Ouverture : Qu'est-ce que la pensée postcoloniale ? ; Ouverture : Qu'est-ce que la pensée postcoloniale ? Auteur(s) : Aurélia, Dominique Mencé-Caster, Corinne Joachim, Jean-Louis Alaric, Alexandre Aurélia, Dominique Mencé-Caster, Corinne Joachim, Jean-Louis Alaric, Alexandre Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines CRPLC : Centre de Recherche sur les Pouvoirs Locaux dans la Caraïbe CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines CRPLC : Centre de Recherche sur les Pouvoirs Locaux dans la Caraïbe Extrait de : "Qu'est-ce que la pensée postcoloniale ?" : colloque, du 23 au 25 novembre 2015. Université des Antilles Description : Dominique AURELIA introduit ce colloque transdisciplinaire qui se propose d'analyser ce que signifie la pensée postcoloniale aujourd'hui, dans le monde et, plus particulièrement, dans le champ du savoir français et antillais, faisant le constat de la rareté des études postcoloniales aujourd'hui dans la recherche universitaire française. Corinne MENCE-CASTER, Présidente de l'Université des Antilles insiste sur la portée politique de cet événement et rappelle combien il est important de cerner les dimensions du contexte économique, social et culturel dans lequel évoluent les Antilles pour comprendre comment l'enseignement a été pensé, organisé. Interviennent ensuite la représentante de la Ville de Schoelcher et Jean-Louis Joachim qui représente du doyen de la Faculté des Lettres. L'absence de la Rectrice est excusée. Enfin, Alexandre ALARIC, l'organisateur principal de cette rencontre scientifique, ouvre la réflexion sur ce moment privilégié de relecture, soulignant l'ensemble de malentendus qui doivent être repensés tels les réparations, l'enseignement, la valeur du patrimoine ? Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V16029 V16029 V16029 | Partager |
Migrants : lédition en compagnon de route pour une insertion réussie Auteur(s) : Liria, Philippe Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines Extrait de : "La scolarisation des publics allophones en Martinique : enjeux et démarches pour une école inclusive" : séminaire, le 25 mai 2016. Université des Antilles Description : Philippe Liria (auteur de manuels FLE, formateur de formateurs et délégué pédagogique de CLE International en Amérique latine) ouvre la réflexion sur l'intérêt des outils du FLE au service des primo-arrivants allophones, dans les écoles primaires et dans l'enseignement secondaire plus largement. Il souligne l'intérêt du rôle d'un éditeur comme CLE International qui doit être entendu comme "un compagnon de route pour une insertion réussie", un éditeur scolaire qui contribue à l'apprentissage du français langue étrangère. Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V16126 V16126 | Partager |
Socio-didactique et didactique du français en Martinique et en Guadeloupe. Bilan Auteur(s) : Derrien, Eve Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : ESPE de Martinique : Ecoles Supérieures du Professorat et de l CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines CRREF : Centre de Recherche et de Ressources en Education et Formation Extrait de : "Socio-didactique et didactique du français en Martinique et en Guadeloupe" : journée d'étude, le 2 juin 2018. Université des Antilles Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V18190 V18190 | Partager |
Regards sur les minorités. La condition noire : essai sur une minorité française Auteur(s) : Ndiaye, Pap Auteurs secondaires : Odent-Allet, Patrick Gadet, Steve Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : Université des Antilles et de la Guyane. Service commun de la documentation Extrait de : Les rencontres culturelles de la BU 2013-2014. Université des Antilles et de la Guyane Description : La bibliothèque universitaire reçoit l'historien Pap Ndiaye, professeur à Sciences po, autour de la publication de son ouvrage "La condition noire : essai sur une minorité française" (Calmann-Lévy, 2008, puis Folio Gallimard). L'échange est animé par Steve Gadet, enseignant-chercheur au département d'Anglais de l'UAG. Pap Ndiaye évoque les raisons de la faible existence des études sociologiques sur les Noirs en France et les réticences des chercheurs en sciences humaines et sociales français à aborder les inégalités sociales au-delà des questions de classes, puis développe sa méthodologie dont le point de départ est l'expérience sociale d'être considéré comme Noir, de se voir attribuer une identité. Ses travaux analysent l'expérience de l'étrangeté, du dehors, les discriminations, le racisme. Siècle(s) traité(s) : 21 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V14201 V14201 | Partager |
Représentations sociolinguistiques et enseignement du français en Guadeloupe et en Martinique Auteur(s) : Bellonie, Jean-David Jeannot-Fourcaud, Béatrice Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : ESPE de Martinique : Ecoles Supérieures du Professorat et de l CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines CRREF : Centre de Recherche et de Ressources en Education et Formation Extrait de : "Socio-didactique et didactique du français en Martinique et en Guadeloupe" : journée d'étude, le 2 juin 2018. Université des Antilles Description : L'objectif de cette communication s'inscrit dans la recherche de dispositifs favorisant la prise en compte de la réalité langagière des élèves dans le cadre de la formation des maîtres en Martinique et en Guadeloupe. La confrontation de deux contextes sociolinguistiquement proches, et néanmoins différents en termes de politiques linguistiques locales, mais également du point de vue de la construction des normes idéologiques socialement partagées, devrait permettre d'envisager un certain nombre de pistes de remédiation. Les intervenants s'intéresseront à la question des obstacles rencontrés dans l'enseignement du français. Pour ce faire, ils ont récolté les représentations que les futurs professeurs des écoles en formation à l'ESPE des académies de Martinique et de Guadeloupe ont, non seulement sur les langues (français et créole plus particulièrement), mais également sur les phénomènes de contact français-créole. Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V18189 V18189 | Partager Voir aussi Contact français-créole Politique linguistique Enseignement du français Martinique Guadeloupe Télécharger |
Pratiques éducatives dans un contexte multiculturel L'exemple plurilingue de la Guyane. Le primaire ; : Volume I Auteur(s) : Ailincai, Rodica Crouzier, Marie-Françoise Auteurs secondaires : Modèles, Dynamiques, Corpus (MoDyCo) ; Université Paris Nanterre (UPN) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD CRDP de Guyane : ISBN : 978-2-35793-010-0 Résumé : Cet ouvrage collectif rédigé sous la direction de Rodica AILINCAI et Marie-Françoise CROUZIER arrive à un moment important de la vie du système éducatif, en particulier dans le domaine de la formation des enseignants. Les missions dévolues aux personnels enseignants de Guyane sont, comme sur le reste du territoire national, multiples et variées mais de plus, s'inscrivent dans un contexte territorial d'une certaine complexité. Le caractère exceptionnel de ce contexte d'enseignement mérite d'être souligné. La réalité sociologique, culturelle et linguistique dans laquelle bon nombre d'enseignants de cette académie sont amenés à exercer est à la fois source de défi et facteur d'enrichissement professionnel. Il est vrai que dans un tel contexte nos enseignants rencontrent des difficultés récurrentes dans la mise en œuvre de leurs apprentissages et dès lors peuvent se sentir en situation d'échec. Il apparaît donc important qu'une aide pertinente puisse leur être apportée à travers des éléments de réponse adaptés à la situation. Ainsi un tel ouvrage est de nature à aider bon nombre d'entre eux, aussi bien ceux en formation initiale que ceux déjà en poste. Quant aux étudiants en formation à l'université et qui aspirent à exercer ce noble métier, ils peuvent y trouver une source de réflexion et de données pertinente. Cet ouvrage apporte des éclairages intéressants sur beaucoup de questionnements qui ont ja- lonné et jalonnent encore la vie quotidienne de notre institution. Le questionnement sur un enseignement en contexte guyanais est important et il faut prendre la précaution de pas d'aborder cette question sous la simple forme d'une cartographie socio-culturelle et linguis- tique. Il s'agit bien de s'approprier toutes les données propres à cette société guyanaise pluri- lingue et multiculturelle, validée entre autre par une démarche scientifique, afin de pouvoir les intégrer dans des démarches d'apprentissages réfléchies au centre desquelles on place l'enfant-apprenant. Les formateurs ont apporté une contribution significative à la rédaction de cet ouvrage, c'est un moment important à travers lequel ils font partager à d'autres collègues leur expérience et leur réflexion sur une démarche de formation d'enseignants en Guyane. Une pluralité d'activités est décrite avec bien souvent une approche de la pluridisciplinarité qui semble tel- lement nécessaire mais qui a si souvent du mal à se mettre concrètement en place au sein des établissements. Je les encourage à continuer ce type de productions car elles ne peuvent qu'être bénéfiques aux collègues qui sont souvent faces à leur quotidien et n'ont pas ou peu de temps pour appro- fondir la réflexion sur leur pratique. Le système éducatif en Guyane a besoin de données et d'approches complémentaires pour l'amélioration de la formation des enseignants et ceci au profit des élèves de l'académie. La rédaction de cet ouvrage me semble être par ailleurs un signe fort de la maturité acquise dans la professionnalité de l'équipe pédagogique de l'IUFM. Que tous les auteurs de cet ouvrage soient remerciés pour leurs contributions et plus particu- lièrement Rodica et Marie-Françoise pour leur implication dans la direction de ce premier ouvrage. Antoine PRIMEROSE, Directeur de l'IUFM de la Guyane Enseigner en Guyane : comment faire, quand on commence ? Et comment tirer profit de l'expérience d'un professeur des écoles à Cayenne ou à