Alternances codiques et éducation dans les département et collectivités d'outre-mer ; Alternances codiques et éducation dans les département et collectivités d'outre-mer : Guadeloupe, Guyane, Saint-Martin Auteur(s) : Anciaux, Frédéric Delcroix, Antoine Alby, Sophie Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Structure et Dynamique des Langues (SeDyL) ; Institut National des Langues et Civilisations Orientales (Inalco) - Institut de recherche pour le développement [IRD] : UR135 - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) DGLFLF Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : Nonobstant leur diversité sur le plan linguistique et socioculturel, les contextes d'enseignement dans les départements et collectivités de l'outre-mer français présentent de nombreux points communs, et notamment la présence de plusieurs langues entrainant des phénomènes de contacts comme les alternances codiques (désormais AC). Ainsi, dans ces contextes bi et plurilingues, la question de la gestion des langues au cours des interactions didactiques est centrale et concerne tous les acteurs : élèves, parents, enseignants, formateurs, conseillers pédagogiques, inspecteurs de l'Éducation nationale... Si l'utilisation des langues régionales et de l'AC dans les situations d'enseignement a longtemps été interdite et considérée comme un manque de maitrise ou de respect, les travaux actuels tendent à considérer ces phénomènes comme des marques de mobilisation des ressources langagières et de construction de compétences plurilingues en vue de l'enseignement et de l'apprentissage de savoirs, tant dans les disciplines dites linguistiques (français, langue vivante étrangère, langue vivante régionale...) que non linguistiques (sciences de la vie et de la terre, histoire, mathématiques, éducation physique et sportive...). C'est pourquoi nous avons relevé, transcrit puis analysé des corpus de parole issus de situations d'enseignement aux Antilles et en Guyane françaises, afin d'analyser les AC en classe et de proposer des pistes de réflexion didactiques et pédagogiques, mais également éducatives, culturelles et sociales en contextes bi- et plurilingues. Langues et Cités halshs-00978144 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00978144 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00978144/document https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00978144/file/anciaux-delcroix-alby2011_V_SHS.pdf | Partager |
Le CER: instrument de planification des enseignements et d’évaluation des apprenants Auteur(s) : riba, patrick Luscher, Jean-Marc Auteurs secondaires : Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Fondazione Lingue e Culture Résumé : International audience Inwieweit der Gemeinsame Europäische Referenzrahmen (GER) zur Unterrichtsplanung und ganz besonders zur Leistungsbewertung benutzt werden kann, untersuchen die beiden Autoren am Beispiel der DELF- und DALF- Diplome, die ab November 2007 in die Beurteilung von Französisch als Fremdsprache an den Schweizer Schulen (Ende Sek I) integriert werden sollen. Dazu müssen die Bewertungskriterien in den verschiedenen Testbereichen nicht nur transparent und vergleichbar sein und auf jedem Niveau bestimmten qualifikativen Aspekten der gesprochenen bzw. der geschriebenen Sprache genügen, sondern auch eine in Zeit und Aufwand angemessene Durchführung der Prüfungen gewährleisten.Im Beitrag von Riba und Luscher wird vor allem die Rolle vorausgehender Studien und Probetests, soliden Prüfertrainings, nachfolgender Vergleichskontrollen und eventueller Korrekturmassnahmen innerhalb der Prüfungszentren deutlich. Sie verweisen aber auch auf die Anbindung von Prüfungsaufgaben an das “normale” Unterrichtsgeschehen und schliesslich auf die Grenzen messbarer Leistungen: So lässt sich z.B. die interkulturelle Dimension nur schwer in festen Kriterien fassen und bewerten, was sich auch in dem unterschiedlichen Stellenwert ausdrückt, der Prüfungen in verschiedenen Kulturen zukommt. Am Ende bekennen sich die Autoren zu ihrem Credo, dass Sprachtests die Autonomie der Lerner fördern und deshalb so gerecht und zuverlässig wie möglich sein müssen. (Red.) Après la publication du cadre européen commun de référence pour les langues, le Centre international d'études pédagogiques de Sèvres a procédé à la réforme des certifications en français langue étrangère, le DELF et le DALF. Dans cet article, le responsable du bureau du DELF et du DALF au CIEP, et le responsable de ces certifications en Suisse analysent l'impact que le Cadre européen a ou peut avoir sur la planification des enseignements/apprentissages en français langue étrangère. Babylonia Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess halshs-01400371 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01400371 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01400371/document https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01400371/file/Le%20CER%20instrument%20de%20planification%20des%20enseignements%20et%20d%E2%80%99%C3%A9valuation%20des%20apprenants.pdf | Partager |
L’enseignement et l’apprentissage des langues étrangères (L E) à l’ère du digital Plus-value cognitive ou redondance en terme d’innovation didactique ?De quelques éléments de réponse Auteur(s) : Koulayan, Nicole Auteurs secondaires : Université des Antilles (Pôle Martinique) ; Université des Antilles (UA) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience L’enseignement des langues étrangères a continuellement utilisé les technologies de la communication du moment comme la radio, l’audio‐visuel, le multimédia. Aujourd’hui en 2015, nous sommes dans « l’ère du numérique /digital », ayant donné naissance en matière d’enseignement au« digital learning » ou « enseignement digital » également associé à « l’enseignement nomade» ou « mobile learning », caractérisés par des outils comme les ordinateurs portables petits et légers, smart/i/phones, i‐pads, tablette, etc. devenus très accessibles tant du point de vue du prix, de designtechnologique, que de la connexion permanente à bon marché ou gratuite (wifi, blu‐toughts, etc.).Depuis 2008, ce sont ces outils qui avec le digital, sont en train de bousculer l’enseignement des LE. A ce titre, nous sommes confrontés à un paradigme didactique intéressant car d’une part il est du même ordre technologique et sociétal que le précédent, tout en étant différent de par l’ergonomie des outils et le public impliqué. En effet dans sa composante la jeune génération d’apprenants, peut dans certains cas, être plus performante dans l’utilisation de ces outils que ses enseignants.Alors en matière