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Cathédrales... 1902, l'autre Notre-Dame

Patrick Odent-Allet
17 mai 2019
« Tout ce qui dépassait de 3 mètres de hauteur est rasé. Tous les murs Est-Ouest, dans le quartier du Mouillage, sont rasés. Ceux qui restent tiennent à peine. La deuxième tour de la cathédrale est tombée… ». Dans ces « Notes d'un reporter », le journaliste Jean Hess, dresse ainsi, sur le vif, le portrait d’une ville en cours de combustion.
Photographie de la cathédrale de Saint-Pierre
Saint-Pierre de la Martinique La cathédrale Vue prise le Dimanche avant la catastrophe
Photographie de Saint-Pierre de la Martinique à la cathédrale, prise le Dimanche avant la catastrophe
Saint-Pierre de la Martinique
La cathédrale
Vue prise le Dimanche avant la catastrophe

Le 8 mai 1902, l’éruption de la Montagne Pélée, à Saint-Pierre causa la mort de 30.000 personnes en Martinique. Au cœur de la ville fumante et défigurée, les reliefs de la cathédrale Notre-Dame-de-l ’Assomption, évoquée par Hess. Modèle d’architecture néo-classique, on la voit sur ce cliché réalisé le 4 mai 1902, dressée en majesté, accueillante aux paroissiens endimanchés insouciants du malheur imminent qui guette.

117 ans avant Notre-Dame de Paris et sa carrure taillée dans l’art gothique, la cathédrale de Saint-Pierre connut aussi son lot de calamités dont la typologie et les effets destructeurs, -incendie, fonte des cloches en bronze, chute d’une partie de la façade- ne sont pas sans rappeler à l’identique - les victimes en plus - le spectacle de désolation parisien du 15 avril 2019. D’ailleurs, à propos de dates, soyons précis concernant Saint-Pierre et les événements de 1902. La première éruption a lieu le 8 mai au matin. Dans la ville détruite en quelques secondes, la cathédrale prend feu, condamnant à la mort des fidèles venus prier à l’intérieur. Une réplique survient le 20 mai, causant des dommages supplémentaires à la façade, relativement épargnée 12 jours plus tôt.

Photographie des ruines de la cathédrale

L’histoire n’étant qu’un éternel éternuement, notons également que l’idée, conçue par le président Macron, de faire appel au génie d’un militaire (à ne pas confondre avec le génie militaire en tant que techniques et savoir-faire) pour superviser les travaux de reconstruction de Notre-Dame, ne relève pas non plus de l’inédit. En 1853, lorsque, sous l’impulsion de Mgr Le Herpeur, premier évêque de la Martinique, furent lancés l’extension et l’agrandissement de l’église du Mouillage appelée à devenir, après ces travaux, la première cathédrale d’envergure de la Martinique, le gouverneur de la colonie Louis Henri de Gueydon, requit un officier supérieur, l'ingénieur Scheffler, chef de bataillon du Génie de la colonie de Martinique, de prendre en main les opérations…

 117 ans après, revivez ces événements en direct dans Manioc au travers des ouvrages suivants :

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