Les Frenchies de Saint-Thomas
En quittant le centre de Charlotte-Amélie pour se rendre à l’aéroport Cyril E. King, le conducteur français est interpellé par la présence, sur sa gauche, d’une plaque de rue annonçant « Rue de Saint-Barthélemy » ornée des armoiries de la collectivité territoriale française. S’il retarde son projet d’envol pour suivre cette rue, il entre dans le quartier de Frenchtown, l’un des deux quartiers français de Saint-Thomas. Les façades pimpantes, abritant souvent des établissements de tourisme et la vie nocturne animée, contrastent avec ce même quartier tel que le découvre Marthe Ouliè en 1935.
L’existence d’une petite colonie française à Saint-Thomas, île américaine, est complètement ignorée de nos compatriotes. Elle est signalée aux touristes sous le nom de Cha-cha Town et les étrangers s’y rendent avec le même genre de curiosité que peuvent éveiller les Pygmées d’Afrique.
Ces pauvres gens sont, en effet, de misérables pêcheurs venus de Saint-Barthélemy il y a une cinquantaine d’années dans l’espoir d’échapper au dénuement où ils végétaient, et qui n’ont fait qu’échanger le cheval borgne pour l’aveugle.
Fidèles à leur langue, à leur accent normand, à leur religion, ils vivent du produit de leur pêche, qui n’est pas toujours fameuse.
« Quand il y a du thon, du thon de 150 kilogs, on y va avec nos cano-ts, mais c’est loin, à seize milles d’icitte. Et c’est pas souvent ! Les Américains nous mettent des impôts : 3,50 pour le cano-t tous les six mois et 3 dollars et demi pour la maison par an… »
La maison est une petite cabane de planches bien proprement tenue. « Et les femmes, vous voyez, elles font des paniers, des sacs ». En effet deux gamines blondes, aux longues nattes, coiffées de grands chapeaux de paille grossière qu’elles tressent elle-mêmes, lèvent vers moi leurs yeux clairs. Pas une main qui mendie, parmi ces pauvres. On ne s’approche que si on a quelque chose à vendre : « trois francs un petit sac de paille ». Oh ! cet accent de Dieppe, d’Etretat !
« On n’a seulement pas d’ieau. On boit l’ieau du canal qu’est mauvaise. On a bien une chapelle, mais pas d’écoles. Ces enfants-là vont à l’école américaine, mais icitte, on parle toujours français entre nous.
« Oh ! ces belles fleurs ! » me suis-je écriée en passant une des petites maisons. Aussitôt la femme a posé son enfant par terre et la voilà qui cueille tout son jardin ! Et quand je lui offre quelques pièces. « Non, par exemple. Ça fait trop plaisir de voir des Français ! »
Je me suis arrêtée chez leur curé américain, un curé catholique qui s’occupe d’eux du mieux qu’il peut. « Ils tiennent tant à leur langue. Il leur faudrait une petite école privée. Un dispensaire avec une sœur aussi. Ils sont dévorés par les moustiques là-haut. Leur chapelle, ils l’ont construite avec les matériaux qu’ils allaient ramasser et transporter eux-mêmes dans la montagne et ils sont groupés en une Association Sainte-Anne. Moi je leur fais une citerne qui va coûter trois mille dollars. C’est moi qui leur dis la messe le dimanche. Ce sont de bonnes gens, très pieux, très honnêtes et courageux : en 1914 ils ont demandé à aller se battre en France. Vous pouvez le dire sans crainte chez vous : en présence de l’immoralité qui règne dans les îles, ils représentent, ces Français si pauvres, si isolés, un noyau de moralité. Ils sont un honneur pour la France. »
En apprenant le prochain passage de Mrs Franklin Roosevelt, je lui ai laissé une lettre pour lui recommander chaleureusement les pauvres gens de Cha-cha Town. Avec sa générosité coutumière elle a bien voulu me répondre qu’elle veillerait sur eux. Je ne doute pas que leur sort, à l’avenir, n’en soit adouci.
