Entrepreneurs-politiciens : défi ou dérive d’un nouveau genre d’hommes d’affaires en Haïti ? Auteur(s) : Paul, Bénédique Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : En 2015, de nombreux entrepreneurs haïtiens ont pris la voie de la politique en se portant candidats à divers postes électifs (maires, députés, sénateurs et président). Cette situation augure-t-elle l’apparition d’un nouveau genre d’hommes d’affaires ou leur transformation en rentiers dans le sens de Fritz A. Jean ? Pendant longtemps, les élites économique et politique étaient deux entités relativement séparées en Haïti. Il était assez rare que des entrepreneurs, pour la plupart issus de l’immigration, rentrent de façon visible dans la sphère politique. Depuis l’élargissement du tissu entrepreneurial, avec l’arrivée de beaucoup de nouveaux entrepreneurs issus de la classe moyenne et prolétarienne, ces deux dernières décennies, la tendance semble avoir changé. Notre analyse des entrepreneurs candidats aux élections de 2015, dans le cadre d’une approche associant l’institutionnalisme à la dynamique comportementale dans l’entrepreneuriat, a révélé que ces derniers, au lieu de devenir des entrepreneurs-politiciens, cessent d’être entrepreneurs pour devenir ce que nous appelons des « rentiers de la République ». Dès lors, compte tenu des dynamiques de réduction des ressources de l’État et des autres possibilités de prédation, nous montrons que la décision de ce nouveau genre d’entrepreneurs n’est efficace ni du point de vue individuel ni du point de vue collectif. In 2015, several Haitian entrepreneurs invested the political arena and wanted to be elected at different levels (mayors, members of Parliament, and president). Does this new turn the emergence of a new kind of business men or their conversion into more voracious rent-seekers, in the sense of Fritz A. Jean? For a long time, economic and political elites were two isolated entities in Haiti. It was not common that entrepreneurs, most of the successful one are immigrants, were visibly active in politics. With the expansion of entrepreneurial context, a new trend seems to be initiated, because of the apparition of many new entrepreneurs from the middle and the lower class, during the last two decades. We analyze the case of the entrepreneurs who have run for election in the 2015-2016 political polls. We adopted a mixed approach mobilizing institutionalism and behavioral dynamic in entrepreneurship. We conclude that those candidates, instead to become entrepreneurs-in-politics, they fail to become entrepreneurs who maximize collective profit and are transformed into what we call « rent-seekers of the Republic ». But, taking into account the reduction of the State’s available resources and other depredation possibilities, we argue that the decision of this new kind of entrepreneur is effective neither from the individual point of view nor from the collective perspective. Haïti Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.10306 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/10306 | Partager |
Red-drum (Sciaenops ocellata) farming in Martinique: a new prospect for Caribbean marine aquaculture ? Auteur(s) : Paquotte, Philippe Éditeur(s) : Communication at the IIFET Conference Tromso 1998 Résumé : (not controled OCR) like most other caribbean islands, martinique suffers a reduction in fisheries resources and is now a net importer of seafood products since no major expansion of aquaculture production has been done. nevertheless, this island has numerous assets for marine aquaculture development : tropical clean waters, developed infrastructures and market channels, financial support for research, training and extension due to its tight political and economic connection with france. red drum is a subtropical fish introduced in martinique in 1985 from the south of usa for aquaculture purposes. from 1987 to 1993, ifremer worked on rearing techniques in martiniquan conditions. once the farming techniques were perfected, questions raised about red drum marketing potential and of economic viability of red drum farms in order to attract investments and entrepreneurs. that is the reason why a market analysis and a financial analysis have been carried out. the results of these studies indicate that martiniquan fish farming could be profitable, due to the rapid build-up of the facilities and to the sho rt production cycles. the good quality of infrastructures in martinique, the high purchase power of the population in comparison with most caribbean islands and the frequent air links with europe are important comparative advantages. the market analysis has revealed a good potential on the domestic market thanks to the development of the supermarkets, but has underlined the price constraint. for the french market too, production costs have to be lowered in order to compete on a market dominated by salmon. Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess http://archimer.ifremer.fr/doc/1998/acte-2546.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/2546/ | Partager |