Saint-Laurent-du-Maroni si l'on tra-vaille ailleurs ? La situation guyanaise L'Académie de la Guyane présente depuis longtemps des résultats qui la placent au dernier rang, DOM compris (Durand et Guyard, 1999). Même si ceux-ci se sont nettement améliorés au cours des dernières années comme le montre l'évolution des taux de réussite aux examens, ils restent insatisfaisants. La proportion de bacheliers d'une génération selon le lieu de rési-dence, toutes séries confondues, est encore loin de la moyenne nationale. À la session 2004, elle était de 33 ,1 % (61,6 % en France métropolitaine + DOM). Conjointement, le nombre de sorties sans qualification du système scolaire s'avère préoccupant. En 2004, au niveau V , il était de 36 % (25 % en France métropolitaine + DOM) ; au niveau V bis et IV de 21 % (7% en France métropolitaine + DOM). Ces chiffres indiquent l'insuffisance de formation d'une partie de la population, à corréler avec le taux de chômage (22,7 % contre 9,6 en France mé-tropolitaine + DOM en 2005). Plus que jamais, l'urgence est de faire acquérir au minimum à chaque élève un " socle commun de connaissances et de compétences " pour que chacun puisse exercer son rôle de citoyen dans le monde du XXIe siècle et poursuivre sa formation tout au long de la vie. L'enjeu est politique, démocratique mais aussi économique : les retom-bées de l'amélioration générale des qualifications d'une population en matière de développe-ment d'un territoire ne sont plus à démontrer. Les réformes récentes du système éducatif fran-çais tracent une voie générale pour y parvenir. Cependant, les particularités locales du dépar-tement de la Guyane, qui peuvent constituer intrinsèquement des obstacles à la réussite de certains élèves , méritent d'être étudiées avec attention. Quelques aspects territoriaux sont à préciser. Le pourcentage de communes n'ayant pas d'écoles est très bas (4,5 %), comparati-vement à ce qui peut être observé ailleurs (France métropolitaine + DOM : 32,2 %). Dans un espace globalement peu peuplé (2 habitants au km2 en moyenne), les écoles sont donc disper-sées et, en raison de la difficulté fréquente des déplacements, souvent isolées les unes des au-tres . Elles ont aussi pour caractéristique de constituer des groupes scolaires plus importants en moyenne que dans d'autres départements. Selon les données ministérielles de 2004 , le pourcentage d'écoles de plus de huit classes est de 58, 4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles de 3 classes et moins : 14,4 % (44,9 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles à classe unique : 6,4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM). Or, la taille d'un groupe scolaire n'est pas sans influence sur la vie qui s'y développe. Plus le nombre de clas-ses est élevé, moins la structure favorise les relations individualisées et personnalisantes. Au delà des aspects sociogéographiques, la situation plurilingue et pluriculturelle présente un caractère exceptionnel. Multiforme, elle s'inscrit entre deux pôles (Goury, 2002 ; Goury, Launey, Lescure et Puren, 2005) : un pôle où les élèves d'une classe partagent une même culture et langue maternelle, situation typique des sites isolés de l'intérieur du pays (Bushi-nenge et amérindiens sur les fleuves Maroni et Oyapock), et un pôle linguistiquement et cultu-rellement hétérogène, situation rencontrée plutôt sur le littoral, dans les sites urbains. De nombreuses publications portent déjà sur la situation sociolinguistique guyanaise , et un cer-tain nombre d'entre elles sur la relation que l'école entretient avec ce plurilinguisme . Elles mettent toutes en évidence la spécificité du contexte guyanais de ce point de vue : " On dénombre plus d'une trentaine de langues en Guyane. Les unes et les autres pesant un poids - numérique, économique, symbolique, etc. - plus ou moins important. Sur cette trentaine de langues, [...] une vingtaine est parlée par des groupes de locuteurs - 'natifs' ou non - représentant plus de 1 % de la population " Léglise (2007, p. 39). Ainsi, parmi les langues parlées par plus de 1 % de la population, distingue-t-on selon cet auteur : - six langues amérindiennes parlées par un peu moins de 5 % de la population ; - cinq langues créoles à base française ; le créole guyanais serait la langue première (L1) d'un tiers de la population, il est langue véhiculaire d'une partie du territoire ; le créole haïtien se-rait parlé par 10 % ou 20 % de la population , les créoles martiniquais et guadeloupéen se-raient parlés par environ 5 % de la population et le créole saint-lucien) ; - quatre créoles à base anglaise avec trois variétés de nenge(e) (aluku, ndyuka, pamaka, parlés par plus d'un tiers de la population) et le sranan tongo (utilisé essentiellement comme véhicu-laire) ; - un créole à base anglaise partiellement relexifié en portugais, le saramaka ; - cinq variétés de langues européennes : outre le français, le portugais du Brésil (5% à 10%), l'anglais du Guyana (2% environ), le néerlandais et l'espagnol ; - trois langues originaires d'Asie (le hmong et des langues de Chine du Sud, le hakka et le can-tonais). Une bonne partie de cette " non-francophonie ", parfois non scolarisée, se définit non seule-ment par son caractère étranger (28 % d'élèves sont issus de l'immigration) mais aussi large-ment par son caractère autochtone (de nombreux élèves sont nés français et alloglottes). Les caractéristiques professionnelles du personnel enseignant représentent également une donnée non négligeable à prendre en compte. Les enseignants du premier degré sont nettement plus jeunes que dans d'autres départements, et la tendance s'accentue au fil des ans. Par exemple, en 2003 les professeurs de plus de 50 ans représentaient 11,4 % de la cohorte. En 2005 ils ne sont plus que 10,6 %, alors qu'en métropole le taux est de 21,6 % du corps. Le nombre de non-titulaires, qui décroît nettement (en 2003 17,6 % ; en 2005 11,6 %) est cependant plus de quatre fois supérieur à celui de la France métropolitaine plus DOM (2,5 %). À cette inexpé-rience s'ajoute une formation institutionnelle très " nationale ", peu ou pas assez en prise avec les réalités locales. La très insuffisante préparation des professeurs, majoritairement métropo-litains, à enseigner dans un contexte marqué par une très forte proportion d'élèves alloglottes (Puren 2005, Alby et Launey, 2007) et souvent par d'importantes difficultés matérielles liées à la dispersion des écoles, pourrait être un facteur explicatif du taux d'échec scolaire en Guyane. Par conséquent, l'enseignement dans cette Académie constitue un terrain de recher-che d'une importance majeure. Nombre de recherches universitaires ont déjà été conduites. Celles concernant la réussite scolaire soulignent depuis longtemps l'importance des représen-tations que le sujet se construit autour de l'école. Ces représentations chez l'enfant "primo-arrivant" qui aborde l'apprentissage initial, viennent de la famille, mais aussi de l'école, des pairs, des médias. En référence à un modèle écologique et culturel du développement proposé par Ogbu (1981), il est possible de considérer qu'elles jouent un rôle sur la manière dont les familles et les enfants vont investir les activités scolaires. Ces conceptions préliminaires et implicites colorent aussi largement les attitudes spontanées des professionnels qui découvrent le département ou qui entrent dans le métier. Le domaine éducatif restant largement à explo-rer, de nouvelles voies ont fait l'objet de recherches fondamentales, recherches appliquées et activités pratiques ayant fait leur preuve. Notre ouvrage Enseigner en contexte guyanais ne va pas de soi. Ce sera notre première partie. Le dé-paysement, en termes géographique et culturel, peut être source d'inquiétudes ou de déstabili-sation. Être nommé dans une école des fleuves, par exemple, est une expérience qui, pour être bien vécue et pour éviter le choc de l'inconnu, nécessite informations et adaptation prospecti-ve. Que faut-il savoir et à quoi faut-il se préparer ? Rejoindre un poste caractérisé par l'enseignement bilingue français/créole peut tout autant désorienter. La connaissance des ca-ractéristiques socioculturelles et sociolinguistiques d'un lieu, la familiarisation avec des pro-jets et organisations spécifiques qui en découlent font partie de l'équipement professionnel des impétrants. Mais la centration sur une commune, une école ou une classe ne suffit pas. Le contexte culturel au sens large, riche et parfois très éloigné des références européennes, gagne à être appréhendé par différentes entrées. L'étude de l'" oraliture " et son utilisation réflé-chie en classe, souvent considérées comme une approche incontournable, méritent d'être questionnées. Quels en sont les bénéfices pour les élèves ? Faut-il privilégier l'utilisation du conte en dehors des constructions pédagogiques traditionnelles ou au contraire la rattacher aux pratiques d'écriture ? À quelles conditions la mise en valeur du patrimoine local, oral, peut-elle jeter des passerelles entres les modes de pensées des cultures d'origine et ceux de la culture scolaire en langue française ? Une voie d'exploitation de la culture environnante peut aussi passer par les visites de musées ou par diverses expositions. L'enjeu est de faire de l'élève un visiteur acteur, de le mettre en situation d'apprentissage hors de l'enceinte de la classe et de modifier la place de l'adulte, enseignant ou accompagnateur, à ses côtés. N'est-ce pas là actualiser une démarche préconisée depuis longtemps par de célèbres pédagogues tel Comenius ? Une autre exploration du contexte peut se centrer sur les espaces d'apprentissage informels, c'est-à-dire non encadrés par l'école. Les jeux en cour de récréation, la musique et la danse en pratiques locales sont autant d'objets et d'expériences métissées qui permettent de plonger dans la tradition orale et d'appréhender des modalités de transmissions déroutantes. Quelle est la place de l'individu face au groupe et vice-versa ? Quelles leçons en tirer pour le positionnement du maître et de l'élève, pour les nécessaires consensus à accepter en vue d'une plus grande efficacité de