Enseignement interculturel dans la Caraïbe : Haïti, République Dominicaine, Martinique, Guyane Auteur(s) : Delgado Guante, Denise Auteurs secondaires : Ureña Rib, Pedro Loading the player... Éditeur(s) : CRILLASH : Centre de recherches interdisciplinaires en lettres, langues, arts et sciences humaines CRILLASH : Centre de recherches interdisciplinaires en lettres, langues, arts et sciences humaines Résumé : Enseignement scolaire des langues au travers des questions de culture d'enseignement et culture d'apprentissage. Denise Delgado présente la diversité des modèles d'intégration scolaire des élèves allophones en Guyane et en République dominicaine. Elle analyse notamment la formation des enseignants, la production de ressources adaptées et la prise en compte de la diversité. République dominicaine Guyane Française Haïti 21 Droits : Document protégé par le droit d'auteur fichiers:HASHe27ef5654fc57d9fbee834 | Partager |
Pratiques éducatives dans un contexte multiculturel L'exemple plurilingue de la Guyane. Le primaire ; : Volume I Auteur(s) : Ailincai, Rodica Crouzier, Marie-Françoise Auteurs secondaires : Modèles, Dynamiques, Corpus (MoDyCo) ; Université Paris Nanterre (UPN) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD CRDP de Guyane : ISBN : 978-2-35793-010-0 Résumé : Cet ouvrage collectif rédigé sous la direction de Rodica AILINCAI et Marie-Françoise CROUZIER arrive à un moment important de la vie du système éducatif, en particulier dans le domaine de la formation des enseignants. Les missions dévolues aux personnels enseignants de Guyane sont, comme sur le reste du territoire national, multiples et variées mais de plus, s'inscrivent dans un contexte territorial d'une certaine complexité. Le caractère exceptionnel de ce contexte d'enseignement mérite d'être souligné. La réalité sociologique, culturelle et linguistique dans laquelle bon nombre d'enseignants de cette académie sont amenés à exercer est à la fois source de défi et facteur d'enrichissement professionnel. Il est vrai que dans un tel contexte nos enseignants rencontrent des difficultés récurrentes dans la mise en œuvre de leurs apprentissages et dès lors peuvent se sentir en situation d'échec. Il apparaît donc important qu'une aide pertinente puisse leur être apportée à travers des éléments de réponse adaptés à la situation. Ainsi un tel ouvrage est de nature à aider bon nombre d'entre eux, aussi bien ceux en formation initiale que ceux déjà en poste. Quant aux étudiants en formation à l'université et qui aspirent à exercer ce noble métier, ils peuvent y trouver une source de réflexion et de données pertinente. Cet ouvrage apporte des éclairages intéressants sur beaucoup de questionnements qui ont ja- lonné et jalonnent encore la vie quotidienne de notre institution. Le questionnement sur un enseignement en contexte guyanais est important et il faut prendre la précaution de pas d'aborder cette question sous la simple forme d'une cartographie socio-culturelle et linguis- tique. Il s'agit bien de s'approprier toutes les données propres à cette société guyanaise pluri- lingue et multiculturelle, validée entre autre par une démarche scientifique, afin de pouvoir les intégrer dans des démarches d'apprentissages réfléchies au centre desquelles on place l'enfant-apprenant. Les formateurs ont apporté une contribution significative à la rédaction de cet ouvrage, c'est un moment important à travers lequel ils font partager à d'autres collègues leur expérience et leur réflexion sur une démarche de formation d'enseignants en Guyane. Une pluralité d'activités est décrite avec bien souvent une approche de la pluridisciplinarité qui semble tel- lement nécessaire mais qui a si souvent du mal à se mettre concrètement en place au sein des établissements. Je les encourage à continuer ce type de productions car elles ne peuvent qu'être bénéfiques aux collègues qui sont souvent faces à leur quotidien et n'ont pas ou peu de temps pour appro- fondir la réflexion sur leur pratique. Le système éducatif en Guyane a besoin de données et d'approches complémentaires pour l'amélioration de la formation des enseignants et ceci au profit des élèves de l'académie. La rédaction de cet ouvrage me semble être par ailleurs un signe fort de la maturité acquise dans la professionnalité de l'équipe pédagogique de l'IUFM. Que tous les auteurs de cet ouvrage soient remerciés pour leurs contributions et plus particu- lièrement Rodica et Marie-Françoise pour leur implication dans la