De la créolisation culturelle. Revue Archipélies : publication du n°3-4
Présentation de Gerry L'Etang, coordonnateur du numéro
La notion de « créolisation » est appréciée dans son évolution sémantique, depuis l'apparition du mot à la fin du XIXe siècle, en liaison avec le monde colonial plantationnaire, jusqu'à ses prolongements actuels, en rapport avec la mondialisation. Ses contenus identitaires sont aussi questionnés.
Des cas particuliers sont également examinés. Comment « Dieu » s'est-il créolisé dans les sociétés antillaises ? Quelle est la fécondité du concept de créolisation dans le champ musical martiniquais ? En quoi l'architecture coloniale des Mascareignes est-elle créole ? Comment s'est opérée en Martinique la créolisation de pratiques issues de France ou d'Inde ? Quels sont en Martinique les modes de néo-créolisation des autres Caribéens qui s'y insèrent ? Quelles mutations écologiques ont accompagné le changement culturel ?
Le présent volume tente d'apporter des réponses à ces questions et à quelques autres. À travers des regards multiples, des positionnements diversifiés, il concourt au débat sur la créolisation, à son épistémologie, son exemplification.
Ce numéro d'Archipélies est offert à Jean-Luc Bonniol. À l'occasion du départ à la retraite de cet éminent anthropologue des mondes créoles, la revue rend ainsi hommage à ses travaux, à son parcours.
Présentation des Editions Publibook
Un double numéro et une fertile réunion d'universitaires qui portent des regards croisés sur un concept aux limites mal évaluées: celui de créolisation culturelle. De la linguistique à l'architecture, de la musique aux rites, les auteurs qui ont apporté leur contribution au séminaire du CRILLASH sur la question (2011) cernent ainsi plus étroitement un processus, un perpétuel devenir presque, où se jouent rencontres, interpénétrations et recréations. Qu'ils soient théoriques ou attachés à des objets d'étude plus pointus, ces textes font ainsi plus que participer « au débat sur la créolisation, à son épistémologie, son exemplification »; ils les repoussent et les enrichissent encore.
Ethnologues et ethnomusicologues, critiques littéraires et historiens... on ne peut citer toutes les spécialités ici convoquées pour parler « créolisation ». Mais ce panorama non exhaustif suffit à lui seul pour dire toute l'ampleur et les infinies facettes d'un mouvement décelé, révélé et analysé par des auteurs qui, on l'aura compris, élargissent considérablement, avec acuité et limpidité, la recherche sur le sujet.
La revue
Dirigée par Corinne Mencé-Caster, Archipélies est une revue interdisciplinaire en Arts, Lettres, Langues et Sciences Humaines, tournée en priorité vers les mondes caribéens et américains. Toutefois cette revue se veut avant tout un espace ouvert de réflexion sur les problématiques artistiques, littéraires, linguistiques, socio-anthropologiques, didactiques et éducatives dans des contextes qui, marqués au plan socio-historique par la colonisation, la Traite des Noirs et/ou des vagues d’immigrations successives, se caractérisent donc par leur pluriculturalité et leur multilinguisme.
Éditée par le Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) de l'Université des Antilles et de la Guyane, la revue Archipélies est soutenue par la bibliothèque numérique Manioc dans le cadre de la valorisation des travaux de recherche de l'université des Antilles et de la Guyane.
Retrouvez également les précédents numéros de la revue
Archipélies n° 2 : Senghoriana : éloge à l'un des pères de la négritude
Archipélies n°1 : Écriture et marginalité dans la Caraïbe : de Saint John-Perse à Reinaldo Arenas