Quelles compétences attendues demain sur le marché du travail et bilan des métiers en tension ? Auteur(s) : Basso, Christophe Lasalle, Mme Boutant, Florence Plante, Yannick Joachim, Rose-Line Cataye, Marie-Noëlle Labye, M Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : Université des Antilles Extrait de : "Les 30 ans d'Erasmus", le 13 octobre 2017. Université des Antilles Description : Christophe Basso, Chef de service territorial de l'INSEE Martinique, analyse l'insertion des jeunes dans le monde du travail en faisant une étude topographique de l'emploi des jeunes en Martinique. Florence Boutant, responsable du développement RH du groupe GBH partage ensuite son parcours et ses fonctions au sein du groupe GBH. Puis, Yannick Plante, directeur général du réseau ALIZE RH explique comment se préparer au marché du travail de demain. Marie-Noëlle Cataye, responsable du service international de la CCIM, présente par la suite les fonctions de la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Martinique. Elle présente les activités locales et internationales de son service. M.Labaye, Président de Martinique Nutrition Animale (ERASMUS 1987) explique, quant à lui en profondeur la notion de compétence en relation avec la vision et la stratégie européenne. Enfin Mme Lasalle, Professeur de droit européen et responsable ERASMUS à Genève, présente Erasmus et les possibilités de mobilité subventionnées par l'Europe. Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V17253 V17253 | Partager |
Impact of social inequality and air pollution on the risk of adverse birth outcomes in the mother-child cohort PELAGIE : role of urban-rural context ; Impact des inégalités sociales et de la pollution atmosphérique sur le risque d'issues défavorable de grossesse dans la cohorte mère-enfant PELAGIE : rôle du contexte urbain-rural Auteur(s) : Bertin, Mélanie Auteurs secondaires : Institut de recherche, santé, environnement et travail [Rennes] (Irset) ; Université d'Angers (UA) - Université des Antilles et de la Guyane (UAG) - Université de Rennes 1 (UR1) - École des Hautes Études en Santé Publique [EHESP] (EHESP) - Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) - Structure Fédérative de Recherche en Biologie et Santé de Rennes ( Biosit : Biologie - Santé - Innovation Technologique ) Institut de recherche en santé environnement et travail -- Rennes Université Rennes 1 Jean-François Viel Cécile Chevrier Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : Pregnancy is a sensitive and critical period for the development of the child and the health of adults-to-be. The biological and physiological adaptation of the body dealing physical and psychosocial stressors during this period may exert its effects in adulthood (and possibly over several generations). This delayed toxicity presupposes intrinsically the need to study the effects of exposure to environmental risk factors during fetal life using a holistic approach involving risk factors at both the micro (individual characteristics) and the macro level (physical and psycho-social context). Given the heterogeneity of the Breton territory in which this work was conducted, we explored whether the impact of social inequalities and the physical environment (air pollution) on birth outcomes (fetal growth and the risk of prematurity) could be modified according to an urban or rural place of residence. This work was based on data collected as part of the Breton mother-child cohort PELAGIE, which had included 3421 pregnant women between 2002- 2006. The anthropometric parameters and gestational age at birth were measured by medical personnel at delivery. We defined urban and rural areas according to the definition of “urban units” from the National Census Bureau (INSEE). The annual concentrations of air pollution (nitrogen dioxide (NO2)) were estimated using a land-use regression modeled at a 100 m scale and developed as part of an European project. Finally, neighbourhood deprivation was estimated using a composite index developed at census blocks level and whose use was legitimated over both urban and rural areas. Neighbourhood deprivation was associated with an increased risk of infants with fetal growth restriction, only for women living in rural areas. We also observed an increased risk of preterm birth associated with NO2 concentrations > 16.4 μg.m-3, only among women residing in urban areas. The associations between air