Pourquoi et comment introduire la problématique de la variation de la langue dans le discours scolaire ? Auteur(s) : Guerin, Emmanuelle Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : ESPE de Martinique : Ecoles Supérieures du Professorat et de l CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines CRREF : Centre de Recherche et de Ressources en Education et Formation Extrait de : "Socio-didactique et didactique du français en Martinique et en Guadeloupe" : journée d'étude, le 2 juin 2018. Université des Antilles Description : Cette intervention est l'occasion de réfléchir à la place de la variation langagière dans la pratique scolaire. Si le rôle nécessaire de l'école est de transmettre à tous les membres de la communauté une même forme de la langue désignée, les autres formes, notamment celles maîtrisées par les élèves ne devraient pas pour autant être exclues ou invalidées en discours. D'une part, on rendrait ainsi compte de la langue pour ce qu'elle est effectivement, c'est-à-dire vivante. D'autre part, l'enseignement de la langue dite maternelle contribuerait de façon plus efficace au développement de la compétence de communication des élèves. En arrière plan, se joue un positionnement idéologique et politique quant à la reconnaissance du dynamisme de la langue (par extension la culture) française. Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V18188 V18188 | Partager |
Effet des conditions environnementales sur le développement des pathologies à Vibrio dans les élevages de crevettes en Nouvelle-Calédonie Auteur(s) : Lemonnier, Hugues Éditeur(s) : Université de La Rochelle Résumé : Shrimp aquaculture in New Caledonia is a developing industry, exclusively based on the species Litopenaeus stylirostris. However, it is subject to mortalities during grow out as observed all over the world. Since 1993, shrimp reared during the cold period are affected by a disease named "syndrome 93". As a consequence, the whole industry has become seasonal and produces essentially during the warm season. The climatic conditions during the periods of transition between the two main seasons could be responsible for an environmental stress and the origin reason for mortality outbreaks. Stocking density is the main risk factor. It increases the probability of the appearance and development of the epizooty in the pond. The "Summer Syndrome", a septicemic vibriosis caused by Vibrio nigripulchritudo, was identified for the first time in December 1997 in an intensive shrimp farm (DF). It has become enzootic ever since and is expressed after 50d of rearing. Since 2003, two others farms located near DF have developed the disease. As a consequence, the summer syndrome is considered to be a potential threat for all the industry. Between 1991 and 2005, the increase of feed input and nitrogen levels in feed has led to a significant increase in the growth rate over the years in the farms affected by the disease. In consequence, an early eutrophication of the water is observed, which is concomitant with the beginning of the mortality outbreaks. An early eutrophication and the virulence level of the pathogen are considered as the main risk factors of the disease. Factors may act synergistically to explain the summer syndrome. As part of a multidisciplinary approach (pathology physiology environment), two high-frequency surveys were carried out to analyse the pond ecosystem. Since the feed quantity increases with the biomass of shrimp, the eutrophication level of the pond ecosystem will also tend to increase with the duration of rearing. During the first part of the rearing, the abundance of each picoplankton type is exceptionally high and picophytoplankton dominated the autotrophic compartment. The nanophytoplankton dominated the second part of the rearing and was more unstable. The shift from pico to nanophytoplankton could be considered as an environmental stress and was observed in relation to the beginning of the mortalities, whatever the disease. Shift intensity could play a role by inducing directly or indirectly a stress for shrimp and/or a growth and/or virulence factors of the pathogen. Results from sediment studies show that mortality was best characterized by TAN concentration in pore water and even more when the TAN concentration was high. TAN and pH are potential stress factors for shrimp reared in ponds affected by these diseases. L'aquaculture mondiale de crevettes est un secteur à très forte croissance. Toutefois, les problèmes liés aux maladies dans les élevages ne cessent d'augmenter depuis 1980. Au cours du développement de la filière de Nouvelle-Calédonie, deux épisodes saisonniers de mortalités associées à la présence de Vibrio pathogènes sont apparus et ont fortement perturbé les techniques et les schémas de production. Les premières mortalités hivernales, décrites sous le nom de « syndrome 93 » ont été observées en mai 1993. Elles ont affecté depuis tous les élevages de saison froide de toutes les fermes de production. Les conditions climatiques pendant les périodes de transitions entre les deux principales saisons caractérisant le climat de la Nouvelle-Calédonie, seraient responsables d'un stress environnemental à l'origine du déclenchement du syndrome 93. La densité initiale d'ensemencement, apparaît comme le principal facteur de risque, augmentant la probabilité d'apparition de la maladie et l'ampleur de ses effets. Le « syndrome d'été » a été identifié pour la première fois en 1997 dans une ferme pratiquant une production intensive. Il s'est déclaré depuis 2003 dans deux autres fermes géographiquement proches. Les mortalités apparaissent 58 jours en moyenne après l'ensemencement des post-larves dans les bassins. La recherche d'une croissance maximale des animaux a induit, avec les années, une intensification progressive du système caractérisée par une augmentation de la quantité d'aliment distribuée. L'examen des données historiques fait apparaître une eutrophisation du milieu de plus en plus précoce concomitante au déclenchement des mortalités. En l'état actuel de nos connaissances, cette évolution précoce de l'écosystème en présence de façon récurrente de la souche hautement pathogène du Vibrio incriminé et à une période où la fréquence des mues des crevettes est élevée, constitue le principal facteur de risque de la maladie. Avec l'apport croissant en aliment, la colonne d'eau évolue vers une autotrophie croissante alors que le sédiment devient de plus en plus hétérotrophe au fur et à mesure que l'élevage progresse. Au cours du processus d'eutrophisation, le compartiment autotrophe montre une succession de deux assemblages. Le picophytoplancton domine sur la première partie de l'élevage et laisse place à du nanophytoplancton en seconde partie. Cette phase de transition, concomitante à l'apparition des mortalités quel que soit le syndrome, caractérise un stress environnemental dont l'intensité pourrait favoriser ou non le déclenchement des mortalités. Les suivis de différents indicateurs dans les sédiments - pH, potentiel d'oxydoréduction et concentration en ammoniaque dans l'eau interstitielle indiquent dans les bassins déclarant les épizooties des conditions qui ont été définies expérimentalement comme potentiellement plus stressantes pour les animaux. Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess http://archimer.ifremer.fr/doc/2007/these-2643.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/2643/ | Partager |