direction de ce premier ouvrage. Antoine PRIMEROSE, Directeur de l'IUFM de la Guyane Enseigner en Guyane : comment faire, quand on commence ? Et comment tirer profit de l'expérience d'un professeur des écoles à Cayenne ou à Saint-Laurent-du-Maroni si l'on tra-vaille ailleurs ? La situation guyanaise L'Académie de la Guyane présente depuis longtemps des résultats qui la placent au dernier rang, DOM compris (Durand et Guyard, 1999). Même si ceux-ci se sont nettement améliorés au cours des dernières années comme le montre l'évolution des taux de réussite aux examens, ils restent insatisfaisants. La proportion de bacheliers d'une génération selon le lieu de rési-dence, toutes séries confondues, est encore loin de la moyenne nationale. À la session 2004, elle était de 33 ,1 % (61,6 % en France métropolitaine + DOM). Conjointement, le nombre de sorties sans qualification du système scolaire s'avère préoccupant. En 2004, au niveau V , il était de 36 % (25 % en France métropolitaine + DOM) ; au niveau V bis et IV de 21 % (7% en France métropolitaine + DOM). Ces chiffres indiquent l'insuffisance de formation d'une partie de la population, à corréler avec le taux de chômage (22,7 % contre 9,6 en France mé-tropolitaine + DOM en 2005). Plus que jamais, l'urgence est de faire acquérir au minimum à chaque élève un " socle commun de connaissances et de compétences " pour que chacun puisse exercer son rôle de citoyen dans le monde du XXIe siècle et poursuivre sa formation tout au long de la vie. L'enjeu est politique, démocratique mais aussi économique : les retom-bées de l'amélioration générale des qualifications d'une population en matière de développe-ment d'un territoire ne sont plus à démontrer. Les réformes récentes du système éducatif fran-çais tracent une voie générale pour y parvenir. Cependant, les particularités locales du dépar-tement de la Guyane, qui peuvent constituer intrinsèquement des obstacles à la réussite de certains élèves , méritent d'être étudiées avec attention. Quelques aspects territoriaux sont à préciser. Le pourcentage de communes n'ayant pas d'écoles est très bas (4,5 %), comparati-vement à ce qui peut être observé ailleurs (France métropolitaine + DOM : 32,2 %). Dans un espace globalement peu peuplé (2 habitants au km2 en moyenne), les écoles sont donc disper-sées et, en raison de la difficulté fréquente des déplacements, souvent isolées les unes des au-tres . Elles ont aussi pour caractéristique de constituer des groupes scolaires plus importants en moyenne que dans d'autres départements. Selon les données ministérielles de 2004 , le pourcentage d'écoles de plus de huit classes est de 58, 4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles de 3 classes et moins : 14,4 % (44,9 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles à classe unique : 6,4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM). Or, la taille d'un groupe scolaire n'est pas sans influence sur la vie qui s'y développe. Plus le nombre de clas-ses est élevé, moins la structure favorise les relations individualisées et personnalisantes. Au delà des aspects sociogéographiques, la situation plurilingue et pluriculturelle présente un caractère exceptionnel. Multiforme, elle s'inscrit entre deux pôles (Goury, 2002 ; Goury, Launey, Lescure et Puren, 2005) : un pôle où les élèves d'une classe partagent une même culture et langue maternelle, situation typique des sites isolés de l'intérieur du pays (Bushi-nenge et amérindiens sur les fleuves Maroni et Oyapock), et un pôle linguistiquement et cultu-rellement hétérogène, situation rencontrée plutôt sur le littoral, dans les sites urbains. De nombreuses publications portent déjà sur la situation sociolinguistique guyanaise , et un cer-tain nombre d'entre elles sur la relation que l'école entretient avec ce plurilinguisme . Elles mettent toutes en évidence la spécificité du contexte guyanais de ce point de vue : " On dénombre plus d'une trentaine de langues en Guyane. Les unes et les autres pesant un poids - numérique, économique, symbolique, etc. - plus ou moins important. Sur cette trentaine de langues, [...] une vingtaine est parlée par des groupes de locuteurs - 'natifs' ou non - représentant plus de 1 % de la population " Léglise (2007, p. 39). Ainsi, parmi les langues parlées par plus de 1 % de la population, distingue-t-on selon cet auteur : - six langues amérindiennes parlées par un peu moins de 5 % de la population ; - cinq langues créoles à base française ; le créole guyanais