notre système éducatif ? Si les pratiques d'enseignement peuvent être améliorées par l'observation du contexte, l'introduction de supports particuliers - qui constitue notre deuxième partie - peut également favoriser la cohérence des pratiques éducatives tout en ouvrant à des valeurs universelles. Il s'agit de diversifier les activités d'apprentissage qui ont pour objectif le développement de compétences stratégiques susceptibles de neutraliser rapidement les lacunes engendrées par la spirale de l'échec. Plusieurs exemples nous en montrent le chemin. Les situations d'apprentissage collaboratif soutenu par ordinateur, et notamment les activités de débat argu-menté, sont-elles susceptibles de favoriser les interactions langagières entre élèves primo-arrivants ? Le scrabble, au-delà de la maîtrise du calcul mental et du vocabulaire en langue française, permet de conjuguer coopération et compétition. Peut-il devenir un outil privilégié de construction de la citoyenneté ? L'interrogation vaut aussi pour le jeu d'échecs. Celui-ci, plus complexe, s'il facilite la compréhension de base de concepts mathématiques et le raison-nement lors de situations problèmes, entraîne aussi l'acquisition de bien d'autres compétences transversales... L'apprentissage de la numération dès l'école maternelle, à partir de collec-tions de comptines numériques et d'activités de dénombrement, montre que la manipulation, la mise en action à la fois individuelle et négociée en groupe sont partie prenante de la cons-truction d'une identité singulière et multiple. Face à des élèves parfois difficiles ou apparemment différents, il convient de parfaire sa pra-tique enseignante. Ce point formera la troisième partie de notre ouvrage. L'indiscipline constitue la première hantise des débutants. Par delà les techniques voire les ficelles toujours très appréciées par leur pouvoir de réassurance, la question est de trouver les moyens d'installer profondément chez les élèves les valeurs de respect et de dignité humaine. Le pluri-linguisme n'est pas sans effrayer non plus. Or la langue inconnue de l'autre, loin d'être un obstacle, est un atout pour celui qui la maîtrise. Comment prendre en compte la compétence plurilingue existante ? Comment la développer chez les élèves ? Ce parti pris modifie le rap-port de l'enseignant à l'élève et au savoir, et vivifie par conséquent le désir d'apprendre et l'engagement dans les apprentissages. Le handicap et la méconnaissance dont il s'accompagne parfois suscite également des mouvements de recul. Quels en sont les méca-nismes ? Est-il possible d'accompagner efficacement les élèves handicapés ? Avec qui et de quelle façon ? Autant d'interrogations qui trouvent des réponses à travers les dispositifs exis-tants et le témoignage d'une expérience particulière. Favoriser l'interculturel, - dernière partie de notre ouvrage - met en lumière le principe vital à développer à brève échéance. Paradoxalement, dans de nombreuses enquêtes de terrain, la Guyane est présentée comme une société multiculturelle harmonieuse tout en étant composée de groupes socioculturels repliés sur eux-mêmes. Qu'en est-il réellement dans les écoles ? Quelle place les enseignants accordent-ils aux cultures et langues maternelles au sein de la classe ? Quelle pédagogie peut-on proposer pour lutter contre le racisme insidieux qui s'installe dans les classes ? La description des structures spécifiques pour élèves non franco-phones, CLIN et CRI, et l'analyse de la politique éducative contextualisée qui en découle il-lustrent autrement la nécessité d'une pédagogie spécifique. Enseigner dans un contexte pluri-culturel ne s'improvise pas. L'objectif n'est pas d'éradiquer préjugés et stéréotypes mais de construire une démarche permettant de prévenir les conflits. L'observation des interactions en situation d'hétérogénéité culturelle peut-elle mettre au jour des invariants ? Elle questionne l'éducation interculturelle qui, pour certains, semble être une perspective positive, voire la réponse à privilégier. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 halshs-00640248 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 | Partager |
Éducation et socialisation en contextes multilingues et pluriculturels Auteur(s) : Anciaux, Frédéric Jeannot-Fourcaud, Béatrice Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Delcroix Antoine Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience Aux Antilles et en Guyane françaises, comme dans d’autres territoires, les acteurs de l’enseignement, toutes disciplines confondues, sont confrontés à des effets de contextes. Ces derniers peuvent être définis comme les décalages observés entre un objectif d’enseignement et sa réalisation lorsque ces décalages sont attribuables aux différents contextes en présence dans le processus didactique. Ceux-ci peuvent être de natures variées (langagière, culturelle, socio-économique, géographique, géologique, écologique) et mettent en jeu différents objets : objets d’enseignement ou liés au système éducatif, documents pédagogiques, représentations des acteurs, etc.En mettant en scène différentes disciplines d’enseignement et des contextes variés sur le plan sociolinguistique et culturel, ce numéro 5 de la revue Contextes et Didactiques intitulé « Éducation et socialisation en contextes multilingues et pluriculturels » vise à faire émerger des éléments de compréhension des mécanismes menant à l’apparition d’effets de contexte. Les travaux de didactiques contextualisées constituent de fait ici des références convoquées dans les différentes contributions de ce volume.L’une des questions sous-jacente à la thématique et abordée dans ce volume est de savoir dans quelle mesure, à quels niveaux et de quelles manières les processus d’éducation et de socialisation peuvent-ils être adaptés aux contextes sociolinguistiques et culturels dans lesquels ils se déroulent ? L’une des orientations proposées est de décrire et de mesurer les effets de l’environnement sociolinguistique et culturel ainsi que leur prise en compte dans les processus d’apprentissage. Sont ainsi regroupés dans ce volume des travaux centrés sur les langues dites « minorées » au cours des processus d’apprentissage et sur l’utilisation de ces langues dans les processus de socialisation, ainsi que des travaux portant sur les profils linguistiques des locuteurs, les représentations sociolinguistiques, les phénomènes identitaires, les pratiques linguistiques (aspects phonologiques, morphologiques, syntaxiques) et langagières (gestion des langues par les locuteurs, alternance codique), tant chez les élèves que chez les enseignants, dans l’enseignement des langues ou d’autres disciplines. De fait, ces travaux présentent des cadres théoriques et méthodologiques spécifiques basés sur la formulation de problématiques propres à l’identification et à la prise en compte de la diversité sociolinguistique et culturelle des contextes dans l’enseignement. Ces questions sont éclairées par des réflexions d’ordre sociologique, historique et épistémologique sur le processus de contact et de métissage des savoirs locaux et universels. Ainsi, ce numéro 5 de la revue Contextes et Didactiques propose des études quantitatives et qualitatives susceptibles de décrire, de comparer et d’éclairer les processus de contextualisation didactique notamment sur les plans linguistiques, langagiers et culturels. La diversité des contextes évoqués dans les différentes contributions présentes dans ce numéro peut permettre d’envisager des comparaisons de systèmes éducatifs, de situations d’enseignement, de conceptions d’apprenants et de pratiques éducatives. Neuf articles composent ce cinquième numéro de la revue Contextes et Didactiques. Le premier article rédigé par Raphaële FOUILLET et intitulé « Les grammaires du français conçues en Italie : un lieu de contextualisation » vise à mettre en évidence des éléments de contextualisation du discours grammatical écrit observables dans les grammaires du français produites en Italie.Dans le deuxième article, « La géopolitique pour comprendre le contexte socio-culturel libanais et ses pratiques linguistiques », Ludivynn MUNOZ propose une démarche géopolitique en vue d’éclairer le contexte du Liban et de mettre en exergue les contributions de cette discipline dans ce contexte socio-culturel complexe.La troisième contribution, proposée par Christian MICHAUD et intitulée « Disciplines Non Linguistique en Langues Vivantes Étrangères : Quelle prise en compte des effets de contextes pour améliorer les enseignements ? », a comme objectif d’explorer les pratiques pédagogiques de professeurs ayant en charge l’enseignement d’une discipline dite non linguistique en langue vivante étrangère en section européenne en France.Le quatrième article, intitulé « La prise en compte de la dimension linguistique dans les disciplines non-linguistiques : du prescrit au réel ? » et rédigé par Julien BASSO, propose une réflexion sur l’appropriation du français en contexte scolaire, en se focalisant plus précisément sur la prise en compte de la dimension linguistique dans l’enseignement de l’Histoire, de la Géographie et des Sciences de la Vie et de la Terre en Outre-Mer français.La cinquième contribution, de Dominique DÉMOCRITE-LOUISY, s’intitule « Un enseignement bilingue peut-il être une réponse à l’échec scolaire ? Le cas de la collectivité de Saint-Martin ». Cet article porte sur l’enseignement à l’école maternelle à Saint-Martin où la grande majorité des enseignants est essentiellement francophones et où les Agents Territoriaux Spécialisés des Écoles Maternelles sont anglophones.Dans le sixième article, intitulé : « TICE et transposition didactique contextualisée : retour d’expérience dans l’enseignement-apprentissage du français langue 3 en milieu universitaire arabophone », Carine ZANCHI traite du recours aux Technologies de l’Information et de la Communication en Éducation dans le cadre de l’enseignement du français en Jordanie. Elle s’intéresse ainsi à la construction d’outils de formation multimédia à destination d’apprenants arabophones débutants.Le septième article, rédigé par Noël CORDONIER et