Modélisation spatiale des systèmes de productions multi-espèces aux Antilles Françaises Auteur(s) : Mantran, Murielle Auteurs secondaires : CEREGMIA ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : L’agriculture aux Antilles, depuis la période coloniale, est orientée vers quelques monocultures, de la canne à sucre à la banane en passant par le coton et le café (Lasserre, 1961). Aux côtés de cette agriculture exportatrice, les agrosystèmes multi-espèces sont aussi très anciens mais ont longtemps fonctionné de façon isolée et sur une base empirique notamment à travers les jardins familiaux ou "jardin créole" (Degras, 2005). De plus en plus, l'intérêt, voire la nécessité d'une diversification professionnelle de l'activité agricole aux Antilles est admise, reconnue voire soutenue compte tenu des impasses agronomiques, environnementales ou économiques L’insularité d’un territoire entraine de nombreux conflits d’usage dans la gestion du capital foncier. La nécessité de terres à bâtir dans un contexte d’augmentation de la population, la nécessité de protection de la forêt tropicale, des forêts marécageuses de mangroves et des zones à proximité des rivières amènent de nombreuses questions en matière d’aménagement et de gestion des territoires surtout lorsqu’ils sont exigus. L’agriculture est un secteur consommateur d’espace et ce pour l’ensemble des productions agricoles Aux Antilles, l’agriculture connaît de lourds héritages avec la prépondérance des cultures destinées à l’exportation et gourmandes en surfaces, la canne à sucre et la banane. La gestion des territoires mais aussi des pratiques agricoles sont très clairement remises en cause depuis la crise médiatique de la chlordécone en 2002 et les années suivantes par les successives interdictions prononcées par arrêtés préfectoraux depuis la crise sociale de 2009 décriant les cultures d’exportation pour leur caractère polluant et intensif et appelant à un retour aux productions locales plus respectueuses de l’environnement. Les systèmes productifs sont sans cesse en évolution. Ces changements sont le reflet des choix productifs effectués par les exploitants et par des pratiques agricoles mises en œuvre. L’analyse du système se fera de manière à identifier les spéculations initiales et leurs évolutions au cours de la dernière décennie. La diffusion spatiale de ces pratiques agricoles ne s’effectue pas linéairement car, dans les systèmes productifs, le phénomène est bien plus complexe dont la compréhension nécessite la prise en compte (i) des interactions entre les acteurs et (ii) de l’aspect temporel. L’émission d’un message informatif évolue dans le temps ainsi que les acteurs et leurs interactions sur le territoire. Même si les agriculteurs sont soumis à des facteurs exogènes communs à l’ensemble de leur exploitation, ils sont tout de même concernés par des influences provenant des réseaux au sein desquels ils sont insérés. Le processus classique de diffusion des pratiques agricoles est résumé par la courbe logistique (Hägerstrand, 1967). Sur le territoire, la situation d’adoption de pratiques n’est pas homogène. Pour une compréhension et une anticipation quant à l’évolution du territoire, l’ensemble des DOM antillais sera sujet à étude. Dans un premier temps, l’analyse des spéculations des systèmes multi-espèces à travers une analyse exploratoire des données permettra de mieux appréhender les dynamiques spatiales perceptibles sur le territoire et ce en fonction du type de production agricole. Pour modéliser la dynamique spatiale de diffusion des choix, il faudra envisager une combinaison de plusieurs approches géographiques pour une meilleure compréhension de la situation et ce en fonction de la complexité du système multi-espèces proposé au sein d’une même exploitation. Il s’agit par la géographie historique de s’intéresser aux changements survenus dans les modèles agricoles au cours du temps en d’étudier l'utilisation des terres agricoles au cours de la dernière décennie (approche diachronique) et la photographie du paysage agricole aux Antilles Françaises (approche synchronique). Ces deux approches synchroniques et diachroniques, révèlent respectivement les corrélations entre plusieurs éléments qui se trouvent dans un même lieu à une période donnée et met l'accent sur les processus de l'activité agricole qui sous-tendent les changements dans les modèles géographiques. La diffusion d’une pratique peut être analysée tout d’abord temporellement (Rogers, 1983) en estimant qu’il n’existe pas de différenciation spatiale dans le phénomène. Dans un deuxième temps, la considération de la dimension spatiale (Hägerstrand, 1967) dans l’étude de la diffusion devient primordiale pour l’étude de diffusion d’une pratique agricole dans des territoires diversifiés même s’ils sont insulaires et exigus. Les processus de diffusion spatiale sont perceptibles à différentes échelles spatiales (Aber, 1972) et il s’agit de déterminer les échelles d’études les plus pertinentes pour clarifier le phénomène : de l’échelle régionale à l’échelle locale (Morrill, 1970). La difficulté est de sélectionner la meilleure échelle pour établir un modèle de diffusion spatio-temporelle (Morrill, 1970). Il s’agira, dans la présente étude, d’opter pour une analyse en « time-geography » (Chardonnel, 2001) à savoir une analyse des réactions des individus dans le temps et l’espace : le comportement des agriculteurs face à leur pratique de 2000 à aujourd’hui et la diffusion spatio-temporelle de ces pratiques agricoles sur le territoire. L’objectif principal de la thèse est de comprendre et de modéliser les processus de diffusion spatiale des pratiques agricoles dans les systèmes productifs multi-espèces aux Antilles françaises. Il s’agira de retracer l’apparition des pratiques agricoles de la dernière décennie des agriculteurs n’ayant pas de mono-spéculation mais développant des systèmes productifs multi-espèces et touchant par conséquent différents secteurs agricoles (banane, canne, élevage, maraîchage…) et tout cela dans une même exploitation agricole. L’enjeu sera d'identifier les différents évènements significatifs survenus et subis par les différentes filières agricoles concernées et les producteurs, évènements marquants intervenus au cours de la période, tant climatiques, parasitaires, qu'organisationnels, structurels, réglementaires, marchands ou sociaux. Chaque agriculteur souhaite faire converger son système de production vers ses objectifs productifs en tenant compte des évolutions contextuelles d’exercice de son activité et ce, en fonction de l’offre technologique disponible dans la période correspondante. Il s’agira d’établir un modèle spatio-temporel de diffusion d’pratiques agricoles en tenant compte des facteurs moteurs et facteurs barrières à l’adoption et en donnant des poids différents aux différents facteurs d’influence. L’adoption de pratiques agricoles dépend de la situation géographique de l’exploitation, de la distance par rapport à l’innovateur : le principal déterminant spatial de l’adoption dans les filières de diversification, moins sujettes à un message technique unilatéral prodigué pour des filières très structurées, est l’effet de « mimétisme » (Girard, 1961). Cette adoption dépend également de l’interconnexion entre les différents acteurs de filière. Ce lien n’est peut-être pas nécessairement lié à la proximité géographique des individus mais à une proximité sociale résultant de l’appartenance à un ou plusieurs réseaux sociaux (Granovetter, 1983). L’accessibilité à l’information et la réaction de l’agriculteur face aux changements de pratiques dépend de son appartenance à un groupe social. Dans des filières très bien structurées (canne à sucre et banane), le message technique diffusé est homogène à toute la population et est influencé grandement par des facteurs exogènes à l’exploitant. La dimension spatiale et les réseaux sociaux sont des facteurs influençant les choix des exploitants et ce selon le type d’exploitations (monoculture ou multi-espèces). Actuellement, il semblerait que ce soit le type d’exploitation (taille et localisation) qui influence le choix de l’exploitation dans l’adoption d’innovation en milieu bananier (Mantran, 2011). A partir des techniques d’exploration des données, on pourra aboutir à la mise au point d’un modèle explicatif de la diffusion d’informations et ce probablement par type de production. Cette étude permettra une meilleure connaissance du territoire et de ses dynamiques spatiales agricoles. Doctoriales du CEREGMIA Cayenne, Guyane, France hal-01458425 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01458425 PRODINRA : 384817 | Partager |
