Nouvelle théorie a propos de l'origine de la vénénosité : de certains poissons antillais Auteur(s) : Morice, Jean Éditeur(s) : ISTPM Résumé : The problems caused by venomous fish in the waters of the Lesser Antilles were studied in two notes published by the state-run Technical Assistance and Social Credit Company (SATEC) and in older works by Poey (1866), Arcisz (1950) and Randal (1958). The first SATEC note gives the brief description and classification of venomous coastal fishes of St. Barthelemy; the other SATEC note explores the hypotheses on the origin of venomousity of tropical fish based on a vast literature review (Morice, 1961, 1962). It also gives in the appendix a complete list of "fearful" species (this is how venoumous fish are designated in the local language and the "ciguatera" is called a "hurt fish") in St. Barthelemy waters and reports the cases of poisoning studied on the island since September 1960.In October 1963, we carried out a short expedition to St. Martin, during which we established equivalences between local names used by the inhabitants of St. Barthelemy and St. Martin to designate dangerous species. Moreover, thanks to kind help by a doctor at the Marigot hospital, we were able to note details on the symptoms from a series of serious poisonings that occurred at Marigot and surrounding areas in July-August 1963. The species incriminated by the victims of this poisoning had been caught in the south-west of the "Ile des Chiens" situated in the north-west of St. Martin and were all part of the list previously established for St. Barthelemy. Les problèmes posés par la vénénosité de certains poissons des eaux des Petites Antilles ont fait l'objet, en de:hors de travaux anciens de POEY, 1866 à ARCISZ, 1950 et RANDALL, 1958) de deux notes ronéotypées par les services de la S.A.T.E.C. L'une concerne la description rapide et la classification des poissons côtiers vénéneux de l'île de St-Barthélémy; l'autre étudie les théories émises à propos de l'origine de la vénénosité des poissons tropicaux, ceci après compilation de la vaste littérature parue à ce sujet (MORICE, 1961 : 1962) ; elle donne également en annexe la liste complétée des espèces « redouteuses » des eaux de St-Barthélémy avec notification des cas d'empoisonnement étudiés dans l'île depuis septembre 1960 (c'est en effet par ce qualificatif que les poissons vénéneux sent désignés dans le patois de St-Barthélémy, et la « ciguatera)) est appelée « mal poisson ))). En octobre 1963, nous avons effectué une courte mission d'étude à St-Martin, séjour au cours duquel nous avons pu établir l'équivalence des noms vernaculaires utilisés par les habitants de St-Barthélémy et de St-Martin pour désigner les espèces dangereuses; de plus, grâce au concours aimable du médecin de l'hôpital de Marigot, nous avons pu noter les détails symptomatologiques d'une série d'intoxications graves survenues à Marigot et clans ses environs en juillet-août 1963. Les espèces incriminées par les victimes de cette intoxication avaient été capturées dans le sud-ouest de l'îlot des Chiens, dans le nord-ouest de St-Martin et faisaient toutes partie de la liste établie précédemment pour St-Barthélémy. (OCR non contrôlé) Revue des Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes (0035-2276) (ISTPM), 1965-09 , Vol. 28 , N. 3 , P. 231-236 Droits : Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/1965/publication-4040.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/4040/ | Partager |
Langoustes et scyllares des petites Antilles Auteur(s) : Morice, Jean Éditeur(s) : ISTPM Résumé : Crayfishing is not particularly organized in the French islands as their population is not fond of large crustaceans. However, young crayfishes, about the size of the European scampi are ordered by rich Creoles for receptions or family gatherings. But lobsters, heavier than 0.750 to 1 kilo are eaten only by Europeans.Any fisherman who is asked to provide 10 kilos of crayfish catches them very quickly with a brass snare or a hook placed underneath the rocks. Some artisans gather the crustaceans in large rectangular baskets made of wire mesh and called "gardes", to wait for the potential customer. There is no specific pot for this type of fishing whereas Creole wicker makers worked hard on the creation of tools both complex and difficult to make to catch small morays; a fish which does not have a great commercial