Apport d'un programme de génétique à une filière de production aquacole : l'exemple de l'ostréiculture Auteur(s) : Lapegue, Sylvie Bedier, Edouard Goyard, Emmanuel Degremont, Lionel Baud, Jean-pierre Gerard, Andre Goulletquer, Philippe Boudry, Pierre Éditeur(s) : Styli 2003. Trente ans de crevetticulture en Nouvelle-Calédonie. Nouméa - Koné, 2-6 juin 2003. 2004. Gorarant C, Harache Y, Herbland A, Mugnier C. Ed. Ifremer, Actes de Colloque, n°38, pp.113-120 Résumé : Two oyster species are currently present along the French coasts : the indigenous European flat oyster (Ostrea edulis), and the Pacific cupped oyster (Crassostrea gigas), that has been introduced from Japan since the beginning of the 70ies. The flat oyster successively suffered from two protozoan diseases during the 60ies and its production decreased from 20 000 tons/year by that time to 1 500 tons/year nowadays. Consequently, the oyster production is principally (99%) based upon the Pacific oyster species with approximately 150 000 tons/year among which 90% are grown from the natural spat. However, the hatchery production of this species is developing and was estimated to 400 to 800 millions spat in 2002. Moreover, strengthened relationships between IFREMER and the 5 commercial hatcheries, that all joined the SYSAAF (Union of the French poultry, shellfish and fish farming selectors), allow to plan for new genetic breeding programs. At the end of the 80ies, IFREMER initiated a genetic breeding program for the resistance of the European flat oyster to the bonamiosis, and obtained strains more tolerant to this disease. After two generations of massal selection, molecular markers had identified a reduced genetic basis in this program. It was then reoriented to an intra-familial selection. However, we were confronted to a zootechnic problem to manage such a scheme and we compromised by an intra-cohorts of families selection scheme managed using molecular markers. The program has now reached the transfer level with experimentation at a professional scale. Concerning the Pacific cupped oyster, and in parallel with the obtaining and the study of polyploids, performance of different Asian cupped oyster strains were compared to the one introduced in France thirty years ago and currently suffering from summer mortalities. The local strain exhibited better performance, certainly based upon a good local adaptation. In other respects, although early growth is a relevant criteria for selection for growth to commercial stage, it is not to be privileged in the context of an oyster producing region with a limited food availability. Contrary, the spat summer mortality became a priority for numerous teams (genetic, physiology, pathology, ecology,...) joined in the MOREST program. The first results showed important survival differences between fullsib and halsib families. They indicate a genetic determinism to this character "survival" and promote for its selection. Deux espèces d'huîtres sont aujourd'hui présentes sur les côtes françaises : l'huître plate européenne (Ostrea edulis), indigène, et l'huître creuse du Pacifique (Crassostrea gigas), introduite du Japon dans le début des années 1970. L'huître plate a subi coup sur coup, dans les années 1960, deux maladies dues à des protozoaires parasites et sa production est ainsi passée de 20 000 t/an dans les années 1960 à 1500 t/an aujourd'hui en France. Il en résulte que la filière ostréicole française repose quasiment exclusivement (99%) sur la production de l'huître creuse, C. gigas, avec 150 000 tonnes en 2000 dont environ 90% est issu du captage naturel. Cependant, la reproduction de cette espèce en écloserie est actuellement en expansion avec une estimation de 400 à 800 millions de naissains commercialisés en 2002. Des rapports renforcés entre l'IFREMER et les cinq écloseries françaises de la filière ostréicole, qui adhèrent toutes au SYSAAF (SYndicat des Sélectionneurs Avicoles et Aquacoles Français), permettent désormais d'envisager le développement de nouveaux programmes d'amélioration génétique. A la fin des années 1980, un programme de sélection pour la résistance de l'huître plate à la bonamiose a été initié au sein de l'IFREMER, et a permis d'obtenir des souches plus tolérantes à cette maladie. Après deux générations en sélection massale, les marqueurs moléculaires avaient mis en évidence une base génétique réduite au sein de ce programme qui s'était alors orienté vers une sélection intra-familiale. Devant la lourdeur zootechnique d'un tel schéma, un compromis a été trouvé en réalisant une sélection au sein de cohortes de familles biparentales, la gestion de ces cohortes étant permise par les analyses moléculaires. Le programme est maintenant dans sa phase de transfert, avec des expérimentations à plus grande échelle en partenariat avec la profession. En ce qui concerne l'huître creuse, et en parallèle de l'obtention et l'étude de polyploïdes, les performances de différentes souches d'huîtres creuses provenant d'Asie ont été comparées à celles de la souche introduite en France il y a trente