serait la langue première (L1) d'un tiers de la population, il est langue véhiculaire d'une partie du territoire ; le créole haïtien se-rait parlé par 10 % ou 20 % de la population , les créoles martiniquais et guadeloupéen se-raient parlés par environ 5 % de la population et le créole saint-lucien) ; - quatre créoles à base anglaise avec trois variétés de nenge(e) (aluku, ndyuka, pamaka, parlés par plus d'un tiers de la population) et le sranan tongo (utilisé essentiellement comme véhicu-laire) ; - un créole à base anglaise partiellement relexifié en portugais, le saramaka ; - cinq variétés de langues européennes : outre le français, le portugais du Brésil (5% à 10%), l'anglais du Guyana (2% environ), le néerlandais et l'espagnol ; - trois langues originaires d'Asie (le hmong et des langues de Chine du Sud, le hakka et le can-tonais). Une bonne partie de cette " non-francophonie ", parfois non scolarisée, se définit non seule-ment par son caractère étranger (28 % d'élèves sont issus de l'immigration) mais aussi large-ment par son caractère autochtone (de nombreux élèves sont nés français et alloglottes). Les caractéristiques professionnelles du personnel enseignant représentent également une donnée non négligeable à prendre en compte. Les enseignants du premier degré sont nettement plus jeunes que dans d'autres départements, et la tendance s'accentue au fil des ans. Par exemple, en 2003 les professeurs de plus de 50 ans représentaient 11,4 % de la cohorte. En 2005 ils ne sont plus que 10,6 %, alors qu'en métropole le taux est de 21,6 % du corps. Le nombre de non-titulaires, qui décroît nettement (en 2003 17,6 % ; en 2005 11,6 %) est cependant plus de quatre fois supérieur à celui de la France métropolitaine plus DOM (2,5 %). À cette inexpé-rience s'ajoute une formation institutionnelle très " nationale ", peu ou pas assez en prise avec les réalités locales. La très insuffisante préparation des professeurs, majoritairement métropo-litains, à enseigner dans un contexte marqué par une très forte proportion d'élèves alloglottes (Puren 2005, Alby et Launey, 2007) et souvent par d'importantes difficultés matérielles liées à la dispersion des écoles, pourrait être un facteur explicatif du taux d'échec scolaire en Guyane. Par conséquent, l'enseignement dans cette Académie constitue un terrain de recher-che d'une importance majeure. Nombre de recherches universitaires ont déjà été conduites. Celles concernant la réussite scolaire soulignent depuis longtemps l'importance des représen-tations que le sujet se construit autour de l'école. Ces représentations chez l'enfant "primo-arrivant" qui aborde l'apprentissage initial, viennent de la famille, mais aussi de l'école, des pairs, des médias. En référence à un modèle écologique et culturel du développement proposé par Ogbu (1981), il est possible de considérer qu'elles jouent un rôle sur la manière dont les familles et les enfants vont investir les activités scolaires. Ces conceptions préliminaires et implicites colorent aussi largement les attitudes spontanées des professionnels qui découvrent le département ou qui entrent dans le métier. Le domaine éducatif restant largement à explo-rer, de nouvelles voies ont fait l'objet de recherches fondamentales, recherches appliquées et activités pratiques ayant fait leur preuve. Notre ouvrage Enseigner en contexte guyanais ne va pas de soi. Ce sera notre première partie. Le dé-paysement, en termes géographique et culturel, peut être source d'inquiétudes ou de déstabili-sation. Être nommé dans une école des fleuves, par exemple, est une expérience qui, pour être bien vécue et pour éviter le choc de l'inconnu, nécessite informations et adaptation prospecti-ve. Que faut-il savoir et à quoi faut-il se préparer ? Rejoindre un poste caractérisé par l'enseignement bilingue français/créole peut tout autant désorienter. La connaissance des ca-ractéristiques socioculturelles et sociolinguistiques d'un lieu, la familiarisation avec des pro-jets et organisations spécifiques qui en découlent font partie de l'équipement professionnel des impétrants. Mais la centration sur une commune, une école ou une classe ne suffit pas. Le contexte culturel au sens large, riche et parfois très éloigné des références européennes, gagne à être appréhendé par différentes entrées. L'étude de l'" oraliture " et son utilisation réflé-chie en classe, souvent considérées comme une approche incontournable, méritent d'être questionnées. Quels en sont les bénéfices pour