De la mobilisation collective de décembre 2008 en Guyane française au référendum de janvier 2010, une année de crise Auteur(s) : Catherine Ho Yick Cheong, Anne Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : À la suite à d’une envolée des prix du carburant en Guyane, alors même que le cours du baril de pétrole mondial est en chute, les Guyanais s’emploient à mobiliser toute la société. En date du 24 novembre 2008, débute une manifestation contre la hausse du prix du carburant, et plus globalement contre la vie chère. La Guyane, paralysée pendant plus de dix jours au départ, connaîtra une crise qui durera près d’un an. Elle a su transformer admirablement une contestation isolée en une mobilisation collective non conventionnelle et l’inscrire dans une logique décrite au plan théorique par A. Touraine : elle a transformé une particularité en « Totalité » (revendication globale), donné au mouvement une « Identité » en propulsant à sa tête un puissant acteur de classe et entrepreneur du mouvement, désigné un « Adversaire » de classe, en l’occurrence la puissance publique avec laquelle elle partage les mêmes objectifs (peser sur l’historicité de la collectivité), mais en dispute les moyens. Deux consultations populaires ont marqué par la voie référendaire un attachement de la Guyane à la métropole (1ère consultation du 10 janvier 2010) et la volonté d’une simplification administrative des décisions (2nde consultation du 24 janvier 2010). In 2008, fuel prices increased in French Guyana, whilst at the same time world fuel prices fell. In reaction to this the Guyanese began a protest on November 24th, 2008 against the rise of fuel prices and the high cost of living in general. Paralyzed for more than ten days during the protest, the country suffered a year long a crisis. This small isolated protest was transformed into an unconventional collective movement. The situation in Guyana can be applied to the A. Touraine’s theory of how a movement can give a country and its people an identity, which allows them to fight against the adversary. The public power with whom they share the same objectives but disagree on the means of achieving them. Two popular consultations marked the attachment of French Guyana to Metropolitan France, such as the simplification of the administration sector. Guyane française Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.4889 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/4889 | Partager |
La géographie esthétique de Douglas Tompkins, une utopie éco-philanthropique en Patagonie Auteur(s) : Bourlon, Fabien Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : La Patagonie a longtemps été considérée comme une Terra Australis res Nillius : les terres du sud sans maître. Depuis la Conquista espagnole cet espace a été l’objet de nombreuses utopies, collectives, celles des découvreurs, des militaires et des missionnaires, et individuelles, celles des marchands et des aventuriers et sportifs, avides de richesses et de gloires. Vers la fin des années 1980, une nouvelle idéalisation de la nature, le wilderness, fait de la Patagonie un « must » à découvrir puis à sauvegarder, face à la pression des usages industriels, agricoles, miniers, forestiers, hydroélectriques, et halieutiques. L’utopie éco-philanthropique du milliardaire étasunien Douglas Tompkins puise ses origines dans une expédition au Fitzroy en 1968, mais s’inscrit dans une tradition nord-américaine du xixe siècle. Convaincu de l’impérieuse nécessité de sauvegarder la biodiversité sud-américaine, il propose une Nouvelle Économie, basée sur les principes de la Deep Ecology. Il achète des terres pour « la valeur de la beauté et de l’harmonie » et façonne ses parcs pour « le bien de l’humanité » (Tompkins, 2012).Par une approche biogéographique, cet article montre comment un parcours individuel a instauré un nouvel imaginaire, culturel et touristique. Une œuvre dessine une nouvelle géographie, esthétique, utopique et individualiste qui fait débat, au-delà des enjeux territoriaux et politiques liés à la conservation et à la création de parcs privés. Écrits, films et affiches en faveur de l’écologie et contre l’industrialisation et la technologie changent le regard des acteurs sur ces terres de confins. Les activistes