pollution and fetal growth, although sex-specific, did not seem on the other hand, to vary significantly according to the urban-rural spectrum. This work confirms the need to explore the influence of both social and environmental inequalities on intrauterine development, and to assess the role of place-based factors, such as the urban-rural context, in shaping these inequalities. La grossesse est une période sensible et déterminante pour le développement de l’enfant et l’état de santé à l’âge adulte. L'adaptation biologique et physiologique de l'organisme face à des « stresseurs » physiques et psychosociaux au cours de cette période peut ainsi exercer ses effets à l'âge adulte (et possiblement sur plusieurs générations). Cette toxicité différée suppose intrinsèquement la nécessité d’étudier les conséquences des expositions environnementales au cours de la vie foetale et ce suivant une approche holistique intégrant autant les facteurs de risque à des niveaux micro (caractéristiques individuelles) et macro (expositions physiques externes et contexte psycho-social). Etant donné l’hétérogénéité du territoire breton dans lequel s’inscrit ce travail de thèse, nous avons cherché à explorer l’impact des inégalités sociales et de l’environnement physique (pollution atmosphérique) sur l’issue de la grossesse (croissance foetale et risque de prématurité) indépendamment chez des femmes enceintes résidant dans des zones urbaines et rurales. Ce travail s’est appuyé sur les données issues de la cohorte bretonne mère-enfant PELAGIE, qui a inclus 3421 femmes enceintes entre 2002- 2006. Les paramètres anthropométriques et l’âge gestationnel à la naissance ont été renseignés à l’accouchement par le personnel médical. Le contexte urbain et rural breton a été caractérisé à partir de la définition des unités urbaines de l’INSEE. Les concentrations annuelles de pollution atmosphérique (dioxyde d’azote (NO2)) ont été modélisées à une échelle de 100 m à partir d’un modèle de "land-use regression" développé à l’échelle européenne. Enfin, le niveau socio-économique des IRIS a été estimé à l’aide d’un indice de désavantage social - construit à partir des données du recensement de l’INSEE et dont la validité et l’adaptabilité à des territoires à la fois urbains et ruraux a été examinée au préalable. Nos résultats suggèrent une influence délétère d’un contexte de vie socioéconomique défavorable sur la croissance intra-utérine, spécifiquement chez les femmes résidant en milieu rural. Nous avons également observé une augmentation du risque de prématurité associée à des niveaux > 16.4 μg.m-3 de NO2 dans l’air, à l’inverse, uniquement chez les femmes résidant dans des zones urbaines. Les associations entre l’exposition à la pollution atmosphérique et les marqueurs de la croissance intra-utérine, bien que sexe-spécifiques, ne semblent en revanche pas varier sensiblement suivant le gradient urbain-rural. Ce travail confirme la nécessité d’évaluer l’influence des inégalités sociales et environnementales sur le développement intra-utérin et de considérer l’importance et le rôle du contexte de vie, notamment urbain-rural, dans la formation de ces inégalités. https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01308518 NNT : 2015REN1B010 tel-01308518 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01308518 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01308518/document https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01308518/file/BERTIN_M--lanie.pdf | Partager |
Diagnostic de Cynoscion acoupa (Acoupa rouge) en Guyane française Auteur(s) : Levrel, Adrian Résumé : La pêche côtière artisanale, répartie sur tout le littoral guyanais cible les poissons dits « blancs » vivant entre 5 et 20 m de profondeur, en mer et dans les estuaires ; machoirans, acoupas, loubines, requins, mulets, mérou, etc... Ses débarquements annuels sont estimés à plus de 3000 tonnes en 2011.
La pression démographique en Guyane (croissance démographique supérieure à 3.8%, INSEE, 2007) va générer un accroissement de la demande alimentaire locale et par conséquent des prélèvements et activités halieutiques croissants concernant la pêcherie côtière qui soutient la consommation locale. Cette augmentation de la production halieutique est–elle soutenable ? La ressource ainsi que la biodiversité ne se retrouveront-elles pas à terme en situation de surexploitation sous cette pression anthropique croissante ?