les élèves ? Faut-il privilégier l'utilisation du conte en dehors des constructions pédagogiques traditionnelles ou au contraire la rattacher aux pratiques d'écriture ? À quelles conditions la mise en valeur du patrimoine local, oral, peut-elle jeter des passerelles entres les modes de pensées des cultures d'origine et ceux de la culture scolaire en langue française ? Une voie d'exploitation de la culture environnante peut aussi passer par les visites de musées ou par diverses expositions. L'enjeu est de faire de l'élève un visiteur acteur, de le mettre en situation d'apprentissage hors de l'enceinte de la classe et de modifier la place de l'adulte, enseignant ou accompagnateur, à ses côtés. N'est-ce pas là actualiser une démarche préconisée depuis longtemps par de célèbres pédagogues tel Comenius ? Une autre exploration du contexte peut se centrer sur les espaces d'apprentissage informels, c'est-à-dire non encadrés par l'école. Les jeux en cour de récréation, la musique et la danse en pratiques locales sont autant d'objets et d'expériences métissées qui permettent de plonger dans la tradition orale et d'appréhender des modalités de transmissions déroutantes. Quelle est la place de l'individu face au groupe et vice-versa ? Quelles leçons en tirer pour le positionnement du maître et de l'élève, pour les nécessaires consensus à accepter en vue d'une plus grande efficacité de notre système éducatif ? Si les pratiques d'enseignement peuvent être améliorées par l'observation du contexte, l'introduction de supports particuliers - qui constitue notre deuxième partie - peut également favoriser la cohérence des pratiques éducatives tout en ouvrant à des valeurs universelles. Il s'agit de diversifier les activités d'apprentissage qui ont pour objectif le développement de compétences stratégiques susceptibles de neutraliser rapidement les lacunes engendrées par la spirale de l'échec. Plusieurs exemples nous en montrent le chemin. Les situations d'apprentissage collaboratif soutenu par ordinateur, et notamment les activités de débat argu-menté, sont-elles susceptibles de favoriser les interactions langagières entre élèves primo-arrivants ? Le scrabble, au-delà de la maîtrise du calcul mental et du vocabulaire en langue française, permet de conjuguer coopération et compétition. Peut-il devenir un outil privilégié de construction de la citoyenneté ? L'interrogation vaut aussi pour le jeu d'échecs. Celui-ci, plus complexe, s'il facilite la compréhension de base de concepts mathématiques et le raison-nement lors de situations problèmes, entraîne aussi l'acquisition de bien d'autres compétences transversales... L'apprentissage de la numération dès l'école maternelle, à partir de collec-tions de comptines numériques et d'activités de dénombrement, montre que la manipulation, la mise en action à la fois individuelle et négociée en groupe sont partie prenante de la cons-truction d'une identité singulière et multiple. Face à des élèves parfois difficiles ou apparemment différents, il convient de parfaire sa pra-tique enseignante. Ce point formera la troisième partie de notre ouvrage. L'indiscipline constitue la première hantise des débutants. Par delà les techniques voire les ficelles toujours très appréciées par leur pouvoir de réassurance, la question est de trouver les moyens d'installer profondément chez les élèves les valeurs de respect et de dignité humaine. Le pluri-linguisme n'est pas sans effrayer non plus. Or la langue inconnue de l'autre, loin d'être un obstacle, est un atout pour celui qui la maîtrise. Comment prendre en compte la compétence plurilingue existante ? Comment la développer chez les élèves ? Ce parti pris modifie le rap-port de l'enseignant à l'élève et au savoir, et vivifie par conséquent le désir d'apprendre et l'engagement dans les apprentissages. Le handicap et la méconnaissance dont il s'accompagne parfois suscite également des mouvements de recul. Quels en sont les méca-nismes ? Est-il possible d'accompagner efficacement les élèves handicapés ? Avec qui et de quelle façon ? Autant d'interrogations qui trouvent des réponses à travers les dispositifs exis-tants et le témoignage d'une expérience particulière. Favoriser l'interculturel, - dernière partie de notre ouvrage - met en lumière le principe vital à développer à brève échéance. Paradoxalement, dans de nombreuses enquêtes de terrain, la Guyane est présentée comme une société multiculturelle harmonieuse tout en étant composée de groupes socioculturels