value.Consequently, it is impossible to precisely assess the importance of the exploitable large crustacean stock based on the catches of the Creole fishermen. If the performances of some crayfish boats from Douarnenez, using Mauritanian nets on the banks of St-Martin, can be considered as extremely satisfactory, it is not the case of other attempts. A whole study has to be undertaken. This note is only the beginning of a larger work focusing on the natural history of the crayfishes and Spanish lobsters in the waters of the arc of the Petites Antilles. La pêche des langoustes n'est pas spécialement organisée dans les îles françaises, la population n'étant que peu friande de gros crustacés. Toutefois de jeunes langoustes, de la taille de la langoustine européenne sont commandées aux pêcheurs par les riches créoles, à l'occasion de réceptions ou de fêtes familiales; mais les « homards») dépassant le poids de 0,750 à 1 kilo sont consommés seulement par les Européens. Le pêcheur. auquel on demande de fournir 10 kilos de langoustes, les capture rapidement au collet de laiton ou au crochet sous les cayes, Certains artisans rassemblent les crustacés dans de grandes nasses rectangulaires de grillage métallique, appelées « gardes », en attendant l'acheteur éventuel. Il n'existe pas de type de casier spécial à cette pêche, alors que les vanniers créoles se sont ingéniés, par exemple, à créer des engins compliqués et difficiles à construire pour capturer les petites murènes appelées « moringues » qui n'ont pourtant que peu de valeur commerciale. Il est donc impossible de se faire une idée précise de l'importance du stock de gros crustacés exploitable en se basant sur les apports des pêcheurs créoles. Si les rendements de certains langoustiers douarnenistes, travaillant au filet mauritanien sur les bancs de St-Martin, ont pu être considérés comme extrêmement satisfaisants, il n'en est pas de même à propos d'autres tentatives. Il y a là toute une étude à entreprendre. Cette note n'est que le début d'un travail concernant l'histoire naturelle des langoustes et scyllares des eaux de l'arc des Petites Antilles. [OCR NON CONTRÔLE] Revue des Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes (0035-2276) (ISTPM), 1958-03 , Vol. 22 , N. 1 , P. 105-114 Droits : Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/1958/publication-4567.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/4567/ | Partager |
La palangre dérivante japonaise (suite) - Juillet 1958 Auteur(s) : Morice, Jean Éditeur(s) : ISTPM Science et Pêche (0036-8350) (ISTPM), 1958-07 , Vol. 61 , P. 1-5 Droits : Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/1958/publication-7208.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/7208/ | Partager |
Un caractère systématique pouvant servir à séparer les espèces de Thunnidae atlantiques Auteur(s) : Morice, Jean Monnet, R Éditeur(s) : ISTPM Revue des Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes (0035-2276) (ISTPM), 1953-12 , Vol. 18 , N. 69 , P. 65-74 Droits : Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/1953/publication-6744.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/6744/ | Partager |
Essai systématique sur les familles des Cybiidae, Thunnidae et Katsuwonidae, poissons Scombroïdes Auteur(s) : Morice, Jean Monnet, R Éditeur(s) : ISTPM Résumé : Following a number of expeditions we have been in charge of (in 1949 in Reunion Island, - in spring 1950 in Madeira, Canaries and the Azores Islands, - in 1950- 1951 in Martinique and Guadeloupe, - at the beginning of the summer 1951 in the Azores Islands and on the Cantabrian coast, during the cruises of the "Président Théodore Tissier"), we got to study more specifically the Scombroid group, largely represented in the waters of the Mascareignes Islands, the Caribbean Sea and, closer to us, the Eastern Atlantic Ocean. A la suite de différentes missions dont nous avons été chargé (en 1949 à l'île de la Réunion, - au printemps de 1950 à Madère, aux Canaries et aux Açores, - en 1950- 1951 à la Martinique et à la Guadeloupe, - au début de l'été 1951 aux Açores et sur la côte Cantabrique, lors des campagnes du navire océanographique «Président Théodore Tissier») nous avons été amené à étudier plus spécialement le groupe des Scombroïdes très largement représenté dans les eaux des îles Mascareignes, dans la Mer Caraïbe et, plus près de nous, dans l'Atlantique Oriental. [OCR NON CONTRÔLE] Revue des Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes (0035-2276) (ISTPM), 1953-12 , Vol. 18 , N. 69 , P. 35-63 Droits : Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/1953/publication-6743.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/6743/ | Partager |