Festival Contes et musique dans la cité, 10ème édition Auteur(s) : Steward, Appoline Chavanon, Agnès Cissoko, Ali Boulo Santo Egouy, Valer Egouy, Mickaël Auteurs secondaires : Odent-Allet, Patrick Année de publication : Loading the player... Éditeur(s) : Université des Antilles et de la Guyane. Service commun de la documentation Association Virgule Extrait de : Les rencontres culturelles de la BU 2016-2017. Université des Antilles Description : Pour sa 10ème édition, le festival Contes et musique dans la cité présente deux virtuoses du genre et un musicien de haute tradition à la Bibliothèque Universitaire, le mardi 11 octobre 2016. Appoline Steward, comédienne, enseignante de théâtre, "a trouvé son expression dans le conte antillais et pratique le théâtre depuis plus de vingt ans. Elle a écrit plusieurs contes qu'elle a mis en scène pour et avec des enfants, le conte antillais pour enfant étant toujours à construire", ainsi que nous la présente le site d'ETC Caraïbe. En 2011, son spectacle "Les Trois grâces", huis-clos de trois s?urs liées par un lourd secret, a reçu le 1er prix d'écriture théâtrale contemporaine de la Caraïbe - Ville de Paris. Agnès Chavanon, quant à elle, conteuse de longue main, voit son nom associé à celui de Bruno de la Salle dans le regain d'intérêt suscité par cette forme d'expression orale depuis les années 70, notamment auprès des publics scolaires et de bibliothèques. Le site de l'AMAC nous invite à mieux connaître cette artiste qui interprète "grâce au conte, les relations humaines dans toutes leurs dimensions : amour, mort, guerres, misère, joie, maladie; abandon, vieillesse, tendresse, maternité...". Le spectacle est accompagné en musique par Ali Boulo Santo Cissoko, héritier d'une grande lignée de griots mandingues joueurs de kora comme le rappelle cet article de présentation d'Africultures. Siècle(s) traité(s) : 21 Droits : CC-BY-NC-ND - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification Permalien : http://www.manioc.org/fichiers/V16257 V16257 | Partager |
Pratiques éducatives dans un contexte multiculturel L'exemple plurilingue de la Guyane. Le primaire ; : Volume I Auteur(s) : Ailincai, Rodica Crouzier, Marie-Françoise Auteurs secondaires : Modèles, Dynamiques, Corpus (MoDyCo) ; Université Paris Nanterre (UPN) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (CRILLASH) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD CRDP de Guyane : ISBN : 978-2-35793-010-0 Résumé : Cet ouvrage collectif rédigé sous la direction de Rodica AILINCAI et Marie-Françoise CROUZIER arrive à un moment important de la vie du système éducatif, en particulier dans le domaine de la formation des enseignants. Les missions dévolues aux personnels enseignants de Guyane sont, comme sur le reste du territoire national, multiples et variées mais de plus, s'inscrivent dans un contexte territorial d'une certaine complexité. Le caractère exceptionnel de ce contexte d'enseignement mérite d'être souligné. La réalité sociologique, culturelle et linguistique dans laquelle bon nombre d'enseignants de cette académie sont amenés à exercer est à la fois source de défi et facteur d'enrichissement professionnel. Il est vrai que dans un tel contexte nos enseignants rencontrent des difficultés récurrentes dans la mise en œuvre de leurs apprentissages et dès lors peuvent se sentir en situation d'échec. Il apparaît donc important qu'une aide pertinente puisse leur être apportée à travers des éléments de réponse adaptés à la situation. Ainsi un tel ouvrage est de nature à aider bon nombre d'entre eux, aussi bien ceux en formation initiale que ceux déjà en poste. Quant aux étudiants en formation à l'université et qui aspirent à exercer ce noble métier, ils peuvent y trouver une source de réflexion et de données pertinente. Cet ouvrage apporte des éclairages intéressants sur beaucoup de questionnements qui ont ja- lonné et jalonnent encore la vie quotidienne de notre institution. Le questionnement sur un enseignement en contexte guyanais est important et il faut prendre la précaution de pas d'aborder cette question sous la simple forme d'une cartographie socio-culturelle et linguis- tique. Il s'agit bien de s'approprier toutes les données propres à cette société guyanaise pluri- lingue et multiculturelle, validée entre autre par une démarche scientifique, afin de pouvoir les intégrer dans des démarches d'apprentissages réfléchies au centre desquelles on place l'enfant-apprenant. Les formateurs ont apporté une contribution significative à la rédaction de cet ouvrage, c'est un moment important à travers lequel ils font partager à d'autres collègues leur expérience et leur réflexion sur une démarche de formation d'enseignants en Guyane. Une pluralité d'activités est décrite avec bien souvent une approche de la pluridisciplinarité qui semble tel- lement nécessaire mais qui a si souvent du mal à se mettre concrètement en place au sein des établissements. Je les encourage à continuer ce type de productions car elles ne peuvent qu'être bénéfiques aux collègues qui sont souvent faces à leur quotidien et n'ont pas ou peu de temps pour appro- fondir la réflexion sur leur pratique. Le système éducatif en Guyane a besoin de données et d'approches complémentaires pour l'amélioration de la formation des enseignants et ceci au profit des élèves de l'académie. La rédaction de cet ouvrage me semble être par ailleurs un signe fort de la maturité acquise dans la professionnalité de l'équipe pédagogique de l'IUFM. Que tous les auteurs de cet ouvrage soient remerciés pour leurs contributions et plus particu- lièrement Rodica et Marie-Françoise pour leur implication dans la direction de ce premier ouvrage. Antoine PRIMEROSE, Directeur de l'IUFM de la Guyane Enseigner en Guyane : comment faire, quand on commence ? Et comment tirer profit de l'expérience d'un professeur des écoles à Cayenne ou à Saint-Laurent-du-Maroni si l'on tra-vaille ailleurs ? La situation guyanaise L'Académie de la Guyane présente depuis longtemps des résultats qui la placent au dernier rang, DOM compris (Durand et Guyard, 1999). Même si ceux-ci se sont nettement améliorés au cours des dernières années comme le montre l'évolution des taux de réussite aux examens, ils restent insatisfaisants. La proportion de bacheliers d'une génération selon le lieu de rési-dence, toutes séries confondues, est encore loin de la moyenne nationale. À la session 2004, elle était de 33 ,1 % (61,6 % en France métropolitaine + DOM). Conjointement, le nombre de sorties sans qualification du système scolaire s'avère préoccupant. En 2004, au niveau V , il était de 36 % (25 % en France métropolitaine + DOM) ; au niveau V bis et IV de 21 % (7% en France métropolitaine + DOM). Ces chiffres indiquent l'insuffisance de formation d'une partie de la population, à corréler avec le taux de chômage (22,7 % contre 9,6 en France mé-tropolitaine + DOM en 2005). Plus que jamais, l'urgence est de faire acquérir au minimum à chaque élève un " socle commun de connaissances et de compétences " pour que chacun puisse exercer son rôle de citoyen dans le monde du XXIe siècle et poursuivre sa formation tout au long de la vie. L'enjeu est politique, démocratique mais aussi économique : les retom-bées de l'amélioration générale des qualifications d'une population en matière de développe-ment d'un territoire ne sont plus à démontrer. Les réformes récentes du système éducatif fran-çais tracent une voie générale pour y parvenir. Cependant, les particularités locales du dépar-tement de la Guyane, qui peuvent constituer intrinsèquement des obstacles à la réussite de certains élèves , méritent d'être étudiées avec attention. Quelques aspects territoriaux sont à préciser. Le pourcentage de communes n'ayant pas d'écoles est très bas (4,5 %), comparati-vement à ce qui peut être observé ailleurs (France métropolitaine + DOM : 32,2 %). Dans un espace globalement peu peuplé (2 habitants au km2 en moyenne), les écoles sont donc disper-sées et, en raison de la difficulté fréquente des déplacements, souvent isolées les unes des au-tres . Elles ont aussi pour caractéristique de constituer des groupes scolaires plus importants en moyenne que dans d'autres départements. Selon les données ministérielles de 2004 , le pourcentage d'écoles de plus de huit classes est de 58, 4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles de 3 classes et moins : 14,4 % (44,9 % en France métropolitaine + DOM), d'écoles à classe unique : 6,4 % (13,1 % en France métropolitaine + DOM). Or, la taille d'un groupe scolaire n'est pas sans influence sur la vie qui s'y développe. Plus le nombre de clas-ses est élevé, moins