Approche des phénomènes linguistiques en contextes sociodiglossiques Auteur(s) : Dispagne, Michel Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines Extrait de : "Tracées de Jean Bernabé" : colloque international, du 25 au 27 octobre 2017. Université des Antilles Description : La présente communication est centrée sur la question de la langue et de sa pratique dans des espaces créolophones. Elle abordera dans le sillage des réflexions développées par Jean Bernabé dans son ouvrage fondateur Fondal-Natal, à travers la notion de « hiérarchisation des compétences » et de celle de « compétences linguistiques perforées », des éléments favorisant la visibilité et la singularité de l'identité créole du locuteur, sujet et acteur. Plus précisément, cette question langagière et culturelle, nous entendons l'inscrire par l'observation de faits indiquant sa complexité, d'autant que cette approche n'interroge pas un monolinguisme et sa pratique, ni un bilinguisme individuel réduit à la parlure de la langue mais plutôt un bilinguisme sociétal (John Gumperz, 1968) opérant à travers l'usage des pratiques collectives des deux langues, créole et français au sein de ces espaces où le code-switching est à l'oeuvre (Marielle Rispail, 2003). Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V17248 V17248 | Partager |
Pourquoi et comment introduire la problématique de la variation de la langue dans le discours scolaire ? Auteur(s) : Guerin, Emmanuelle Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : ESPE de Martinique : Ecoles Supérieures du Professorat et de l CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines CRREF : Centre de Recherche et de Ressources en Education et Formation Extrait de : "Socio-didactique et didactique du français en Martinique et en Guadeloupe" : journée d'étude, le 2 juin 2018. Université des Antilles Description : Cette intervention est l'occasion de réfléchir à la place de la variation langagière dans la pratique scolaire. Si le rôle nécessaire de l'école est de transmettre à tous les membres de la communauté une même forme de la langue désignée, les autres formes, notamment celles maîtrisées par les élèves ne devraient pas pour autant être exclues ou invalidées en discours. D'une part, on rendrait ainsi compte de la langue pour ce qu'elle est effectivement, c'est-à-dire vivante. D'autre part, l'enseignement de la langue dite maternelle contribuerait de façon plus efficace au développement de la compétence de communication des élèves. En arrière plan, se joue un positionnement idéologique et politique quant à la reconnaissance du dynamisme de la langue (par extension la culture) française. Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V18188 V18188 | Partager |
L'évaluation bienveillante, l'évaluation de la compétence Auteur(s) : Bardol, Frank Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines Extrait de : "L'évaluation en langues étrangères à l'école et/ou à l'université. Pour une démarche qualité : entre tensions, ruptures et continuités" : journée d'étude, le 27 mai 2015. Université des Antilles et de la Guyane Description : Alors que l'évaluation chiffrée et l'évaluation de la connaissance commencent à être décriées car source de stress, d'élitisme et de perte d'estime de soi, l'évaluation de la compétence prend de plus en plus d'importance pour répondre aux attentes des élèves d'aujourd'hui. Les professeurs du premier degré sont parvenus à intégrer le livret personnel de compétence à leur pratique professionnelle. Bien que les professeurs du second degré doivent renseigner le palier 3 du Livret Personnel de compétences en vue de l'obtention du DNB, l'approche par compétences n'est pas encore intégrée à toutes les pratiques de manière congruente. Comment évaluer les cinq compétences langagières en langue pour que l'évaluation fasse sens pour l'élève et ses parents ? Le Cadre Européen Commun de Références pour les Langues et l'approche communicationnelle offrent des pistes de réflexion. Siècle(s) traité(s) : 21 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V15198 V15198 | Partager |
Les enfants au contact de la langue proscrite Comment les appropriations langagières des tout petits déjouent la censure des plus grands. I-Le prescrit et le proscrit Auteur(s) : MIEHAKANDA, M'Badi Auteurs secondaires : Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Didactique, Éducation et Formation (LIRDEF) ; Université Paul-Valéry - Montpellier 3 (UM3) - Université de Montpellier (UM) Éditeur(s) : HAL CCSD Editeur :1022 [SUISSE] : Association de la revue [petite] enfance Résumé : International audience En Martinique, comme dans d'autres régions francophones/créolophones, les adultes éduquent et instruisent les enfants en langue française. Ils tendent toutefois, par leurs propres conduites langagières en présence des tout petits, à lever le voile sur l'emploi de la langue créole qu'ils tiennent tant à proscrire au contact des enfants. Cette contradiction dans les conduites langagières des adultes est rapidement repérée par les enfants qui saisissent progressivement les interdits et la dimension confidentielle relatifs à l'emploi du créole, en faisant notamment la part des fréquents échanges créolophones entre adultes et de l'emploi exclusif du français par ces mêmes adultes lorsqu'ils s'adressent à eux. Au contact de son milieu familial et/ou dans les collectivités qu'il fréquente, le tout petit a un rapport plus ou moins direct avec la langue créole qu'emploient des adultes (conversations entendues) ou certains pairs de son entourage. Il surprend par moments ses locuteurs référents lors de l'introduction spontanée d'expressions en créole dans leurs énoncés. Ce n'est qu'au moment de l'intégration des règles liées aux pratiques langagières établies dans le cadre de son éducation que s'instaure une pudeur relative au parler créole en présence des adultes. Dès sa dernière année de crèche (2ans1/2 – 3 ans) et sa première année d'école, il commence à maîtriser le parler français, tout en intériorisant les contradictions des adultes de son entourage. Les distorsions langagières se sont ainsi déplacées d'un espace intersubjectif (entre l'enfant et l'adulte) à un espace intra subjectif (chez l'enfant lui-même) où le jeune locuteur a commencé à s'autocensurer dans ses pratiques langagières, se conformant aux exigences monolingues de l'école où il s'instruit. L'activité du tout petit se situe aussi bien au niveau de la production d'actes langagiers que dans sa position de sujet entendant les productions de ses interlocuteurs, c'est-à-dire que le point de départ de l'investissement personnel de la langue entendue se situe au niveau de l'écoute pratiquée par le locuteur en puissance, le point d'élaboration de cet investissement se manifestant à travers la mise en oeuvre des éléments recueillis durant l'écoute. ISSN: 1422-8874 Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess hal-01658926 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01658926 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01658926/document https://hal.univ-antilles.fr/hal-01658926/file/Les%20enfants%20au%20contact%20de%20la%20langue%20proscrite%20RPES.pdf | Partager |