Le présent rapport s’intègre dans le projet Dépêche en apportant des connaissances sur le stock de l’espèce principale de la pêcherie Guyanaise, l’Acoupa Rouge. Droits : 2012 Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/00114/22495/20201.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00114/22495/ | Partager |
Le nom des lieux à la Martinique : un patrimoine identitaire menacé Auteur(s) : Huyghues-Belrose, Vincent Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : À la Martinique, les noms les plus anciens et les mieux conservés sont ceux qui ont été précocement fixés par la cartographie et par l’administration, non par la mémoire populaire. En conséquence, lorsque le cartographe supprime un nom de lieu, celui-ci disparaît ; mais lorsqu’il le déforme, le transforme ou même renomme le lieu, c’est une composante du passé et de l’identité territoriale qu’il soumet à une logique étrangère, qu’il colonise en quelque sorte. Si l’ensemble de la population martiniquaise éprouve de l’intérêt pour l’origine et le sens des noms de lieux, il apparaît cependant qu’elle n’a pas conscience de l’importance identitaire de la toponymie ni des dangers qui la menacent. In Martinique, the oldest and best preserved place names are those who have been fixed early by cartographers and state officers, not by folk remembrance. Consequently, when the map maker cancels a place name, transforms it or even gives it a new name, he actually subjects the territorial identity to a foreign reasoning, he colonizes the toponym one could say. While the whole Martinique people is interested by place names origin and meaning, it does not seem to have a clear conscience of what giving and using a name involve for self identity, nor what dangers are menacing the toponyms of Martinique. Martinique Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.3494 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/3494 | Partager |
La consommation des ménages dans la France d’outre-mer : quelles disparités avec la métropole ? Auteur(s) : Martin, Henri Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : La dernière édition de l’enquête Budget de Famille (2010-2011) de l’Insee comporte un suréchantillonnage de logements dans les départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion et Mayotte devenue département français en 2011). Ces données permettent de dresser un panorama de la consommation des ménages résidant sur ces territoires. Des disparités peuvent alors être mises en évidence avec la France métropolitaine. En neutralisant des effets de structure des deux populations, il ressort que les ménages ultra-marins (à l’exception des Antilles) ont des dépenses de consommation plus faibles que les ménages métropolitains notamment pour les postes de l’alimentation, des loisirs et de la santé. Ils sont également un peu moins bien équipés en biens durables (véhicule, lave-linge, lave-vaisselle…). En revanche, quand on les interroge sur leur niveau de vie, les ménages ultra-marins ont — toutes choses égales par ailleurs — une perception plus positive de celui-ci que les métropolitains. Le département de Mayotte se singularise à la fois par les caractéristiques sociodémographiques de sa population, mais aussi par le faible niveau de consommation et d’équipement de ses ménages, corollaires d’un niveau de vie bien plus faible que dans les autres départements ultra-marins. The last INSEE Family Budget Survey (2010–2011) oversamples housings in overseas departments (Guadeloupe, Martinique, Guyana, Réunion and Mayotte). Those data allow us to draw up an overview of household consumption on those territories. Disparities can be highlighted with metropolitan France. Neutralizing structural heterogeneity of populations, it emerges that ultramarine households (with the exception of Caribbean France) have lower spending than metropolitan households, notably for food, leisure and health. They are also less equipped with durable goods (vehicle, washing machine, dishwasher…). When they are questioned about their standard of living, ultramarine households have – ceteris paribus – a more positive perception than metropolitan households. Mayotte stands out both by socio-demographic characteristics of its population but also by the low level of consumption and equipment of its households. This is the result of very low standard of living of the local population. Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.11323 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/11323 | Partager |
Projet pilote du Système d’Informations Halieutiques (SIH) Martinique (2007-2010). Premières données sur la pêche en Martinique (2009-2010) Auteur(s) : Reynal, Lionel Demaneche, Sebastien Guyader, Olivier Bertrand, Jacques Berthou, Patrick Dromer, Clement Maros, Emmanuel Bruneau, Marie Résumé : Le statut de département français fait de l’île de la Martinique une des régions ultra périphériques (RUP) de l’Union européenne. L’activité des navires de pêche qui exploitent sa ZEE s’inscrit dans le cadre de la politique commune des pêches de l’Union européenne, et la gestion des ressources partagées avec d’autres pays s’exerce dans le cadre des organisations internationales de pêche afférentes. Avec 1098 navires de pêche dont 1074 de moins de 10 mètres, la flotte de la Martinique représentait en 2009 16% de la flotte française. L’absence de données halieutiques depuis les évaluations de Gobert en 1989 a été identifiée à de nombreuses reprises comme un élément critique pour le suivi de l’évolution des activités de pêche et des ressources exploitées, ainsi que pour la définition de politiques de gestion durable de ce secteur économique.
L’objectif de cette étude pilote était de tester la mise en place d’un système d’informations relatif aux activités de pêche maritime en Martinique, et d’étudier les conditions scientifiques et techniques d’une pérennisation d’un tel dispositif. Ce projet mené sur la période 2008-2010 avait pour objectif d’une part de consolider les connaissances en termes d’effort de pêche, de captures et de suivi socio-économique des différentes composantes de la pêche martiniquaise, et d’autre part de réaliser des synthèses sous forme d’indicateurs à destination des partenaires du projet (Direction des pêches maritimes et de l’aquaculture, Conseil régional de Martinique, Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de Martinique).