la structure favorise les relations individualisées et personnalisantes. Au delà des aspects sociogéographiques, la situation plurilingue et pluriculturelle présente un caractère exceptionnel. Multiforme, elle s'inscrit entre deux pôles (Goury, 2002 ; Goury, Launey, Lescure et Puren, 2005) : un pôle où les élèves d'une classe partagent une même culture et langue maternelle, situation typique des sites isolés de l'intérieur du pays (Bushi-nenge et amérindiens sur les fleuves Maroni et Oyapock), et un pôle linguistiquement et cultu-rellement hétérogène, situation rencontrée plutôt sur le littoral, dans les sites urbains. De nombreuses publications portent déjà sur la situation sociolinguistique guyanaise , et un cer-tain nombre d'entre elles sur la relation que l'école entretient avec ce plurilinguisme . Elles mettent toutes en évidence la spécificité du contexte guyanais de ce point de vue : " On dénombre plus d'une trentaine de langues en Guyane. Les unes et les autres pesant un poids - numérique, économique, symbolique, etc. - plus ou moins important. Sur cette trentaine de langues, [...] une vingtaine est parlée par des groupes de locuteurs - 'natifs' ou non - représentant plus de 1 % de la population " Léglise (2007, p. 39). Ainsi, parmi les langues parlées par plus de 1 % de la population, distingue-t-on selon cet auteur : - six langues amérindiennes parlées par un peu moins de 5 % de la population ; - cinq langues créoles à base française ; le créole guyanais serait la langue première (L1) d'un tiers de la population, il est langue véhiculaire d'une partie du territoire ; le créole haïtien se-rait parlé par 10 % ou 20 % de la population , les créoles martiniquais et guadeloupéen se-raient parlés par environ 5 % de la population et le créole saint-lucien) ; - quatre créoles à base anglaise avec trois variétés de nenge(e) (aluku, ndyuka, pamaka, parlés par plus d'un tiers de la population) et le sranan tongo (utilisé essentiellement comme véhicu-laire) ; - un créole à base anglaise partiellement relexifié en portugais, le saramaka ; - cinq variétés de langues européennes : outre le français, le portugais du Brésil (5% à 10%), l'anglais du Guyana (2% environ), le néerlandais et l'espagnol ; - trois langues originaires d'Asie (le hmong et des langues de Chine du Sud, le hakka et le can-tonais). Une bonne partie de cette " non-francophonie ", parfois non scolarisée, se définit non seule-ment par son caractère étranger (28 % d'élèves sont issus de l'immigration) mais aussi large-ment par son caractère autochtone (de nombreux élèves sont nés français et alloglottes). Les caractéristiques professionnelles du personnel enseignant représentent également une donnée non négligeable à prendre en compte. Les enseignants du premier degré sont nettement plus jeunes que dans d'autres départements, et la tendance s'accentue au fil des ans. Par exemple, en 2003 les professeurs de plus de 50 ans représentaient 11,4 % de la cohorte. En 2005 ils ne sont plus que 10,6 %, alors qu'en métropole le taux est de 21,6 % du corps. Le nombre de non-titulaires, qui décroît nettement (en 2003 17,6 % ; en 2005 11,6 %) est cependant plus de quatre fois supérieur à celui de la France métropolitaine plus DOM (2,5 %). À cette inexpé-rience s'ajoute une formation institutionnelle très " nationale ", peu ou pas assez en prise avec les réalités locales. La très insuffisante préparation des professeurs, majoritairement métropo-litains, à enseigner dans un contexte marqué par une très forte proportion d'élèves alloglottes (Puren 2005, Alby et Launey, 2007) et souvent par d'importantes difficultés matérielles liées à la dispersion des écoles, pourrait être un facteur explicatif du taux d'échec scolaire en Guyane. Par conséquent, l'enseignement dans cette Académie constitue un terrain de recher-che d'une importance majeure. Nombre de recherches universitaires ont déjà été conduites. Celles concernant la réussite scolaire soulignent depuis longtemps l'importance des représen-tations que le sujet se construit autour de l'école. Ces représentations chez l'enfant "primo-arrivant" qui aborde l'apprentissage initial, viennent de la famille, mais aussi de l'école, des pairs, des médias. En référence à un modèle écologique et culturel du développement proposé par Ogbu (1981), il est possible de considérer qu'elles jouent un rôle sur la manière dont les familles et les enfants vont investir les activités scolaires. Ces conceptions préliminaires et implicites colorent aussi largement les attitudes spontanées des professionnels qui découvrent le département ou qui entrent dans le métier. Le domaine éducatif restant largement à explo-rer, de nouvelles voies ont fait l'objet de recherches fondamentales, recherches appliquées et activités pratiques ayant fait leur preuve. Notre ouvrage Enseigner en contexte guyanais ne va pas de soi. Ce sera notre première partie. Le dé-paysement, en termes géographique et culturel, peut être source d'inquiétudes ou de déstabili-sation. Être nommé dans une école des fleuves, par exemple, est une expérience qui, pour être bien vécue et pour éviter le choc de l'inconnu, nécessite informations et adaptation prospecti-ve. Que faut-il savoir et à quoi faut-il se préparer ? Rejoindre un poste caractérisé par l'enseignement bilingue français/créole peut tout autant désorienter. La connaissance des ca-ractéristiques socioculturelles et sociolinguistiques d'un lieu, la familiarisation avec des pro-jets et organisations spécifiques qui en découlent font partie de l'équipement professionnel des impétrants. Mais la centration sur une commune, une école ou une classe ne suffit pas. Le contexte culturel au sens large, riche et parfois très éloigné des références européennes, gagne à être appréhendé par différentes entrées. L'étude de l'" oraliture " et son utilisation réflé-chie en classe, souvent considérées comme une approche incontournable, méritent d'être questionnées. Quels en sont les bénéfices pour les élèves ? Faut-il privilégier l'utilisation du conte en dehors des constructions pédagogiques traditionnelles ou au contraire la rattacher aux pratiques d'écriture ? À quelles conditions la mise en valeur du patrimoine local, oral, peut-elle jeter des passerelles entres les modes de pensées des cultures d'origine et ceux de la culture scolaire en langue française ? Une voie d'exploitation de la culture environnante peut aussi passer par les visites de musées ou par diverses expositions. L'enjeu est de faire de l'élève un visiteur acteur, de le mettre en situation d'apprentissage hors de l'enceinte de la classe et de modifier la place de l'adulte, enseignant ou accompagnateur, à ses côtés. N'est-ce pas là actualiser une démarche préconisée depuis longtemps par de célèbres pédagogues tel Comenius ? Une autre exploration du contexte peut se centrer sur les espaces d'apprentissage informels, c'est-à-dire non encadrés par l'école. Les jeux en cour de récréation, la musique et la danse en pratiques locales sont autant d'objets et d'expériences métissées qui permettent de plonger dans la tradition orale et d'appréhender des modalités de transmissions déroutantes. Quelle est la place de l'individu face au groupe et vice-versa ? Quelles leçons en tirer pour le positionnement du maître et de l'élève, pour les nécessaires consensus à accepter en vue d'une plus grande efficacité de notre système éducatif ? Si les pratiques d'enseignement peuvent être améliorées par l'observation du contexte, l'introduction de supports particuliers - qui constitue notre deuxième partie - peut également favoriser la cohérence des pratiques éducatives tout en ouvrant à des valeurs universelles. Il s'agit de diversifier les activités d'apprentissage qui ont pour objectif le développement de compétences stratégiques susceptibles de neutraliser rapidement les lacunes engendrées par la spirale de l'échec. Plusieurs exemples nous en montrent le chemin. Les situations d'apprentissage collaboratif soutenu par ordinateur, et notamment les activités de débat argu-menté, sont-elles susceptibles de favoriser les interactions langagières entre élèves primo-arrivants ? Le scrabble, au-delà de la maîtrise du calcul mental et du vocabulaire en langue française, permet de conjuguer