L'émergence du graffiti en Guadeloupe
En 1843, un tremblement de terre ravageait Pointe-à-Pitre, avant de provoquer un incendie qui devait dévaster la ville. Cela s'était déjà produit avec le cyclone de 1928 ou devait se produire à nouveau avec le cyclone Hugo en 1989. Depuis, Pointe-à- Pitre s’est relevée, la ville a érigé de nouveaux murs, dont certains en béton, beaucoup plus résistants aux aléas climatiques.
Ces murs accueillent aujourd'hui des graffitis. Le terme vous est certainement familier : il tire son étymologie du grec graphein, signifiant indifféremment écrire, dessiner ou peindre.
Comme toute pratique artistique, le graffiti se compose d'éléments intimement liés à l'artiste. En Guadeloupe, il est mêle noms, formes s’inspirant du paysage local, portraits et personnalités, mythes, superstitions et croyances qui se diffusent dans l'espace.
Quelle est l’histoire du graffiti, et comment la pratique s’est-elle diffusée en Guadeloupe ? Retraçons le développement du graffiti comme pratique artistique durant la seconde moitié du XXe siècle et donnons la parole à trois graffiteurs locaux (ou graffeurs, c’est au choix) : Yeswoo, Skem et Ronald Cyrile alias B.Bird.
Une histoire à long terme
À Miami, aux Etats-Unis, le quartier de Wynwood est devenu une référence dans la pratique et la diffusion du street-art. On y trouve à la 26ème de la North-West Street le Musée du graffiti. Se présentant comme le premier musée du monde s'étant dédié au graffiti, il regroupe de riches informations son histoire.
Il n’y a pas d’histoire complète du monde du graffiti, car il y a des milliers de participants passés et présents. Nous sommes aussi bien les étudiants que les meneurs de ce mouvement global. […] Le graffiti est une pratique ancienne de plusieurs siècles, que l’on retrouve au sein d’églises en Angleterre, que l’on observe dans les catacombes de Paris où les visiteurs y écrivent leurs noms.
Museum of Graffiti, Miami
Wynwood, Miami, Etats-Unis
Dans une communication nommée « Quand les murs parlent », Sophie Ravion-d’Ingianni retraçait les origines du geste d’écriture sur les murs, en présentant notamment celles retrouvées à Pompéi suite à l’éruption de l’an 79. Les écritures retrouvées sont qualifiées par Sophie Ravion-d’Ingianni d’« instantanée[s] de la vie publique » d’antan.
Leur précédaient les préhistoriques peintures rupestres, à l'instar de celles retrouvées dans les grottes de Lascaux ou du Pech Merle.
Au XXe siècle, on peut également évoquer le célèbre graffiti Kilroy was here apparu lors de la Seconde Guerre mondiale, retrouvés par les soldats américains lors de leurs progressions en France.
Néanmoins, c’est durant la seconde moitié du XXème siècle que deux villes se font connaître pour les graffitis.
Philadelphie et New York City : (ré)inventer le graffiti
En 1965, un adolescent tombe amoureux et décide de déclarer sa flamme en écrivant sur les murs de son école et de son quartier cette phrase : « Cornbread loves Cynthia ». Le 6 mars 1971, The Philadelphia Tribune lui dédie la une du journal. En 2017, il affirmera dans une interview au média Mass Appeal avoir été « la première personne dans le monde à écrire son nom sur les murs dans le seul but d’établir sa réputation. »
Quelques mois plus tard, le 21 juillet 1971, le New York Times publiera un article à propos du graffeur Taki 183, « un adolescent qui écrit son nom et son numéro de rue partout où il va. » Cet article témoigne de l’expansion de la pratique graffiti à New York City, et plus largement du mouvement hip-hop, qui continuera à se développer durant les années 1970. Il représente un mouvement social non-organisé et contestataire, qui prend sa source auprès des populations africaines-américaines et caribéennes de New York City. Le graffiti compose l’une des quatre branches disciplinaires du hip-hop, complétée par le DJ’ing (art du disque-jockey), le MC’ing (le rap) et la danse (Corinne Plantain, 2009).
Les deux villes sont les berceaux d’une jeunesse voyant les murs publics et les trains comme des surfaces parfaitement naturelles et acceptables où signer leurs noms, en enfreignant la loi, mais en ajoutant une nouvelle lecture des graffiti typiques des gangs qui étaient déjà présents dans les rues.