Sonya FLOREY, a pour titre « Pour un contexte épistémologique du présent. Ou comment se libérer des apories d’une postmodernité généreuse mais fatiguée ». Il relate une expérience scolaire menée en Suisse qui a permis aux élèves d’une classe primaire de créer un imagier plurilingue, en sollicitant l’aide de leurs parents francophones ou allophones, et de l’intégrer dans des tâches d’apprentissage.Dans le huitième article, « Rôle de la langue maternelle et de l’origine sociale des élèves sur l’activité de co-révision à distance d’un texte explicatif en français langue seconde dans le contexte diglossique d’Haïti », Emilien DUVELSON se donne pour objectif d’étudier l’effet de la langue (créole versus français) utilisée dans les textes d’aide, sur la compréhension et la réécriture de textes en langue seconde (français) dans le contexte diglossique d’Haïti chez des lecteurs d’origines sociales différentes.Enfin, dans le neuvième et dernier article, intitulé « La diversité linguistique et culturelle à l’école primaire : quels enjeux pour les enseignants de la Dominique ? », Stella CAMBRONE-LASNES évoque les enjeux culturels, éducatifs et pédagogiques liés à la prise en compte de la diversité linguistique et culturelle en contexte scolaire dominiquais. Elle aborde notamment le statut des langues en présence (anglais, garifuna, kokoy, français, espagnol, chinois, hindi, créole haïtien, créole dominiquais) ainsi que les représentations d’enseignants du primaire sur ces différentes langues, et en particulier le créole dominiquais. De l’Italie au Liban, en passant par la France hexagonale et ses collectivités d’Outre-mer (Saint-Martin, Guadeloupe), la Jordanie, la Suisse, la Dominique et Haïti, ce numéro 5 de la revue Contextes et Didactiques a comme objectif de mettre en évidence les mécanismes qui mènent à l’apparition d’un certain nombre d’effets de contextes en éducation dans des territoires divers et des contextes sociolinguistiques et culturels variés. Revue « Contextes et Didactiques » hal-01609280 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01609280 | Partager |
L'usage de la graphie créole à Trinidad-et-Tobago Auteur(s) : Ferreira, Jo-Anne Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines Extrait de : "Tracées de Jean Bernabé" : colloque international, du 25 au 27 octobre 2017. Université des Antilles Description : L'île de Trinidad, créolophone depuis du 18ème siècle et lieu d'apparition de la première grammaire du créole français antillais, a commencé à perdre sa place dans la créolophonie au début du 20ème siècle. Jusqu'au milieu du 19ème siècle pourtant, le créole français était la langue maternelle de la grande majorité des Trinidadiens et était aussi devenu la lingua franca d'une population de plus en plus multilingue. Depuis la publication de John Jacob Thomas (1869), la représentation orthographique de la langue créole a été - et est toujours - soumise à la connaissance du français et de l'étymologie française, aux interférences de la phonologie anglaise et créole anglaise (à celles de l'orthographe de l'anglais) et aux préférences individuelles. En 1990, près de deux décennies après l'introduction de la norme GEREC-1 de Bernabé, Carrington (un Trinidadien travaillant sur le st-lucien) et ses collègues de l'Université des West Indes, utilisent le système d'orthographe GEREC pour un cours basé sur le st-lucien, en utilisant des matériaux conçus par Carrington et Valdman et enseignés par des Martiniquais venus lors d'un échange avec l'UAG. Les étudiants de ce cours apprennent le GEREC-1 (le GEREC-2 n'est pas encore pratiqué) et l'utilisent dans leurs publications, présentations et dans les médias sociaux. Cependant, ces étudiants représentent bien moins de 1% de la population du pays. La connaissance de ce système graphique n'a donc pas pénétré la conscience de la grande majorité de la société trinidadienne, de sorte que les chercheurs qui ne sont pas linguistes, de même que les praticiens de la culture, les journalistes et la société environnante, se tournent vers le français central / le parisien standard du 21ème siècle, dans une approche étymologique donc, pour écrire le créole. Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V17234 V17234 | Partager |
Compétences interculturelles et plurilingues à travers des projets créatifs en classe de FLE Auteur(s) : Butcher, Katelin Année de publication : Éditeur(s) : Université des Antilles Description : Poster présenté à la journée des Laboratoires organisée par l'Association ADJC (Ansanm doctorant·e·s et jeunes chercheur·e·s). Cette recherche porte sur la prise en compte des langues des élèves allophones et de la langue vivante régionale créole à travers des pratiques pédagogiques mobilisant la créativité dans l?enseignement du Français Langue Étrangère (FLE) en contexte scolaire martiniquais. Recherche sous la direction de Frédéric Anciaux et Jean-David Bellonie. Siècle(s) traité(s) : 21 Droits : Ce document est protégé par le droit d'auteur. Il ne peut en aucun cas être utilisé sans l'autorisation de l'auteur et des ayant droits Permalien : http://www.manioc.org/recherch/T20001 T20001 | Partager Voir aussi Création Art Créole Education Français langue étrangère (FLE) Didactique Pédagogie Plurilinguisme Interculturel Martinique Télécharger |
Des classes bilingues français-créole en Guadeloupe à la didactisation des alternances codiques et des biographies langagières Auteur(s) : Anciaux, Frédéric Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience Résumé : La prise en compte du plurilinguisme et des langues des élèves dans le système éducatif français est un véritable enjeu sociétal auquel l’école est confrontée. Entre les langues vivantes régionales, étrangères et celles issues de l’immigration, que fait concrètement l’école pour prendre en considération la diversité linguistique des élèves et des contextes d’enseignement ? Entre un enseignement conduit exclusivement dans une langue, des espaces spécifiques octroyées à certaines langues et des approches dites plurielles (Candelier, 2008), l’école propose différents dispositifs et conceptions de gestion du plurilinguisme, tels que le CASNAV (Centre Académique pour la Scolarisation des enfants Allophones Nouvellement Arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de Voyageurs), les cours de langues vivantes étrangères et régionales, les classes bilingues ou les sections européennes pour ne citer que ceux-là. Dans le contexte éducatif actuel où les différents acteurs (enseignants, inspecteurs, élèves, parents) oscillent entre plusieurs idéologies linguistiques allant du monolinguisme imposé au plurilinguisme, de l’égalité à l’inégalité des langues, du maintien de la diversité linguistique à sa disparition (Armand, 2016), nous présentons deux expérimentations auxquelles nous avons participé. Le premier concerne le dispositif de classes bilingues français-créole mis en place à partir de 2012 à l’école primaire en Guadeloupe. Le second dispositif est une recherche-action-formation menée en 2014 avec les enseignants des classes bilingues sur la co-construction de démarches portfolio contextualisées. Ces deux expérimentations tentent d’articuler l’utilisation des langues et la prise en compte du bi-plurilinguisme dans le but d’atteindre les différents objectifs nationaux fixés par les programmes scolaires en vigueur. En nous appuyons sur ces deux expériences, nous proposons des pistes de réflexion visant une approche didactique contextuelle du plurilinguisme en éducation et en formation. Cette dernière s’appuie, d’une part, sur trois principes en lien avec les classes bilingues : un contrat de communication de type linguistique, une trifocalisation de l’alternance codique et une rhétorique polylectale (Anciaux, 2016), et d’autre part, sur des diverses activités autour des biographies langagières et du rapport aux langues développés dans le cadre de démarches portfolio plurilingues.Références bibliographiques : Anciaux, F. (2016). L’enseignement bilingue français-créole à l’école primaire en Guadeloupe. Dans C. Hélot et J. Erfurt (dir.), L’éducation bilingue en France. Politiques linguistiques, modèles et pratiques (p. 52-65). Limoge : Lambert-Lucas.Armand, F. (2016). L’enseignement du français en contexte de diversité linguistique au Québec : idéologies linguistiques et exemples de pratique en salle de classe. Dans M. Potvin, M.O. Magna et J. Larochelle-Audet (dir.), La diversité ethnoculturelle, religieuse et linguistique en éducation. Théorie et pratique (p. 172-182). Montréal : Fides Éducation.Candelier, M. (2008). Approches plurielles, didactiques du plurilinguisme : le même et l’autre. Les cahiers de l’ACEDLE, 5(1), 65-90.Molinié, M. (dir.) (2011). Démarches portfolio en didactique des langues et des cultures. Enjeux de formation par la recherche-action. CRTF. Amiens : Encrages Belles Lettres. 31ème Colloque de la FLAREP intitulé « Quand l’École délie ses langues : défi et atouts guyanais » Cayenne, French Guiana hal-01624849 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01624849 | Partager |