repliés sur eux-mêmes. Qu'en est-il réellement dans les écoles ? Quelle place les enseignants accordent-ils aux cultures et langues maternelles au sein de la classe ? Quelle pédagogie peut-on proposer pour lutter contre le racisme insidieux qui s'installe dans les classes ? La description des structures spécifiques pour élèves non franco-phones, CLIN et CRI, et l'analyse de la politique éducative contextualisée qui en découle il-lustrent autrement la nécessité d'une pédagogie spécifique. Enseigner dans un contexte pluri-culturel ne s'improvise pas. L'objectif n'est pas d'éradiquer préjugés et stéréotypes mais de construire une démarche permettant de prévenir les conflits. L'observation des interactions en situation d'hétérogénéité culturelle peut-elle mettre au jour des invariants ? Elle questionne l'éducation interculturelle qui, pour certains, semble être une perspective positive, voire la réponse à privilégier. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 halshs-00640248 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 | Partager |
Former, quel imaginaire ? Une approche sémio-cognitive de la formation Auteur(s) : ALBERTINI , Martine Alin, Christian Anciaux, Frédéric Le Her, Michel Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience Chaque pratique professionnelle, chaque métier a son langage. Le métier d’enseignant n’échappe pas à ce processus de construction d’une sémiotique qui, à la fois, construit une pratique et se trouve inévitablement construite par cette dernière. Les gestes d’un expert pratique ne se réduisent pas aux actions qui les manifestent, ils signifient. Ils représentent la forme discursive et symbolique d’actions et de pouvoir-savoir (Foucault, 1969) au sein d’une pratique culturellement et socialement identifiée. L’expert, par sa pratique, ses gestes de corps, ses dires, contribue à l’ethnohistoire de sa pratique. Comment un enseignant perçoit-il ses actes d’intervention et en particulier son acte de formation? Dans quel univers sémiotique son expérience d’enseignant et/ou de formateur se manifeste-t-elle, se construit-elle ?Nous avons entamé au sein de notre laboratoire, un programme de recherches consacré à la sémiotique des pratiques sportives et des pratiques d’éducation et de formation sur le sens et les significations que donnent, à leurs actes professionnels, les enseignants et les formateurs. Cela nous conduit à prendre en compte la part subjective du sujet dans le processus d’élaboration et de réalisation de ses actes, en employant des méthodes qualitatives utilisant en particulier les techniques vidéo de rappel stimulé (Tochon, FV. 2002) les dispositifs d’auto-confrontation (Clot Y., 2000) et/ou d’explicitation (Vermersch P. ,1994) ou encore d’histoire de vie (Pineau ,G. 1998). Nous avons mis au point un dispositif de formation- recherche plus particulièrement consacré l’ imaginaire des praticiens à propos de leurs actes d’intervention. Il s’appuie sur un outil de stimulation projective, le photolangage, pratiqué dans le cadre d’une problématique de formation publiée par ailleurs (Alin C. , 1996). La recherche porte sur une étude comparée du choix ordonné par ordre décroissant de préférence de cinq photos sur 20 et des jugements discursifs, écrits et argumentatifs, portés rationnellement sur ces choix, à propos de l’acte professionnel : “ former? ”. Nous présentons deux études comparatives du sens et des significations donnés à l’acte “ former ” par des praticiens expérimentés et/ou de futurs praticiens.La première concerne un échantillon représentatif d’experts et de novices en Education Physique et Sportive. Nous avons analysé chacune des photos choisies et chacun des jugements arguemtatifs qui leur étaient affectés, en puisant principalement nos fondements théoriques dans les travaux précurseurs de sémiotique de C.S. Peirce (1979), ceux de la théorie sémiocognitive et expérientielle de Lakoff G. & Johnson M. (1980, 1985), ainsi que dans les travaux d’analytique du langage de Coursil J. (2000), en matière de dialogue et de communication, Sur le plan méthodologique, nous avons travaillé sur les trois registres évoqués dans notre protocole de recherche (sémantique, sémiotique, symbolique) pour établir trois types de documents d’analyse : une carte sémiotique par photos choisies ; trois réseaux sémiotiques (Novices, Experts, Communauté EPS) ; des profils sémiotiques collectifs et individuels. La deuxième étude, actuellement en cours d’analyse, a pour but de comparer, avec