d’enseignement digital s’agit‐ il d’une innovation réelle par rapport au e‐learning se traduisant par un mieux enseigner et apprendre ou bien n’avons à faire qu’à une déclinaison élargie du e‐learning ?Nous nous proposons de commencer à répondre à ces questions en référence à des analyses et expériences disponibles sur le digital learning en matière de didactique des LE pour lesquelles nous ciblerons particulièrement le français langue étrangère (FLE) XIe Colloque du réseau international et interdisciplinaire pour les enjeux et usages des technologies de l’information et de la communication (EUTIC) "Les écosystèmes numériques et la démocratisation informationnelle : Intelligence collective, Développement durable, Interculturalité, Transfert de connaissances" Schoelcher, France Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess hal-01299612 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01299612 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01299612/document https://hal.univ-antilles.fr/hal-01299612/file/Article%20N.Koulayan%20EUTIC%20pour%20%C3%A9dition%20finale.pdf | Partager |
Pratiques éducatives dans un contexte multiculturel L'exemple plurilingue de la Guyane. Le primaire ; : Volume I Auteur(s) : Ailincai, Rodica Crouzier, Marie-Françoise Auteurs secondaires : Modèles, Dynamiques, Corpus (MoDyCo) ; Université Paris Nanterre (UPN) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD CRDP de Guyane : ISBN : 978-2-35793-010-0 Résumé : Cet ouvrage collectif rédigé sous la direction de Rodica AILINCAI et Marie-Françoise CROUZIER arrive à un moment important de la vie du système éducatif, en particulier dans le domaine de la formation des enseignants. Les missions dévolues aux personnels enseignants de Guyane sont, comme sur le reste du territoire national, multiples et variées mais de plus, s'inscrivent dans un contexte territorial d'une certaine complexité. Le caractère exceptionnel de ce contexte d'enseignement mérite d'être souligné. La réalité sociologique, culturelle et linguistique dans laquelle bon nombre d'enseignants de cette académie sont amenés à exercer est à la fois source de défi et facteur d'enrichissement professionnel. Il est vrai que dans un tel contexte nos enseignants rencontrent des difficultés récurrentes dans la mise en œuvre de leurs apprentissages et dès lors peuvent se sentir en situation d'échec. Il apparaît donc important qu'une aide pertinente puisse leur être apportée à travers des éléments de réponse adaptés à la situation. Ainsi un tel ouvrage est de nature à aider bon nombre d'entre eux, aussi bien ceux en formation initiale que ceux déjà en poste. Quant aux étudiants en formation à l'université et qui aspirent à exercer ce noble métier, ils peuvent y trouver une source de réflexion et de données pertinente. Cet ouvrage apporte des éclairages intéressants sur beaucoup de questionnements qui ont ja- lonné et jalonnent encore la vie quotidienne de notre institution. Le questionnement sur un enseignement en contexte guyanais est important et il faut prendre la précaution de pas d'aborder cette question sous la simple forme d'une cartographie socio-culturelle et linguis- tique. Il s'agit bien de s'approprier toutes les données propres à cette société guyanaise pluri- lingue et multiculturelle, validée entre autre par une démarche scientifique, afin de pouvoir les intégrer dans des démarches d'apprentissages réfléchies au centre desquelles on place l'enfant-apprenant. Les formateurs ont apporté une contribution significative à la rédaction de cet ouvrage, c'est un moment important à travers lequel ils font partager à d'autres collègues leur expérience et leur réflexion sur une démarche de formation d'enseignants en Guyane. Une pluralité d'activités est décrite avec bien souvent une approche de la pluridisciplinarité qui semble tel- lement nécessaire mais qui a si souvent du mal à se mettre concrètement en place au sein des établissements. Je les encourage à continuer ce type de productions car elles ne peuvent qu'être bénéfiques aux collègues qui sont souvent faces à leur quotidien et n'ont pas ou peu de temps pour appro- fondir la réflexion sur leur pratique. Le système éducatif en Guyane a besoin de données et d'approches complémentaires pour l'amélioration de la formation des enseignants et ceci au profit des élèves de l'académie. La rédaction de cet ouvrage me semble être par ailleurs un signe fort de la maturité acquise dans la professionnalité de l'équipe pédagogique de l'IUFM. Que tous les auteurs de cet ouvrage soient remerciés pour leurs contributions et plus particu- lièrement Rodica et Marie-Françoise pour leur implication dans la direction de ce premier ouvrage. Antoine PRIMEROSE, Directeur de l'IUFM de la Guyane Enseigner en Guyane : comment faire, quand on commence ? Et comment tirer profit de l'expérience d'un professeur des écoles à Cayenne ou à Saint-Laurent-du-Maroni si l'on tra-vaille ailleurs ? La situation guyanaise L'Académie de la Guyane présente depuis longtemps des résultats qui la placent au dernier rang, DOM compris (Durand et Guyard, 1999). Même si ceux-ci se sont nettement améliorés au cours des dernières années comme le montre l'évolution des taux de réussite aux examens, ils restent insatisfaisants. La proportion de bacheliers d'une génération selon le lieu de rési-dence, toutes séries confondues, est encore loin de la moyenne nationale. À la session 2004, elle était de 33 ,1 % (61,6 % en France métropolitaine + DOM). Conjointement, le nombre de sorties sans qualification du système scolaire s'avère préoccupant. En 2004, au niveau V , il était de 36 % (25 % en France métropolitaine + DOM) ; au niveau V bis et IV de 21 % (7% en France métropolitaine + DOM). Ces chiffres indiquent l'insuffisance de formation d'une partie de la population, à corréler avec le taux de chômage (22,7 % contre 9,6 en France mé-tropolitaine + DOM en 2005). Plus que jamais, l'urgence est de faire acquérir au minimum à chaque élève un " socle commun de connaissances et de compétences " pour que chacun puisse exercer son rôle de citoyen dans le monde du XXIe siècle et poursuivre sa formation tout au long de la vie. L'enjeu est politique, démocratique mais aussi économique : les retom-bées de l'amélioration générale des qualifications d'une population en matière de développe-ment d'un territoire ne sont plus à démontrer. Les réformes récentes du système éducatif fran-çais tracent une voie générale pour y parvenir. Cependant, les particularités locales du dépar-tement de la Guyane, qui peuvent constituer intrinsèquement des obstacles à la réussite de certains élèves , méritent d'être étudiées avec attention. Quelques aspects territoriaux sont à préciser. Le pourcentage de communes n'ayant pas d'écoles est très bas (4,5 %), comparati-vement à ce qui peut être observé ailleurs (France métropolitaine + DOM : 32,2 %). Dans un espace globalement peu peuplé (2 habitants au km2 en moyenne), les écoles sont donc disper-sées et, en raison de la difficulté fréquente des déplacements, souvent isolées les unes des au-tres . Elles ont aussi pour caractéristique de constituer des groupes scolaires plus importants en moyenne que dans d'autres départements. Selon les données ministérielles de 2004 , le pourcentage d'écoles de plus de huit classes est de 58, 4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles de 3 classes et moins : 14,4 % (44,9 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles à classe unique : 6,4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM). Or, la taille d'un groupe scolaire n'est pas sans influence sur la vie qui s'y développe. Plus le nombre de clas-ses est élevé, moins la structure favorise les relations individualisées et personnalisantes. Au delà des aspects sociogéographiques, la situation plurilingue et pluriculturelle présente un caractère exceptionnel. Multiforme, elle s'inscrit entre deux pôles (Goury, 2002 ; Goury, Launey, Lescure et Puren, 2005) : un pôle où les élèves d'une classe partagent une même culture et langue maternelle, situation typique des sites isolés de l'intérieur du pays (Bushi-nenge et amérindiens sur les fleuves Maroni et Oyapock), et un pôle linguistiquement et cultu-rellement hétérogène, situation rencontrée plutôt sur le littoral, dans les sites urbains. De nombreuses publications portent déjà sur la situation sociolinguistique guyanaise , et un cer-tain nombre d'entre elles sur la relation que l'école entretient avec ce plurilinguisme . Elles mettent toutes en évidence la spécificité du contexte guyanais de ce point de vue : " On dénombre plus d'une trentaine de langues en Guyane. Les unes et les autres pesant un poids - numérique, économique, symbolique, etc. - plus ou moins important. Sur cette trentaine de langues, [...] une vingtaine est parlée par des groupes de locuteurs - 'natifs' ou non - représentant plus de 1 % de la population " Léglise (2007, p. 39). Ainsi, parmi les langues parlées par plus de 1 % de la population, distingue-t-on selon cet auteur : - six langues amérindiennes parlées par un peu moins de 5 % de la population ; - cinq langues créoles à base française ; le créole guyanais serait la langue première (L1) d'un tiers de la population, il est langue véhiculaire d'une partie du territoire ; le créole haïtien se-rait parlé par 10 % ou 20 % de la population , les créoles martiniquais et guadeloupéen se-raient parlés par environ 5 % de la population et le créole saint-lucien) ; - quatre créoles à base anglaise avec trois variétés de nenge(e) (aluku, ndyuka, pamaka, parlés par plus d'un tiers de la population) et le sranan tongo (utilisé essentiellement comme véhicu-laire) ; - un créole à base anglaise partiellement relexifié en portugais, le saramaka ; - cinq variétés de langues européennes : outre le français, le portugais du Brésil (5% à 10%), l'anglais du Guyana (2% environ), le néerlandais et l'espagnol ; - trois langues originaires d'Asie (le hmong et des langues de Chine du Sud, le hakka et le can-tonais). Une bonne partie de cette " non-francophonie ", parfois non scolarisée, se définit non seule-ment par son caractère étranger (28 % d'élèves sont issus de l'immigration) mais aussi large-ment par son caractère autochtone (de nombreux élèves sont nés français et alloglottes). Les caractéristiques professionnelles du personnel enseignant représentent également une donnée non négligeable à prendre en compte. Les enseignants du premier degré sont nettement plus jeunes que dans d'autres départements, et la tendance s'accentue au fil des ans. Par exemple, en 2003 les professeurs de plus de 50 ans représentaient 11,4 % de la cohorte. En 2005 ils ne sont plus que 10,6 %, alors qu'en métropole le taux est de 21,6 % du corps. Le nombre de non-titulaires, qui décroît nettement (en 2003 17,6 % ; en 2005 11,6 %) est cependant plus de quatre fois supérieur à celui de la France métropolitaine plus DOM (2,5 %). À cette inexpé-rience s'ajoute une formation institutionnelle très " nationale ", peu ou pas assez en prise avec les réalités locales. La très insuffisante préparation des professeurs, majoritairement métropo-litains, à enseigner dans un contexte marqué par une très forte proportion d'élèves alloglottes (Puren 2005, Alby et Launey, 2007) et souvent par d'importantes difficultés matérielles liées à la dispersion des écoles, pourrait être un facteur explicatif du taux d'échec scolaire en Guyane. Par conséquent, l'enseignement dans cette Académie constitue un terrain de recher-che d'une importance majeure. Nombre de recherches universitaires ont déjà été conduites. Celles concernant la réussite scolaire soulignent depuis longtemps l'importance des représen-tations que le sujet se construit autour de l'école. Ces représentations chez l'enfant "primo-arrivant" qui aborde l'apprentissage initial, viennent de la famille, mais aussi de l'école, des pairs, des médias. En référence à un modèle écologique et culturel du développement proposé par Ogbu (1981), il est possible de considérer qu'elles jouent un rôle sur la manière dont les familles et les enfants vont investir les activités scolaires. Ces conceptions préliminaires et implicites colorent aussi largement les attitudes spontanées des professionnels qui découvrent le département ou qui entrent dans le métier. Le domaine éducatif restant largement à explo-rer, de nouvelles voies ont fait l'objet de recherches fondamentales, recherches appliquées et activités pratiques ayant fait leur preuve. Notre ouvrage Enseigner en contexte guyanais ne va pas de soi. Ce sera notre première partie. Le dé-paysement, en termes géographique et culturel, peut être source d'inquiétudes ou de déstabili-sation. Être nommé dans une école des fleuves, par exemple, est une expérience qui, pour être bien vécue et pour éviter le choc de l'inconnu, nécessite informations et adaptation prospecti-ve. Que faut-il savoir et à quoi faut-il se préparer ? Rejoindre un poste caractérisé par l'enseignement bilingue français/créole peut tout autant désorienter. La connaissance des ca-ractéristiques socioculturelles et sociolinguistiques d'un lieu, la familiarisation avec des pro-jets et organisations spécifiques qui en découlent font partie de l'équipement professionnel des