Museum of Graffiti, Miami
Ces infractions ont entraîné de vives tensions entre les artistes et les autorités, qui sont notamment présentées au sein du documentaire Style Wars, réalisé par Tony Silver. Ces tensions évoluent à l'apparition du street-art, un mouvement qui découle du graffiti. Il se développe durant les années 1980, et englobe un éventail beaucoup plus large de pratiques et d’expressions artistiques urbaines.
De nos jours et de manière générale, le street-art est plutôt accepté, voire bienvenu, parfois même instrumentalisé par des logiques de marketing territorial. Lors d’un entretien avec le commissaire d’exposition Hugo Vitrani, le journaliste Sylvain Bourmeau qualifiait certaines créations exposées sur les murs du 13ème arrondissement de Paris de « kitch » (AOC, septembre 2023).
On remarque néanmoins qu’en France, les institutions culturelles valorisent le mouvement graffiti et street-art. À Paris, nous pouvons citer l’exposition Hip-Hop 360 qui a eu lieu du 17 décembre 2021 au 24 juillet 2022 à la Philharmonie ou le LASCOT PROJECT, le programme d’art urbain prenant place dans les souterrains du Palais de Tokyo.
La pratique du graffiti dans les Antilles françaises
Le graffiti a bénéficié du développement des réseaux sociaux, permettant une découverte globale des œuvres. C’est ce développement technologique qui aurait permis une diffusion de la culture au sein des territoires antillais français. Dans un article intitulé « La diffusion des cultures urbaines états-uniennes dans l’agglomération de Fort-de-France » Corinne Plantain fourni de très riches ressources provenant du terrain martiniquais.
Le hip-hop, apparu aux États-Unis dans les années 1970, ne s’est développé qu’au début des années 1980 dans l’espace foyalais. Ce décalage spatio-temporel s’explique par divers facteurs. Parmi eux, on doit citer la dépendance historique de la Martinique envers la France métropolitaine qui exerçait plus d’influence sur l’île dans les années 1970-1980 que de nos jours. La majorité des influences culturelles et des produits commerciaux provenait de la France métropolitaine. Ainsi, les cultures urbaines américaines et leurs matériels utilisés ont transité dans les principaux espaces urbains métropolitains avant d’être diffusés vers les Antilles françaises pourtant géographiquement plus proches du pays de l’oncle Sam (fig. 1). La position ultrapériphérique de la Martinique n’a fait que renforcer ce décalage spatio-temporel. […] Ce n’est qu’avec le développement des technologies d’information et de communication dans les années 1990 (Internet, chaînes câblées et satellites) que l’agglomération foyalaise a pu réduire considérablement, voire faire disparaître dans certains cas, le décalage spatio-temporel dont elle a été longtemps victime. Ainsi, les matériels et les tendances sont plus massivement et régulièrement reçus, sans forcément transiter par la France métropolitaine. […] Dans la société foyalaise, même si peuvent être observées une mise en valeur et une protection des activités traditionnelles, se notent parallèlement certaines formes d’américanisation, d’aliénation culturelle dans les domaines sportifs et artistiques, particulièrement chez les jeunes : codes vestimentaires, styles musicaux, vocabulaire anglicisés, modes de vie (American way of live)… Cette réalité est le fruit de l’impact médiatique sur la population martiniquaise qui demeure davantage ouverte aux courants extra-locaux dans le contexte de la mondialisation.
Le hip-hop, apparu aux États-Unis dans les années 1970, ne s’est développé qu’au début des années 1980 dans l’espace foyalais. Ce décalage spatio-temporel s’explique par divers facteurs. Parmi eux, on doit citer la dépendance historique de la Martinique envers la France métropolitaine qui exerçait plus d’influence sur l’île dans les années 1970-1980 que de nos jours. La majorité des influences culturelles et des produits commerciaux provenait de la France métropolitaine. Ainsi, les cultures urbaines américaines et leurs matériels utilisés ont transité dans les principaux espaces urbains métropolitains avant d’être diffusés vers les Antilles françaises pourtant géographiquement plus proches du pays de l’oncle Sam (fig. 1). La position ultrapériphérique de la Martinique n’a fait que renforcer ce décalage spatio-temporel. […] Ce n’est qu’avec le développement des technologies d’information et de communication dans les années 1990 (Internet, chaînes câblées et satellites) que l’agglomération foyalaise a pu réduire considérablement, voire faire disparaître dans certains cas, le décalage spatio-temporel dont elle a été longtemps victime. Ainsi, les matériels et les tendances sont plus massivement et régulièrement reçus, sans forcément transiter par la France métropolitaine. […] Dans la société foyalaise, même si peuvent être observées une mise en valeur et une protection des activités traditionnelles, se notent parallèlement certaines formes d’américanisation, d’aliénation culturelle dans les domaines sportifs et artistiques, particulièrement chez les jeunes : codes vestimentaires, styles musicaux, vocabulaire anglicisés, modes de vie (American way of live)… Cette réalité est le fruit de l’impact médiatique sur la population martiniquaise qui demeure davantage ouverte aux courants extra-locaux dans le contexte de la mondialisation.