Ma peche a la crevette sur le plateau guyanais les techniques americaines et l'analyse des captures Auteur(s) : Morice, Jean Warluzel, Noël Éditeur(s) : ISTPM Résumé : In November and December 1959, one of us was assigned by the Credit and Technical Assistance Society (SATEC) to do a study on shrimp fishing on the Guiana Shield as practised by American trawlers (Figure 1). This study had both technological and biological goals. It was first necessary to describe the fishing boats and the methods used by American shrimp boats to fish in the Guianas. Each step of processing and packaging of the shrimp was monitored on board as well as on land, from catch up to storage under refrigerated conditions until commercialisation. It was then necessary to evaluate the relative proportions of shrimp and fish in the catches in order to establish the factors governing productivity of the operations. This was done with a view for establishing a fleet of fishing boats in French Guyana wishing to exploit as much of the catches as possible. American trawlers discard all fish and shellfish that are not marketable by American standards. The flat trawls used by ships based in Georgetown (British Guyana) or in Paramaribo (Surinam) are not designed for catching fish; but during the expedition off the shore of Surinam, we observed that a good part of catches was made up of various marketable species, including flatfishes, many goatfishes, pompano fishes, rockfishes, etc. It was thus important to weigh, insofar as possible, species that were discarded. ... (unverified OCR) En novembre et décembre 1959, l'un de nous était chargé par la Société d'assistance technique et de crédit (SATEC) d'une étude de la pêche à la crevette telle que la pratiquent les chalutiers américains (fig. 1 ) sur le plateau continental des Guyanes. Cette étude avait deux buts, technologique et biologique. Il fallait tout d'abord décrire les engins et les méthodes utilisés par les crevettiers américains pour exploiter les fonds guyanais et suivre pas à pas le travail de transformation et de conditionnement des crustacés, à bord comme à terre, de la capture jusqu'au stockage sous froid avant la commercialisation. Il était nécessaire ensuite d'évaluer les proportions relatives des crevettes et des poissons dans les apports, ceci pour établir les facteurs de rentabilité des opérations dans le cas de la mise en place, en Guyane française, d'armements métropolitains soucieux d'utiliser la presque totalité des captures. Les chalutiers américains rejettent en effet à la mer tout ce qui n'est pas crustacé commercialisable selon les normes observées aux Etats-Unis. Certes les chaluts plats utilisés par les navires basés à Georgetown (Guyane britannique) ou à Paramaribo (Surinam) ne sont pas des engins destinés à la capture des poissons mais, au cours de la marée effectuée au large du Surinam sur l'un des bateaux sus-cités, nous avons constaté qu'une bonne partie des captures était constituée d'espèces parfaitement commercialisables, poissons plats divers, Mullidés relativement nombreux, Carangidés, Scorpénidés, etc. Il était donc important de peser, dans la mesure du possible, ce qui était rejeté à la mer. Le marché des Antilles françaises, loin d'être saturé, pouvait être ravitaillé si les moyens de transport étaient organisés et si une infrastructure « froid » suffisante était créée. Il était peut-être possible, de plus, d'envisager la création d'une conserverie utilisant les têtes de crevettes habituellement éliminées (plus de 13 % du poids total des captures), les Scorpénidés et autres espèces ichthyologiques moins appréciées de la clientèle Antillaise, et les crustacés d'intérêt secondaire pour le marché américain : Portunidés (« cyriques »), Calappidés, crevettes de petites tailles, scyllares..., pour la confection de bisques, de soupes ou de concentrés; il suffisait pour cela d'équiper les chalutiers de cuiseurs, de broyeurs et de dessiccateurs. Les résultats obtenus ont été formulés et présentés à la SATEC sous forme d'une note ronéotypée en plusieurs cahiers dont la diffusion a été relativement restreinte. Nous reprenons ici ce travail