coopération et compétition. Peut-il devenir un outil privilégié de construction de la citoyenneté ? L'interrogation vaut aussi pour le jeu d'échecs. Celui-ci, plus complexe, s'il facilite la compréhension de base de concepts mathématiques et le raison-nement lors de situations problèmes, entraîne aussi l'acquisition de bien d'autres compétences transversales... L'apprentissage de la numération dès l'école maternelle, à partir de collec-tions de comptines numériques et d'activités de dénombrement, montre que la manipulation, la mise en action à la fois individuelle et négociée en groupe sont partie prenante de la cons-truction d'une identité singulière et multiple. Face à des élèves parfois difficiles ou apparemment différents, il convient de parfaire sa pra-tique enseignante. Ce point formera la troisième partie de notre ouvrage. L'indiscipline constitue la première hantise des débutants. Par delà les techniques voire les ficelles toujours très appréciées par leur pouvoir de réassurance, la question est de trouver les moyens d'installer profondément chez les élèves les valeurs de respect et de dignité humaine. Le pluri-linguisme n'est pas sans effrayer non plus. Or la langue inconnue de l'autre, loin d'être un obstacle, est un atout pour celui qui la maîtrise. Comment prendre en compte la compétence plurilingue existante ? Comment la développer chez les élèves ? Ce parti pris modifie le rap-port de l'enseignant à l'élève et au savoir, et vivifie par conséquent le désir d'apprendre et l'engagement dans les apprentissages. Le handicap et la méconnaissance dont il s'accompagne parfois suscite également des mouvements de recul. Quels en sont les méca-nismes ? Est-il possible d'accompagner efficacement les élèves handicapés ? Avec qui et de quelle façon ? Autant d'interrogations qui trouvent des réponses à travers les dispositifs exis-tants et le témoignage d'une expérience particulière. Favoriser l'interculturel, - dernière partie de notre ouvrage - met en lumière le principe vital à développer à brève échéance. Paradoxalement, dans de nombreuses enquêtes de terrain, la Guyane est présentée comme une société multiculturelle harmonieuse tout en étant composée de groupes socioculturels repliés sur eux-mêmes. Qu'en est-il réellement dans les écoles ? Quelle place les enseignants accordent-ils aux cultures et langues maternelles au sein de la classe ? Quelle pédagogie peut-on proposer pour lutter contre le racisme insidieux qui s'installe dans les classes ? La description des structures spécifiques pour élèves non franco-phones, CLIN et CRI, et l'analyse de la politique éducative contextualisée qui en découle il-lustrent autrement la nécessité d'une pédagogie spécifique. Enseigner dans un contexte pluri-culturel ne s'improvise pas. L'objectif n'est pas d'éradiquer préjugés et stéréotypes mais de construire une démarche permettant de prévenir les conflits. L'observation des interactions en situation d'hétérogénéité culturelle peut-elle mettre au jour des invariants ? Elle questionne l'éducation interculturelle qui, pour certains, semble être une perspective positive, voire la réponse à privilégier. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 halshs-00640248 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00640248 | Partager |
Reconnaissance des fonds de pêche de la Guyane française - Campagne de la "Thalassa" dans la région Antilles-Guyane 15 juin - 1er septembre 1971 Auteur(s) : Abbes, R Aldebert, Yvonne Dorel, D Leroy, C Le Men, R Prado, J Saint-felix, C Commandant Corre, Éditeur(s) : ISTPM Résumé : Les résultats des recherches effectuées par la "Thalassa", au cours de l'été 1971, sur le plateau de la Guyane française, montrent qu'à cette période de l'année les rendements étaient nettement insuffisants pour donner lieu à une exploitation rentable de la part des flotilles de pêche qui avaient d'ailleurs déserté ce secteur. Toutefois, la courte durée de la campagne ne permet pas d'extrapoler ces résultats à un cycle annuel complet car on connaît mal le comportement des crustacés et des poissons de cette région en fonction des variations du milieu. Les conditions hydrologiques rencontrées sont, en effet, sujettes à des fluctuations plus ou moins importantes, notamment dans la couche superficielle qui est influencée par les apports irréguliers de l'Amazone et sur les fonds de 50 à 70 m où elles sont assujetties aux mouvements plus profonds du large. De telles variations brutales sont susceptibles d'entraîner la dispersion ou la concentration de certaines espèces dans des secteurs particuliers, voire l'enfouissement des crevettes dans des terriers. Il apparaît d'ailleurs que la répartition de la faune est également liée à la nature des fonds autant qu'à la situation thermohaline du moment et l'on ne peut dire, faute d'éléments de comparaison, si les conditions observées en juillet étaient optimales ou non pour la plupart des espèces. La faible quantité de crevettes pêchées par la "Thalassa" sur le plateau continental au cours des chalutages, pourtant effectués dans les meilleures conditions, ne permet pas de définir de façon suffisamment précise les classes d'âge qui permettraient d'estimer s'il y a surexploitation ou non de ces espèces. Toutefois, les statistiques présentées par l'armement le plus important, basé à Cayenne, montre, pour l'ensemble de la région située entre le Maroni et l'Amazone, une baisse sensible du rendement journalier qui est passé de 189 kg de crevettes étêtées en 1967 à 137 kg en 1970, soit, approximativement, de 30 à 22 kg à l'heure de crevettes entières. Quant aux résultats obtenus, sur les poissons commerciaux, ils sont relativement faibles (400 kg par heure au maximum) surtout pour une région où ils ne sont pratiquement pas exploités. Ces ressources ne peuvent représenter qu'un appoint, néanmoins appréciable, pour les professionnels locaux ou même antillais qui fréquenteraient cette zone. Mais là encore, on ne connaît rien des migrations des principales espèces capturées qui peuvent être plus nombreuses à certaines époques, d'autant plus que d'autres, communes à ces régions, n'ont fait que de rares apparitions au cours des chalutages. Science et Pêche (0036-8350) (ISTPM), 1972 , Vol. 210 , P. 1-22 Droits : Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/1972/publication-7015.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/7015/ | Partager |
Former, quel imaginaire ? Une approche sémio-cognitive de la formation Auteur(s) : ALBERTINI , Martine Alin, Christian Anciaux, Frédéric Le Her, Michel Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience Chaque pratique professionnelle, chaque métier a son langage. Le métier d’enseignant n’échappe pas à ce processus de construction d’une sémiotique qui, à la fois, construit une pratique et se trouve inévitablement construite par cette dernière. Les gestes d’un expert pratique ne se réduisent pas aux actions qui les manifestent, ils signifient. Ils représentent la forme discursive et symbolique d’actions et de pouvoir-savoir (Foucault, 1969) au sein d’une pratique culturellement et socialement identifiée. L’expert, par sa pratique, ses gestes de corps, ses dires, contribue à l’ethnohistoire de sa pratique. Comment un enseignant perçoit-il ses actes d’intervention et en particulier son acte de formation? Dans quel univers sémiotique son expérience d’enseignant et/ou de formateur se manifeste-t-elle, se construit-elle ?Nous avons entamé au sein de notre laboratoire, un programme de recherches consacré à la sémiotique des pratiques sportives et des pratiques d’éducation et de formation sur le sens et les significations que donnent, à leurs actes professionnels, les enseignants et les formateurs. Cela nous conduit à prendre en compte la part subjective du sujet dans le processus d’élaboration et de réalisation de ses actes, en employant des méthodes qualitatives utilisant en particulier les techniques vidéo de rappel stimulé (Tochon, FV. 2002) les dispositifs d’auto-confrontation (Clot Y., 2000) et/ou d’explicitation (Vermersch P. ,1994) ou encore d’histoire de vie (Pineau ,G. 1998). Nous avons mis au point un dispositif de formation- recherche plus particulièrement consacré l’ imaginaire des praticiens à propos de leurs actes