Alternances et mélanges codiques dans les interactions didactiques aux Antilles et en Guyane françaises Auteur(s) : Anciaux, Frédéric Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Université des Antilles-Guyane Alain Mercier Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : Ce document de synthèse retrace les différents travaux menés depuis la soutenance de ma thèse en 2003 en STAPS à l’université des Antilles et de la Guyane. Parti de l’étude de la place et des effets du créole en éducation physique et sportive en Guadeloupe, mon recrutement comme maître de conférences à l’IUFM de Guadeloupe et mon rattachement au CRREF (laboratoire en Science de l’éducation) m’ont amené à élargir mon champ d’étude à d’autres langues, à différentes disciplines scolaires et à plusieurs territoires d’Outre-mer français. Mon questionnement du passage d’une langue à une autre entre les différentes acteurs du système éducatif en situation d’enseignement, non pas dans une dimension strictement linguistique, mais selon les relations que ces contacts de langues permettent de développer sur un plan pédagogique et didactique, m’ont conduit à m'intéresser plus précisément aux formes et aux fonctions des alternances et mélanges codiques au cours des interactions didactiques en contexte multilingue. L’angle d’approche privilégié n’est donc pas seulement de décrire la manière dont les personnes co-construisent des savoirs en passant d’une langue à une autre, mais aussi d’identifier les rôles et les effets de ces alternances et mélanges codiques sur les processus d’enseignement-apprentissage. L’objectif est, d’une part, de produire des connaissances sur les pratiques langagières réelles dans l’enseignement aux Antilles et en Guyane françaises, et d’autre part, d’expérimenter des dispositifs d’enseignement bi-plurilingue et de proposer des pistes de réflexion sur la gestion du plurilinguisme en contexte didactique multilingue. Cette réflexion pose de la sorte constamment la double question de la place et de la fonction des langues au cours des interactions didactiques aux Antilles et en Guyane françaises. Ainsi, mes recherches se sont organisées selon deux axes : le premier concerne une étude descriptive et compréhensive des phénomènes d’alternances et de mélanges des langues au cours des interactions entre enseignants et élèves en situation d’enseignement en Guadeloupe, à Saint-Martin et en Guyane française, le second est une analyse des effets de ces passages alternés ou mélangés d’une langue à une autre sur les processus d’enseignement-apprentissage en contexte multilingue. Partant de ces deux axes étroitement articulés, je propose une approche didactique contextuelle du plurilinguisme en éducation et en formation en Outre-mer français qui fait appel à la fois aux sciences du langage et aux sciences de l’éducation. À l’issue de cette synthèse, certaines perspectives de recherche portant sur l’alternance et le mélange codiques au cours des interactions seront présentées en élargissant mon champ d’étude à des dispositifs scolaires spécifiques (accompagnement spécialisé, classes bilingues), à des situations éducatives hors du champs scolaire (éducation thérapeutique, médiation scientifique), ainsi qu’à des contextes informels (langage SMS, conversations en famille). https://hal.univ-antilles.fr/tel-01612728 Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess tel-01612728 https://hal.univ-antilles.fr/tel-01612728 https://hal.univ-antilles.fr/tel-01612728/document https://hal.univ-antilles.fr/tel-01612728/file/Vol%201%20-%20HDR%20Anciaux.pdf | Partager |
Pratiques éducatives dans un contexte multiculturel. L'exemple plurilingue de la Guyane. Le secondaire ; : Volume II Auteur(s) : Ailincai, Rodica Mehinto, Théophile Auteurs secondaires : Modèles, Dynamiques, Corpus (MoDyCo) ; Université Paris Nanterre (UPN) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Ecologie des forêts de Guyane (ECOFOG) ; Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) - Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) - Université des Antilles et de la Guyane (UAG) - AgroParisTech - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Éditeur(s) : HAL CCSD CRDP Guyane : ISBN : 978-2-35793-010-0 Résumé : Cet ouvrage collectif rédigé sous la direction de Rodica AILINCAI et Théophile MEHINTO, principalement structuré autour des problématiques du second degré en Guyane, arrive à point nommé dans un contexte de renouvellement en profondeur de l'enseignement en collège et en lycée. La mise en œuvre du socle commun de connaissances et de compétences instauré par la loi d'orientation sur l'Ecole de 2005, la rénovation de la voie professionnelle ainsi que la concrétisation à la rentrée 2010 de la réforme des lycées d'enseignement général et technologique avec la généralisation de l'accompagnement éducatif : ces évolutions conséquentes sont là pour démontrer la volonté d'adaptation du système éducatif français aux réalités d'aujourd'hui et de demain. Il s'agit de mieux prendre en compte le contexte dans lequel évolue l'élève, de l'accompagner de manière personnalisée dans son projet, d'analyser ses points forts et ses difficultés pour mieux construire avec lui un enseignement qui réponde à ses préoccupations. De même, se manifeste la volonté expresse de prendre en compte l'élève dans sa globalité, et de lui permettre de développer non seulement des savoirs scolaires identifiés en termes de disciplines, mais aussi des compétences larges, transversales, dont chaque enseignant doit se sentir redevable. Ce projet ambitieux prend, à l'évidence, tout son sens dans le cadre particulier de la Guyane. Cette région est, par excellence, une terre de projet et d'expérimentation. Forte de sa jeunesse et de son développement démographique, forte de sa diversité culturelle, véritable passerelle entre l'Europe et l'Amérique du Sud, la Guyane tourne résolument son regard vers l'avenir. Sa richesse se trouve dans les jeunes qui la constituent, et la question éducative est au centre de la problématique du développement de ce département. Aussi n'est-on pas étonné de lire le foisonnement d'activités pédagogiques innovantes qui se dégage de cet ouvrage, toutes destinées à concilier les exigences de l'acquisition des savoirs et l'ambition d'éveil culturel, de sensibilisation au monde moderne, de respect de la culture pa-trimoniale, et de développement de compétences variées chez nos élèves. La question de la maîtrise de la langue française, travaillée dans tous les champs de connaissance, à travers une diversité de projets est évidemment au centre des préoccupations, dans un contexte plurilinguistique que l'on connaît bien. La contribution de l'enseignement scientifique à ces objectifs est, à cet égard, exemplaire. Cet ouvrage s'honore également d'accueillir des contributions mettant en exergue les réussites développées sur d'autres territoires, dans un souci de mutualisation et de confrontation d'idées qui nourrira utilement la réflexion de tous. Les questions éducatives traitées dans cet ouvrage se posent de manière emblématique sur notre territoire, mais sont aussi le reflet de préoccupations universelles, dans un monde où les cultures sont amenées à se côtoyer et à tirer profit les unes des autres. Les professeurs, les éducateurs, l'encadrement et de façon générale tous ceux qui s'intéressent à l'éducation dans ce contexte, y trouveront à n'en pas douter de nombreuses sources d'inspiration et de réflexion. Florence ROBINE, Recteur de l'académie de la Guyane, Chancelier de l'Université. Ce volume dédié au second degré est la suite logique de l'ouvrage collectif précédemment publié " Pratiques éducatives dans un contexte multiculturel, L'exemple plurilingue de la Guyane ", qui s'adressait aux professeurs des écoles. Le contexte multiculturel et plurilingue de la Guyane, spécificité de notre région et raison principale qui a animé cet ouvrage, se trouve largement abordé dans l'introduction du premier volume ainsi que dans la majorité des articles, notamment chez Gauthier et Ezelin, Alby, Hidair, Ailincai et Bernard, Gourg... S'organisant en quatre parties, ce deuxième volume part des expériences originales et qui ont fait leurs preuves dans le secondaire en Guyane pour arriver à des pistes de réflexion sur des problèmes d'actualité dans l'enseignement en passant par des témoignages sur des expériences venues d'ailleurs. La première partie de notre ouvrage, " Enseigner les sciences et les techniques en contexte multiculturel et plurilingue ", donne aux jeunes professeurs des sciences des exemples d'activités novatrices et des repères théoriques sur la contextualisation didactique en sciences expérimentales -cette condition étant primordiale pour une optimisation de l'enseignement des sciences en contextes didactiques particuliers. La réalisation des activités à caractère spectacu- laire, comme la fabrication et le lancement d'un ballon-sonde offre aux enseignants un support d'apprentissage, de savoirs et de méthodes qui, d'une part s'intègrent dans les programmes scolaires, tout en s'ouvrant aux partenariats et favorisant les projets transversaux et, d'autre part, sensibilise les élèves vivant dans des environnements isolés, parfois dépourvu d'électricité, aux sciences et la technologie. Le lecteur trouvera également des situations exemplaires d'enseignement de la physique-chimie à Mayotte, ou de SVT (sciences de la vie et de la terre) en Guadeloupe. Les dernières contributions de cette partie nous apportent des élé- ments de réponses à travers deux approches théoriques. " Comment les outils informatiques se sont installés dans le paysage scolaire français ? " " Comment s'articulent aujourd'hui pratiques privées et pratiques scolaires dans le domaine des TICE (les technologies de l'information et de la communication) et quel transfert possible des premières vers les secondes ? " " Qu'en est-il des sites isolés de la Guyane concernant l'accès des élèves aux TIC, que ce soit dans le cadre scolaire ou la sphère privée ? " Telles sont les questions auxquelles un des articles va tenter de répondre. L'article suivant s'attachera à répondre aux questions liées à l'enseignement des sciences expérimentales et de la technologie au collège : " Comment s'est construite l'histoire de l'enseignement des sciences expérimentales et de la technologie au collège ? " " Comment comprendre le sens des nouvelles orientations préconisées par le socle commun de connaissances et de compétences ? " " Quels sont les enjeux de la nouvelle structuration du curriculum notamment du pôle scientifique ? " La deuxième partie, " Enseigner le français et les langues en contexte multiculturel et plurilingue ", présente des activités de découverte et plaisir et dresse un tableau de la situation sociolinguistique en nous présentant des recherches originales dans le domaine. Le conte sous sa forme orale et vivante, est utilisé comme moyen de lutte contre l'échec scolaire, ou pour retrouver la confiance et l'estime de soi, ou encore pour instaurer la communication et le désir d'apprendre. L'article suivant présente quelques recherches qui font apparaître des facteurs qui influencent la compréhension et