Le graffiti en Guadeloupe
Dans son article « Le Street Art aux Petites Antilles Françaises », Anne-Catherine Berry, professeure certifiée en arts plastiques, renseigne sur la pratique du graffiti en Martinique et en Guadeloupe, avant 2015. En Guadeloupe, on observe une forte activité, portée par des groupes aux esthétiques diverses. De plus, nous pouvons noter une tolérance, voire une promotion de cette pratique par les institutions locales.
En Guadeloupe, de nombreuses communes portent les traces et les témoignages de ces pratiques. Un certain nombre de graffeurs sont concernés, ils appartiennent à quelques crew : 4KG, RN5, M16, BCP, KSA, TRM, QCP, CAF, FDP, pour exemples. Les municipalités voire la Région Guadeloupe et /ou le Conseil Général sollicitent certains de ces artistes afin d’apporter une nouvelle dynamique à leur territoire. Le paysage urbain devient ainsi la toile de fond de peintures variées. [...]
[Tant en Martinique qu'en Guadeloupe], la population semble de plus en plus réceptive à cet art ou du moins plus encline à accepter le dialogue avec ces œuvres. Ces pratiques artistiques qui touchent progressivement l’espace urbain guadeloupéen et martiniquais, qui par le passé pouvaient effrayer, inquiéter, indigner les passants, aujourd’hui, gagne en reconnaissance, voire en admiration. Ces mêmes passants deviennent malgré eux spectateurs d’œuvres d’art hors du commun en quelque sorte.
En Guadeloupe, de nombreuses communes portent les traces et les témoignages de ces pratiques. Un certain nombre de graffeurs sont concernés, ils appartiennent à quelques crew : 4KG, RN5, M16, BCP, KSA, TRM, QCP, CAF, FDP, pour exemples. Les municipalités voire la Région Guadeloupe et /ou le Conseil Général sollicitent certains de ces artistes afin d’apporter une nouvelle dynamique à leur territoire. Le paysage urbain devient ainsi la toile de fond de peintures variées. [...]
[Tant en Martinique qu'en Guadeloupe], la population semble de plus en plus réceptive à cet art ou du moins plus encline à accepter le dialogue avec ces œuvres. Ces pratiques artistiques qui touchent progressivement l’espace urbain guadeloupéen et martiniquais, qui par le passé pouvaient effrayer, inquiéter, indigner les passants, aujourd’hui, gagne en reconnaissance, voire en admiration. Ces mêmes passants deviennent malgré eux spectateurs d’œuvres d’art hors du commun en quelque sorte.
Afin d'approfondir nos recherches, nous avons récolté les témoignages de trois artistes proches de la scène graffiti de Guadeloupe : Yeswoo, Skem, et Ronald Cyrille, ou B.Bird.
Yeswoo
On retrouve Yeswoo dans son atelier situé à distance des grandes zones urbaines de Guadeloupe. Afin d’y accéder, nous passons devant le jardin créole qu’il cultive. Une fois arrivés, de nombreuses toiles, ainsi que quelques sculptures occupent l’espace. On échange, et l’artiste me présente sur le fil un classeur qu’il me propose de feuilleter : ce sont ses archives, ses recherches, ses études pour ses graffitis. Y sont stockés ses travaux préparatoires, des archives photographiques des graffitis qu’il a réalisé : le travail du graffiti s’inscrit bien au-delà des murs.
Chez les writers, le lettrage suppose un véritable travail de recherche typographique où s’active, se renforce et s’exagère le geste d’écriture manuscrite. Ce geste menacé par l’écriture dactylographique. Ces travaux forgent le style d’écriture du graffeur. En créant dans l’espace public, l’artiste expose son style aux avis des passants, sans particulièrement chercher leurs approbations. Un style bien défini permet toutefois d’être reconnu par ses pairs.