ans, sujette à des mortalités estivales. La souche locale présente de meilleures performances, vraisemblablement grâce à une adaptation bien réalisée. Par ailleurs, bien que l'amélioration de la croissance jusqu'à la taille commerciale s'avère possible par une sélection précoce au stade larvaire, le critère de croissance n'est pas nécessairement à privilégier dans le contexte d'un bassin ostréicole disposant de ressources trophiques limitées. En revanche, les importantes mortalités rencontrées par le naissain en périodes estivales constituent le sujet d'étude prioritaire sur lequel se sont penchées de nombreuses équipes (génétique, physiologie, pathologie, écologie, ...) dans le cadre du grand défi MOREST. Les premiers résultats ont mis en évidence de fortes différences de survie entre des familles biparentales d'animaux indiquant un déterminisme génétique du caractère « survie », et encourageant dans la voie d'une sélection pour ce caractère. Droits : 2004 Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/2003/acte-3491.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/3491/ | Partager Voir aussi Growth Selection Genetic breeding Genetic Ostrea edulis Crassostrea gigas Oysters Croissance Sélection Amélioration génétique Télécharger |
La biosécurité à l'Ifremer LEAD,station de Saint-Vincent Auteur(s) : Herlin, Jose Résumé : Penaeus stylirostris shrimp imported from Hawaii for a genetic program and kept at the Saint-Vincent research facility had progressively developed a high sensitivity to IHHNV, the etiological agent of the Infectious, Hypodermic, and Hematopoietic Necrosis. Fears were that the virus could not only be transferred to their offspring, but also that the New Caledonian strain of Penaeus stylirostris, so far considered as resistant, could become sensitive by an off balance of its hosts/pathogen equilibrium. In October 2008, a joint decision between Uprac (shimp owner), Davar (New Caledonian Animal Health Authority) and Ifremer (scientific partner) was taken to terminate all pure breed and hybrid Hawaiian populations remaining in the ponds, and to implement an intensive fallowing protocol, and controlled restocking. IHHNV was also suspected to trouble experiments carried out in the research facility (mortalities, deformities, slow growth), thus affecting research programs. Difficulties pointed out by IHHNV have triggered since 2008 some awareness on biosecurity issues at some level of the New Caledonian shrimp industry. At the St-Vincent research station, it led to a risk assessment and implementation of biosecurity procedures (fallowing, propagation, grow out and use of screened animals) which minimizes the risk of expression of IHHNV.
The use of a brand new hatchery building on site also helped in resetting routine hygiene procedures during production and in controlling incoming and outgoing items (shrimp, water, feed, personnel, equipment, pests and wastes).
IHHNV has not been detected on analysed samples since then nor have any symptoms been found during experimental or broodstock growout. Keeping this control alive is considered as a useful tool to lower the risk of potential health threats, to get a better understanding in case of an outbreak, and to increase the reliability of experimental results. Les crevettes originaires d’Hawaii et conservées au LEAD St-Vincent, dans le cadre du programme d’introduction de variabilité génétique dans le cheptel Calédonien, ont progressivement montré une sensibilité importante au virus IHHNV, agent de la Nécrose Hypodermale et Hématopoïétique Infectieuse (mortalité, croissance ralentie, déformations). Les risques d’une transmission génétique de cette sensibilité à leur descendance à moyen terme, et de son développement par rupture de l’équilibre hôte/pathogène sur la souche dite « Calédonienne » jusqu’alors considérée comme résistante à l’IHHN, ont conduit à partir d’octobre 2008, avec l’accord et l’appui de l’UPRAC et de la DAVAR, à la suppression des animaux hawaiiens ou hybrides encore présents dans les bassins de terre du LEAD St-Vincent, au vide sanitaire de ces derniers, et au repeuplement contrôlé du site. D’autre part, le virus IHHN est soupçonné d’avoir pu affecter les animaux utilisés dans les expérimentations menées au LEAD-St-Vincent (mortalités, déformations, croissance réduite), influençant donc potentiellement leur bon déroulement et celui des programmes de recherches. Les obstacles soulevés par l’expression du virus IHHN ont donc initié depuis 2008 une prise de conscience et la mise en place de démarches de biosécurité dans certains points de la filière. A la station de St-Vincent, cette démarche s’est traduite par une identification/évaluation des risques et l’application de mesures (vide sanitaire, reproduction, élevage et utilisation des animaux contrôlés) chacune dotée de procédures qui regroupées, minimisent le risque d’introduction et de dissémination de l’IHHNV. La prise en main de la nouvelle structure d’écloserie sur le site de la SASV a également été mise à profit pour revoir les procédures d’hygiène de routine dans la conduite des productions et dans le contrôle des flux intrants et sortants (animaux, eau, aliments, personnel, équipement, nuisibles, déchets). Aucune détection d’IHHNV sur les échantillons prélevés n’a depuis été observée, de même qu’aucun symptôme de l’expression de cette maladie sur les animaux en élevage sur le site de Saint-Vincent. La poursuite de ces mesures est envisagée comme un outil d’aide à la minimisation des problèmes potentiels, à leur compréhension en cas d’apparition, et à la fiabilisation des résultats. Droits : 2010 Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/00118/22949/20776.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00118/22949/ | Partager |