le même protocole, des étudiants français de l’Université des Antilles et de la Guyane et des étudiants américains de l’Université de Madison (Wisconsin USA). Elle devrait nous donner quelques indications sur des aspects interculturels quant à la perception imaginaire de l’acte de former par des étudiants de culture différente se destinant à la formation. Sur les plans épistémologique, théorique et méthodologique, nous interrogeons les rapports étroits de sémiotique, de culture et de logique qui lient langage et images, perception et action, langage et action, langage et identité à propos d’un acte professionnel “ former? ” et de l’ethno- histoire d’une pratique. 8ème Congrès de l’Association Internationale de Sémiotique, Université de Lyon 2 Lyon, France hal-01613692 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01613692 | Partager |
Un master en français langue étrangère et/ou seconde en ligne et à distance avec l'Université des Antilles Auteur(s) : riba, patrick Auteurs secondaires : Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Agence universitaire de la Francophonie Résumé : International audience L'Université des Antilles et de la Guyane (UAG), seule université française dont le siège et les campus se trouvent dans la zone Amérique, dispose, depuis 2009, au sein de sa faculté des Lettres et sciences humaines en Martinique, d'un Institut caribéen d'études francophones et interculturelles, l'ICEFI, en charge de la recherche et de la formation en études créoles et créolistique, traduction et traductologie, français langue étrangère et politiques linguistiques, éducation comparée dans l'enseignement des langues, et arts caribéens. Dans le domaine de l'enseignement du français langue étrangère ou langue seconde, FLE/FLS, cet institut désormais dirigé par le Pr Nicole Koulayan, a mis en place une nouvelle modalité de formation des professeurs de FLE/FLS aux niveaux Master 1 et Master 2, en proposant une formule entièrement en ligne et à distance. ISSN: 1017-1150 hal-01449877 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01449877 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01449877/document https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01449877/file/un%20master%20en%20fran%C3%A7ais%20langue%20%C3%A9trang%C3%A8re%20en%20ligne%20et%20%C3%A0%20distance.pdf | Partager |
Enjeux éthiques d’une démarche éducative plurilingue aux Antilles françaises Auteur(s) : Anciaux, Frédéric Molinié, Muriel Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) DILTEC - Didactique des langues, des textes et des cultures - EA 2288 (DILTEC) ; Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 Éditeur(s) : HAL CCSD Paris : Français dans le monde Résumé : Numéro coordonné par Francine CICUREL et Valérie SPAËTH International audience Cette contribution retrace une recherche-action-formation ayant comme finalité la co-construction de démarches portfolio plurilingues prenant en compte, valorisant et didactisant le plurilinguisme au plus près des acteurs aux Antilles françaises. Dans ce contexte particulier, quels rôles l’école et la formation des enseignants ont-elles à jouer en termes de responsabilité sociale vis-à-vis des langues en général et de celles issues de la colonisation et de l’immigration en particulier ? Les visées praxéologiques et éthiques de ce travail sont de deux ordres : 1) impliquer les acteurs afin de co-construire avec eux une démarche éducative adaptée aux spécificités des contextes bi/plurilingues ; 2) voir en quoi une démarche portfolio peut constituer une médiation formative dans le champ du plurilinguisme et de l’interculturel. Les problématiques de l’éthique et de la responsabilité de l’institution scolaire et de ses représentants vis-à-vis des langues sont ici centrales. ISSN: 0994-6632 hal-01617614 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01617614 | Partager |