Pratiques éducatives dans un contexte multiculturel L'exemple plurilingue de la Guyane. Le primaire ; : Volume I Auteur(s) : Ailincai, Rodica Crouzier, Marie-Françoise Auteurs secondaires : Modèles, Dynamiques, Corpus (MoDyCo) ; Université Paris Nanterre (UPN) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD CRDP de Guyane : ISBN : 978-2-35793-010-0 Résumé : Cet ouvrage collectif rédigé sous la direction de Rodica AILINCAI et Marie-Françoise CROUZIER arrive à un moment important de la vie du système éducatif, en particulier dans le domaine de la formation des enseignants. Les missions dévolues aux personnels enseignants de Guyane sont, comme sur le reste du territoire national, multiples et variées mais de plus, s'inscrivent dans un contexte territorial d'une certaine complexité. Le caractère exceptionnel de ce contexte d'enseignement mérite d'être souligné. La réalité sociologique, culturelle et linguistique dans laquelle bon nombre d'enseignants de cette académie sont amenés à exercer est à la fois source de défi et facteur d'enrichissement professionnel. Il est vrai que dans un tel contexte nos enseignants rencontrent des difficultés récurrentes dans la mise en œuvre de leurs apprentissages et dès lors peuvent se sentir en situation d'échec. Il apparaît donc important qu'une aide pertinente puisse leur être apportée à travers des éléments de réponse adaptés à la situation. Ainsi un tel ouvrage est de nature à aider bon nombre d'entre eux, aussi bien ceux en formation initiale que ceux déjà en poste. Quant aux étudiants en formation à l'université et qui aspirent à exercer ce noble métier, ils peuvent y trouver une source de réflexion et de données pertinente. Cet ouvrage apporte des éclairages intéressants sur beaucoup de questionnements qui ont ja- lonné et jalonnent encore la vie quotidienne de notre institution. Le questionnement sur un enseignement en contexte guyanais est important et il faut prendre la précaution de pas d'aborder cette question sous la simple forme d'une cartographie socio-culturelle et linguis- tique. Il s'agit bien de s'approprier toutes les données propres à cette société guyanaise pluri- lingue et multiculturelle, validée entre autre par une démarche scientifique, afin de pouvoir les intégrer dans des démarches d'apprentissages réfléchies au centre desquelles on place l'enfant-apprenant. Les formateurs ont apporté une contribution significative à la rédaction de cet ouvrage, c'est un moment important à travers lequel ils font partager à d'autres collègues leur expérience et leur réflexion sur une démarche de formation d'enseignants en Guyane. Une pluralité d'activités est décrite avec bien souvent une approche de la pluridisciplinarité qui semble tel- lement nécessaire mais qui a si souvent du mal à se mettre concrètement en place au sein des établissements. Je les encourage à continuer ce type de productions car elles ne peuvent qu'être bénéfiques aux collègues qui sont souvent faces à leur quotidien et n'ont pas ou peu de temps pour appro- fondir la réflexion sur leur pratique. Le système éducatif en Guyane a besoin de données et d'approches complémentaires pour l'amélioration de la formation des enseignants et ceci au profit des élèves de l'académie. La rédaction de cet ouvrage me semble être par ailleurs un signe fort de la maturité acquise dans la professionnalité de l'équipe pédagogique de l'IUFM. Que tous les auteurs de cet ouvrage soient remerciés pour leurs contributions et plus particu- lièrement Rodica et Marie-Françoise pour leur implication dans la direction de ce premier ouvrage. Antoine PRIMEROSE, Directeur de l'IUFM de la Guyane Enseigner en Guyane : comment faire, quand on commence ? Et comment tirer profit de l'expérience d'un professeur des écoles à Cayenne ou à Saint-Laurent-du-Maroni si l'on tra-vaille ailleurs ? La situation guyanaise L'Académie de la Guyane présente depuis longtemps des résultats qui la placent au dernier rang, DOM compris (Durand et Guyard, 1999). Même si ceux-ci se sont nettement améliorés au cours des dernières années comme le montre l'évolution des taux de réussite aux examens, ils restent insatisfaisants. La proportion de bacheliers d'une génération selon le lieu de rési-dence, toutes séries confondues, est encore loin de la moyenne nationale. À la session 2004, elle était de 33 ,1 % (61,6 % en France métropolitaine + DOM). Conjointement, le nombre de sorties sans qualification du système scolaire s'avère préoccupant. En 2004, au niveau V , il était de 36 % (25 % en France métropolitaine + DOM) ; au niveau V bis et IV de 21 % (7% en France métropolitaine + DOM). Ces chiffres indiquent l'insuffisance de formation d'une partie de la population, à corréler avec le taux de chômage (22,7 % contre 9,6 en France mé-tropolitaine + DOM en 2005). Plus que jamais, l'urgence est de faire acquérir au minimum à chaque élève un " socle commun de connaissances et de compétences " pour que chacun puisse exercer son rôle de citoyen dans le monde du XXIe siècle et poursuivre sa formation tout au long de la vie. L'enjeu est politique, démocratique mais aussi économique : les retom-bées de l'amélioration générale des qualifications d'une population en matière de développe-ment d'un territoire ne sont plus à démontrer. Les réformes récentes du système éducatif fran-çais tracent une voie générale pour y parvenir. Cependant, les particularités locales du dépar-tement de la Guyane, qui peuvent constituer intrinsèquement des obstacles à la réussite de certains élèves , méritent d'être étudiées avec attention. Quelques aspects territoriaux sont à préciser. Le pourcentage de communes n'ayant pas d'écoles est très bas (4,5 %), comparati-vement à ce qui peut être observé ailleurs (France métropolitaine + DOM : 32,2 %). Dans un espace globalement peu peuplé (2 habitants au km2 en moyenne), les écoles sont donc disper-sées et, en raison de la difficulté fréquente des déplacements, souvent isolées les unes des au-tres . Elles ont aussi pour caractéristique de constituer des groupes scolaires plus importants en moyenne que dans d'autres départements. Selon les données ministérielles de 2004 , le pourcentage d'écoles de plus de huit classes est de 58, 4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles de 3 classes et moins : 14,4 % (44,9 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles à classe unique : 6,4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM). Or, la taille d'un groupe scolaire n'est pas sans influence sur la vie qui s'y développe. Plus le nombre de clas-ses est élevé, moins la structure favorise les relations individualisées et personnalisantes. Au delà des aspects sociogéographiques, la situation plurilingue et pluriculturelle présente un caractère exceptionnel. Multiforme, elle s'inscrit entre deux pôles (Goury, 2002 ; Goury, Launey, Lescure et Puren, 2005) : un pôle où les élèves d'une classe partagent une même culture et langue maternelle, situation typique des sites isolés de l'intérieur du pays (Bushi-nenge et amérindiens sur les fleuves Maroni et Oyapock), et