l'usage des expressions idiomatiques dans des contextes de communication et éducatifs au collège, dans un milieu pluriculturel et plurilingue. S'ensuit la présentation du contexte guyanais dans sa diversité linguistique et culturelle à travers deux textes qui nous proposent, d'une part un aperçu des résultats de la recherche dans le domaine du plurilinguisme scolaire dans le département, et d'autre part des pistes d'applications didactiques permettant de faire de ce plurilinguisme un atout pour l'école. Le dernier chapitre de cette partie présente une réflexion sur l'utilisation de l'alternance codique -de la langue maternelle et du français langue de scolarisation-, comme stratégie d'enseignement en contexte bi/plurilingue. La troisième partie de l'ouvrage invite les enseignants à "Diversifier les activités d'apprentissage " à travers la présentation d'activités inédites et transposables à d'autres disciplines. Des activités stimulantes, comme le scrabble, mobilisent des compétences disciplinaires en français, en mathématiques, ainsi que des compétences transversales, en véhiculant auprès des jeunes vivant dans le milieu multiculturel guyanais des valeurs de respect mutuel et d'humilité. Un témoignage sur une expérience inédite, la pratique du cinéma au lycée, présente un travail sur l'image, pour aider les élèves à surmonter leurs difficultés face à l'écrit. Mais qu'en est-il des élèves nouvellement arrivés, non francophones et parfois non scolarisés auparavant ? Des méthodes originales de travail en classe, comme le tutorat entre élèves et la médiation instrumentale, peuvent être mises en place dans toutes les disciplines et paraissent exercer une influence notable tant dans les processus d'apprentissage que dans la sociabilisation des élèves. Pour répondre à la question : " Quels outils et méthodes d'évaluation pour les élèves apparemment différents ? ", un modèle d'évaluation diagnostique pour les élèves entrant en seconde (élaboré et exploité dans un lycée de Mayotte), est présenté aux lecteurs, ainsi que la méthode et le traitement informatisé de ces données, pour permettre une reprise aisée dans d'autres contextes multiculturels et plurilingues. " Pour parfaire sa pratique enseignante ", les lecteurs trouveront dans la dernière partie de notre ouvrage, des contributions permettant des approches théoriques et des recherches d'actualité. A la question " Quel accompagnement éducatif pour optimiser et compléter les dispositifs destinés à favoriser la réussite de tous les élèves ? ", des éléments de réponse sont donnés à travers une présentation qui part des caractéristiques générales de l'accompagnement éducatif vers les activités adaptées aux réalités et spécificités territoriales guyanaises. Et pour continuer dans la sphère de l'approche théorique, la contribution suivante aborde la question de l'évaluation, mettant l'accent sur l'importance de la prise en compte de la diversité cultu- relle, donnée incontournable tant sur le plan méthodologique, qu'au niveau des connaissances et des compétences. La place accordée à la question de l'esclavage dans les programmes sco- laires est abordée à travers l'analyse des contributions de six éditeurs dans les manuels d'Histoire-Géographie de 1998 à 2006 et destinés aux classes de 4e. Pour finir, l'ouvrage présentera une recherche portant sur l'enjeu des phénomènes migratoires sur les identités dites plurielles, en partant de la notion d'insertion et d'intégration vers le " vivre ensemble ". https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640247 halshs-00640247 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640247 | Partager |
Pour une relecture praxéologique des réformes en contexte multilingue : l’exemple de l’accompagnement personnalisé en Collectivité ultra-marine de Saint-Martin. Auteur(s) : Candau, Olivier-Serge Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Institut de langue française Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience S’il paraît aujourd’hui difficile de penser la didactique sans recourir à une approche linguistique (Germain, 2000), il va sans nul doute que l’exemple de la Réforme des Lycées en France (Chatel, 2010) en renouvelle considérablement la portée. Cette Réforme vise à favoriser la mise en place de nouveaux dispositifs pédagogiques par les équipes éducatives afin d’aider les élèves dans leur cursus scolaire. L’ensemble des prescriptions de la Réforme résulte d’un programme dont la prise en charge dans un contexte socioculturel et linguistique spécifique renouvelle le contenu (Talbot, 2005). En effet, l’île franco-néerlandaise de Saint-Martin, dont la partie française est désormais « Collectivité d’Outre-Mer de la République » (COM) depuis 2007 se caractérise par une situation de multilinguisme (anglais, créole haïtien, espagnol, français) et pose la question des stratégies pédagogiques et didactiques à adopter dans le cadre de l’enseignement du français. La prise en compte des spécificités langagières du public saint- martinois infléchit les pratiques possibles en invitant à un nouveau positionnement quant à la définition des finalités de tout accompagnement personnalisé de l’élève plurilingue (Castellotti et Moore, 2008) au sein de sa scolarisation. Cette étude vise donc à modéliser les rapports peut-être problématiques entre processus interactionnels et situations éducatives (Fillietaz & Schubauer-Leoni, 2008). Il s’agit à travers un dispositif particulier de la Réforme, l’Accompagnement personnalisé (AP), de décrire comme le contenu d’enseignement, l’activité enseignante et celle de l’élève bouleversent le modèle didactique systématique (Carnus, 2010), en lui imposant dans ce contexte multilingue d’enseignement, de nouveaux défis. Congrès mondial de linguistique française 8e édition Berlin, Germany hal-01532985 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01532985 | Partager |
L’enseignement et l’apprentissage des langues étrangères (L E) à l’ère du digital Plus-value cognitive ou redondance en terme d’innovation didactique ?De quelques éléments de réponse Auteur(s) : Koulayan, Nicole Auteurs secondaires : Université des Antilles (Pôle Martinique) ; Université des Antilles (UA) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience L’enseignement des langues étrangères a continuellement utilisé les technologies de la communication du moment comme la radio, l’audio‐visuel, le multimédia. Aujourd’hui en 2015, nous sommes dans « l’ère du numérique /digital », ayant donné naissance en matière d’enseignement au« digital learning » ou « enseignement digital » également associé à « l’enseignement nomade» ou « mobile learning », caractérisés par des outils comme les ordinateurs portables petits et légers, smart/i/phones, i‐pads, tablette, etc. devenus très accessibles tant du point de vue du prix, de designtechnologique, que de la connexion permanente à bon marché ou gratuite (wifi, blu‐toughts, etc.).Depuis 2008, ce sont ces outils qui avec le digital, sont en train de bousculer l’enseignement des LE. A ce titre, nous sommes confrontés à un paradigme didactique intéressant car d’une part il est du même ordre technologique et sociétal que le précédent, tout en étant différent de par l’ergonomie des outils et le public impliqué. En effet dans sa composante la jeune génération d’apprenants, peut dans certains cas, être plus performante dans l’utilisation de ces outils que ses enseignants.Alors en matière d’enseignement digital s’agit‐ il d’une innovation réelle par rapport au e‐learning se traduisant par un mieux enseigner et apprendre ou bien n’avons à faire qu’à une déclinaison élargie du e‐learning ?Nous nous proposons de commencer à répondre à ces questions en référence à des analyses et expériences disponibles sur le digital learning en matière de didactique des LE pour lesquelles nous ciblerons particulièrement le français langue étrangère (FLE) XIe Colloque du réseau international et interdisciplinaire pour les enjeux et usages des technologies de l’information et de la communication (EUTIC) "Les écosystèmes numériques et la démocratisation informationnelle : Intelligence collective, Développement durable, Interculturalité, Transfert de connaissances" Schoelcher, France Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess hal-01299612 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01299612 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01299612/document https://hal.univ-antilles.fr/hal-01299612/file/Article%20N.Koulayan%20EUTIC%20pour%20%C3%A9dition%20finale.pdf | Partager |
THE CHILD, THE CREOLE AND PHYSICAL EDUCATION IN THE FRENCH WEST INDIES: A MULTI-FIELD APPROACH OF BILINGUALISM IN THE MOTOR LEARNING” ; « L'ENFANT, LE CREOLE ET L'EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE AUX ANTILLES FRANÇAISES : UNE APPROCHE PLURIDISCIPLINAIRE DU BILINGUISME DANS LES APPRENTISSAGES MOTEURS » Auteur(s) : Anciaux, Frédéric Auteurs secondaires : Adaptations au Climat Tropical, Exercice et Santé (ACTES) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Université des Antilles-Guyane Christian ALIN(christian.alin@iufm.univ-lyon1.fr) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : Does the language in which the instructions are formulat- ed affect the execution of a bilingual's motor task? The first experiment studies whether the language used for the instructions influences the motor performances among bilingual children in situation of learning. Eighty bilin-gual French/Creole children (age means 10.4) were distributed into two experimental groups to learn how to perform a motor task. One group received instructions in French and the other one in Creole. The data suggest that the language of presentation affects the execution of a motor task. Both groups had the same performance level at the beginning of the experiment. We noticed that the group taught in Creole obtained better performances than the group taught in French at the end of the learning situation. The results are discussed in terms of their implications to physical education and motor rehabilitation of bilinguals. The two following experiments reported in the present paper concern (i) the differential imagery value of French and Creole and (ii) the influence of language on the recall of sequences of patterned movements in a bilingual population. Creole words were obtained a higher imagery value than French words, certainly because Creole is an oral and vernacular language. Motor recall scores were better when the sequence was presented in Creole compared to French. The generation of visual images by Creole would facilitate the memorization and recall of new sequences of movements. The effect of language on imagery value of words and motor recall among bilingual French–Creole subjects was discussed in terms of nature of information encoding in each language. The goal of the fourt and last study tries to know the language impact on the movement imagery ability of guadeloupean children. A person is able to represent verbal information with an image (Denis, 1989; Paivio, 1986). The language can he influence this ability on bilingual individuals? If Creole has more to do with image than French (Michelot, 2000), this survey considers a distinct language influence on the mental images vividness specified by guadeloupean children. 