en le développant grâce à l'exploitation des carnets de note de la mission comme de l'abondante bibliographie afférente. Les auteurs américains ont en effet beaucoup publié au sujet de la biologie des différentes espèces de Penéidés exploitées, de la technologie de la pêche comme à propos de la technologie des transformations culinaires subies par les crustacés. Les statistiques les plus récentes (LYLES, 1966) montrent que les apports pour l'année 1964 (la dernière année pour laquelle nous ayons des informations complètes) furent de 96 157 tonnes environ valant quelque 70 400 000 dollars; 99 % de cette production furent capturés au chalut de fond tandis que le reste l'était au chalut à perche, aux nasses, à l'épervier ou avec d'autres engins de type artisanal. La demande en « shrimps » outre-Atlantique est loin d'être saturée et les armements américains déplacent progressivement leurs unités vers les rares points du continent américain dont le plateau continental n'a point été, jusqu'à maintenant, exploité. Les capitaux investis dans la pêèhe proprement dite, les installations à terre et les moyens de distribution sont largement supérieurs à ceux qui ont été investis à propos de la pêche au thon et l'industrie crevettière américaine fait vivre une grande partie de la population de pêcheurs des états du sud des Etats-Unis. Le travail que nous présentons ici n'a aucun 2 prétention quant à l'établissement d'une liste faunistique du plateau guyanais pas plus qu'à une étude des fonds et la détermination précise des crevettes capturées n'a pas été tentée; le lecteur devra consulter à ce sujet les travaux de Voss (1955), DURAND (1959), HOLTHUIS (1959), BULLIS et THOMPSON (1959), HIGMAN (1959)... Nous espérons cependant que les documents que nous fournissons ici seront utiles aux professionnels soucieux de se documenter sur des techniques inutilisées encore en France, comme aux fabricants de filets qui fourniront les engins réclamés par les futurs exploitants du plateau guyanais, et peut-être par ceux de Madagascar. (OCR non contrôlé) Revue des Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes (0035-2276) (ISTPM), 1968-12 , Vol. 32 , N. 4 , P. 477-506 Droits : Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/1968/publication-3191.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/3191/ | Partager |
Animaux marins comestibles des Antilles françaises (Oursins, Crustacés, Mollusques, Poissons, Tortues et Cétacés) Auteur(s) : Morice, Jean Éditeur(s) : ISTPM Revue des Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes (0035-2276) (ISTPM), 1958-03 , Vol. 22 , N. 3 , P. 85-104 Droits : Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/1958/publication-4566.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/4566/ | Partager |
Catalogue descriptif des poissons vénéneux du banc de Saint Barthelemy (Antilles françaises) Auteur(s) : Morice, Jean Éditeur(s) : ISTPM Résumé : The Caribean Sea ichthyofauna, like that of all tropical and subtropical seas, contains venomous fishes some of which can cause certain forms of ichthyosarcotoxism.The first people to notice, at their expense, the existence of these dangerous animals in the waters of the West Indies were the conquistadores who settled in Haïti and Cuba after Christopher COLOMBUS. As these men were not well provided by fresh supplies from their far away home-as related by many chroniclers-they had to live on local food resources. Originally, terrestrial fauna, in these islands, was very lacking as far as big mammals go, and birds bigger than a pigeon were rare. As a consequence, Spanish sailors and soldiers ate mostly seafood, fish, crustaceans and molluscs that abounded in the clear waters of the Caribean shores. (The introduction of European mammals: bovines, ovines, caprines and porcines, but also poultry, only happened many years later-cattle raising only developed when the conquistadores were well settled and land had been divided-initial protid production was not sufficient to cover the Spaniards' needs.... La faune ichthyologique de la Mer des Antilles, comme celle de toutes les mers des regions tropicales et subtropicales, contient des poissons vénéneux, causes de certaines formes d'ichthyosarcotoxisme. Les premiers qui s'aperçurent, à leurs dépens, de l'existence de ces animaux dangereux dans les eaux des Indes occidentales furent les conquistadores qui s'installèrent en Haïti et à Cuba