L’existence d’une petite colonie française à Saint-Thomas, île américaine, est complètement ignorée de nos compatriotes. Elle est signalée aux touristes sous le nom de Cha-cha Town et les étrangers s’y rendent avec le même genre de curiosité que peuvent éveiller les Pygmées d’Afrique.
Ces pauvres gens sont, en effet, de misérables pêcheurs venus de Saint-Barthélemy il y a une cinquantaine d’années dans l’espoir d’échapper au dénuement où ils végétaient, et qui n’ont fait qu’échanger le cheval borgne pour l’aveugle.
Fidèles à leur langue, à leur accent normand, à leur religion, ils vivent du produit de leur pêche, qui n’est pas toujours fameuse.
« Quand il y a du thon, du thon de 150 kilogs, on y va avec nos cano-ts, mais c’est loin, à seize milles d’icitte. Et c’est pas souvent ! Les Américains nous mettent des impôts : 3,50 pour le cano-t tous les six mois et 3 dollars et demi pour la maison par an… »
La maison est une petite cabane de planches bien proprement tenue. « Et les femmes, vous voyez, elles font des paniers, des sacs ». En effet deux gamines blondes, aux longues nattes, coiffées de grands chapeaux de paille grossière qu’elles tressent elle-mêmes, lèvent vers moi leurs yeux clairs. Pas une main qui mendie, parmi ces pauvres. On ne s’approche que si on a quelque chose à vendre : « trois francs un petit sac de paille ». Oh ! cet accent de Dieppe, d’Etretat !
« On n’a seulement pas d’ieau. On boit l’ieau du canal qu’est mauvaise. On a bien une chapelle, mais pas d’écoles. Ces enfants-là vont à l’école américaine, mais icitte, on parle toujours français entre nous.
« Oh ! ces belles fleurs ! » me suis-je écriée en passant une des petites maisons. Aussitôt la femme a posé son enfant par terre et la voilà qui cueille tout son jardin ! Et quand je lui offre quelques pièces. « Non, par exemple. Ça fait trop plaisir de voir des Français ! »
Je me suis arrêtée chez leur curé américain, un curé catholique qui s’occupe d’eux du mieux qu’il peut. « Ils tiennent tant à leur langue. Il leur faudrait une petite école privée. Un dispensaire avec une sœur aussi. Ils sont dévorés par les moustiques là-haut. Leur chapelle, ils l’ont construite avec les matériaux qu’ils allaient ramasser et transporter eux-mêmes dans la montagne et ils sont groupés en une Association Sainte-Anne. Moi je leur fais une citerne qui va coûter trois mille dollars. C’est moi qui leur dis la messe le dimanche. Ce sont de bonnes gens, très pieux, très honnêtes et courageux : en 1914 ils ont demandé à aller se battre en France. Vous pouvez le dire sans crainte chez vous : en présence de l’immoralité qui règne dans les îles, ils représentent, ces Français si pauvres, si isolés, un noyau de moralité. Ils sont un honneur pour la France. »
En apprenant le prochain passage de Mrs Franklin Roosevelt, je lui ai laissé une lettre pour lui recommander chaleureusement les pauvres gens de Cha-cha Town. Avec sa générosité coutumière elle a bien voulu me répondre qu’elle veillerait sur eux. Je ne doute pas que leur sort, à l’avenir, n’en soit adouci.
Plus que de la bienveillance de madame Roosevelt, c’est plutôt leur acharnement au travail et leur solidarité communautaire qui permirent aux Frenchies de Saint-Thomas de devenir une communauté prospère et bien intégrée dans son île d’adoption.
La présence de Français à Saint-Thomas est très ancienne. Le père Labat y rencontre des Huguenots qui s’y étaient réfugiés. L’île, danoise jusqu’en 1917 puis étatsunienne, a toujours accueilli des populations d’origines diverses : anglaise, néerlandaise, brandebourgeoise, etc. Cependant, les actuels Frenchies ne sont pas des descendants des protestants chassés par Louis XIV en 1685, puisque leur quartier entoure la chapelle Sainte-Anne, l’une des rares églises catholiques d’une île majoritairement protestante.