123 secondary school pupils (average age 13.45) altogether accepted to fill in the Movement Imagery Questionnaire of Hall and Pongrac (1983). This test enables to measure the rapidity of visual and kinaesthetic images. The “Creole” group (59 children; average age 13. 43) got the MIQ translated in Creole and the “French” group (64 children; average age 13.46) the French version of the test. Finally, language does not generally influence the movement imagery capacity. Yet, the kinaesthetic images are more vivid in French than in Creole for the subjects tested, aged from 11 to 13. The subjects aged from 14 to 16 have, only in Creole, more vivid visual images than the subjects aged from 11 to 13. The language affects the movement imagery ability with age of this guadeloupean children. L'exécution d'une tâche motrice chez des bilingues est-elle affectée par la langue dans laquelle les consignes sont formulées ? Une première expérience a été menée en vue d'analyser si la langue de présentation des consignes influence les performances motrices d'enfants bilingues en situation d'apprentissage. Quatre-vingt bilingues français/créole (âge moyen : 10,4 ans) ont été répartis dans deux groupes expérimentaux afin d'apprendre à réaliser une tâche motrice, l'un recevant les consignes en français et l'autre en créole. Les données suggèrent que la langue de présentation affecte l'exécution d'une tâche motrice. Le groupe enseigné en créole obtient de meilleures performances en fin d'apprentissage comparativement à celles obtenues par le groupe enseigné en français, alors que les deux groupes ont au départ un niveau comparable. Ces résultats sont discutés sur le plan de leur implication pour l'éducation physique et la réadaptation motrice des bilingues. Les deux expérimentations suivantes évaluent (i) la valeur d'imagerie de mots et (ii) le rappel moteur d'enchaînements auprès de bilingues français–créole en faisant varier la langue de présentation. Les mots en créole, supposés susciter plus facilement des images mentales visuelles, car le créole est une langue orale et vernaculaire, ont effectivement obtenu une cote plus élevée que les mots français sur l'échelle de valeur d'imagerie. L'évocation d'images visuelles facilitant la mémorisation et la planification de séquences de mouvements, les performances de rappel obtenues à partir des consignes en créole ont été supérieures à celles obtenues en français. Les effets de la langue de présentation sur la valeur d'imagerie des mots et le rappel moteur d'enchaînements de morphocinèses auprès des participants bilingues sont discutés en termes de nature d'encodage de l'information verbale dans chacune des langues. L'objectif de cette quatrième et dernière recherche est de connaître l'impact de la langue sur la capacité d'imagerie du mouvement d'enfants guadeloupéens. Un individu peut se représenter des informations verbales sous une forme imagée (Denis, 1989; Paivio, 1986). La langue peut-elle influencer cette capacité chez des individus bilingues ? Le créole étant plus imagé que le français (Michelot, 2000), nous prévoyons une influence distincte de la langue sur le degré de vivacité des images mentales. Cent-vingt-trois collégiens guadeloupéens (âge moyen 13.45) ont rempli un questionnaire d'imagerie du mouvement (MIQ de Hall et Pongrac, 1983) mesurant la vivacité d'images visuelles et kinesthésiques. Un groupe «créole» (59 enfants; âge moyen 13.43) l'a passé en créole et un groupe «français» (64 enfants; âge moyen 13.46) en français. Finalement, la langue n'influence pas la capacité d'imagerie mentale de notre échantillon. Mais la vivacité des images kinesthésiques est supérieure en français chez les sujets de 11 à 13 ans et celle des images visuelles des sujets de 14 à 16 ans est supérieure à celle des sujets de 11 à 13 ans seulement en créole. La langue semble influencer la capacité d'imagerie mentale des sujets en fonction de l'âge. https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00441944 Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess tel-00441944 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00441944 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00441944/document https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00441944/file/These_Anciaux_2003_L_enfant_le_creole_et_l_EPS.pdf | Partager |
Vers une didactique de l'alternance codique aux Antilles françaises ; : To a code switching didactics in the French West Indies Auteur(s) : Anciaux, Frédéric Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : Les situations d'éducation sont de plus en plus marquées par le plurilinguisme et l'hétérogénéité culturelle et sociale des apprenants, et notamment dans un contexte bilingue comme c'est le cas aux Antilles françaises où la langue française et la langue créole se partagent la communication (Anciaux, 2008). La présente recherche s'appuie sur une étude des phénomènes d'alternance des langues qui apparaissent lors des interactions au collège en Guadeloupe au cours de séances en Langues et Cultures Régionales (LCR) et en Éducation Physique et Sportive (EPS). Après l'observation et l'identification de différents types d'alternance des langues en fonction des disciplines (LCR : alternance interphrase interlocuteur et traductive ; EPS : alternance intraphrase, intralocuteur et continue), la passation d'entretiens d'auto-confrontation et d'explicitation (Vermersch, 1994) avec les enseignants concernés a permis d'identifier des stratégies d'alternance codique communes et spécifiques en fonction des objectifs pédagogiques et des disciplines enseignées (linguistique vs non-linguistique). L'alternance codique est ensuite envisagée au carrefour d'une didactique intégrée des langues (Causa, 2002 ; Cavalli, 2005 ; Gajo, 2006) et d'une approche des interactions socio-discursives (Bronckart, 1997) afin de proposer des pistes de contextualisation de l'enseignement reposant sur une didactisation de l'alternance codique pour la formation initiale et continue dans le premier et le second degré en milieu bi/plurilingue. Anciaux, F. (2008). Alternance codique français/créole en EPS dans la Caraïbe. In T. Karsenti, R-P. Gary & A. Benziane (dir.), Former les enseignants du XXIe siècle dans toute la Francophonie (pp. 29-41). Clermont-Ferrand : Presses universitaires Blaise Pascal. Bronckart, J.-P. (1997). Activité langagière, textes et discours. Pour un interactionnisme socio-discursif. Paris : Delachaux et Niestlé. Causa, M. (2002). L'alternance codique dans l'enseignement d'une langue étrangère : Stratégies d'enseignement bilingues et transmission de savoir en langue étrangère. Bern : Peter Lang. Cavalli, M. (2005). Éducation bilingue et plurilinguisme : le cas du Val d'Aoste. Paris : Hatier. Gajo, L. (2006). Enseignement bilingue, un nouvel enseignant ? Le français dans le monde, n°347. Vermersch, P. (1994). L'entretien d'explicitation. Paris : ESF. Colloque international "Spécificités et diversité des interactions didactiques : disciplines, finalités, contextes", Université de Lyon - ICAR - CNRS - INRP, 24-26 juin 2010 LYON, INRP, France Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess hal-00534425 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00534425 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00534425/document https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00534425/file/ANCIAUX.pdf | Partager |
Limites de la prise en compte de la diversité des publics scolaires en Guyane. Auteur(s) : Alby, Sophie Ho-A-Sim, Jeannine Auteurs secondaires : Structure et Dynamique des Langues (SeDyL) ; Institut National des Langues et Civilisations Orientales (Inalco) - Institut de recherche pour le développement [IRD] : UR135 - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : La Guyane présente une situation linguistique et culturelle exceptionnelle, non pas tant en raison du plurilinguisme qui la caractérise (celui-ci est omniprésent dans le monde) mais de la configuration de ce plurilinguisme, notamment en contexte scolaire : allophonie d'élèves étrangers mais aussi d'élèves français, grande diversité linguistique, écart culturel important entre le monde de l'école et celui de l'environnement familial et quotidien. Cette diversité linguistique et culturelle de l'école en Guyane constitue donc un enjeu essentiel pour une région qui, en tant que département français, est difficilement assimilable aux " pays du Sud ", mais qui pourtant en présente de nombreuses caractéristiques de part son, histoire coloniale . Face à cette situation, l'école française centralisatrice se doit donc d'envisager une transformation de son système éducatif, afin de mieux l'adapter au public qu'elle accueille. Cette transformation peut porter sur différents niveaux : programmes, formation des enseignants, etc. Toutefois elle se heurte à la conception du système éducatif par des décideurs, qui s'appuient sur une réalité fantasmée, une vision holistique de l'éducation en France. De surcroît, l'appartenance de la France au contexte européen suppose une prise en compte des directives élaborées à ce niveau. Aussi, la Guyane est-elle face à un enjeu majeur : celui d'une nécessaire réinterprétation des contenus, des méthodes d'enseignement, et même des principes qui gouvernent cet enseignement. Ses acteurs ne peuvent toutefois agir qu'en se basant sur les textes officiels qui régissent le système éducatif. Comment dans un tel contexte, et face à de tels enjeux, résoudre le paradoxe que constitue une école française dans un département d'Outre-Mer, situé en Amérique du Sud ? C'est à cette question que nous tenterons de répondre en décrivant, dans un premier temps, les caractéristiques de ce contexte éducatif, l'inadaptation des décisions de l'état en matière éducative. Cette description s'appuiera sur des analyses de documents, et sera exemplifiée par des études de cas issus de différents espaces éducatifs de la région. Nous chercherons ensuite à déterminer quels sont les éléments d'adaptation essentiels, en émettant des propositions en termes de contenus d'enseignement, de profil des enseignants et de formation de ces derniers. Raisons Educatives halshs-00665368 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00665368 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00665368/document https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00665368/file/raisons_A_ducatives.pdf | Partager |