un pôle linguistiquement et cultu-rellement hétérogène, situation rencontrée plutôt sur le littoral, dans les sites urbains. De nombreuses publications portent déjà sur la situation sociolinguistique guyanaise , et un cer-tain nombre d'entre elles sur la relation que l'école entretient avec ce plurilinguisme . Elles mettent toutes en évidence la spécificité du contexte guyanais de ce point de vue : " On dénombre plus d'une trentaine de langues en Guyane. Les unes et les autres pesant un poids - numérique, économique, symbolique, etc. - plus ou moins important. Sur cette trentaine de langues, [...] une vingtaine est parlée par des groupes de locuteurs - 'natifs' ou non - représentant plus de 1 % de la population " Léglise (2007, p. 39). Ainsi, parmi les langues parlées par plus de 1 % de la population, distingue-t-on selon cet auteur : - six langues amérindiennes parlées par un peu moins de 5 % de la population ; - cinq langues créoles à base française ; le créole guyanais serait la langue première (L1) d'un tiers de la population, il est langue véhiculaire d'une partie du territoire ; le créole haïtien se-rait parlé par 10 % ou 20 % de la population , les créoles martiniquais et guadeloupéen se-raient parlés par environ 5 % de la population et le créole saint-lucien) ; - quatre créoles à base anglaise avec trois variétés de nenge(e) (aluku, ndyuka, pamaka, parlés par plus d'un tiers de la population) et le sranan tongo (utilisé essentiellement comme véhicu-laire) ; - un créole à base anglaise partiellement relexifié en portugais, le saramaka ; - cinq variétés de langues européennes : outre le français, le portugais du Brésil (5% à 10%), l'anglais du Guyana (2% environ), le néerlandais et l'espagnol ; - trois langues originaires d'Asie (le hmong et des langues de Chine du Sud, le hakka et le can-tonais). Une bonne partie de cette " non-francophonie ", parfois non scolarisée, se définit non seule-ment par son caractère étranger (28 % d'élèves sont issus de l'immigration) mais aussi large-ment par son caractère autochtone (de nombreux élèves sont nés français et alloglottes). Les caractéristiques professionnelles du personnel enseignant représentent également une donnée non négligeable à prendre en compte. Les enseignants du premier degré sont nettement plus jeunes que dans d'autres départements, et la tendance s'accentue au fil des ans. Par exemple, en 2003 les professeurs de plus de 50 ans représentaient 11,4 % de la cohorte. En 2005 ils ne sont plus que 10,6 %, alors qu'en métropole le taux est de 21,6 % du corps. Le nombre de non-titulaires, qui décroît nettement (en 2003 17,6 % ; en 2005 11,6 %) est cependant plus de quatre fois supérieur à celui de la France métropolitaine plus DOM (2,5 %). À cette inexpé-rience s'ajoute une formation institutionnelle très " nationale ", peu ou pas assez en prise avec les réalités locales. La très insuffisante préparation des professeurs, majoritairement métropo-litains, à enseigner dans un contexte marqué par une très forte proportion d'élèves alloglottes (Puren 2005, Alby et Launey, 2007) et souvent par d'importantes difficultés matérielles liées à la dispersion des écoles, pourrait être un facteur explicatif du taux d'échec scolaire en Guyane. Par conséquent, l'enseignement dans cette Académie constitue un terrain de recher-che d'une importance majeure. Nombre de recherches universitaires ont déjà été conduites. Celles concernant la réussite scolaire soulignent depuis longtemps l'importance des représen-tations que le sujet se construit autour de l'école. Ces représentations chez l'enfant "primo-arrivant" qui aborde l'apprentissage initial, viennent de la famille, mais aussi de l'école, des pairs, des médias. En référence à un modèle écologique et culturel du développement proposé par Ogbu (1981), il est possible de considérer qu'elles jouent un rôle sur la manière dont les familles et les enfants vont investir les activités scolaires. Ces conceptions préliminaires et implicites colorent aussi largement les attitudes spontanées des professionnels qui découvrent le département ou qui entrent dans le métier. Le domaine éducatif restant largement à explo-rer, de nouvelles voies ont fait l'objet de recherches fondamentales, recherches appliquées et activités pratiques ayant fait leur preuve. Notre ouvrage Enseigner en contexte guyanais ne va pas de soi. Ce sera notre première partie. Le dé-paysement, en termes géographique et culturel, peut être source d'inquiétudes ou de déstabili-sation. Être nommé dans une école des fleuves, par exemple, est une expérience qui, pour être bien vécue et pour éviter le choc de l'inconnu, nécessite informations et adaptation prospecti-ve. Que faut-il savoir et à quoi faut-il se préparer ? Rejoindre un poste caractérisé par l'enseignement bilingue français/créole peut tout autant désorienter. La connaissance des ca-ractéristiques socioculturelles et sociolinguistiques d'un lieu, la familiarisation avec des pro-jets et organisations spécifiques qui en découlent font partie de l'équipement professionnel des impétrants. Mais la centration sur une commune, une école ou une classe ne suffit pas. Le contexte culturel au sens large, riche et parfois très éloigné des références européennes, gagne à être appréhendé par différentes entrées. L'étude de l'" oraliture " et son utilisation réflé-chie en classe, souvent considérées comme une approche incontournable, méritent d'être questionnées. Quels en sont les bénéfices pour les élèves ? Faut-il privilégier l'utilisation du conte en dehors des constructions pédagogiques traditionnelles ou au contraire la rattacher aux pratiques d'écriture ? À quelles conditions la mise en valeur du patrimoine local, oral, peut-elle jeter des passerelles entres les modes de pensées des cultures d'origine et ceux de la culture scolaire en langue française ? Une voie d'exploitation de la culture environnante peut aussi passer par les visites de musées ou par diverses expositions. L'enjeu est de faire de l'élève un visiteur acteur, de le mettre en situation d'apprentissage hors de l'enceinte de la classe et de modifier la place de l'adulte, enseignant ou accompagnateur, à ses côtés. N'est-ce pas là actualiser une démarche préconisée depuis longtemps par de célèbres pédagogues tel Comenius ? Une autre exploration du contexte peut se centrer sur les espaces d'apprentissage informels, c'est-à-dire non encadrés par l'école. Les jeux en cour de récréation, la musique et la danse en pratiques locales sont autant d'objets et d'expériences métissées qui permettent de plonger dans la tradition orale et d'appréhender des modalités de transmissions déroutantes. Quelle est la place de l'individu face au groupe et vice-versa ? Quelles leçons en tirer pour le positionnement du maître et de l'élève, pour les nécessaires consensus à accepter en vue d'une plus grande efficacité de notre système éducatif ? Si les pratiques d'enseignement peuvent être améliorées par l'observation du contexte, l'introduction de supports particuliers - qui constitue notre deuxième partie - peut également favoriser la cohérence des pratiques éducatives