Dans son article de 1937, le géologue Earl Show passe en revue les différentes hypothèses sur l’origine de ceux qui sont appelés les « Chachas », s’il récuse la possibilité qu’ils descendent de Huguenots, il ne retient pas non plus l’idée qu’ils soient les descendants de colons français de l’île de Sainte-Croix installés à Saint-Thomas après que les Danois eurent pris le contrôle de l’île en 1733. En effet, les Français abandonnèrent Sainte-Croix en 1695 en brûlant leurs habitations pour se réfugier à Saint-Domingue, et non à Saint-Thomas.
L’origine de l’actuelle communauté Frenchie de Saint-Thomas se trouve à Saint-Barthélemy. À partir de la seconde moitié du 19e siècle, l’île, louée par le Royaume de Suède, connaît de nombreuses difficultés économiques. Le statut de neutralité qui lui a permis d’être un actif port de commerce pour tout le nord-est de la Caraïbe perd de son intérêt à mesure que la paix règne dans la région. De plus, elle est ravagée par un cyclone en 1852 et sa capitale Gustavia détruite par un incendie.
Des pêcheurs de Saint-Barthélemy viennent peu à peu s’installer à Charlotte-Amélie dont le port offre un abri et des eaux riches en poissons et la population de la capitale des Antilles danoises constitue un marché plus important pour les produits de la pêche que les quelques familles de Saint-Barthélemy. Une autre partie de ces St-Barth s’installent dans la partie nord de Saint-Thomas et développent une activité agricole. La répartition entre les deux groupes ne se fait pas au hasard, les pêcheurs viennent de la partie ouest de Saint-Barthélemy, du quartier de Gustavia, alors que les agriculteurs viennent de la partie est, du quartier de Lorient. Ces origines différentes expliquent aussi les différences linguistiques observées entre les deux communautés.
Beaucoup de suppositions ont été faites sur l’origine du nom chacha, mais il est attesté depuis l’arrivée des Frenchies à Saint-Thomas. E. B. Show explique que ce nom a été donné par les afro-descendants, majoritairement anglophones, de l’île qui ne comprenaient pas le dialecte francophone des nouveaux arrivants, qui sonnait à leurs oreilles comme des chachas, les calebasses remplies de graines utilisées dans la musique antillaise. Jacques-Olivier Pesme pense que le nom viendrait de la vente par ces pêcheurs du « chacha balahoo », un poisson de la région qui aurait fini par les identifier comme les « chacha peoples », cependant il ne donne pas la source de cette hypothèse. Enfin, une troisième hypothèse veut que les Frenchies répondaient « cha cha » quand les autres habitants de l’île se moquaient de leurs vêtements qui consistaient la plupart du temps en une chemise de calicot (un coton assez grossier) et un pantalon remonté jusqu’à mi-jambe. Quoi qu’il en soit, il ne s’agit pas d’une dénomination autochtone, mais bien d’un sobriquet venu de l’extérieur de la communauté et peu apprécié par ses membres, comme le fait remarquer l’un d’entre eux à un journaliste du Los Angeles Time en 1987.
Auteur(s) : Lenatur
Année de publication : 1888
Extrait de : Nouvelle géographie de l'Ile d'Haïti contenant : Des notions historiques et topographiques sur les autres Antilles
(Source: Manioc) Domaine public.
Installés à côté de Charlotte-Amélie, les pêcheurs bénéficient d’un environnement riche en poissons et la proximité de la ville leur assure aussi un marché pour écouler leurs captures. Pour les vendre, ils avaient l’habitude d’aller de maison en maison, les poissons piqués sur un roseau porté sur l’épaule. Les Frenchies n’ayant pas les moyens d’acheter de la glace, le prix du poisson baissait au fur et à mesure de l’avancée du jour et de l’effet de la chaleur tropicale sur la fraîcheur de la marchandise. Pour aider à la survie des familles, les femmes tressaient des herbes et palmes en forme de paniers, chapeaux, nattes, etc. et vendaient le fruit de leur artisanat aux habitants de la ville comme aux voyageurs. Les Frenchies eurent aussi la réputation de participer au trafic d’alcool pendant la prohibition, qui s’applique aux Îles-Vierges des États-Unis à partir de 1922. Les pêcheurs profitaient de leurs liens avec les îles françaises et de la proximité de l’île de Tortola, dans les Îles-Vierges britanniques, pour se fournir en rhum alors que les distilleries de Saint-Thomas étaient fermées.