d’intervention. Il s’appuie sur un outil de stimulation projective, le photolangage, pratiqué dans le cadre d’une problématique de formation publiée par ailleurs (Alin C. , 1996). La recherche porte sur une étude comparée du choix ordonné par ordre décroissant de préférence de cinq photos sur 20 et des jugements discursifs, écrits et argumentatifs, portés rationnellement sur ces choix, à propos de l’acte professionnel : “ former? ”. Nous présentons deux études comparatives du sens et des significations donnés à l’acte “ former ” par des praticiens expérimentés et/ou de futurs praticiens.La première concerne un échantillon représentatif d’experts et de novices en Education Physique et Sportive. Nous avons analysé chacune des photos choisies et chacun des jugements arguemtatifs qui leur étaient affectés, en puisant principalement nos fondements théoriques dans les travaux précurseurs de sémiotique de C.S. Peirce (1979), ceux de la théorie sémiocognitive et expérientielle de Lakoff G. & Johnson M. (1980, 1985), ainsi que dans les travaux d’analytique du langage de Coursil J. (2000), en matière de dialogue et de communication, Sur le plan méthodologique, nous avons travaillé sur les trois registres évoqués dans notre protocole de recherche (sémantique, sémiotique, symbolique) pour établir trois types de documents d’analyse : une carte sémiotique par photos choisies ; trois réseaux sémiotiques (Novices, Experts, Communauté EPS) ; des profils sémiotiques collectifs et individuels. La deuxième étude, actuellement en cours d’analyse, a pour but de comparer, avec le même protocole, des étudiants français de l’Université des Antilles et de la Guyane et des étudiants américains de l’Université de Madison (Wisconsin USA). Elle devrait nous donner quelques indications sur des aspects interculturels quant à la perception imaginaire de l’acte de former par des étudiants de culture différente se destinant à la formation. Sur les plans épistémologique, théorique et méthodologique, nous interrogeons les rapports étroits de sémiotique, de culture et de logique qui lient langage et images, perception et action, langage et action, langage et identité à propos d’un acte professionnel “ former? ” et de l’ethno- histoire d’une pratique. 8ème Congrès de l’Association Internationale de Sémiotique, Université de Lyon 2 Lyon, France hal-01613692 https://hal.univ-antilles.fr/hal-01613692 | Partager |
Pour une relecture praxéologique des réformes en contexte multilingue : l’exemple de l’accompagnement personnalisé en Collectivité ultra-marine de Saint-Martin. Auteur(s) : Candau, Olivier-Serge Auteurs secondaires : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (CRREF) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Institut de langue française Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience S’il paraît aujourd’hui difficile de penser la didactique sans recourir à une approche linguistique (Germain, 2000), il va sans nul doute que l’exemple de la Réforme des Lycées en France (Chatel, 2010) en renouvelle considérablement la portée. Cette Réforme vise à favoriser la mise en place de nouveaux dispositifs pédagogiques par les équipes éducatives afin d’aider les élèves dans leur cursus scolaire. L’ensemble des prescriptions de la Réforme résulte d’un programme dont la prise en charge dans un contexte socioculturel et linguistique spécifique renouvelle le contenu (Talbot, 2005). En effet, l’île franco-néerlandaise de Saint-Martin, dont la partie française est désormais « Collectivité d’Outre-Mer de la République » (COM) depuis 2007 se caractérise par une situation de multilinguisme (anglais, créole haïtien, espagnol, français) et pose la question des stratégies pédagogiques et didactiques à adopter dans le cadre de l’enseignement du français. La prise en compte des spécificités langagières du public saint- martinois infléchit les pratiques possibles en invitant à un nouveau positionnement quant à la définition des finalités de tout accompagnement personnalisé de l’élève plurilingue (Castellotti et Moore, 2008) au sein de sa scolarisation. Cette étude vise donc à modéliser les rapports peut-être problématiques entre processus interactionnels et situations éducatives (Fillietaz & Schubauer-Leoni, 2008). Il s’agit à travers un dispositif particulier de la Réforme, l’Accompagnement personnalisé (AP), de décrire comme le contenu d’enseignement, l’activité enseignante et celle de l’élève bouleversent le modèle didactique systématique (Carnus, 2010), en lui imposant dans ce contexte multilingue d’enseignement, de nouveaux défis. Congrès mondial de linguistique française 8e édition Berlin, Germany hal-01532985 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01532985 | Partager |
Ma peche a la crevette sur le plateau guyanais les techniques americaines et l'analyse des captures Auteur(s) : Morice, Jean Warluzel, Noël Éditeur(s) : ISTPM Résumé : In November and December 1959, one of us was assigned by the Credit and Technical Assistance Society (SATEC) to do a study on shrimp fishing on the Guiana Shield as practised by American trawlers (Figure 1). This study had both technological and biological goals. It was first necessary to describe the fishing boats and the methods used by American shrimp boats to fish in the Guianas. Each step of processing and packaging of the shrimp was monitored on board as well as on land, from catch up to storage under refrigerated conditions until commercialisation. It was then necessary to evaluate the relative proportions of shrimp and fish in the catches in order to establish the factors governing productivity of the operations. This was done with a view for establishing a fleet of fishing boats in French Guyana wishing to exploit as much of the catches as possible. American trawlers discard all fish and shellfish that are not marketable by American standards. The flat trawls used by ships based in Georgetown (British Guyana) or in Paramaribo (Surinam) are not designed for catching fish; but during the expedition off the shore of Surinam, we observed that a good part of catches was made up of various marketable species, including flatfishes, many goatfishes, pompano fishes, rockfishes, etc. It was thus important to weigh, insofar as possible, species that were discarded. ... (unverified OCR) En novembre et décembre 1959, l'un de nous était chargé par la Société d'assistance technique et de crédit (SATEC) d'une étude de la pêche à la crevette telle que la pratiquent les chalutiers américains (fig. 1 ) sur le plateau continental des Guyanes. Cette étude avait deux buts, technologique et biologique. Il fallait tout d'abord décrire les engins et les méthodes utilisés par les crevettiers américains pour exploiter les fonds guyanais et suivre pas à pas le travail de transformation et de conditionnement des crustacés, à bord comme à terre, de la capture jusqu'au stockage sous froid avant la commercialisation. Il était nécessaire ensuite d'évaluer les proportions relatives des crevettes et des poissons dans les apports, ceci pour établir les facteurs de rentabilité des opérations dans le cas de la mise en place, en Guyane française, d'armements métropolitains soucieux d'utiliser la presque totalité des captures. Les chalutiers américains rejettent en effet à la mer tout ce qui n'est pas crustacé commercialisable selon les normes observées aux Etats-Unis. Certes les chaluts plats utilisés par les navires basés à Georgetown (Guyane britannique) ou à Paramaribo (Surinam) ne sont pas des engins destinés à la capture des poissons mais, au cours de la marée effectuée au large du Surinam sur l'un des bateaux sus-cités, nous avons constaté qu'une bonne partie des captures était constituée d'espèces parfaitement commercialisables, poissons plats divers, Mullidés relativement nombreux, Carangidés, Scorpénidés, etc. Il était donc important de peser, dans la mesure du possible, ce qui était rejeté à la mer. Le marché des Antilles françaises, loin d'être saturé, pouvait être ravitaillé si les moyens de transport étaient organisés et si une infrastructure « froid » suffisante était créée. Il était peut-être possible, de plus, d'envisager la création d'une conserverie utilisant les têtes de crevettes habituellement éliminées (plus