Les apports organiques et leur transformation en milieu abyssal à l'interface eau-sédiment dans l'Océan Atlantique tropical Auteur(s) : Khripounoff, Alexis Rowe, Gilbert T Éditeur(s) : Gauthier-Villars Résumé : Five particle traps were deployed at depths of 4 400 to 4 900 rn at two stations on the Demerara abyssal plain and one station on the Cape Verde abyssal plain (tropical Atlantic). At the same time, an intensive sampling of superficial sediments was carried out using a 0,25 m2 box corer. The total particle flux varied from 372 to 87,7 mg dry weightfm2/day. The average concentration of organic carbon was 40 mg/g of material collected. ln the surface sediment this was only 4 mg/g. A direct relationship existed between the intensity of the flux of organic matter and the richness of the organic matter of the deposited sediment. According to our calculations, more than 90% of the organic matter arriving at the bottom is consumed by the abyssal benthos and only 1% is lost to permanent sediment deposits. For 100 calories consumed by the benthos, 99 are utilized by the infauna and flora, 0, 7 by the holothurian egafauna and 0,3 by near-bottom fisches. The biochemical composition of the particles is characterized at ali stations by a predominance of "humic" material in the total organic matter (more than 55%). The part of the molecules unaltered form living material varied from on station to another: for the most oceanic station the protein dominated, composing 20% of the total energy. At the station onder the influence of the continent the lipid fraction grew and was almost equal to that of the protein. ln this case, the carbohydrate fraction was very weak (7% of the organic matter). Finally the preference of the animais which feed on the particles is principally for the most energetic (lipid) and the most easily hydrolysable (labile protein) molecules: the other molecules, such as the humic matter, are less preferred, although they still contribute to about half of the energy consumed by the abyssal benthic animais. Cinq pièges à particules ont été déployés à des profondeurs comprises entre 4400 et 4 900 rn sur deux stations dans la plaine abyssale de Demerara et une station dans la plaine abyssale du Cap Vert (Atlantique tropical). Dans le même temps, un échantillonnage intensif du sédiment superficiel a été réalisé à l'aide d'un carottier de 0,25 m2 d'ouverture. Le flux particulaire total mesuré varie de 372 mg de matière sèche/m2/jour à 87,7 mg/m2/g de matériel récolté. Dans les sédiments superficiels, elle n'est plus que d'environ 4 mg/g. Il existe une relation directe entre l'intensité du flux organique et la richesse en composés organiques du sédiment. D'après nos estimations, plus de 90% du matériel organique arrivant sur le fond sont consommés par les organismes benthiques abyssaux et seulement 1% est perdu dans la sédimentation permanente. Pour 100 calories consommées par le benthos, 99 le sont par la petite faune et la flore vivant dans le sédiment, 0, 7 calories sont utilisées par les holothuries (mégafaune) et 0,3 calories par les poissons. La composition biochimique des particules se caractérise, à toutes les stations, par la prédominance des composés organiques transformées néobiogéniques ( « humus ») dans la matière organique totale (plus de 55%). La part des molécules de la matière vivante varie d'une station à l'autre: à la station la plus océanique, les protéines dominent et composent 200/o de l'énergie totale des apports. Dans la station plus soumise aux influences continentales, la concentration en lipides augmente et peut égaler celle des protéines. Dans ce cas, le taux de glucides des particules est très faible (7% des apports organiques). Enfin, les préférences nutritionnelles des animaux qui s'alimentent sur ces particules se portent principalement sur les molécules les plus énergétiques (lipides) et les plus facilement hydrolysables (protéines labiles) : les autres molécules, comme les composés néobiogéniques sont moins recherchés bien qu'ils contribuent pour moitié à l'énergie consommée par les animaux benthiques abyssaux Oceanologica Acta (0399-1784) (Gauthier-Villars), 1985 , Vol. 8 , N. 3 , P. 293-301 Droits : Gauthier-Villars http://archimer.ifremer.fr/doc/00112/22318/19991.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00112/22318/ | Partager |
Dynamique et réponse fonctionnelle des foraminifères et de la macrofaune benthiques en zone ostréicole dans les pertuis charentais Auteur(s) : Bouchet, Vincent Éditeur(s) : Université d'Angers Résumé : In oyster farming areas, organic matter fluxes toward sediment is increased. Pacific oysters (Crassostrea gigas) reject organic-rich faeces and pseudofaeces as a result of filtration process. Organic matter can be consumed by benthic fauna, but in excess it can entails the reduction of benthic faunal species richness, abundance and biomass. Organic matter degradation also induces hypoxic (or anoxic) conditions in the sediment, and production of ammonia and sulfides in toxic concentrations. The main objective of this study is to assess the effects of oyster farming on benthic intertidal ecosystems in the Pertuis Charentais. Benthic macrofauna, living (stained) foraminifera, and physicochemical characteristics of the water column and sediment were used as indicators to evaluate these effects. A multidisciplinary approach was conducted across the Pertuis Charentais at 3 different spatial