L’enseignement des sciences économiques et gestion en BTS en Guadeloupe – entre prescrits nationaux et contexte socio-économique régional. Auteur(s) : ODACRE, Elisabeth ISSAIEVA, Elisabeth Delcroix, Antoine Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience Nous nous interrogeons sur le fonctionnement en Guadeloupe du brevet de technicien supérieur (BTS), diplôme professionnel français se préparant en deux ans après le baccalauréat, avec des programmes et examens nationaux. Les lauréats sont censés être directement employables, principalement dans leur environnement géographique immédiat. Nous postulons l’existence d’un paradoxe entre la définition nationale du diplôme et les contextes locaux d’enseignement et d’intégration professionnelle, que nous examinions au travers des pratiques déclarées d’enseignants. Une enquête par entretiens semi-directifs, menée auprès d’enseignants en sciences économiques et de gestion des BTS tourisme et assistant de manager, nous a permis de constater une prise en compte pragmatique, peu outillée sur le plan théorique, du contexte de la formation. Cependant, des limites à cette contextualisation sont observées. Par exemple, en BTS tourisme, un décalage est constaté, issu d’une mutation moins accomplie en Guadeloupe que dans l’Hexagone vers la tourismatique. En BTS assistant de manager, les enseignants sont confrontés aux spécificités du régime fiscal local qu’ils hésitent à enseigner de peur de pénaliser leurs étudiants lors des examens nationaux. Ces éléments confirment notre postulat sur l’existence de paradoxes, non résolus par l’institution, entre les visées d’insertion professionnelle locale des BTS et leurs prescrits non contextualisés. 4e colloque international en éducation, intitulé "Enjeux actuels et futurs de la formation et profession enseignante" Montreal, Canada hal-01535036 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01535036 | Partager |
De directives sentencieuses en formations minimalistes : persistance d'une épistémologie empiriste dans les textes, manuels et pratiques. Exemples dans l'enseignement en France et en Suisse Auteur(s) : Cariou, Jean-Yves Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Hugues Galli, Nicole Verney-Carron, Jean-Pascal Alcantara, Martine Jacques, Laurence Maurel Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience Une comparaison entre les systèmes éducatifs suisse et français du point de vue de la dimension épistémologique dans la formation des enseignants scientifiques, dans les approches des manuels scolaires et les « standards » récemment définis permet de repérer de nombreux traits communs, mais aussi, parfois, des différences significatives. Pour la France, la formation des enseignants, nationale, se fait au sein des IUFM, tandis qu'en Suisse, elle est cantonale, en HEP (Hautes Écoles Pédagogiques) : la HEP de Lausanne (HEPL) dans le canton de Vaud est choisie à titre d'exemple, celles de Saint-Gall et de Genève étant citées en complément. 1. Formations et instructions pour les enseignants 1.1. Directives et réalités dans les formations d'enseignants Les directives générales dans les deux systèmes sont semblables sur le fond : la formation des enseignants doit, en France, inclure les principaux apports de l'épistémologie concernant la genèse et l'évolution de la discipline (IUFM), tandis qu'il convient à la HEPL de connaître la genèse et l'évolution de la discipline, et d'en discerner les rapports et les limites. La similitude se retrouve également dans la forme : ces directives constituent des mentions éparses au sein de l'énumération de compétences professionnelles générales. Ces prescriptions ont une traduction minimaliste dans la plupart des plans de formation en sciences des IUFM et des HEP, l'épistémologie étant au mieux abordée à travers une courte sensibilisation (quelques heures) à l'histoire des sciences (cet état des lieux a été établi avant les modifications liées aux réformes en cours (masterisation en France, HarmoS en Suisse), qui ne paraissent cependant pas devoir révolutionner les approches dans ce domaine). Les didactiques au prisme de l'épistémologie. Une approche plurielle Droits : info:eu-repo/semantics/OpenAccess ISBN : 978-2-36441-057-2 hal-01535195 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01535195 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01535195/document https://hal.univ-antilles.fr/hal-01535195/file/Cariou_Chapitre%20dans%20Galli%20et%20al_2013.pdf | Partager |
Pratiques langagières et Pratiques sportives en situation de diglossie dans la Caraïbe Auteur(s) : Anciaux, Frédéric Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience Dans la Caraïbe, l’emploi de deux langues au statut inégal est courant dans les situations de communication, et de fait, la population est généralement bilingue français/créole. Dans ce contexte diglossique, le présent travail s’est intéressé aux usages et aux effets des langues au cours des pratiques physiques et sportives en Guadeloupe et en Haïti. Le problème soulevé concerne plus particulièrement l’emploi de la langue vernaculaire et de la langue officielle au sein des situations de communication en sport. Quelles sont les adaptations langagières et linguistiques de l’intervenant face aux spécificités des apprenants et des situations de communications rencontrées? Comment les langues sont-elles utilisées par les apprenants au sein des pratiques d’activités physiques et sportives ? Et quels sont les effets de leur utilisation sur les apprentissages moteurs d’enfants bilingues ? Cette étude de type exploratoire et ethnométhodologique s’est appuyée sur la théorie de l’action située (Durand, 1999). Nous avons relevé les pourcentages d’utilisation des langues par les intervenants et les apprenants au cours des pratiques physiques et sportives en Guadeloupe et en Haïti. Puis nous avons passé des entretiens avec des enseignants d’Éducation Physique et Sportive (EPS) et des entraîneurs sportifs en vue de décrire et de comprendre l’usage et les effets des langues dans leurs pratiques. L’ensemble des entretiens a été analysé à l’aide d’une méthode d’analyse du discours (Alin, 1996) et d’un logiciel informatique d’Analyse de Données Textuelles : Alceste (Reinert, 2001). Cette méthode a permis d’extraire de ces entretiens des types d’actes de discours, un vocabulaire spécifique, des structures signifiantes, ainsi que des mondes lexicaux. L’analyse des résultats montre que les pratiques langagières diffèrent en fonction du lieu (Guadeloupe vs Haïti) et du type de pratique (Ecole vs Club). Les enseignants d’EPS rationalisent leurs réponses, tandis que les entraîneurs font part des normes et des principes auxquels ils croient. La langue créole apparaît comme un moyen de communication réel, ponctuel et efficace au cours des pratiques physiques et sportives en Guadeloupe, tandis qu’en Haïti, il constitue le moyen privilégié de communication. Son emploi dépend principalement des caractéristiques des enfants et de la situation. Il permet de résoudre des problèmes de compréhension, de rétablir la discipline, de faire de l’humour, d’augmenter la motivation ou l’attention, d’exprimer des émotions ou des images. Chez les apprenants, le créole apparaît surtout lorsqu’il s’agit d’exprimer ses sentiments et ses émotions. A noter également que certains enfants traduisent en créole à leurs camarades créolophones les consignes données en français. Ainsi, la langue vernaculaire apparaît au côté de la langue officielle dans la relation éducative au cours des pratiques sportives dans la Caraïbe. En outre, les pratiques sportives s’avèrent également constituer un espace dans l’école où le français peut être appris par et avec le corps. En Haïti, plus particulièrement, l’EPS permet à certains enfants d’apprendre et d’entendre le français. En conclusion, cette recherche s’est intéressée à la genèse du sujet bilingue français/créole en situation de diglossie dans la Caraïbe, à travers ses pratiques sportives et ses expériences langagières. Elle vise à repérer les conditions sociolinguistiques favorables à l’apprentissage d’habiletés motrices afin de proposer des pistes de réflexion concernant l’enseignement de l’éducation physique et sportive en milieu diglossique. Elle propose également de concevoir l’EPS comme un espace particulier dans l’école où l’appropriation de la langue française peut s’effectuer avec et par le corps. Colloque international du CNRS UMR 7114, intitulé « Appropriation du français et construction de connaissances en situation diglossique », Université Paris X – Nanterre Paris, France hal-01613691 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01613691 | Partager |