verts et acteurs écotouristiques louent son apport aux luttes socio-environnementales. Le monde rural, les entrepreneurs et les défenseurs de l’esprit des pionniers, défricheurs de terres vierges, critiquent son opposition au développement et son manque de respect pour leur mode de vie. Mais ils vendent leurs terres aux riches occidentaux et chiliens, qui veulent posséder leurs propres parcs du bout du monde et espèrent que le tourisme leur assurera leur futur. Patagonia has long been considered a Terra Australis res Nillius: the lands of the south with no master. Since the Spanish Conquista this space has been the object of many collective utopias, those of discoverers, soldiers and missionaries, and individual ones, those of merchants and adventurers and sportsmen, eager for wealth and glory. Towards the end of the 1980’s a new idealization of nature, the wilderness, changed Patagonia into a “must” to discover and then to safeguard against the pressure of industrial, agricultural, mining, forestry, hydroelectric, and fisheries exploitation. The eco-philanthropic utopia of the American millionaire Douglas Tompkins finds draws its origins from an expedition to Mount Fitzroy in 1968 but is part of a North American tradition of the nineteenth century. Convinced of the imperious need to safeguard South American biodiversity, he proposes the “Next Economy”, based on the Deep Ecology ideals. He buys land for “the value of beauty and harmony” and shapes his parks for “the good of humanity” (Tompkins, 2012).Through a biogeographic approach, this article shows how an individual project has created a new imaginary, both cultural and touristic. The work of an artist defines a new geography, aesthetic, utopian and individualistic, that questions us, beyond the territorial and political issues associated with the conservation and creation of private parks. Books, films and graphic works in favor of ecology and against industrialization and technology, change views actors have on these remote lands. Eco activists and ecotourism actors praise his contribution to tackle socio-environmental issues. The rural world, entrepreneurs and defenders of the spirit of the pioneers, clearers of virgin lands, criticize his opposition to development and lack of respect for their way of life. Nevertheless they sell their land to rich westerners and Chileans who want to posses their own private parks at world’s end while hopping that tourism will ensure their future. La Patagonia ha sido considerada por mucho tiempo como una Terra Australis res Nillius : las tierras austral de nadie. Desde la Conquista española este espacio ha sido objeto de numerosas utopías, colectivas e individuales, las de los descubridores, de los militares, misioneros, mercantes, aventureros y deportistas, en búsqueda de riquezas y glorias. Hacia el final de los años 80, una nueva idealización de la naturaleza, el wilderness, transforma la Patagonia en un lugar para conocer y preservar de las codicias industriales, agrícolas, mineras, forestales, hidroeléctricas o pesqueras. La utopía eco-filantrópica del millonario norte americano Douglas Tompkins nace en una expedición al Cerro Fitzroy en 1968, pero se enmarca en una tradición de los Estados Unidos del siglo xix. Convencido de la necesidad de salvaguardar la biodiversidad sur americana, el propone una Nueva Economia, basada en los principios de la Ecología Profunda. Compra tierras por el valor de su belleza y harmonía y planea sus parques por el bien de la humanidad.A través de una metodología llamada biogeográfica, esta comunicación muestra como un proceso personal ha instalado un nuevo imaginario cultural y turístico. Una obra moldea una nueva geografía, estética, utópica y personal, que genera debates, mas allá de los desafíos territoriales y políticos que conllevan la conservación y creación de parques privados. Escritos, películas y afiches a favor de la ecología y en contra de la industrialización y la tecnologización de la sociedad, cambian la mirada de los actores locales de estas zonas australes. Los activistas verdes y los emprendedores eco-turísticos alaban su contribución en las luchas socio-ambientales. El mundo rural, empresarios y defensores del espíritu de los colonos, critican sur oposición al desarrollo y su falta de afinidad con sus modos de vida. Pero ellos venden sus tierras a los ricos norte americanos, europeos y chilenos, deseosos de poseer sus propios parques del fin del mundo, esperando, sin embargo, que el turismo les asegure su futuro. Patagonie Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.11150 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/11150 | Partager |