Au contraire des pêcheurs, concentrés dans le quartier du Carénage rebaptisé Frenchtown, les Frenchies de Northside vivent de façon dispersée dans tout le nord de l’île, de l’autre côté de la cordillère centrale et se consacrent à l’agriculture. La terre est rude et Earl Shaw estime qu’à peine cinq cents acres de terre étaient réellement cultivables sur les mille huit cents du territoire. Ils se livrent principalement à la culture de fruits et légumes, le plus souvent dans des jardins en terrasse de taille modeste. Les précipitations plus importantes sur la côte nord de l’île que sur la côte sud leur permettent une production suffisante. Dans les années 1920, l’agriculture est très peu mécanisée, à cause de l’étroitesse des parcelles et surtout du manque de moyens des agriculteurs. Si la production est diversifiée, la banane Cavendish occupe déjà un tiers des terres cultivées. Pour vendre leurs produits, les fermiers, trop occupés par le travail agricole, envoient leurs garçons avec un ou plusieurs ânes ou mulets pour vendre les produits de la ferme à Charlotte-Amélie et dans toute l’île.
Cependant, tous les auteurs notent qu’à partir des années cinquante et l’ouverture des Îles Vierges au tourisme, le mode de vie des Frenchies change. Les pêcheurs du Carénage sont incapables de fournir régulièrement et en quantité suffisante les nouveaux hôtels et restaurants de l’île, il en est de même pour les agriculteurs du Northside, dont les exploitations trop petites et aux techniques culturales dépassées sont incapables d’assurer l’approvisionnement des nouveaux établissements. De plus, l'arrivée d’investisseurs étrangers à l’île pour développer le tourisme renchérit considérablement le prix du foncier empêchant la survie de l’agriculture familiale des Frenchies. Ils sont donc obligés de se reconvertir dans le travail salarié, le principal secteur qui les emploie est alors celui du bâtiment. Les entrepreneurs éprouvent des difficultés à les faire travailler avec les ouvriers afro-descendants dont ils ne partagent pas la langue et ce sont de véritables équipes ségréguées qui doivent être mises en place, cela n’empêche pas les Frenchies de bénéficier d’une bonne réputation auprès des employeurs de l’île. Peu à peu, les Frenchies investissent dans l’éducation des enfants, alors qu’il n’est pas rare dans les années soixante que les garçons commencent à travailler dès quinze ans, les filles ont commencé beaucoup plus tôt ce chemin vers l’éducation et l’occupation d’emplois tertiaires.
En 1960, l’ensemble des Frenchies représente moins de mille personnes, réparties de façon presque égale entre les deux quartiers, pour une population blanche totale à Saint-Thomas d’un peu plus de cinq mille personnes. Il est cependant difficile de dénombrer précisément les Frenchies, aussi bien à Carénage qu’à Northside. En effet, ils ont conservé des liens familiaux avec l’île de Saint-Barthélemy et les migrations vers cette île et vers les États-Unis continentaux sont nombreuses. La fréquentation de l’école catholique Saints Peter and Paul pour ceux qui en ont les moyens, ou celle des écoles publiques pour ceux qui ne les ont pas, fait peu à peu cesser l’éducation au sein du cercle familial qui a longtemps été la règle et comme beaucoup d’habitants des Îles-Vierges, ils poursuivent leurs études aux États-Unis, malgré la volonté du gouvernement des Îles-Vierges des États-Unis de garder au maximum ses jeunes sur le territoire et crée le College of the Virgin Islands, future Université des Îles-Vierges, en 1962.