de 13 % du poids total des captures), les Scorpénidés et autres espèces ichthyologiques moins appréciées de la clientèle Antillaise, et les crustacés d'intérêt secondaire pour le marché américain : Portunidés (« cyriques »), Calappidés, crevettes de petites tailles, scyllares..., pour la confection de bisques, de soupes ou de concentrés; il suffisait pour cela d'équiper les chalutiers de cuiseurs, de broyeurs et de dessiccateurs. Les résultats obtenus ont été formulés et présentés à la SATEC sous forme d'une note ronéotypée en plusieurs cahiers dont la diffusion a été relativement restreinte. Nous reprenons ici ce travail en le développant grâce à l'exploitation des carnets de note de la mission comme de l'abondante bibliographie afférente. Les auteurs américains ont en effet beaucoup publié au sujet de la biologie des différentes espèces de Penéidés exploitées, de la technologie de la pêche comme à propos de la technologie des transformations culinaires subies par les crustacés. Les statistiques les plus récentes (LYLES, 1966) montrent que les apports pour l'année 1964 (la dernière année pour laquelle nous ayons des informations complètes) furent de 96 157 tonnes environ valant quelque 70 400 000 dollars; 99 % de cette production furent capturés au chalut de fond tandis que le reste l'était au chalut à perche, aux nasses, à l'épervier ou avec d'autres engins de type artisanal. La demande en « shrimps » outre-Atlantique est loin d'être saturée et les armements américains déplacent progressivement leurs unités vers les rares points du continent américain dont le plateau continental n'a point été, jusqu'à maintenant, exploité. Les capitaux investis dans la pêèhe proprement dite, les installations à terre et les moyens de distribution sont largement supérieurs à ceux qui ont été investis à propos de la pêche au thon et l'industrie crevettière américaine fait vivre une grande partie de la population de pêcheurs des états du sud des Etats-Unis. Le travail que nous présentons ici n'a aucun 2 prétention quant à l'établissement d'une liste faunistique du plateau guyanais pas plus qu'à une étude des fonds et la détermination précise des crevettes capturées n'a pas été tentée; le lecteur devra consulter à ce sujet les travaux de Voss (1955), DURAND (1959), HOLTHUIS (1959), BULLIS et THOMPSON (1959), HIGMAN (1959)... Nous espérons cependant que les documents que nous fournissons ici seront utiles aux professionnels soucieux de se documenter sur des techniques inutilisées encore en France, comme aux fabricants de filets qui fourniront les engins réclamés par les futurs exploitants du plateau guyanais, et peut-être par ceux de Madagascar. (OCR non contrôlé) Revue des Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes (0035-2276) (ISTPM), 1968-12 , Vol. 32 , N. 4 , P. 477-506 Droits : Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/1968/publication-3191.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00000/3191/ | Partager |
Avant projet - TAHITI - Centrale E.T.M 5 MW. Etude des impacts sur l'environnement Auteur(s) : Monbet, Yves Résumé : Les océans qui couvrent les deux tiers de la planète sont susceptibles d'offrir deux types d'énergie. D'une part des énergies utilisables à faible niveau de puissance et capables d'apporter une solution pratique à certains problèmes particuliers : ce sont essentiellement les énergies de la houle et du vent. D'autre part, une énergie qui ne se révèle intéressante qu'à partir d'un certain niveau de puissance: c'est l'énergie thermique des mers (E.T.M.) encore appelée énergie maréthermique (l'énergie marémotrice qui relève de ce dernier type est un cas assez particulier car elle ne concerne qu'un nombre de sites très restreint).
Les énergies de la mer sont un sous produit direct de l'énergie solaire ; en effet, en raison de la valeur du flux d'énergie solaire, le globe terrestre intercepte une puissance équivalente à 200 milliards de mégawatts, mais en raison de la réflexion diffuse sur l'atmosphère, sur les nuages, sur la mer et sur la terre, près de la moitié de cette énergie incidente est renvoyée vers l'espace. La plus grande partie du rayonnement solaire converti en chaleur sert à chauffer la mer qui, du fait de son faible coefficient de réflexion, absorbe une quantité importante de lumière. Comme la chaleur spécifique de l'eau est très grande, et que le volume d'eau échauffée est important, les couches superficielles de l'océan vont jouer le rôle d'un immense réservoir de chaleur.
On sait par ailleurs que les eaux profondes des océans. qui prennent naissance dans la région des pôles, s'écoulent lentement sur le fond des bassins océaniques et que leur température est voisine de 0°.
Il est donc théoriquement possible. en utilisant les différences de température qui existent entre les eaux de surface et celles du fond. de concevoir une machine thermique capable de fournir de l'énergie mécanique transformée en énergie électrique. Il s'agit là d'une technologie douce qui constitue certainement un progrès par rapport aux technologies dures et brutales mises en œuvre jusqu'à présent. Droits : 1978 Ifremer http://archimer.ifremer.fr/doc/00039/14975/12302.pdf http://archimer.ifremer.fr/doc/00039/14975/ | Partager |
Evolution du rôle des informations sensorielles en fonction de la quantité de pratique en imagerie et des contraintes de tâche Auteur(s) : Robin, Nicolas Toussaint, Lucette Blandin, Yannick Auteurs secondaires : Adaptations au Climat Tropical, Exercice et Santé (ACTES) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Centre de Recherches sur la Cognition et l'Apprentissage (CeRCA) ; Université de Poitiers - Université François Rabelais - Tours - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience 11ème Congrès international de l'ACAPS Paris, France hal-01633112 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01633112 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01633112/document https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01633112/file/acaps%202005%20com%20orale.pdf | Partager |
Langues créoles dans les Outre-mers français : programme scientifique et projet identitaire Auteur(s) : PULVAR, Olivier Auteurs secondaires : Groupe d'Études et de Recherches en Espace Créolophone et Francophone (GEREC-F) ; Université des Antilles et de la Guyane (UAG) Éditeur(s) : HAL CCSD Résumé : International audience La question des langues dans les espaces créoles français n'échappe pas au chercheur qui entreprend de saisir le fonctionnement de ces collectivités humaines singulières pour en proposer une intelligence à ses contemporains. Sans entrer dans un débat scientifique purement linguistique, il apparaît difficile d'éluder le développement général de ce thème dans les départements d'outre-mer, ainsi que ses répercussions dans les espaces publics concernés. L'extension des usages du créole dynamise en l'élargissant, la recherche sur l'objet, même si la diffusion de résultats reste encore trop modeste. L'explosion de phénomènes liés à ce que l'on a pris coutume d'appeler la modernité (urbanisation, communication, etc.) travaillent nos sociétés en profondeur. Une approche fine des processus de changement que connaissent ces aires appelle une élucidation incontournable du réel linguistique. La question des langues dans nos sociétés ne laisse pas le chercheur en Sciences humaines et sociales, indifférent d'autant que le thème déborde les seuls aspects de la recherche en linguistique. Il suffit pour s'en convaincre, d'en observer l'écho médiatique (local/national), la proximité avec les discours sur l'identité culturelle, ou encore les formes du débat sur l'enseignement du créole dans différents champs (presse, discours politique, domaine intellectuel et scientifique). Entamer un travail de déconstruction des statuts et des représentations associés aux langues en présence permettrait sans doute de fournir des éléments de réponse. Dans cette perspective, le présent texte se veut porteur d'une contribution épistémologique. Il pose la question linguistique dans les univers créoles français (et singulièrement aux Antilles) de manière résolument critique. Sa prétention vient de l'urgence de dépassionner un débat d'importance pour nos sociétés dans la mise au jour d'un acteur social créole capable de faire face aux défis toujours plus complexes qui se présentent à lui. L'idée même d'un acteur social créole devrait d'ailleurs, occuper une place essentielle dans notre activité de recherche. Ainsi, à travers le couple langues/sociétés, nous nous proposons d'observer les rapports qu'entretiennent la recherche en linguistique et l'espace public, de cerner les figures diverses que prend le sujet-chercheur et enfin, d'éclairer les enjeux sociaux de la recherche scientifique dans nos aires créoles. 