après les découvertes de Christophe COLOMB et de ses lieutenants. Ces hommes, souvent fort mal ravitaillés par leur trop lointaine métropole -tous les chroniqueurs de l'époque en font foi -furent obligés d'utiliser les ressources alimentaires locales. Comme à l'origine, la faune terrestre des îles était très pauvre en grands mammifères et que les oiseaux plus volumineux qu'un ramier étaient rares, les soldats et les marins espagnols consommèrent surtout les fruits de la mer : poissons, crustacés et mollusques qui abondaient dans les eaux claires des rivages antillais. (L'introduction des mammifères européens: bovins, ovins, caprins et porcins, comme des oiseaux de basse-cour, fut relativement tardive; l'élevage ne se développa que lorsque les conquérants de l'Eldorado furent installés et que la terre fut partagée; la production initiale de protides était très nettement insuffisante pour couvrir les besoins des Espagnols.) L'un des animaux les plus faciles à capturer était -et l'est encore -le-« burgo », Linona pica L., gros gastéropode de la famille des Trochidés qu'il suffisait de récolter à la main sur les récifs coralliens ou les rochers qui bordaient les plages; l'abondance de la distribution de ce gros bigorneau est encore telle à l'heure actuelle qu'il forme une ressource permanente appréciée; dans certaines petites îles très mal ravitaillées: Los Hermanos et La Blanquilla dans les Antilles vénézuéliennes; Saint-Barthélémy, La Désirade, dans les Antilles françaises, etc., où le « burgo » constitue une partie importante de la ration alimentaire. Il arrivait à Cuba, que sa consommation soit la cause d'accidents gastro-intestinaux et neuraux qui furent groupés par les Espagnols sous le nom de "ciguatera", le mollusque lui-même étant appelé "cigua", (II faut noter que les « burgos » récoltés sur certains îlots et récifs de la côte méridionale de Saint-Barthélemy sont la cause de troubles analogues à ceux qui furent décrits par les chroniqueurs des XVe et XVIe siècles) Le vocable s'est étendu ensuite, dans le langage populaire, aux troubles digestifs et aux troubles neuraux ressentis après l'ingestion de différentes espèces de poissons vénéneux, espèces qui se révélèrent malheureusement relativement nombreuses dans les eaux des Grandes Antilles, Le auteurs anciens, repris par COUTIÈRE dans sa thèse (1899) décrivent également des cas d'intoxications graves depuis le début de l'occupation des Petites Antilles par les Européens, intoxications attribuées pour la plupart aux barracudas, aux balistes, aux murènes, à certains clupes, aux carangues comme à un certain nombre d'espèces de « poissons rouges ». Les naturalistes modernes, d'ARCISZ (1950) à RANDALL (1958), donnent la liste scientifique des espèces incriminables dans la Mer des Antilles. Il n'existe actuellement aucun manuel en langue française permettant la détermination des poissons marins et des espèces dulçaquicoles des Petites Antilles, Le naturaliste est obligé, pour identifier les poissons, de recourir à des ouvrages américains ou hollandais, ou encore à des monographies toutes rédigées en langue anglaise. Ces livres, à de très rares exceptions près, sont anciens et difficiles à trouver en librairie étant presque tous épuisés ou rares. La publication que nous présentons ici n'a pas la prétention de pallier l'inexistence de documents en langue française sur l'ensemble de la faune ichthyologique antillaise; elle n'a pour but que de fournir au personnel chargé du contrôle du conditionnement et des marchés, aux armateurs à la pêche désireux de se renseigner sur les possibilités locales, comme à quelques esprits curieux, une documentation suffisante et illustrée, pour permettre une identification sûre et rapide des espèces dangereuses. Cette étude est née d'un besoin précis : les pêcheurs des Antilles françaises, maintenant guidés par une assistance technique qui reprend élémentairement les bases de la profession, se sont heurtés très rapidement au fait suivant : il était nécessaire de créer un conditionnement des produits de la pêche car quelques espèces de poissons commerciaux, saines dans certaines régions, sont vénéneuses dans d'autres, géographiquement toutes voisines, et doivent être éliminées du marché. Pour cela il fallait établir avec précision quelles espèces pouvaient être dangereuses, et donner aux pêcheurs, aux marchands et au public l'image exacte des formes incriminables. Si une espèce