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Mouvements sociaux, d’ici et là, d’hier et d’aujourd’hui. Parution d'Etudes caribéennes n° 29

Stéphane Chapron Patrick Odent-Allet
6 mai 2015
Quotidiennement invoqués par les médias essentiellement pour désigner des événements du type « grève » ou « journée d’action syndicale » -dont ces mêmes médias peinent, d’ailleurs, à analyser les ressorts-, les mouvements sociaux gagnent à être appréhendés dans leur dimension strictement sociologique. La dernière livraison d' s'intéresse au phénomène, et précisément à la part qu'y prend l'émotion en tant que levier de mobilisation des masses.
Fresque
Etudes caribéennes n°29

Dans l’éditorial de ce 29ème numéro, le professeur Gilbert Elbaz  retrace les phases successives qu'a connues la définition de cette notion de « mouvement social » depuis le 19e siècle, période de référence et mètre étalon de la massification et des passions industrielles. Guide incertain de la psychologie et du comportement humain, l’émotion inquiète les théoriciens de l’époque. Quand elle débouche sur l’organisation de mouvements collectifs, cette « aberration dangereuse »  ne peut être qu’une menace pour un ordre social qui n’a pas lieu d’être critiqué puisqu’il est par nature juste et efficace.

 

Période d’événements culturels et de révolutions géopolitiques majeurs, fertile en mouvements sociaux puissants, la décennie des Sixties a symbolisé un renversement d’approche : lorsqu'elle s'élève en réaction à  un ordre du monde fauteur de troubles, l’émotion gagnerait en rationalité...

 

G. Elbaz nous démontre qu’il serait un peu court d’appréhender cette question à travers le prisme déformant d’une lecture droite-gauche : « Dans les années 1970, les sociologues de sensibilité marxiste ou néolibérale décidèrent de se débarrasser totalement de l’émotion (…) car selon eux, bien que l’insatisfaction fût omniprésente en société, elle ne causait que rarement l’envol de mouvements sociaux »…

 

Pour illustrer la question de la mobilisation des masses dans toute sa variété contemporaine, Etudes Caribéennes s’est déployé sur plusieurs terrains d’observation. Du mouvement du LKP en janvier 2009 aux rassemblements anti « mariage pour tous » de 2013 en Martinique, en passant par certains types de rassemblements religieux aux États-Unis : plusieurs chercheurs nous livrent ici un regard croisé sur l'origine, la signification et la portée de tels mouvements  « ici et là, hier et aujourd'hui ».

 

Sous la direction de Gilbert Elbaz, Nadia Chonville, Steve Gadet, Dimitri A. Lasserre, Freddy Marcin, Philippe Sadikalay, Christophe Zamord, Bénédique Paul et Hugues Seraphin sont les différents contributeurs de ce  numéro à ne pas manquer !

 

En lien avec cette vaste thématique des foules saisies par l'émotion, Manioc vous propose quelques illustrations évoquant  l'affolante diversité des comportements collectifs à travers les ans. Les deux photographies reproduites ci-dessous sont extraites des collections en ligne de la Fondation Clément, partenaire de Manioc.

Dessin d'une procession rituelle

 

 

 

 

 

 

Représentation de Roucouyennes

 

 

 

 

Dessin représentant des Indiens jouant au ballon
« Indiens jouant au ballon » (source Manioc)

 

 

 

Cliché d'une manifestation ouvrière en Guadeloupe en 1910

 

Dessin représentant des soldats européens allant affronter des Amérindiens

 

 

 

Photographie représentant le départ du gouverneur Lepreux de Martinique en 1908

Vidéo sur Manioc

Les mouvements de janvier 2009. Table ronde à la BU Martinique, 2011

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