impétrants. Mais la centration sur une commune, une école ou une classe ne suffit pas. Le contexte culturel au sens large, riche et parfois très éloigné des références européennes, gagne à être appréhendé par différentes entrées. L'étude de l'" oraliture " et son utilisation réflé-chie en classe, souvent considérées comme une approche incontournable, méritent d'être questionnées. Quels en sont les bénéfices pour les élèves ? Faut-il privilégier l'utilisation du conte en dehors des constructions pédagogiques traditionnelles ou au contraire la rattacher aux pratiques d'écriture ? À quelles conditions la mise en valeur du patrimoine local, oral, peut-elle jeter des passerelles entres les modes de pensées des cultures d'origine et ceux de la culture scolaire en langue française ? Une voie d'exploitation de la culture environnante peut aussi passer par les visites de musées ou par diverses expositions. L'enjeu est de faire de l'élève un visiteur acteur, de le mettre en situation d'apprentissage hors de l'enceinte de la classe et de modifier la place de l'adulte, enseignant ou accompagnateur, à ses côtés. N'est-ce pas là actualiser une démarche préconisée depuis longtemps par de célèbres pédagogues tel Comenius ? Une autre exploration du contexte peut se centrer sur les espaces d'apprentissage informels, c'est-à-dire non encadrés par l'école. Les jeux en cour de récréation, la musique et la danse en pratiques locales sont autant d'objets et d'expériences métissées qui permettent de plonger dans la tradition orale et d'appréhender des modalités de transmissions déroutantes. Quelle est la place de l'individu face au groupe et vice-versa ? Quelles leçons en tirer pour le positionnement du maître et de l'élève, pour les nécessaires consensus à accepter en vue d'une plus grande efficacité de notre système éducatif ? Si les pratiques d'enseignement peuvent être améliorées par l'observation du contexte, l'introduction de supports particuliers - qui constitue notre deuxième partie - peut également favoriser la cohérence des pratiques éducatives tout en ouvrant à des valeurs universelles. Il s'agit de diversifier les activités d'apprentissage qui ont pour objectif le développement de compétences stratégiques susceptibles de neutraliser rapidement les lacunes engendrées par la spirale de l'échec. Plusieurs exemples nous en montrent le chemin. Les situations d'apprentissage collaboratif soutenu par ordinateur, et notamment les activités de débat argu-menté, sont-elles susceptibles de favoriser les interactions langagières entre élèves primo-arrivants ? Le scrabble, au-delà de la maîtrise du calcul mental et du vocabulaire en langue française, permet de conjuguer coopération et compétition. Peut-il devenir un outil privilégié de construction de la citoyenneté ? L'interrogation vaut aussi pour le jeu d'échecs. Celui-ci, plus complexe, s'il facilite la compréhension de base de concepts mathématiques et le raison-nement lors de situations problèmes, entraîne aussi l'acquisition de bien d'autres compétences transversales... L'apprentissage de la numération dès l'école maternelle, à partir de collec-tions de comptines numériques et d'activités de dénombrement, montre que la manipulation, la mise en action à la fois individuelle et négociée en groupe sont partie prenante de la cons-truction d'une identité singulière et multiple. Face à des élèves parfois difficiles ou apparemment différents, il convient de parfaire sa pra-tique enseignante. Ce point formera la troisième partie de notre ouvrage. L'indiscipline constitue la première hantise des débutants. Par delà les techniques voire les ficelles toujours très appréciées par leur pouvoir de réassurance, la question est de trouver les moyens d'installer profondément chez les élèves les valeurs de respect et de dignité humaine. Le pluri-linguisme n'est pas sans effrayer non plus. Or la langue inconnue de l'autre, loin d'être un obstacle, est un atout pour celui qui la maîtrise. Comment prendre en compte la compétence plurilingue existante ? Comment la développer chez les élèves ? Ce parti pris modifie le rap-port de l'enseignant à l'élève et au savoir, et vivifie par conséquent le désir d'apprendre et l'engagement dans les apprentissages. Le handicap et la méconnaissance dont il s'accompagne parfois suscite également des mouvements de recul. Quels en sont les méca-nismes ? Est-il possible d'accompagner efficacement les élèves handicapés ? Avec qui et de quelle façon ? Autant d'interrogations qui trouvent des réponses à travers les dispositifs exis-tants et le témoignage d'une expérience particulière. Favoriser l'interculturel, - dernière partie de notre ouvrage - met en lumière le principe vital à développer à brève échéance. Paradoxalement, dans de nombreuses enquêtes de terrain, la Guyane est présentée comme une société multiculturelle harmonieuse tout en étant composée de groupes socioculturels repliés sur eux-mêmes. Qu'en est-il réellement dans les écoles ? Quelle place les enseignants accordent-ils aux cultures et langues maternelles au sein de la classe ? Quelle pédagogie peut-on proposer pour lutter contre le racisme insidieux qui s'installe dans les classes ? La description des structures spécifiques pour élèves non franco-phones, CLIN et CRI, et l'analyse de la politique éducative contextualisée qui en découle il-lustrent autrement la nécessité d'une pédagogie spécifique. Enseigner dans un contexte pluri-culturel ne s'improvise pas. L'objectif n'est pas d'éradiquer préjugés et stéréotypes mais de construire une démarche permettant de prévenir les conflits. L'observation des interactions en situation d'hétérogénéité culturelle peut-elle mettre au jour des invariants ? Elle questionne l'éducation interculturelle qui, pour certains, semble être une perspective positive, voire la réponse à privilégier. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 halshs-00640248 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 | Partager |