tout en ouvrant à des valeurs universelles. Il s'agit de diversifier les activités d'apprentissage qui ont pour objectif le développement de compétences stratégiques susceptibles de neutraliser rapidement les lacunes engendrées par la spirale de l'échec. Plusieurs exemples nous en montrent le chemin. Les situations d'apprentissage collaboratif soutenu par ordinateur, et notamment les activités de débat argu-menté, sont-elles susceptibles de favoriser les interactions langagières entre élèves primo-arrivants ? Le scrabble, au-delà de la maîtrise du calcul mental et du vocabulaire en langue française, permet de conjuguer coopération et compétition. Peut-il devenir un outil privilégié de construction de la citoyenneté ? L'interrogation vaut aussi pour le jeu d'échecs. Celui-ci, plus complexe, s'il facilite la compréhension de base de concepts mathématiques et le raison-nement lors de situations problèmes, entraîne aussi l'acquisition de bien d'autres compétences transversales... L'apprentissage de la numération dès l'école maternelle, à partir de collec-tions de comptines numériques et d'activités de dénombrement, montre que la manipulation, la mise en action à la fois individuelle et négociée en groupe sont partie prenante de la cons-truction d'une identité singulière et multiple. Face à des élèves parfois difficiles ou apparemment différents, il convient de parfaire sa pra-tique enseignante. Ce point formera la troisième partie de notre ouvrage. L'indiscipline constitue la première hantise des débutants. Par delà les techniques voire les ficelles toujours très appréciées par leur pouvoir de réassurance, la question est de trouver les moyens d'installer profondément chez les élèves les valeurs de respect et de dignité humaine. Le pluri-linguisme n'est pas sans effrayer non plus. Or la langue inconnue de l'autre, loin d'être un obstacle, est un atout pour celui qui la maîtrise. Comment prendre en compte la compétence plurilingue existante ? Comment la développer chez les élèves ? Ce parti pris modifie le rap-port de l'enseignant à l'élève et au savoir, et vivifie par conséquent le désir d'apprendre et l'engagement dans les apprentissages. Le handicap et la méconnaissance dont il s'accompagne parfois suscite également des mouvements de recul. Quels en sont les méca-nismes ? Est-il possible d'accompagner efficacement les élèves handicapés ? Avec qui et de quelle façon ? Autant d'interrogations qui trouvent des réponses à travers les dispositifs exis-tants et le témoignage d'une expérience particulière. Favoriser l'interculturel, - dernière partie de notre ouvrage - met en lumière le principe vital à développer à brève échéance. Paradoxalement, dans de nombreuses enquêtes de terrain, la Guyane est présentée comme une société multiculturelle harmonieuse tout en étant composée de groupes socioculturels repliés sur eux-mêmes. Qu'en est-il réellement dans les écoles ? Quelle place les enseignants accordent-ils aux cultures et langues maternelles au sein de la classe ? Quelle pédagogie peut-on proposer pour lutter contre le racisme insidieux qui s'installe dans les classes ? La description des structures spécifiques pour élèves non franco-phones, CLIN et CRI, et l'analyse de la politique éducative contextualisée qui en découle il-lustrent autrement la nécessité d'une pédagogie spécifique. Enseigner dans un contexte pluri-culturel ne s'improvise pas. L'objectif n'est pas d'éradiquer préjugés et stéréotypes mais de construire une démarche permettant de prévenir les conflits. L'observation des interactions en situation d'hétérogénéité culturelle peut-elle mettre au jour des invariants ? Elle questionne l'éducation interculturelle qui, pour certains, semble être une perspective positive, voire la réponse à privilégier. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 halshs-00640248 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 | Partager |
Pratiques langagières et Pratiques sportives en situation de diglossie dans la Caraïbe Auteur(s) : Anciaux, Frédéric Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience Dans la Caraïbe, l’emploi de deux langues au statut inégal est courant dans les situations de communication, et de fait, la population est généralement bilingue français/créole. Dans ce contexte diglossique, le présent travail s’est intéressé aux usages et aux effets des langues au cours des pratiques physiques et sportives en Guadeloupe et en Haïti. Le problème soulevé concerne plus particulièrement l’emploi de la langue vernaculaire et de la langue officielle au sein des situations de communication en sport. Quelles sont les adaptations langagières et linguistiques de l’intervenant face aux spécificités des apprenants et des situations de communications rencontrées? Comment les langues sont-elles utilisées par les apprenants au sein des pratiques d’activités physiques et sportives ? Et quels sont les effets de leur utilisation sur les apprentissages moteurs d’enfants bilingues ? Cette étude de type exploratoire et ethnométhodologique s’est appuyée sur la théorie de l’action située (Durand, 1999). Nous avons relevé les pourcentages d’utilisation des langues par les intervenants et les apprenants au cours des pratiques physiques et sportives en Guadeloupe et en Haïti. Puis nous avons passé des entretiens avec des enseignants d’Éducation Physique et Sportive (EPS) et des entraîneurs sportifs en vue de décrire et de comprendre l’usage et les effets des langues dans leurs pratiques. L’ensemble des entretiens a été analysé à l’aide d’une méthode d’analyse du discours (Alin, 1996) et d’un logiciel informatique d’Analyse de Données Textuelles : Alceste (Reinert, 2001). Cette méthode a permis d’extraire de ces entretiens des types d’actes de discours, un vocabulaire spécifique, des structures signifiantes, ainsi que des mondes lexicaux. L’analyse des résultats montre que les pratiques langagières diffèrent en fonction du lieu (Guadeloupe vs Haïti) et du type de pratique (Ecole vs Club). Les enseignants d’EPS rationalisent leurs réponses, tandis que les entraîneurs font part des normes et des principes auxquels ils croient. La langue créole apparaît comme un moyen de communication réel, ponctuel et efficace au cours des pratiques physiques et sportives en Guadeloupe, tandis qu’en Haïti, il constitue le moyen privilégié de communication. Son emploi dépend principalement des caractéristiques des enfants et de la situation. Il permet de résoudre des problèmes de compréhension, de rétablir la discipline, de faire de l’humour, d’augmenter la motivation ou l’attention, d’exprimer des émotions ou des images. Chez les apprenants, le créole apparaît surtout lorsqu’il s’agit d’exprimer ses sentiments et ses émotions. A noter également que certains enfants traduisent en créole à leurs camarades créolophones les consignes données en français. Ainsi, la langue vernaculaire apparaît au côté de la langue officielle dans la relation éducative au cours des pratiques sportives dans la Caraïbe. En outre, les pratiques sportives s’avèrent également constituer un espace dans l’école où le français peut être appris par et avec le corps. En Haïti, plus particulièrement, l’EPS permet à certains enfants d’apprendre et d’entendre le français. En conclusion, cette recherche s’est intéressée à la genèse du sujet bilingue français/créole en situation de diglossie dans la Caraïbe, à travers ses pratiques sportives et ses expériences langagières. Elle vise à repérer les conditions sociolinguistiques favorables à l’apprentissage d’habiletés motrices afin de proposer des pistes de réflexion concernant l’enseignement de l’éducation physique et sportive en milieu diglossique. Elle propose également de concevoir l’EPS comme un espace particulier dans l’école où l’appropriation de la langue française peut s’effectuer avec et par le corps. Colloque international du CNRS UMR 7114, intitulé « Appropriation du français et construction de connaissances en situation diglossique », Université Paris X – Nanterre Paris, France hal-01613691 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01613691 | Partager |
