de difusión privilegiados en las sociedades de consumo actuales. Se considera relevante reconocer la manera en que esta construye sus mensajes y se posiciona en el imaginario social. Los filmes The Bling Ring (2013) de la norteamericana Sofia Coppola, Les derniers jours du monde (2009) de los hermanos franceses Arnaud y Jean-Marie Larrieu y The Great Gatsby (2013) del australiano Baz Luhrmann, tienen como punto en común la incursión en un mundo de lujos y ostentación. El análisis privilegia determinados pasajes textuales, los cuales permiten identificar los elementos constitutivos, las estrategias visuales y los valores sociales que los tres productos cinematográficos emplean en la representación del campo de la sobreabundancia. A pesar de la diversidad de contextos socioculturales, el objetivo es el de reconocer las afinidades textuales al exponer estos ámbitos exclusivos y señalar qué preocupaciones simbólicas y sociales manifiestan. In current consumer societies, cinematography plays a privileged role as a spreading vehicle. So, it is relevant to recognize how films build their messages and fix in the social imaginary. The The Bling Ring film (2013), by American Sofia Coppola; Les Derniers Jours du monde (2009), by French brothers Arnaud and Jean -Marie Larrieu; and The Great Gatsby (2013), by Australian Baz Luhrmann, have in common the exploration of a luxurious and ostentatious world. The analysis focusses on certain text passages, allowing the identification of constituent elements, visual strategies and social values used by these three films in the representation of the overabundance field. Despite the diversity of cultural contexts, the goal is to recognize textual affinities on exposing these exclusive spaces, and to point out the expressed symbolic and social concerns. La cinématographie contemporaine est l'un des modes privilégiés de diffusion dans les sociétés de consommation actuelles. Il est essentiel de connaître la manière dont se construisent ses messages et comment ils se positionnent dans l’imaginaire social. Les films The Bling Ring (2013), de l´Américaine Sofia Coppola, Les derniers jours du monde (2009) des frères français Arnaud y Jean-Marie Larrieu et The Great Gatsby (2013) de l'Australien Baz Luhrmann, ont pour point commun l'incursion dans le monde du luxe et de l’ostentation. L'analyse privilégie des passages textuels déterminés qui permettent d'identifier les éléments constitutifs, les stratégies visuelles et les valeurs sociales que les trois textes cinématographiques emploient dans la construction de la représentation de la surabondance. Après avoir exposé leurs domaines exclusifs et souligné leurs préoccupations symboliques et sociales, l’objectif est d’identifier leurs affinités textuelles à travers la diversité de contextes socioculturels présentés. Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.7331 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/7331 | Partager |