Éducation et socialisation en contextes multilingues et pluriculturels Auteur(s) : Anciaux, Frédéric Jeannot-Fourcaud, Béatrice Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Delcroix Antoine Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience Aux Antilles et en Guyane françaises, comme dans d’autres territoires, les acteurs de l’enseignement, toutes disciplines confondues, sont confrontés à des effets de contextes. Ces derniers peuvent être définis comme les décalages observés entre un objectif d’enseignement et sa réalisation lorsque ces décalages sont attribuables aux différents contextes en présence dans le processus didactique. Ceux-ci peuvent être de natures variées (langagière, culturelle, socio-économique, géographique, géologique, écologique) et mettent en jeu différents objets : objets d’enseignement ou liés au système éducatif, documents pédagogiques, représentations des acteurs, etc.En mettant en scène différentes disciplines d’enseignement et des contextes variés sur le plan sociolinguistique et culturel, ce numéro 5 de la revue Contextes et Didactiques intitulé « Éducation et socialisation en contextes multilingues et pluriculturels » vise à faire émerger des éléments de compréhension des mécanismes menant à l’apparition d’effets de contexte. Les travaux de didactiques contextualisées constituent de fait ici des références convoquées dans les différentes contributions de ce volume.L’une des questions sous-jacente à la thématique et abordée dans ce volume est de savoir dans quelle mesure, à quels niveaux et de quelles manières les processus d’éducation et de socialisation peuvent-ils être adaptés aux contextes sociolinguistiques et culturels dans lesquels ils se déroulent ? L’une des orientations proposées est de décrire et de mesurer les effets de l’environnement sociolinguistique et culturel ainsi que leur prise en compte dans les processus d’apprentissage. Sont ainsi regroupés dans ce volume des travaux centrés sur les langues dites « minorées » au cours des processus d’apprentissage et sur l’utilisation de ces langues dans les processus de socialisation, ainsi que des travaux portant sur les profils linguistiques des locuteurs, les représentations sociolinguistiques, les phénomènes identitaires, les pratiques linguistiques (aspects phonologiques, morphologiques, syntaxiques) et langagières (gestion des langues par les locuteurs, alternance codique), tant chez les élèves que chez les enseignants, dans l’enseignement des langues ou d’autres disciplines. De fait, ces travaux présentent des cadres théoriques et méthodologiques spécifiques basés sur la formulation de problématiques propres à l’identification et à la prise en compte de la diversité sociolinguistique et culturelle des contextes dans l’enseignement. Ces questions sont éclairées par des réflexions d’ordre sociologique, historique et épistémologique sur le processus de contact et de métissage des savoirs locaux et universels. Ainsi, ce numéro 5 de la revue Contextes et Didactiques propose des études quantitatives et qualitatives susceptibles de décrire, de comparer et d’éclairer les processus de contextualisation didactique notamment sur les plans linguistiques, langagiers et culturels. La diversité des contextes évoqués dans les différentes contributions présentes dans ce numéro peut permettre d’envisager des comparaisons de systèmes éducatifs, de situations d’enseignement, de conceptions d’apprenants et de pratiques éducatives. Neuf articles composent ce cinquième numéro de la revue Contextes et Didactiques. Le premier article rédigé par Raphaële FOUILLET et intitulé « Les grammaires du français conçues en Italie : un lieu de contextualisation » vise à mettre en évidence des éléments de contextualisation du discours grammatical écrit observables dans les grammaires du français produites en Italie.Dans le deuxième article, « La géopolitique pour comprendre le contexte socio-culturel libanais et ses pratiques linguistiques », Ludivynn MUNOZ propose une démarche géopolitique en vue d’éclairer le contexte du Liban et de mettre en exergue les contributions de cette discipline dans ce contexte socio-culturel complexe.La troisième contribution, proposée par Christian MICHAUD et intitulée « Disciplines Non Linguistique en Langues Vivantes Étrangères : Quelle prise en compte des effets de contextes pour améliorer les enseignements ? », a comme objectif d’explorer les pratiques pédagogiques de professeurs ayant en charge l’enseignement d’une discipline dite non linguistique en langue vivante étrangère en section européenne en France.Le quatrième article, intitulé « La prise en compte de la dimension linguistique dans les disciplines non-linguistiques : du prescrit au réel ? » et rédigé par Julien BASSO, propose une réflexion sur l’appropriation du français en contexte scolaire, en se focalisant plus précisément sur la prise en compte de la dimension linguistique dans l’enseignement de l’Histoire, de la Géographie et des Sciences de la Vie et de la Terre en Outre-Mer français.La cinquième contribution, de Dominique DÉMOCRITE-LOUISY, s’intitule « Un enseignement bilingue peut-il être une réponse à l’échec scolaire ? Le cas de la collectivité de Saint-Martin ». Cet article porte sur l’enseignement à l’école maternelle à Saint-Martin où la grande majorité des enseignants est essentiellement francophones et où les Agents Territoriaux Spécialisés des Écoles Maternelles sont anglophones.Dans le sixième article, intitulé : « TICE et transposition didactique contextualisée : retour d’expérience dans l’enseignement-apprentissage du français langue 3 en milieu universitaire arabophone », Carine ZANCHI traite du recours aux Technologies de l’Information et de la Communication en Éducation dans le cadre de l’enseignement du français en Jordanie. Elle s’intéresse ainsi à la construction d’outils de formation multimédia à destination d’apprenants arabophones débutants.Le septième article, rédigé par Noël CORDONIER et Sonya FLOREY, a pour titre « Pour un contexte épistémologique du présent. Ou comment se libérer des apories d’une postmodernité généreuse mais fatiguée ». Il relate une expérience scolaire menée en Suisse qui a permis aux élèves d’une classe primaire de créer un imagier plurilingue, en sollicitant l’aide de leurs parents francophones ou allophones, et de l’intégrer dans des tâches d’apprentissage.Dans le huitième article, « Rôle de la langue maternelle et de l’origine sociale des élèves sur l’activité de co-révision à distance d’un texte explicatif en français langue seconde dans le contexte diglossique d’Haïti », Emilien DUVELSON se donne pour objectif d’étudier l’effet de la langue (créole versus français) utilisée dans les textes d’aide, sur la compréhension et la réécriture de textes en langue seconde (français) dans le contexte diglossique d’Haïti chez des lecteurs d’origines sociales différentes.Enfin, dans le neuvième et dernier article, intitulé « La diversité linguistique et culturelle à l’école primaire : quels enjeux pour les enseignants de la Dominique ? », Stella CAMBRONE-LASNES évoque les enjeux culturels, éducatifs et pédagogiques liés à la prise en compte de la diversité linguistique et culturelle en contexte scolaire dominiquais. Elle aborde notamment le statut des langues en présence (anglais, garifuna, kokoy, français, espagnol, chinois, hindi, créole haïtien, créole dominiquais) ainsi que les représentations d’enseignants du primaire sur ces différentes langues, et en particulier le créole dominiquais. De l’Italie au Liban, en passant par la France hexagonale et ses collectivités d’Outre-mer (Saint-Martin, Guadeloupe), la Jordanie, la Suisse, la Dominique et Haïti, ce numéro 5 de la revue Contextes et Didactiques a comme objectif de mettre en évidence les mécanismes qui mènent à l’apparition d’un certain nombre d’effets de contextes en éducation dans des territoires divers et des contextes sociolinguistiques et culturels variés. Revue « Contextes et Didactiques » hal-01609280 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01609280 | Partager |