Vers une culture de la diversité Auteur(s) : MIEHAKANDA, M'Badi Auteurs secondaires : Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Didactique, Éducation et Formation (LIRDEF) ; Université Paul-Valéry - Montpellier 3 (UM3) - Université de Montpellier (UM) Éditeur(s) : HAL CCSD Universitaires de France Résumé : International audience Cet article porte sur les pratiques langagières en cours dans les crèches et les écoles maternelles martiniquaises. Il s'intéresse au repère des modalités relatives aux interactions quotidiennes dans ces cadres et plus précisément aux distorsions langagières qui peuvent intervenir lors des échanges entre adultes et enfants. La prise en compte des diversités émanant des distorsions langagières pourrait constituer un préalable au développement d'une dynamique de compréhension réciproque nécessaire à la maîtrise des conduites langagières et à l'apprentissage chez les tout petits en Martinique. Ce texte propose de nouvelles modalités dans le cadre d'un contrat didactique respectueux des différences. Abstract This paper deals with language practices in nurseries and pre-elementary schools of Martinique. It is focused on the account of modalities concerning everyday interactions and more precisely language distortions that may occur during interactions between adults and children in those structures. The consideration of cultural diversity generated by language distortions is suggested here to be a prerequisite for the development of a reciprocal understanding leading to adequate mastery of linguistic behavior and learning among young children. This approach proposes new patterns within a didactic agreement considering adult and child differences. ISSN: 0013-7545 hal-01658923 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01658923 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01658923/document https://hal.univ-antilles.fr/hal-01658923/file/VERS%20UNE%20CULTURE%20DE%20LA%20DIVERSITE.pdf DOI : 10.4074/S0013754511004058 | Partager |
Des classes bilingues français-créole en Guadeloupe à la didactisation des alternances codiques et des biographies langagières Auteur(s) : Anciaux, Frédéric Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience Résumé : La prise en compte du plurilinguisme et des langues des élèves dans le système éducatif français est un véritable enjeu sociétal auquel l’école est confrontée. Entre les langues vivantes régionales, étrangères et celles issues de l’immigration, que fait concrètement l’école pour prendre en considération la diversité linguistique des élèves et des contextes d’enseignement ? Entre un enseignement conduit exclusivement dans une langue, des espaces spécifiques octroyées à certaines langues et des approches dites plurielles (Candelier, 2008), l’école propose différents dispositifs et conceptions de gestion du plurilinguisme, tels que le CASNAV (Centre Académique pour la Scolarisation des enfants Allophones Nouvellement Arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de Voyageurs), les cours de langues vivantes étrangères et régionales, les classes bilingues ou les sections européennes pour ne citer que ceux-là. Dans le contexte éducatif actuel où les différents acteurs (enseignants, inspecteurs, élèves, parents) oscillent entre plusieurs idéologies linguistiques allant du monolinguisme imposé au plurilinguisme, de l’égalité à l’inégalité des langues, du maintien de la diversité linguistique à sa disparition (Armand, 2016), nous présentons deux expérimentations auxquelles nous avons participé. Le premier concerne le dispositif de classes bilingues français-créole mis en place à partir de 2012 à l’école primaire en Guadeloupe. Le second dispositif est une recherche-action-formation menée en 2014 avec les enseignants des classes bilingues sur la co-construction de démarches portfolio contextualisées. Ces deux expérimentations tentent d’articuler l’utilisation des langues et la prise en compte du bi-plurilinguisme dans le but d’atteindre les différents objectifs nationaux fixés par les programmes scolaires en vigueur. En nous appuyons sur ces deux expériences, nous proposons des pistes de réflexion visant une approche didactique contextuelle du plurilinguisme en éducation et en formation. Cette dernière s’appuie, d’une part, sur trois principes en lien avec les classes bilingues : un contrat de communication de type linguistique, une trifocalisation de l’alternance codique et une rhétorique polylectale (Anciaux, 2016), et d’autre part, sur des diverses activités autour des biographies langagières et du rapport aux langues développés dans le cadre de démarches portfolio plurilingues.Références bibliographiques : Anciaux, F. (2016). L’enseignement bilingue français-créole à l’école primaire en Guadeloupe. Dans C. Hélot et J. Erfurt (dir.), L’éducation bilingue en France. Politiques linguistiques, modèles et pratiques (p. 52-65). Limoge : Lambert-Lucas.Armand, F. (2016). L’enseignement du français en contexte de diversité linguistique au Québec : idéologies linguistiques et exemples de pratique en salle de classe. Dans M. Potvin, M.O. Magna et J. Larochelle-Audet (dir.), La diversité ethnoculturelle, religieuse et linguistique en éducation. Théorie et pratique (p. 172-182). Montréal : Fides Éducation.Candelier, M. (2008). Approches plurielles, didactiques du plurilinguisme : le même et l’autre. Les cahiers de l’ACEDLE, 5(1), 65-90.Molinié, M. (dir.) (2011). Démarches portfolio en didactique des langues et des cultures. Enjeux de formation par la recherche-action. CRTF. Amiens : Encrages Belles Lettres. 31ème Colloque de la FLAREP intitulé « Quand l’École délie ses langues : défi et atouts guyanais » Cayenne, French Guiana hal-01624849 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01624849 | Partager |