scales: an oyster trestle (micro-scale), an oyster culture area (meso-scale) and various sites across the Pertuis Charentais (macro-scale). The study was also realised at 4 different temporal scales: some months for the spatial micro-scale, every two weeks for 2 years at meso-scale and once per season during one year at macro-scale. In this study, I found that oyster farming enriches sediment in fine particles, organic matter (up to 12 %), particulate organic carbon (15-20 µg mg 1) and leads to high microphytobenthic biomass. Moreover, the association of seasonnal warming (during spring and summer), remineralisation of accumulated organic matter and short-term hypoxic conditions leads to sulfides and ammonium production. Consequently, the benthic biodiversity decreases and the population dynamic is disturbed. The population dynamic disturbance is characterised by fast abundance rises followed by high mortality rates. In these conditions, tolerant benthic macrofaunal (Cirratulidae, Spionidae and Capitellidae) and foraminiferal (Ammonia tepida and Cribroelphidium gunteri) species are promoted. AMBI index confirms "medium" ecological quality of oyster farming areas. On the contrary, across the control sites, sensible species are maintained (Amphipods, Rosalina cf. vilardeboana). Comparison of oyster farming techniques shows that on-bottom culture is less disturbing for benthic ecosystem than off-bottom culture. Axial tomodensitometry, an innovative method, was used to describe in 3D the sedimentary column organisation. I show that oyster farming modifies the sedimentary column functioning. Indeed, the macrofaunal diversity decrease leads to the modification of the functional diversity of assemblages. Thus, the vertical distribution of living foraminifera is limited in oyster farming areas, because their distribution is tightly related to macrofaunal bioturbating modes. Dans les zones ostréicoles, les flux de matière organique sont importants, l'huître Crasssotrea gigas rejetant sous forme de pseudo-fécès et de fécès de grandes quantités de matière organique. De ce fait, bien que cette matière organique puisse être consommée par la faune benthique, sa surabondance peut provoquer une réduction de la richesse spécifique, de l'abondance et de la biomasse et provoquer sur le plan des processus biogéochimiques des déplétions en oxygène et l'apparition de substances comme l'ammonium et les sulfures dont les concentrations peuvent devenir toxiques. L'objectif principal de cette étude était donc de déterminer l'impact de l'ostréiculture, grâce à plusieurs indicateurs, sur le compartiment benthique d'un écosystème littoral comme les pertuis charentais. Pour évaluer ces effets, la macrofaune benthique et les foraminifères vivants benthiques ont été utilisés en association avec des mesures des paramètres physico-chimiques de la colonne d'eau et du sédiment. Une approche pluridisciplinaire a ainsi été menée dans les pertuis charentais à trois échelles spatiales différentes : à l'échelle d'une table ostréicole (micro-échelle), à l'échelle d'un site ostréicole (méso-échelle) et à l'échelle des pertuis charentais (macro-échelle). Dans les trois cas, un suivi dans le temps a été associé à une étude de distribution spatiale, quelques mois à micro-échelle, tous les quinze jours pendant deux années à méso-échelle et une fois par saison pendant une année à macro-échelle. Ces différentes approches ont permis d'avoir une vision pertinente de la dynamique et de la réponse fonctionnelle de la faune benthique aux changements induits par la présence de l'ostréiculture. La présence des cultures ostréicoles dans les pertuis charentais enrichit les sédiments en particules fines, en matière organique (12 %), en carbone organique particulaire (15-20 µg mg-1) et favorise une production microphytobenthique élevée. Pendant la période chaude de l'année printemps-été, la reminéralisation de la matière organique accumulée associée à des hypoxies temporaires a favorisé la production de sulfures et d'ammonium. Dans les stations soumises à l'ostréiculture, la diversité des assemblages diminue. La dynamique des espèces est caractérisée par des augmentations rapides des abondances suivies d'épisodes de mortalité. Les espèces tolérantes de la macrofaune benthique (Cirratulidae, Spionidae et Capitellidae) et des foraminifères vivants benthiques (Ammonia tepida et Cribroelphidium gunteri) sont favorisées. Le calcul de l'indice AMBI confirme la qualité écologique moyenne de ces sites. Au contraire, dans la station témoin, les espèces sensibles sont favorisées (Amphipodes, Rosalina cf. vilardeboana). La comparaison de la technique de culture sur table et de culture à plat a montré que la culture des huîtres à plat est moins perturbante pour le milieu. L'étude de la bioturbation a montré l'influence qui existe entre le mode de bioturbation des différents groupes de la macrofaune et la répartition verticale des foraminifères vivants dans la colonne sédimentaire. La diminution de la diversité des assemblages de la macrofaune dans les zones soumises à l'ostréiculture modifient la diversité fonctionnelle de ces assemblages et affectent le fonctionnement de la colonne sédimentaire, limitant la répartition verticale des foraminifères dans ces zones. Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess http://archimer.ifremer.fr/doc/2007/these-2582.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/2582/ | Partager |