donnée peut contenir des individus vénéneux, tous les individus de cette espèce ne sont pas dangereux et des spécimens de la même espèce incriminables en un point ne le seront pas dans d'autres lieux de pêche. POEY (1866) a écrit: « ... il n'y a pas un poisson suspect sur dix mille... » Cela est sans doute vrai si l'on envisage le stock constitué par une espèce, mais ne l'est plus si l'on considère les concentrations géographiques. A travers l'expérience que nous avons acquise à Saint-Barthélemy, nous pouvons affirmer avec certitude que les poissons vénéneux sont bien groupés en isolats cernés par des frontières géographiques précises. De plus il apparaît très nettement que les poissons âgés, donc ayant atteint un certain poids, sont seuls responsables des accidents ciguatériques les plus graves. Le fait que l'ichthyologiste cubain POEY, 1866, ait imposé l'interdiction des poissons pesant plus de trois livres dans les espèces suspectes sur le marché de La Havane est très significatif. Un fait statistique observé à Saint-Barthélemy vient corroborer les notions précédemment énoncées. Un certain nombre de canots de pêche à la ligne à main, travaillant à l'accore méridional du banc de Saint-Martin, capturait surtout des « oreilles noires » (Lufianus buccanella (c. et V.), 1828) et des « vivaneaux » (L. vivanus (c. et V.), 1828) ; le poids des poissons vidés acceptés par le service de contrôle de la coopérative des pêcheurs de Gustavia avait été fixé à 1 500 g; des poissons de poids bien supérieurs à ce plafond ayant été acceptés par le conditionnement en janvier et février 1963, toute une série d'intoxications graves de type ciguatérique se produisit à Basse-Terre et à Pointe-à-Pitre de La Guadeloupe, lieux principaux de consommation du poisson capturé sur le banc de Saint-Martin. Le poids des poissons vidés exportables ayant été ramené à 1 500 g. les intoxications cessèrent. Il reste à étudier l'étiologie de la «ciguatera », forme la plus commune d'ichthyosarcotoxisme notée aux Antilles. L'accumulation des observations et des notes prises à propos des cas observés à Saint-Barthélemy, à La Guadeloupe, comme à La Martinique (1950) ainsi que les dissections effectuées sur les poissons capturés par les pêcheurs de Saint-Barthélemy nous permettront peut-être de conclure bientôt à ce sujet. Enfin. il faudra trouver le test biochimique simple et précis permettant de déterminer rapidement si un poisson considéré comme « redouteux» est vénéneux ou non. (Les poissons incriminables sont désignés sous le nom de poissons «redouteux» dans le patois de Saint-Barthélemy; la « ciguatera » est nommée « mal poisson ».) Les appellations vernaculaires créoles des espèces vénéneuses ont été établies à partir des notes prises depuis 1950. Cette liste est loin d'être exhaustive car il n'y a pas de domaine plus ingrat que la synonymie vernaculaire. Les appellations américaines, britanniques et hollandaises ont été prises dans les ouvrages publiés d'une part par le Fish and Wildlife Service (laboratoire de Biologie marine de Miami), et d'autre part par la Commission des Caraïbes. Kent House, à La Trinidad. 1959. relayée ensuite par le Secrétariat central de l'Organisation des Caraïbes, 1961. Hato Rey. Porto-Rico. Enfin. nous avons pu établir l'équivalence vernaculaire des noms de poissons utilisés à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin grâce à l'aimable collaboration du Dr PETIT, chef de l'hôpital de Marigot à Saint-Martin. Les bases de la systématique que nous avons utilisées, pour replacer les espèces décrites dans un cadre cohérent. sont celles qui sont exposées par BERTIN et ARAMBOURG (1958) dans le troisième fascicule du tome treize du Traité de Zoologie publié sous la direction du Pr P. GRASSÉ: nous y avons fait de larges emprunts. (OCR non contrôlé) Revue des Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes (0035-2276) (ISTPM), 1965-03 , Vol. 29 , N. 1 , P. 1-130 Droits : Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/1965/publication-4004.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/4004/ | Partager |
Les gommiers Auteur(s) : Morice, Jean Éditeur(s) : ISTPM Revue des Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes (0035-2276) (ISTPM), 1958-03 , Vol. 22 , N. 1 , P. 64-84 Droits : Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/1958/publication-4511.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/4511/ | Partager |