De la contextualisation pédagogique en milieu multilingue : l’exemple des alternances codiques dans l’accompagnement personnalisé à Saint-Martin. Auteur(s) : Candau, Olivier-Serge Anciaux, Frédéric Auteurs secondaires : École supérieure du professorat et de l'éducation - Guadeloupe (ESPE Guadeloupe) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Université Galatasaray Résumé : International audience La partie française de l’île de Saint-Martin est une collectivité d’Outre-mer et se caractérise par une situation de multilinguisme (français-anglais-espagnol-créole). Ce contexte pose la question des stratégies pédagogiques et didactiques in situ. Les lycées de la partie française s’efforcent d’appliquer les réformes de l’Hexagone dont celle du « Nouveau Lycée » de la rentrée 2010, en particulier l’accompagnement personnalisé. Cette étude a pour but d’étudier comment les langues en présence participent aux interactions au cours des séances d’accompagnement personnalisé et en quoi l’alternance codique peut favoriser une dynamique pédagogique et relationnelle plus spécifique à Saint-Martin. Pour ce faire, nous prendrons l’exemple de deux corpus réalisés à partir d’une observation des échanges entre des groupes. L’observation du rôle des alternances codiques, révélateurs identitaires des pratiques langagières plurilingues, s’avère capitale pour comprendre les ressorts d’une interaction entre apprenants confrontés à la réalisation d’une tâche donnée par un enseignant. Signes, Discours et Sociétés : Revue semestrielle en sciences humaines et sociales dédiée à l'analyse des Discours hal-01532981 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01532981 | Partager |
Pour une relecture praxéologique des réformes en contexte multilingue : l’exemple de l’accompagnement personnalisé en Collectivité ultra-marine de Saint-Martin. Auteur(s) : Candau, Olivier-Serge Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Institut de langue française Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience S’il paraît aujourd’hui difficile de penser la didactique sans recourir à une approche linguistique (Germain, 2000), il va sans nul doute que l’exemple de la Réforme des Lycées en France (Chatel, 2010) en renouvelle considérablement la portée. Cette Réforme vise à favoriser la mise en place de nouveaux dispositifs pédagogiques par les équipes éducatives afin d’aider les élèves dans leur cursus scolaire. L’ensemble des prescriptions de la Réforme résulte d’un programme dont la prise en charge dans un contexte socioculturel et linguistique spécifique renouvelle le contenu (Talbot, 2005). En effet, l’île franco-néerlandaise de Saint-Martin, dont la partie française est désormais « Collectivité d’Outre-Mer de la République » (COM) depuis 2007 se caractérise par une situation de multilinguisme (anglais, créole haïtien, espagnol, français) et pose la question des stratégies pédagogiques et didactiques à adopter dans le cadre de l’enseignement du français. La prise en compte des spécificités langagières du public saint- martinois infléchit les pratiques possibles en invitant à un nouveau positionnement quant à la définition des finalités de tout accompagnement personnalisé de l’élève plurilingue (Castellotti et Moore, 2008) au sein de sa scolarisation. Cette étude vise donc à modéliser les rapports peut-être problématiques entre processus interactionnels et situations éducatives (Fillietaz & Schubauer-Leoni, 2008). Il s’agit à travers un dispositif particulier de la Réforme, l’Accompagnement personnalisé (AP), de décrire comme le contenu d’enseignement, l’activité enseignante et celle de l’élève bouleversent le modèle didactique systématique (Carnus, 2010), en lui imposant dans ce contexte multilingue d’enseignement, de nouveaux défis. Congrès mondial de linguistique française 8e édition Berlin, Germany hal-01532985 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01532985 | Partager |
Éducation et socialisation en contextes multilingues et pluriculturels Auteur(s) : Anciaux, Frédéric Jeannot-Fourcaud, Béatrice Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Delcroix Antoine Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience Aux Antilles et en Guyane françaises, comme dans d’autres territoires, les acteurs de l’enseignement, toutes disciplines confondues, sont confrontés à des effets de contextes. Ces derniers peuvent être définis comme les décalages observés entre un objectif d’enseignement et sa réalisation lorsque ces décalages sont attribuables aux différents contextes en présence dans le processus didactique. Ceux-ci peuvent être de natures variées (langagière, culturelle, socio-économique, géographique, géologique, écologique) et mettent en jeu différents objets : objets d’enseignement ou liés au système éducatif, documents pédagogiques, représentations des acteurs, etc.En mettant en scène différentes disciplines d’enseignement et des contextes variés sur le plan sociolinguistique et culturel, ce numéro 5 de la revue Contextes et Didactiques intitulé « Éducation et socialisation en contextes multilingues et pluriculturels » vise à faire émerger des éléments de compréhension des mécanismes menant à l’apparition d’effets de contexte. Les travaux de didactiques contextualisées constituent de fait ici des références convoquées dans les différentes contributions de ce volume.L’une des questions sous-jacente à la thématique et abordée dans ce volume est de savoir dans quelle mesure, à quels niveaux et de quelles manières les processus d’éducation et de socialisation peuvent-ils être adaptés aux contextes sociolinguistiques et culturels dans lesquels ils se déroulent ? L’une des orientations proposées est de décrire et de mesurer les effets de l’environnement sociolinguistique et culturel ainsi que leur prise en compte dans les processus d’apprentissage. Sont ainsi regroupés dans ce volume des travaux centrés sur les langues dites « minorées » au cours des processus d’apprentissage et sur l’utilisation de ces langues dans les processus de socialisation, ainsi que des travaux portant sur les profils linguistiques des locuteurs, les représentations sociolinguistiques, les phénomènes identitaires, les pratiques linguistiques (aspects phonologiques, morphologiques, syntaxiques) et langagières (gestion des langues par les locuteurs, alternance codique), tant chez les élèves que chez les enseignants, dans l’enseignement des langues ou d’autres disciplines. De fait, ces travaux présentent des cadres théoriques et méthodologiques spécifiques basés sur la formulation de problématiques propres à l’identification et à la prise en compte de la diversité sociolinguistique et culturelle des contextes dans l’enseignement. Ces questions sont éclairées par des réflexions d’ordre sociologique, historique et épistémologique sur le processus de contact et de métissage des savoirs locaux et universels. Ainsi, ce numéro 5 de la revue Contextes et Didactiques propose des études quantitatives et qualitatives susceptibles de décrire, de comparer et d’éclairer les processus de contextualisation didactique notamment sur les plans linguistiques, langagiers et culturels. La diversité des contextes évoqués dans les différentes contributions présentes dans ce numéro peut permettre d’envisager des comparaisons de systèmes éducatifs, de situations d’enseignement, de conceptions d’apprenants et de pratiques éducatives. Neuf articles composent ce cinquième numéro de la revue Contextes et Didactiques. Le