Vers une didactique de l'alternance codique aux Antilles françaises ; : To a code switching didactics in the French West Indies Auteur(s) : Anciaux, Frédéric Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : Les situations d'éducation sont de plus en plus marquées par le plurilinguisme et l'hétérogénéité culturelle et sociale des apprenants, et notamment dans un contexte bilingue comme c'est le cas aux Antilles françaises où la langue française et la langue créole se partagent la communication (Anciaux, 2008). La présente recherche s'appuie sur une étude des phénomènes d'alternance des langues qui apparaissent lors des interactions au collège en Guadeloupe au cours de séances en Langues et Cultures Régionales (LCR) et en Éducation Physique et Sportive (EPS). Après l'observation et l'identification de différents types d'alternance des langues en fonction des disciplines (LCR : alternance interphrase interlocuteur et traductive ; EPS : alternance intraphrase, intralocuteur et continue), la passation d'entretiens d'auto-confrontation et d'explicitation (Vermersch, 1994) avec les enseignants concernés a permis d'identifier des stratégies d'alternance codique communes et spécifiques en fonction des objectifs pédagogiques et des disciplines enseignées (linguistique vs non-linguistique). L'alternance codique est ensuite envisagée au carrefour d'une didactique intégrée des langues (Causa, 2002 ; Cavalli, 2005 ; Gajo, 2006) et d'une approche des interactions socio-discursives (Bronckart, 1997) afin de proposer des pistes de contextualisation de l'enseignement reposant sur une didactisation de l'alternance codique pour la formation initiale et continue dans le premier et le second degré en milieu bi/plurilingue. Anciaux, F. (2008). Alternance codique français/créole en EPS dans la Caraïbe. In T. Karsenti, R-P. Gary & A. Benziane (dir.), Former les enseignants du XXIe siècle dans toute la Francophonie (pp. 29-41). Clermont-Ferrand : Presses universitaires Blaise Pascal. Bronckart, J.-P. (1997). Activité langagière, textes et discours. Pour un interactionnisme socio-discursif. Paris : Delachaux et Niestlé. Causa, M. (2002). L'alternance codique dans l'enseignement d'une langue étrangère : Stratégies d'enseignement bilingues et transmission de savoir en langue étrangère. Bern : Peter Lang. Cavalli, M. (2005). Éducation bilingue et plurilinguisme : le cas du Val d'Aoste. Paris : Hatier. Gajo, L. (2006). Enseignement bilingue, un nouvel enseignant ? Le français dans le monde, n°347. Vermersch, P. (1994). L'entretien d'explicitation. Paris : ESF. Colloque international "Spécificités et diversité des interactions didactiques : disciplines, finalités, contextes", Université de Lyon - ICAR - CNRS - INRP, 24-26 juin 2010 LYON, INRP, France Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess hal-00534425 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00534425 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00534425/document https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00534425/file/ANCIAUX.pdf | Partager |
Conception et validité de tâches évaluatives dans une perspective actionnelle Auteur(s) : riba, patrick Auteurs secondaires : Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Paris : Français dans le monde Résumé : Le n°45 de la revue "recherches et appliications, le français dans le monde" a été coordonné par Evelyne Rosen International audience L'approche actionnelle offre de nouvelles perspectives à l'évaluation sommative et certificative, dont les opérateurs européens, les méthodologues et les enseignants s'emparent peu à peu à la suite de théoriciens généralement anglo-saxons. Cependant, s'il est relativement aisé de définir désormais les paramètres fondamentaux des tâches évaluatives, l'analyse des performances qui en résultent nécessite une mise en perspective politique que le recours à des techniques statistiques ne pourra pas résoudre seul. ISSN: 0994-6632 Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess halshs-01395782 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01395782 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01395782/document https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01395782/file/Conception_et_validite_de_taches_evaluat.pdf | Partager |
Le nom des lieux à la Martinique : un patrimoine identitaire menacé Auteur(s) : Huyghues-Belrose, Vincent Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : À la Martinique, les noms les plus anciens et les mieux conservés sont ceux qui ont été précocement fixés par la cartographie et par l’administration, non par la mémoire populaire. En conséquence, lorsque le cartographe supprime un nom de lieu, celui-ci disparaît ; mais lorsqu’il le déforme, le transforme ou même renomme le lieu, c’est une composante du passé et de l’identité territoriale qu’il soumet à une logique étrangère, qu’il colonise en quelque sorte. Si l’ensemble de la population martiniquaise éprouve de l’intérêt pour l’origine et le sens des noms de lieux, il apparaît cependant qu’elle n’a pas conscience de l’importance identitaire de la toponymie ni des dangers qui la menacent. In Martinique, the oldest and best preserved place names are those who have been fixed early by cartographers and state officers, not by folk remembrance. Consequently, when the map maker cancels a place name, transforms it or even gives it a new name, he actually subjects the territorial identity to a foreign reasoning, he colonizes the toponym one could say. While the whole Martinique people is interested by place names origin and meaning, it does not seem to have a clear conscience of what giving and using a name involve for self identity, nor what dangers are menacing the toponyms of Martinique. Martinique Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.3494 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/3494 | Partager |