Ce travail a été mené considérant le contexte particulier de la pêche martiniquaise qui cumule les difficultés inhérentes à une pêcherie artisanale en milieu tropical : utilisation de nombreux engins, exploitation à partir d’une centaine de ports/abris une ressource très diversifiée, débarquement de faibles quantités de produits à toutes heures de la journée, faible disponibilité des patrons, très polyvalents dans leur activité en mer comme à terre, pour remplir des documents statistiques.
Le projet a permis de tester différentes méthodes d’enquêtes dans les ports et de sondages téléphoniques utilisables dans ce contexte. La confrontation de ces méthodes et de leurs résultats a permis de mettre en évidence certains biais associés à la difficulté de respecter les règles du tirage statistique des unités d’échantillonnage. Il est ainsi apparu que les enquêtes sur les points de débarquement pouvaient surévaluer l’effort de pêche et les débarquements. En effet, ces enquêtes méconnaissent les navires inactifs parqués hors des ports. De plus, les retours de pêche avec des prises faibles ou nulles échappent en partie aux observateurs en raison de la brièveté du séjour du patron dans le port au terme de sa marée.
Des sondages téléphoniques couvrant une période de sept jours ont été menés, afin de prendre en compte le cycle hebdomadaire d’organisation de la pêche et de la commercialisation du poisson. Ces sondages permettent de s’affranchir des contraintes spatiales (éloignement et mauvaise accessibilité de certains lieux de débarquement) et temporelles (fin de semaine, jours fériés, débarquements de nuit), dans la mesure où ils peuvent être établis sur la base d’un registre complet des patrons-armateurs. Au cours de l’étude pilote, le plan d’échantillonnage a pu être suivi à 70 % (navires tirés au hasard figurant dans le plan). Dans 27 % des cas, l’observateur a du substituer l’unité d’échantillonnage, selon les règles imposées par le plan. En outre 2 % des sondages prévus au plan n’ont pas pu être réalisés en raison d’un refus.
L’inconvénient majeur attribué à la méthode des sondages téléphoniques est l’impossibilité de vérifier les déclarations de personnes interviewées. Une comparaison entre ces déclarations et des pesées effectuées par les observateurs sur les points de débarquement a permis de décrire les divergences entre les deux modes de collecte des données. Cette analyse a également montré que si la collecte des données au débarquement offre la garantie d’une observation directe, elle peut également manquer une partie du produit de la pêche : langoustes déposées en vivier en pleine eau avant l’entrée dans le port, poisson non débarqué pour satisfaire la commande d’un client, lots de poissons remis aux haleurs de sennes de plage, débarquement sur un premier point avant le site enquêté, etc.
Il est apparu qu’une collecte de données fiables ne peut se faire sans une bonne information des professionnels et leur participation volontaire à l’établissement des statistiques. La collecte des données dans un cadre qui garantit l’anonymat du pêcheur est également une condition inhérente à la réussite d’un observatoire. Par ailleurs, bon nombre d’informations portant par exemple sur l’activité en mer (dimension des engins, temps de pose, zone de pêche, etc.) invérifiables sur le lieu de débarquement peuvent être recueillies dans des conditions analogues par téléphone. Pendant la réalisation du projet pilote, 90,4 % des pêcheurs contactés par téléphone ont répondu sans réticence aux observateurs. Ceux qui ont refusé de répondre ou qui n’ont jamais décroché le téléphone (erreur de numéro ou refus) représentent 3 % des patrons-armateurs des navires figurant au fichier flotte national. Les pêcheurs qui n’ont pas régulièrement répondu aux observateurs représentent 6,6 % des effectifs.
Pour valider les données collectées par enquêtes téléphoniques, leurs résultats ont été comparés par différentes méthodes à ceux des enquêtes au débarquement en vue d’identifier et de quantifier des biais éventuels. Aucune surévaluation ou sous-évaluation systématique par les enquêtes téléphoniques n’a été décelée au cours de ces travaux, certaines valeurs pouvant être plus élevées et d’autres moins. Les écarts non formellement expliqués ont été considérés comme une sous-évaluation par les enquêtes téléphoniques. Ceux-ci s’élèveraient à 20 % pour l’estimation du nombre de sorties et à 30 % pour celle des prises par sortie. Malgré la prise en compte de ces écarts, les estimations faites en 2009 et 2010 indiquent une régression des débarquements et de l’effort de pêche depuis l’évaluation réalisée en 1987 par le Pôle de recherche océanographique et halieutique Caraïbes. Un second niveau de validation a consisté à vérifier cette décroissance de la pêche en confrontant les informations obtenues par la présente étude pilote à des données d’origines différentes : étude des comportements alimentaires par l’Institut de veille sanitaire, étude de la consommation des ménages par l’INSEE, évolution des données d’importation des Douanes, données de vente de matériel de pêche par la coopérative d’avitaillement des pêcheurs de la Martinique (COOPEMAR). Toutes ces données font ressortir une baisse de la consommation de poisson par habitant depuis la fin des années 1980 et une augmentation des importations de produits de la mer. La pêche martiniquaise n’étant pas exportatrice, ces données donnent également un signal de diminution de la pêche martiniquaise au cours des 25 dernières années.