premier article rédigé par Raphaële FOUILLET et intitulé « Les grammaires du français conçues en Italie : un lieu de contextualisation » vise à mettre en évidence des éléments de contextualisation du discours grammatical écrit observables dans les grammaires du français produites en Italie.Dans le deuxième article, « La géopolitique pour comprendre le contexte socio-culturel libanais et ses pratiques linguistiques », Ludivynn MUNOZ propose une démarche géopolitique en vue d’éclairer le contexte du Liban et de mettre en exergue les contributions de cette discipline dans ce contexte socio-culturel complexe.La troisième contribution, proposée par Christian MICHAUD et intitulée « Disciplines Non Linguistique en Langues Vivantes Étrangères : Quelle prise en compte des effets de contextes pour améliorer les enseignements ? », a comme objectif d’explorer les pratiques pédagogiques de professeurs ayant en charge l’enseignement d’une discipline dite non linguistique en langue vivante étrangère en section européenne en France.Le quatrième article, intitulé « La prise en compte de la dimension linguistique dans les disciplines non-linguistiques : du prescrit au réel ? » et rédigé par Julien BASSO, propose une réflexion sur l’appropriation du français en contexte scolaire, en se focalisant plus précisément sur la prise en compte de la dimension linguistique dans l’enseignement de l’Histoire, de la Géographie et des Sciences de la Vie et de la Terre en Outre-Mer français.La cinquième contribution, de Dominique DÉMOCRITE-LOUISY, s’intitule « Un enseignement bilingue peut-il être une réponse à l’échec scolaire ? Le cas de la collectivité de Saint-Martin ». Cet article porte sur l’enseignement à l’école maternelle à Saint-Martin où la grande majorité des enseignants est essentiellement francophones et où les Agents Territoriaux Spécialisés des Écoles Maternelles sont anglophones.Dans le sixième article, intitulé : « TICE et transposition didactique contextualisée : retour d’expérience dans l’enseignement-apprentissage du français langue 3 en milieu universitaire arabophone », Carine ZANCHI traite du recours aux Technologies de l’Information et de la Communication en Éducation dans le cadre de l’enseignement du français en Jordanie. Elle s’intéresse ainsi à la construction d’outils de formation multimédia à destination d’apprenants arabophones débutants.Le septième article, rédigé par Noël CORDONIER et Sonya FLOREY, a pour titre « Pour un contexte épistémologique du présent. Ou comment se libérer des apories d’une postmodernité généreuse mais fatiguée ». Il relate une expérience scolaire menée en Suisse qui a permis aux élèves d’une classe primaire de créer un imagier plurilingue, en sollicitant l’aide de leurs parents francophones ou allophones, et de l’intégrer dans des tâches d’apprentissage.Dans le huitième article, « Rôle de la langue maternelle et de l’origine sociale des élèves sur l’activité de co-révision à distance d’un texte explicatif en français langue seconde dans le contexte diglossique d’Haïti », Emilien DUVELSON se donne pour objectif d’étudier l’effet de la langue (créole versus français) utilisée dans les textes d’aide, sur la compréhension et la réécriture de textes en langue seconde (français) dans le contexte diglossique d’Haïti chez des lecteurs d’origines sociales différentes.Enfin, dans le neuvième et dernier article, intitulé « La diversité linguistique et culturelle à l’école primaire : quels enjeux pour les enseignants de la Dominique ? », Stella CAMBRONE-LASNES évoque les enjeux culturels, éducatifs et pédagogiques liés à la prise en compte de la diversité linguistique et culturelle en contexte scolaire dominiquais. Elle aborde notamment le statut des langues en présence (anglais, garifuna, kokoy, français, espagnol, chinois, hindi, créole haïtien, créole dominiquais) ainsi que les représentations d’enseignants du primaire sur ces différentes langues, et en particulier le créole dominiquais. De l’Italie au Liban, en passant par la France hexagonale et ses collectivités d’Outre-mer (Saint-Martin, Guadeloupe), la Jordanie, la Suisse, la Dominique et Haïti, ce numéro 5 de la revue Contextes et Didactiques a comme objectif de mettre en évidence les mécanismes qui mènent à l’apparition d’un certain nombre d’effets de contextes en éducation dans des territoires divers et des contextes sociolinguistiques et culturels variés. Revue « Contextes et Didactiques » hal-01609280 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01609280 | Partager |
Compétences bilingues français/créole chez des enfants de 5 ans en contexte martiniquais Auteur(s) : Genelot, Sophie Négro, Isabelle Peslages, Dominique Auteurs secondaires : Institut de recherche sur l'éducation : Sociologie et Economie de l'Education (IREDU) ; Université de Bourgogne (UB) Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Institut universitaire de formation des maîtres - Martinique (IUFM Martinique) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Laboratoire Parole et Langage Résumé : 06073 Ce texte présente une partie des résultats issus d'une recherche à évaluer les compétences langagières d'enfants martiniquais de 5 ans dans leurs deux langues, le français et le créole, à l'entrée du second cycle de l'école primaire. L'objectif général de cette étude est de déterminer l'influence respective de ces compétences langagières sur les acquisitions en lecture au cours du cycle 2. Nous nous proposons ici d'exposer certaines données qui permettent d'interroger quelques représentations sociales à l'œuvre, parmi la population martiniquaise, à propos de la pratique de ces deux langues en rapport avec les contextes sociaux. ISSN: 0708-2398 halshs-00218168 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00218168 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00218168/document https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00218168/file/06073.pdf | Partager |
Alternances et mélanges codiques dans les interactions didactiques aux Antilles et en Guyane françaises Auteur(s) : Anciaux, Frédéric Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Université des Antilles-Guyane Alain Mercier Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : Ce document de synthèse retrace les différents travaux menés depuis la soutenance de ma thèse en 2003 en STAPS à l’université des Antilles et de la Guyane. Parti de l’étude de la place et des effets du créole en éducation physique et sportive en Guadeloupe, mon recrutement comme maître de conférences à l’IUFM de Guadeloupe et mon rattachement au CRREF (laboratoire en Science de l’éducation) m’ont amené à élargir mon champ d’étude à d’autres langues, à différentes disciplines scolaires et à plusieurs territoires d’Outre-mer français. Mon questionnement du passage d’une langue à une autre entre les différentes acteurs du système éducatif en situation d’enseignement, non pas dans une dimension strictement linguistique, mais selon les relations que ces contacts de langues permettent de développer sur un plan pédagogique et didactique, m’ont conduit à m'intéresser plus précisément aux formes