Alternances codiques et éducation dans les départements et collectivités d'outre-mer : Guadeloupe, Guyane, Saint-Martin Auteur(s) : Alby, Sophie Anciaux, Frédéric Delcroix, Antoine Auteurs secondaires : Structure et Dynamique des Langues (SeDyL) ; INALCO - Institut de recherche pour le développement [IRD] : UR135 - CNRS Centre de Ressources et de Recherche en Éducation et Formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) DGLFLF Éditeur(s) : HAL CCSD DGLF - Observatoire des pratiques linguistiques Résumé : Nonobstant leur diversité sur le plan linguistique et socioculturel, les contextes d'enseignement dans les départements et collectivités de l'outre-mer français présentent de nombreux points communs, et notamment la présence de plusieurs langues entrainant des phénomènes de contacts comme les alternances codiques (désormais AC). Ainsi, dans ces contextes bi et plurilingues, la question de la gestion des langues au cours des interactions didactiques est centrale et concerne tous les acteurs : élèves, parents, enseignants, formateurs, conseillers pédagogiques, inspecteurs de l'Éducation nationale... Si l'utilisation des langues régionales et de l'AC dans les situations d'enseignement a longtemps été interdite et considérée comme un manque de maitrise ou de respect, les travaux actuels tendent à considérer ces phénomènes comme des marques de mobilisation des ressources langagières et de construction de compétences plurilingues en vue de l'enseignement et de l'apprentissage de savoirs, tant dans les disciplines dites linguistiques (français, langue vivante étrangère, langue vivante régionale...) que non linguistiques (sciences de la vie et de la terre, histoire, mathématiques, éducation physique et sportive...). C'est pourquoi nous avons relevé, transcrit puis analysé des corpus de parole issus de situations d'enseignement aux Antilles et en Guyane françaises, afin d'analyser les AC en classe et de proposer des pistes de réflexion didactiques et pédagogiques, mais également éducatives, culturelles et sociales en contextes bi- et plurilingues. Langues et cité halshs-00665378 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00665378 | Partager |
Limites de la prise en compte de la diversité des publics scolaires en Guyane. Auteur(s) : Alby, Sophie Ho-A-Sim, Jeannine Auteurs secondaires : Structure et Dynamique des Langues (SeDyL) ; Institut National des Langues et Civilisations Orientales (Inalco) - Institut de recherche pour le développement [IRD] : UR135 - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : La Guyane présente une situation linguistique et culturelle exceptionnelle, non pas tant en raison du plurilinguisme qui la caractérise (celui-ci est omniprésent dans le monde) mais de la configuration de ce plurilinguisme, notamment en contexte scolaire : allophonie d'élèves étrangers mais aussi d'élèves français, grande diversité linguistique, écart culturel important entre le monde de l'école et celui de l'environnement familial et quotidien. Cette diversité linguistique et culturelle de l'école en Guyane constitue donc un enjeu essentiel pour une région qui, en tant que département français, est difficilement assimilable aux " pays du Sud ", mais qui pourtant en présente de nombreuses caractéristiques de part son, histoire coloniale . Face à cette situation, l'école française centralisatrice se doit donc d'envisager une transformation de son système éducatif, afin de mieux l'adapter au public qu'elle accueille. Cette transformation peut porter sur différents niveaux : programmes, formation des enseignants, etc. Toutefois elle se heurte à la conception du système éducatif par des décideurs, qui s'appuient sur une réalité fantasmée, une vision holistique de l'éducation en France. De surcroît, l'appartenance de la France au contexte européen suppose une prise en compte des directives élaborées à ce niveau. Aussi, la Guyane est-elle face à un enjeu majeur : celui d'une nécessaire réinterprétation des contenus, des méthodes d'enseignement, et même des principes qui gouvernent cet enseignement. Ses acteurs ne peuvent toutefois agir qu'en se basant sur les textes officiels qui régissent le système éducatif. Comment dans un tel contexte, et face à de tels enjeux, résoudre le paradoxe que constitue une école française dans un département d'Outre-Mer, situé en Amérique du Sud ? C'est à cette question que nous tenterons de répondre en décrivant, dans un premier temps, les caractéristiques de ce contexte éducatif, l'inadaptation des décisions de l'état en matière éducative. Cette description s'appuiera sur des analyses de documents, et sera exemplifiée par des études de cas issus de différents espaces éducatifs de la région. Nous chercherons ensuite à déterminer quels sont les éléments d'adaptation essentiels, en émettant des propositions en termes de contenus d'enseignement, de profil des enseignants et de formation de ces derniers. Raisons Educatives halshs-00665368 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00665368 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00665368/document https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00665368/file/raisons_A_ducatives.pdf | Partager |
Quelques réflexions sur l'évaluation en langues. Comment faire mieux? Auteur(s) : riba, patrick Auteurs secondaires : Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD AMIFRAM Résumé : International audience L'auteur ébauche ici un certain nombre de pistes didactiques afin d'améliorer l'évaluation en langues: pour une meilleure prise en compte de la validité de construit des épreuves, pour éviter les biais, pour améliorer la transparence des processus...Un plébiscite pour une démarche qualité en éducation. ISSN: 2007-8986 Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess halshs-01400379 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01400379 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01400379/document https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01400379/file/quelques%20r%C3%A9flexions%20sur%20l%27%C3%A9valuation%20en%20langues%2C%20comment%20faire%20mieux.pdf | Partager |
L'évaluation en langues étrangères à l'école et/ou à l'université. Pour une démarche de qualité, entre tensions, ruptures et continuités : Clôture Auteur(s) : Riba, Patrick Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines Extrait de : "L'évaluation en langues étrangères à l'école et/ou à l'université. Pour une démarche qualité : entre tensions, ruptures et continuités" : journée d'étude, le 27 mai 2015. Université des Antilles et de la Guyane Description : Conclusion de la journée d'études "L'évaluation en langues étrangères à l'école et/ou à l'université. Pour une démarche de qualité, entre tensions, ruptures et continuités" par Patrick Riba. Siècle(s) traité(s) : 21 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V15200 V15200 | Partager |