Entretien avec Yeswoo
« Quand tu commences à tagger, tu crées un peu ton identité. Tu t’adresses qu’à un certain public : les gens n’aimaient pas les tags jusqu’à aujourd’hui. Ils aiment le street-art, les fresques, les murales, mais pas le tag. […] Écrire son blaze, faire des flops […] mettre son nom un peu partout… Je me suis énormément construit grâce à ça. J’écrivais mon blaze, mon nom, mon identité, mon personnage. Et puis avec l’âge, tu t’ouvres : avant, quand tu faisais du graff, il fallait utiliser que de la bombe, que des Posca [type de feutres]. Maintenant, je ne me limite plus à rien, je ne me limite plus du tout au médium. [...] Aux Etats-Unis, le lettrage faisait de toi un writer. Une fois que tu représentais des personnages, ça devenait du street-art.
Nous on les voyait [ceux qui faisaient du street-art] comme des étudiants sortant des écoles d’art, … ils utilisent la rue comme musée à ciel ouvert. Je n’ai jamais vu la rue sous cette forme. Pour moi, c’était un endroit où j’y mettais mon nom. Je repérais mon territoire en mettant mon nom, avant même l’idée d’y mettre des choses jolies. […] Aujourd’hui, entre le street-art, le muralisme et le tag : c’est un peu mélangé. Mon passé est celui de graffeur, mais actuellement, je pense plutôt être un muraliste.
[Dans le graffiti], il y a un côté impertinent que tu ne retrouves pas dans le street-art. Le côté revendicateur, on s’en fiche : tu fais du style, et il faut que les gars qui sont dans le même milieu que toi reconnaissent que tu en fais. »
Skem
J’ai rencontré Skem dans un café de Jarry, à Baie-Mahault. J’avais eu la chance d’observer l’une de ses œuvres au Centre des Arts et de la Culture quelques semaines auparavant, aux côtés de celles de Yeswoo.
Entretien avec Skem
« Quand j’habitais à Valence, j’ai découvert les entrepôts, car c’est là que les graffeurs s’entrainaient. On voyait la partie vandale dans les rues, mais dans les entrepôts, les artistes peignaient des fresques de fou. En fait, ce sont les seuls endroits tolérés où on peut peindre.
Est-ce que [le fait de peindre dans des entrepôts] permet de garder son œuvre beaucoup plus longtemps sur les murs ?
En France, beaucoup moins qu’ici. Ici, c’est toléré, et il y a beaucoup plus de spots. En France, il y a beaucoup plus d’artistes et beaucoup moins de spots, tes peintures elles tiennent pas plus d’un mois. Mais on se connaît tous, et ça fait partie du truc. Quand j’ai commencé c’était la base, dès qu’il y a pas de place, t’es obligé d’effacer. Ça rajoute plus de motivation : quand tu remplaces, tu dois faire mieux que ce qu’il y a en dessous. Tu mérites un peu ta place du coup. [...]
[En Guadeloupe], on me demande souvent des choses axées sur la culture traditionnelle, souvent des portraits de personnes antillaises, de personnes noires. Dans mon travail, quand je fais des portraits, je vais également être porté vers ces personnes.
C’est quelque chose qui est apparu ici, ou tu les représentais déjà quand tu produisais en France [il y a 10 ans] ?
Avant d’arriver ici, je ne faisais pas trop de portraits. Ça s’est fait naturellement. »
En-dehors de l’espace physique, l’artiste semble puiser son inspiration de l’espace littéraire (que Maurice Blanchot décrivait comme l’espace de questionnement, de mystère et d’exploration où la littérature prend vie) : amateur de romans, il mentionne apprécier la science-fiction, les œuvres de Bernard Weber, Philip K. Dick, Isaac Azimov.
Ronald Cyrille, B.Bird
Ronald Cyrille puise constamment dans un monde qu’il a minutieusement imaginé. Je l’ai retrouvé au sein de son atelier au Mémorial ACTe, alors qu’il y effectuait une résidence
Entretien avec Ronald Cyrille
« J’ai commencé à utiliser la bombe en 2009, j’étais encore en Martinique en école d’art. C’est à ce moment que j’ai décidé d’intervenir dans les rues de Fort-de-France. J’étais à Terre Sainville qui était un quartier assez propice, où il y avait beaucoup de maisons abandonnées, et une liberté d’expression qui était possible. À côté de ça, j’avais déjà mon travail que je développais en atelier, à l’école d’art. Ça a toujours été deux choses que je tenais distinctes. C’est-à-dire qu’il y avait BBird, et il y avait Ronald Cyrille. C’était pas les mêmes postures, c’était pas les mêmes moments. La technique aussi conditionnait, et aussi le temps que j’avais envie d’y passer, et cétéra.