Les données collectées à l’occasion de cette étude pilote suggèrent que la régression de la pêche martiniquaise au cours des dernières décennies serait le résultat de deux causes majeures :
- la surpêche des ressources de fond sur le plateau insulaire. Ces ressources subissent une forte pression de pêche, entre autres de la part des pêcheurs les plus âgés qui n’ont plus les capacités physiques de pratiquer une activité loin des côtes. Un quart des patrons-armateurs ont aujourd’hui l’âge de la retraite et relèvent près de la moitié des nasses mouillées sur le plateau insulaire. Ces pêcheurs à l’activité peu flexible sont contraints de la poursuivre en raison de la faiblesse de leur pension de retraite. Une réduction de la pression de pêche sur le plateau insulaire par le départ effectif de ces pêcheurs favoriserait certainement, après quelques années, un retour à la situation décrite il y a 25 ans, qui permettait un débarquement annuel d’espèces issues du plateau insulaire d’environ 1 000 tonnes de plus que la production actuelle.
- la concurrence des importations, en particulier des produits congelés, est certainement en partie la cause de la régression de la pêche des pélagiques hauturiers, malgré le développement des dispositifs de concentration de poissons (DCP) qui sont à l’origine d’environ 30 % des débarquements de la pêche de l’île. Face aux importations, la commercialisation de la pêche locale est encore peu structurée avec plus de 49 sites de vente répartis sur le territoire, généralement peu achalandés en raison des faibles prises irrégulières des pêcheurs artisans. Les espaces de vente sont encore peu équipés et rarement aux normes. C’est ainsi que plus de quarante pour cent des tables de vente sont en bois.
Plusieurs options sont actuellement examinées pour améliorer la fiabilité et la précision des données collectées par le SIH sans augmenter leurs coûts de collecte.
Le traitement des données collectées sur quelques années permettra d’affiner les critères de stratification de la population afin d’améliorer la précision des données.
Compte tenu de l’éparpillement des points de débarquement et de la faible fréquence de sortie des navires de pêche, une optimisation du travail de terrain des observateurs doit être faite. L’objectif de ces enquêtes de terrain doit être de :
- servir de témoin pour la validation des enquêtes téléphoniques. Pour cela, il faudra rechercher les sousensembles communs aux enquêtes téléphoniques et aux observations sur le terrain afin qu’ils soient comparables ;
- disposer d’une composition spécifique et en taille des débarquements qui soit si possible représentative de l’ensemble des débarquements ou au moins d’une part significative qui pourrait servir d’indicateur de l’évolution de la pêche et des ressources exploitées.
Afin d’optimiser les déplacements des observateurs sur le terrain, les données des enquêtes téléphoniques peuvent être utilisées pour identifier par semestre les 50 à 100 sites et tranches horaires de cinq heures au sein desquels les fréquences de retours de pêche sont les plus élevées. L’étude pilote a montré que, par ce procédé, le nombre de retours échantillonnés s’élève en moyenne à 3,5.
Les échantillonnages biologiques des débarquements permettant de décrire leur composition spécifique et en taille sont réalisés par photographie lorsque l’engin utilisé capture un grand nombre d’espèces différentes (nasses, filets de fond, senne de plage...). Par ce procédé, il est possible de réduire la durée des échantillonnages de près de trois quarts du temps nécessaire aux mensurations directes, et ainsi de moins gêner le débarquement et la vente du poisson. Ce procédé permet également d’avoir une traçabilité des échantillonnages; il offre notamment la possibilité de revenir sur les identifications en cas de doute. Cette méthode, aujourd’hui bien rodée, devrait permettre d’améliorer la qualité des travaux sur la biodiversité de la faune marine. Droits : 2013 Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/00156/26762/24850.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00156/26762/ | Partager |