Residual genetic variability in domesticated populations of the Pacific blue shrimp (Litopenaeus stylirostris) of New Caledonia, French Polynesia and Hawaii and some management recommendations Auteur(s) : Goyard, Emmanuel Arnaud-haond, Sophie Vonau, Vincent Bishoff, Vincent Mouchel, Olivier Pham, Dominique Wyban, Jim Boudry, Pierre Éditeur(s) : Elsevier Résumé : The Latin American shrimp Litopenaeus stylirostris was introduced in three different Pacific islands (Tahiti, New Caledonia via Tahiti, and Hawaii) and hatchery-propagated for 7-25 generations to develop shrimp farming based on these domesticated stocks. Three microsatellite markers have been used in an attempt to assess the genetic bases of the populations available to start a selective breeding program. The comparison of eight hatchery stocks (five New Caledonian, two Hawaiian and one Tahitian stocks) and one wild Ecuadorian population showed a much lower variability in the domesticated stocks than in the wild population, especially in New Caledonia and Tahiti (2-3.7 vs. 14-27 alleles per locus; 20-60% vs. 90% expected heterozygosity). The Tahitian and the New Caledonian stocks share the same alleles, suggesting that the loss of alleles occurred during the common past of these populations. On the contrary, New Caledonian and Hawaiian populations share only one common allele at the three loci studied. Although the low genetic variability and the resulting inbreeding of the New Caledonian stocks do not seem to affect their present performance, the results of this study demonstrate the usefulness of the introduction of new stocks in order to increase the potential responses to new controlled or uncontrolled selective pressures. The introduction in New Caledonia of the Hawaiian domesticated stocks, which would provide the local shrimp industry with 40% of the allelic diversity of the species, is advised and preferred to the one of wild animals in order to take advantage (i) of the spontaneous selection which occurred during domestication and (ii) of their favourable sanitary "specific pathogen free" status (no presence of four viruses: WSV, YHV, IHHNV, TSV) which limits the risk of introduction of pathogens. La crevette d'Amérique latine Litopaenus stylirostris a été introduite dans trois îles du Pacifique (à Tahiti, en Nouvelle-Calédonie via Tahiti, et à Hawaii), et a été ensuite reproduite en écloserie pendant 7 à 25 générations à des fins d'aquaculture. Trois marqueurs microsatellites ont été utilisés pour évaluer les bases génétiques des populations disponibles pour le démarrage d'un programme d'amélioration génétique. L'étude comparative de 8 populations domestiquées (cinq néo-calédoniennes, deux hawaiiennes et une tahitienne) et d'une population sauvage d'Equateur révèle une variabilité très réduite dans les populations d'élevage, en particulier en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti (2 à 3.7 allèles par locus au lieu de 14 à 27 en population sauvage ; 20% à 60% d'hétérozygotie au lieu de 90%). Les souches tahitiennes et calédoniennes disposent des mêmes allèles, ce qui suggère que la perte d'allèles a eu lieu lors de l'histoire commune des ces populations. A l'inverse, les populations néo-calédoniennes et hawaiiennes n'ont en commun qu'un seul allèle sur les 3 locus étudiés. Bien que la très faible variabilité génétique du cheptel calédonien ne semble pas affecter ses performances actuelles, les résultats de cette étude démontrent l'utilité de l'introduction de variabilité afin d'augmenter la capacité de réponse à de nouvelles pressions de sélection (contrôlées ou non). L'introduction des souches hawaiiennes en Nouvelle-Calédonie qui permettrait à la filière locale de disposer de 40% de la diversité allélique de l'espèce) est préconisée de préférence à celle d'animaux sauvages afin de bénéficier (i) de la sélection spontanée qu'elles ont subi lors de leur domestication et (ii) de leur statut sanitaire « specific pathogen free, SPF » (absence de 4 virus : WSV, YHV, IHHNV, TSV) qui limite les risques de transferts de pathogènes. Aquatic Living Resources (0990-7440) (Elsevier), 2003-12 , Vol. 16 , N. 6 , P. 501-508 Droits : 2003 Published by Elsevier, Paris. http://archimer.ifremer.fr/doc/2003/publication-596.pdf DOI:10.1016/j.aquliv.2003.07.001 http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/596/ | Partager |