Sauf qu’après ma première exposition, je me suis rendu compte que la distance était pas si grande, puisque les gens venaient vers moi en m’évoquant le travail de BBird. Et donc, j’ai poursuivi un petit moment comme ça, et après, j’ai senti que c’était peine perdue.
Et puis pourquoi dissocier les deux personnages alors que, finalement, c’est la même entité ? C’est juste que les postures, les lieux, la technique m’emmènent à penser autrement, à être dans un autre geste. C’est un autre rapport au lieu, à l’histoire du lieu. Mais aussi les échanges, les énergies, puisque quand je suis dans la rue, c’est plus propice aux rencontres, aux échanges. Le lieu a déjà une histoire qui va m’inspirer. »
Laisser faire le graffiti
Ces cinquante dernières années, le mouvement hip-hop a permis de développer la pratique du graffiti dans le monde entier. En Guadeloupe, le parcours de ces trois artistes, Yeswoo, Skem et Ronald Cyrille nous dévoile une diversité des approches et des influences qui donne forme au graffiti contemporain guadeloupéen.
Finalement, il faut se rappeler que le graffiti en Guadeloupe représente bien plus que de simples peintures sur les murs : il incarne une identité artistique et pose une réflexion sur les rapports entre les artistes et les guadeloupéens. Ce rapport est précieusement entretenu au Centre des arts et de la culture de Pointe-à-Pitre, aujourd’hui occupé par le Kolèktif Awtis Rézistans depuis le 5 juillet 2021 au sein d’un bâtiment dont les travaux ont cessé par cause de faillites d’entreprises (Guadeloupe 1ère).
Il est devenu un lieu incontournable du street-art en Guadeloupe et cherche à mettre en avant les artistes locaux, une manière d’accomplir la mission principale de l’établissement par le bas. Un article du 3 juillet 2023 de Guadeloupe 1ère mentionnait la rénovation prochaine du Centre des Arts. Cette annonce pose la question du devenir des œuvres qui occupent le bâtiment existant : seront-elles recouvertes, détruites ?
Il serait pourtant intéressant d’observer ce bâtiment comme une œuvre totale, où se mêlent à l’architecture les arts graphiques, la sculpture. Une œuvre-trace, dont les murs témoignent d’une lutte collective.
Pour aller plus loin
Anne-Catherine Berry, « Le Street Art aux Petites Antilles Françaises », Cahiers de Narratologie [En ligne], 29 | 2015, mis en ligne le 20 janvier 2016, consulté le 01 juillet 2024. URL : http://journals.openedition.org/narratologie/7413 ; DOI : https://doi.org/10.4000/narratologie.7413Corinne Plantain, « La diffusion des cultures urbaines états-uniennes dans l’agglomération de Fort-de-France », Les Cahiers d’Outre-Mer, 246, 2009, pages 241-255.
Cornbread. Paradigm Gallery + Studio https://www.paradigmarts.org/collections/cornbread.
Petru Bertoncini, « Quelle place pour la patrimonialisation des graffitis martiniquais ? », « Patrimonialisation et développement dans la Caraïbe et les Amériques » : colloque international, du 2 au 4 mars 2011. Université des Antilles et de la Guyane
Sophie Ravon d'Ingianni, « Quand les murs parlent ... », « Les récits de la marginalité en Amérique » : journées d'étude, les 28 et 29 février 2012. Université des Antilles et de la Guyane
Sylvain Bourmeau, Hugo Vitrani : « Le graffiti peut être envisagé comme un soin » - AOC media. AOC media - Analyse Opinion Critique https://aoc.media/entretien/2023/09/01/hugo-vitrani-le-graffiti-peut-etre-envisage-comme-un-soin/ (2023).
Centre des Arts : le Kolèktif Awtis Rézistans appelle la Région et le Département à s’impliquer. Guadeloupe la 1ère https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/grande-terre/pointe-pitre/centre-des-arts-le-kolektif-awtis-rezistans-appelle-la-region-et-le-departement-a-s-impliquer-1454531.html (2024).
L’avenir incertain du Centre des Arts et de la culture de Pointe-à-Pitre. Guadeloupe la 1ère https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/l-avenir-incertain-du-centre-des-arts-de-pointe-a-pitre-897464.html (2020).