et aux fonctions des alternances et mélanges codiques au cours des interactions didactiques en contexte multilingue. L’angle d’approche privilégié n’est donc pas seulement de décrire la manière dont les personnes co-construisent des savoirs en passant d’une langue à une autre, mais aussi d’identifier les rôles et les effets de ces alternances et mélanges codiques sur les processus d’enseignement-apprentissage. L’objectif est, d’une part, de produire des connaissances sur les pratiques langagières réelles dans l’enseignement aux Antilles et en Guyane françaises, et d’autre part, d’expérimenter des dispositifs d’enseignement bi-plurilingue et de proposer des pistes de réflexion sur la gestion du plurilinguisme en contexte didactique multilingue. Cette réflexion pose de la sorte constamment la double question de la place et de la fonction des langues au cours des interactions didactiques aux Antilles et en Guyane françaises. Ainsi, mes recherches se sont organisées selon deux axes : le premier concerne une étude descriptive et compréhensive des phénomènes d’alternances et de mélanges des langues au cours des interactions entre enseignants et élèves en situation d’enseignement en Guadeloupe, à Saint-Martin et en Guyane française, le second est une analyse des effets de ces passages alternés ou mélangés d’une langue à une autre sur les processus d’enseignement-apprentissage en contexte multilingue. Partant de ces deux axes étroitement articulés, je propose une approche didactique contextuelle du plurilinguisme en éducation et en formation en Outre-mer français qui fait appel à la fois aux sciences du langage et aux sciences de l’éducation. À l’issue de cette synthèse, certaines perspectives de recherche portant sur l’alternance et le mélange codiques au cours des interactions seront présentées en élargissant mon champ d’étude à des dispositifs scolaires spécifiques (accompagnement spécialisé, classes bilingues), à des situations éducatives hors du champs scolaire (éducation thérapeutique, médiation scientifique), ainsi qu’à des contextes informels (langage SMS, conversations en famille). https://hal.univ-antilles.fr/tel-01612728 Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess tel-01612728 https://hal.univ-antilles.fr/tel-01612728 https://hal.univ-antilles.fr/tel-01612728/document https://hal.univ-antilles.fr/tel-01612728/file/Vol%201%20-%20HDR%20Anciaux.pdf | Partager |
Les marques transcodiques en contexte scolaire multilingue : un vecteur d’apprentissage ? ; Les marques transcodiques en contexte scolaire multilingue : un vecteur d’apprentissage ? : Analyse des formulations transcodiques en séances ordinaire et bilingues dans une CLIN à l’école élémentaire de Saint-Martin. Auteur(s) : Candau, Olivier-Serge Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD L'Harmattan Résumé : International audience La présente étude s’inscrit dans une dynamique interactionnelle interrogeant les pratiques verbales non conformes des apprenants, lors de séances enregistrées dans une classe d’accueil dans une Classe d’Intégration, à Saint Martin, collectivité ultra-marine. On s’interroge ici sur la pertinence des formulations codiques dans l’appropriation du contenu d’enseignement, en particulier lexical. Cette étude vise à évaluer les pratiques des élèves et leur capacité à développer des stratégies cognitives, et à repérer des dispositifs opératoires pour optimiser les pratiques langagières des élèves et susciter une dynamique interactionnelle entre l’objet d’enseignement, sa diffusion et son appropriation. Contextes, effets de contexte et didactique des langues hal-01532986 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01532986 | Partager |
Interactions plurilingues et situation collaborative : l’exemple de lycéens saint-martinois. Auteur(s) : Candau, Olivier-Serge Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience Cet article vise à rendre compte de pratiques bilingues (anglais et français) d’élèves saint- martinois en situation collaborative afin d’enrichir le débat sur les langues et les savoirs. Cette recherche s’appuie sur deux corpus constitués d’interactions entre lycéens lors de séances de soutien scolaire, et étudiés selon l’analyse conversationnelle. Croisant modalité collaborative et didactique du bilinguisme, l’étude modélise la gestion des ressources langagières au regard des savoirs et des savoir-faire mobilisés durant l’interaction. On se demandera ce qu’une analyse des pratiques de langues (anglais et français) apporte à la connaissance de l’apprentissage. Contextes et didactiques hal-01532984 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01532984 | Partager |
DISTORSIONS DANS LES INTERACTIONS ENTRE ADULTES ET ENFANTS Auteur(s) : MIEHAKANDA, M'Badi Auteurs secondaires : Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Didactique, Éducation et Formation (LIRDEF) ; Université Paul-Valéry - Montpellier 3 (UM3) - Université de Montpellier (UM) Éditeur(s) : HAL CCSD Presses Universitaires de la Méditerranée Résumé : International audience My reflection is about language practices in nurseries and pre elementary schools of Martinique. I am interested by noticing modalities about daily interactions in those areas, particularly by intentional distortions we can find in adult and child exchanges. Taking in consideration diversity from collected distortions is in opinion a prerequisite to dynamic of a necessary reciprocal comprehension for maturation of language and learning behaviors among small children in Martinique. This work proposes new patterns in a didactic agreement considering adult and child diversities. This agreement must offer to pupils and teachers favorable conditions to an active reciprocal understanding. That is moreover a contribution to reflection on a linguistic politic in context of cultural diversity. Ma réflexion porte sur les pratiques langagières en cours dans les crèches et les écoles maternelles martiniquaises. Je m'intéresse au repère des modalités relatives aux interactions quotidiennes dans ces espaces et plus précisément aux distorsions intentionnelles qui peuvent intervenir lors des échanges entre adultes et enfants. La prise en compte des diversités émanant des distorsions relevées constitue selon moi un préalable au développement d'une dynamique d'intercompréhension nécessaire à la maturation des conduites de langage et d'apprentissage parmi les tout petits en Martinique. Ce travail propose de nouvelles modalités dans le cadre d'un contrat didactique prenant en compte les diversités des enfants et des adultes. Ce contrat est appelé à offrir aux élèves et aux enseignants les conditions favorables à une intercompréhension active. Il s'agit par ailleurs d'apporter une contribution à la réflexion sur un politique linguistique inscrite dans un contexte de diversité culturelle. ISSN: 2271-6092 hal-01658925 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01658925 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01658925/document https://hal.univ-antilles.fr/hal-01658925/file/DISTORSIONS%20DANS%20LES%20INTERACTIONS%20ADULTES%20ENFANTS.pdf | Partager |