Mise en place d’un modèle d’intervention psychoéducatif adapté à la réalité haïtienne en passant par la co-construction : un projet pilote implanté au centre d’accueil de Delmas 3 à Port-au-Prince Auteur(s) : Poitras, Mélanie Jacques, Claudine Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : En Haïti, l’accès difficile à des services spécialisés et la rareté des hôpitaux psychiatriques amènent l’aggravation des problèmes d’adaptation (IESM-OMS, 2011 ; Lecomte et Raphaël, 2010a; Nicolas et al.,). Certains services d’intervention tentent de répondre aux besoins complexes des enfants de la rue, comme par exemple le Centre d’accueil de Delmas 3. Au Québec, le modèle psychoéducatif guide les interventions spécialisées auprès de jeunes ayant des troubles de comportements. Le présent projet de recherche vise d’une part à évaluer si une approche collaborative favoriserait la pérennité d’un programme d’intervention en Haïti et d’autre part si le modèle psychoéducatif pourrait répondre aux besoins du milieu d’intervention du Centre d’accueil de Delmas. Pour favoriser la mobilisation des partenaires, le projet met de l’avant une méthode qualitative et collaborative (Hamel, Cousineau et Vézina, 2010). D’abord, une formation adaptée aux besoins du milieu a été présentée aux intervenants. Ensuite, l’équipe de recherche et les intervenants du centre d’accueil ont animé des activités psychoéducatives. Ce projet pilote a montré qu’une approche collaborative favorise la participation et le niveau de satisfaction de tous les acteurs impliqués. Cette expérience a également permis de constater que le modèle psychoéducatif pourrait être utilisé dans les centres d’accueil en Haïti. En effet, ce modèle permet d’adapter la réponse aux besoins des personnes selon les caractéristiques des milieux (Renou, 2005). In Haiti, accessibility to specialized services and the lack of psychiatric hospitals exacerbates adaptation problems (Lecompte and Raphael 2010a; Nicolas et al, 2012; WHO-AIMS, 2011). The health professionals at the Centre d’accueil de Delmas 3 respond to the complex needs of young street children. In Quebec, several evidence-based intervention models have shaped our clinical practice for young children with behavior disorders. In fact, rehabilitation interventions are based on the psychoeducational model. The current research project had two goals: 1) Examine whether a collaborative approach would facilitate and ensure that the implementation of an intervention program would be ongoing and long-lasting in Haiti; 2) Explore whether the psychoeducational model could respond to the needs of a Haitian youth center. Qualitative methods were used to bring together partners in the research (Hamel, Cousineau and Vézina, 2010). First, educators followed a two days training developed to respond the specific needs. Second, interventions were implemented by researchers in collaboration with the stakeholders. This pilot project has shown that a collaborative approach encourages training and the level of participants' satisfaction. Futher, this experience showed that the psychoeducational model could very well fit the needs of a Haitian youth center. The psychoeducative model can yield responses adapted to the needs of people accounting for the characteristics of the environment (Renou, 2005). Haïti Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.10295 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/10295 | Partager |
Domination et création, le regard d’Hubert Gerbeau Auteur(s) : Fardin, Liliane Auteurs secondaires : Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) G. L'Etang et C. Mencé-Caster Éditeur(s) : HAL CCSD Caraïbéditions-Université Résumé : International audience Résumé. Hubert Gerbeau, né en 1937, est historien, essayiste et romancier. Son activité d’enseignant-chercheur le conduit à se spécialiser dans des travaux sur l’esclavage, qui se concrétisent notamment par l’élaboration d’une thèse d’Etat sur l’île Bourbon, cadre de son dernier roman. Si la conception du paradis sous-entend l’harmonie et la domination de la raison et de l’intelligence sur l’instinct et le désir immédiat, le titre du roman, La Négresse de Paradis, apparaît ironique par antiphrase ; mais l’Eden peut aussi être représenté par la femme idéalisée dans cet univers insulaire de plantation à l’île Bourbon au XVIIIe siècle, où conflits de pouvoir opposent dominants – colons et religieux – et dominés – esclaves de plantation, domestiques ou marrons. Auteur de nombreux articles et de divers ouvrages, il concentre sa réflexion sur les relations interethniques et interculturelles, et sur la perception du réel par l’historien qui peut aussi être voyant et visionnaire. Il ambitionne de lutter contre oublis et tabous, en se fondant sur l’écrit, mais aussi sur la transmission orale, s’interrogeant sur les différentes formes de colonisation, avouées ou sournoises, soucieux, en bref, de contribuer à la « réappropriation de l’histoire » coloniale. Ecrire la domination hal-01664332 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01664332 | Partager |