L'enseignement du français langue étrangère au Mexique : un regard à la lumière des statistiques du DELF et du DALF, certifications officielles du ministère français de l'Éducation nationale Auteur(s) : Riba, Patrick Auteurs secondaires : Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD GERFLINT Résumé : International audience The evolution of Official French Certifications in French for Foreigners, DELF and DALF, offers an interesting statistical reference to understand, at least, on one side, the situation of French in Mexico. Among norms and social representations, DELF and DALF bring us a special look about the status of this language, from social aspirations to the impact they create on the learning and on the teaching process. La evolución de las certificaciones oficiales del ministerio francés de Educación en francés como lengua extranjera, el DELF y el DALF, constituyen una referencia estadística interesante para entender, al menos en parte, la situación del francés en México. Entre tendencias normativas y valorización social, estas certificaciones permiten arrojar una mirada original sobre el estatus de esta lengua, desde las demandas sociales que motivan hasta el impacto que implican sobre el proceso de aprendizaje y enseñanza. L’évolution des certifications officielles du ministère français de l’Éducation nationale en français langue étrangère, le DELF et le DALF, constitue une référence statistique intéressante pour appréhender, du moins en partie, la situation du français au Mexique. Entre tendances normatives et valorisation sociale, ces certifications permettent de dégager un regard original sur le statut de cette langue, des demandes sociales qui en motivent l’apprentissage à l’impact qu’elles induisent sur le processus d’apprentissage enseignement. ISSN: 20074654 Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess halshs-01400353 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01400353 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01400353/document https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01400353/file/Lenseignement_du_FLE_qu_Mexique_un_regar.pdf | Partager |
The specifications for French of levels C1 and C2 of the Common European Framework of Reference for Languages ; La spécification et la certification pour le francais des niveaux C1 et C2 du Cadre européen commun de référence pour les langues Auteur(s) : riba, patrick Auteurs secondaires : Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle Jean-Claude Beacco Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : Cette thèse a été publiée dans une version remaniée et adaptée sous le titre "Niveaux C1 et C2 pour le français du Cadre européen commun de référence pour les langues, éléments pour un référentiel", Riba, P., (2016), Didier éd, Paris This thesis sets out to examine the problems of description and specification pertaining to the C levels of the Common European Reference Framework for Languages , known as the experienced–user levels (C1 - Autonomy and C2 - Mastery), for French. It forms part of the efforts to establish yardsticks suggested by the Council of Europe and undertaken in various European countries, including France, whereby the A and B levels have already been described (J.C. Beacco, S. Bouquet, R. Porquier, 2004 ; J.C. Beacco, R. Porquier, 2007 ; J.C. Beacco, S. Lepage, R. Porquier, P. Riba, 2008 ; J.C. Beacco, B. Blin, E. Houles, S. Lepage, P. Riba, pending publication). The notional and functional components, discourse genres, functions, notions, morphosyntactic categories, phonetic content and cultural competencies and learner strategies pertaing to levels C1 and C2 have been described based on three methodological approaches that are respectively intuitive, experimental and based on the creation of standards. The thesis focuses on researching the cut-off points between levels B2, C1 and C2, which are of use to designers of teaching methods and curricula, examination writers and teachers, and it proposes the establishment of a C2+ level, which is didactically compatible with the contradictory notions of “final language level˝ and lifelong learning. Cette thèse a pour objet la problématique de la description et la spécification des niveaux C duCadre européen commun de référence pour les langues, dits niveaux de l’utilisateurexpérimenté (C1 autonome, C2 maîtrise) pour le français. Elle s’inscrit dans la dynamique deréférentialisation souhaitée par le Conseil de l’Europe et engagée dans plusieurs payseuropéens, y compris en France, où les niveaux A et B ont déjà été décrits : B2, (J.C. Beacco,S. Bouquet, R. Porquier, (2004), A1, J.C. Beacco, R. Porquier, (2007), A2, J.C. Beacco, S.Lepage, R. Porquier, P. Riba, (2008), B1, J.C. Beacco, B. Blin, E. Houles, S. Lepage, P. Riba,(2010).La description des éléments notionnels et fonctionnels des niveaux C1 et C2, genresdiscursifs, fonctions, notions, catégories morphosyntaxiques, matière phonique, matièregraphique, compétences culturelles et stratégies d’apprentissage, a été établie en suivant troisvoies méthodologiques, intuitive, expérimentale et d’étalonnage.Elle se focalise sur la recherche des points de césure entre B2, C1 et C2 utiles pour les auteursde méthodes ou de curriculums, les concepteurs d’examens et les enseignants et elle proposeune spécification d’un niveau C2+, didactiquement compatible avec les notions paradoxalesde « dernier niveau de langue » et d’apprentissage tout au long de la vie. https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-01395794 Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess NNT : 2010PA030062 tel-01395794 https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-01395794 https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-01395794/document https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-01395794/file/these%20Patrick%20RIBA%20finale.pdf | Partager Voir aussi Comun European Framework for languages Referentialisation referential specification of C1 and C2 levels French as a Foreign Language. référentiel français langue étrangère Cadre européen commun de référence pour les langues CECRL niveaux de référence du CECRL [SHS.EDU] Humanities and Social Sciences/Education [SHS.LANGUE] Humanities and Social Sciences/Linguistics |