En 1970, Bennett Dyke livre une étude sur la démographie des Frenchies. Il montre l’importance des relations endogames, la plupart des unions ont lieu au sein de la communauté, ou bien avec des habitants de Saint-Barthélemy. Les rares cas de personnes épousant des étrangers quittent en général la communauté pour s’établir ailleurs dans l’île. Un autre facteur d’unité est le poids de la religion catholique, particulièrement dans la communauté de Northside où du fait de l’habitat dispersé, l’église est le lieu de réunion hebdomadaire de la communauté.
L’amélioration du niveau d’éducation, la possession de terres sur le Northside et l’ouverture d’établissement de loisirs et de gastronomie jouant habilement sur l’image de la France dans le quartier de Carénage, permet aux Frenchies de devenir des acteurs importants de l’économie touristique devenue la première source de revenus de l’île. Ils ont peu à peu quitté leurs quartiers traditionnels qui accueillent une nouvelle population. Ainsi les messes dans l’église Saint-Anne du Carénage sont maintenant bien davantage remplies par des immigrés dominicains que par les habitants traditionnels.
L’intégration des Frenchies est aussi politique puisque le Sénat des Îles-Vierges en a compté plusieurs parmi ces membres, montrant ainsi leur capacité à se faire apprécier dans l’île au-delà de leur communauté. La plus connue est la sénatrice Lorraine Berry (1949-2010) qui joua un rôle important pour rappeler à la France l’existence de cette petite communauté au point d’être décorée par le gouvernement français de l’Ordre national du Mérite.
(Crédits: Gruepig. Licence: CC BY ND NC)
Le Bastille Day, le 14 juillet, est devenu un événement mis en avant par l’office du tourisme des Îles-Vierges des États-Unis et présent dans tous les guides touristiques du territoire. L’ouverture du French Heritage Museum en 2002, avec sa Tour Eiffel miniature, dans l’ancienne caserne de pompiers du Carénage, que tout le monde appelle maintenant Frenchtown, est le signe de cette intégration d’un petit bout de France dans cette île des Caraïbes états-uniennes.
Pour aller plus loin
Dyke, Bennett. 1970. « La population de Northside dans l’île Saint-Thomas : un isolat français dans les Antilles ». Population 25(6): 1197-1204.
Hillinger, Charles. 1987. « Cha Chas Preserve a Generations ». Los Angeles Time: 11.
Hoover, Donald D. 1926. « The Virgin Islands Under American Rule ». Foreign Affairs 4(3). https://www.foreignaffairs.com/articles/united-states/1926-04-01/virgin-islands-under-american-rule.
Labat, Jean-Baptiste. 1742. 2 Nouveau voyage aux isles de l’amérique, contenant l’histoire naturelle de ces pays, l’origine, les mœurs, la religion et le gouvernement des habitans anciens et modernes : les guerres et les évènements singuliers qui y sont arrivez pendant le séjour que l’auteur y a fait. Nouvelle édition augmentée considérablement, et enrichie de figures en tailles douces. Paris: Chez Guillaume Cavelier père. http://www.manioc.org/patrimon/ADG17030.
Morrill, Warren T., et Bennett Dyke. 1966. « A French Community on St. Thomas ». Caribbean Studies 5(4): 39-47.
Oulié, Marthe. 1935. Les Antilles filles de France : Martinique, Guadeloupe, Haïti. Paris: Fasquelle éditeurs. http://www.manioc.org/patrimon/PAP11019.
Pesme, Jacques-Olivier. 1995. « Développement économique et social d’une communauté française dans les Antilles Anglophones : le cas des Frenchies dans l’île de Saint-Thomas aux Iles Vierges américaines ». Les Cahiers d’Outre-Mer 48(191): 277-93.
Roopnarine, Lomarsh. 2021. « Jews and Frenchies: The White Ethnic Minority in the US Virgin Islands ». Small Axe: A Caribbean Journal of Criticism 25(2 (65)): 69-82.
Shaw, Earl B. 1934. « The Chachas of St. Thomas ». The Scientific Monthly 38(2): 136-45.