1. La créolistique : un apport de la recherche en linguistique L'ampleur du débat public sur le créole dans nos sociétés, avec parfois ses glissements paroxysmiques a de quoi surprendre. C'est que le débat dont aucun observateur avisé ne se plaindra, demeure intrinsèquement lié aux points de Olivier PULVAR 168 crispation qui se manifestent dans l'opinion (relayée par certains de ses leaders) quant à l'existence d'un créole écrit, aux modalités de son écriture et, aux critères de sa généralisation dans le cadre de son enseignement comme langue. Il renvoie pourtant, aux concepts que pratiquent couramment les chercheurs en linguistique : normalisation, standardisation ou encore aménagement linguistique. On comprend la complexité mais aussi l'impérieuse nécessité d'une clarification pour le non spécialiste. S'initier au travail du linguiste, approcher le contexte sociolinguistique en espaces créolophones, saisir la posture des chercheurs créolistes, représentent autant d'étapes qui, autorisent une approche plus sereine du problème. L’article propose d’interroger les rapports qu’entretiennent la recherche sur les faits de langue et l’espace public dans les Outremers français créolophones. Philologica Jassyensia hal-01152995 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01152995 | Partager |
Étude des déterminants géographiques et spatialisation des stocks de carbone des sols de la Martinique Auteur(s) : Venkatapen, Corinne Auteurs secondaires : Antilles-Guyane Dolique, Franck Blanchard, Éric Résumé : Les stocks des éléments dans les sols, et en particulier ceux du carbone, sont en constante évolution sous l’effet de facteurs naturels (climat, végétation, teneurs en argiles, etc.) et anthropiques (usages des sols, etc.). Notre objectif est donc, (i) de mieux comprendre les relations entre type de sol, système de culture et quantité de carbone stockée, (ii) d’étudier les conséquences des changements d’usage et de gestion des terres sur les formes de matière organique dans les sols et (iii) de préciser le rôle de la matière organique sur les propriétés physiques des sols.Des situations agro-pédologiques représentatives des trois grands modèles minéralogiques des sols tropicaux (Sols à allophanes (argiles non cristallisées), Sols à argiles 1/1 et Sols à argiles 2/1) et présentant des systèmes culturaux de différents niveaux d’intensification (monocultures intensives destinées à l’exportation, systèmes paysans faiblement intensifiés, etc.) ont ainsi été sélectionnées sur les sols de Martinique. Par ailleurs, afin de limiter les effets des usages antérieurs des parcelles, nous avons généralement choisi des situations culturales âgées au minimum de 3 ans.L’analyse des stocks de carbone des différentes parcelles fait apparaître des comportements différents : dans les sols à allophanes, il y a un effet de la minéralogie sur la stabilisation des matières organiques ; dans les sols à argiles cristallisées, il existe une corrélation entre la teneur en carbone (ou le stock organique) et la texture (ou teneur en éléments fins), aussi bien pour les situations non cultivées que pour les situations sous cultures. L’amplitude des variations (diminution) des stocks en carbone observées sous l’effet de différents modes de gestion des sols, dépend elle aussi de la texture : dans les sols sableux, la potentialité de séquestration du carbone est faible ou nulle, en revanche, les potentialités de stockage du carbone sont plus fortes dans les sols argileux.L’estimation des stocks totaux de carbone à l’échelle de la Martinique, pour un mètre de profondeur et pour une situation moyenne entre les cartes d’usage des terres de 1969/1970 et 1979/1980, s’élèvent à 11,859 Mt de C calculés pour 95,8% de la surface.La distribution de la matière organique du sol varie avec la texture du sol : dans les sols sableux, à faibles teneurs en matière organique, les matières organiques sont principalement associées aux fractions sableuses ; dans les sols argileux, plus riches en matières organiques, 50 à 60 % de la matière organique sont associées à la fraction argileuse. De même, la dynamique de la matière organique dépend également de la texture du sol : dans les sols sableux, les variations des stocks organiques sont essentiellement dues à la perte ou à l’accumulation en carbone de la fraction sableuse ; dans les sols argileux, la fraction argileuse participe de manière prépondérante aux variations des stocks organiques de ces sols lors de leur mise en culture ou en prairie ; les sols sablo-argileux ont un comportement intermédiaire entre ces deux pôles.La stabilité structurale varie avec la minéralogie. Les andosols (ou ALL) présentent un haut degré d’agrégation et de stabilité, du à la présence d’allophanes et à leur association particulière avec les composés organiques. Dans les sols à argiles cristallisées, la stabilité de l’agrégation est plus élevée dans les sols à argiles 1/1 (ou LAC) ; les valeurs les plus faibles sont généralement observées dans les parcelles sur sols à argiles 2/1 (ou HAC). En outre, la mise en culture se traduit généralement par une diminution de la stabilité de l’agrégation.L’intensification des cultures (labours fréquents, faibles restitutions de matière organique au sol, etc.) accentue la perte de la stabilité de l’agrégation provoquée par la mise en culture, en particulier dans les parcelles sur sols à argiles 2/1 (ou HAC). Soils elements stocks, and particularly those of carbon, are in constant evolution under natural factors effect (climate, vegetation, clays content, etc) and anthropic factors effect (soils uses, etc). Our objective is thus, (i) to better understand the relations between soil, farming system and stored carbon quantity, (ii) to study the consequences of soils uses changes and of soils managements changes on organic matter shapes in soil and (iii) to specify organic matter role on soil properties physics.Representative agri-pedological situations of the three great mineralogical models of tropical soils (allophonic soils (not crystallized clays), 1:1 clay soils and 2:1 clay soils) and presenting agricultural systems of various levels of intensification (intensive monocultures intended for export, slightly intensified farming systems, etc) were thus selected in the soils of Martinique. In addition, to limit the effects of their former uses, we generally chose to the minimum 3 years old farming situations.The analysis of the various lands carbon stocks reveals different behaviors: in allophonic soils, a correlation exists between carbon content (or organic stock) and texture (or fine elements content), as well for not cultivated as for cultivated situations. Variations ranges (reduction) of carbon stocks observed under various management soils systems effect, also depends on texture: in sandy soils, carbon sequestration potentiality is low or null, on the other hand, carbon storage potentialities are higher in clay soils.The estimation of total carbon stocks on the scale of Martinique, for one meter of depth and for and average situation between the use soils charts of 1969/70 and 1979/80, rises to 11,859 Mt of C calculated for 95,8% of the surface.Soil organic matter distribution varies with soil texture: in sandy soils, with low contents of organic matter, organics matters are mainly associated with the sandy fractions; in clay soils, richer in organic matters, 50 to 60% of the organic matters are associated with the argillaceous fraction. In the same way, the organic matter dynamics also depends on soil texture: in sandy soils, organic stocks variations are primarily due to carbon loss or accumulation of the sandy fraction; in clay soils, the argillaceous fraction takes part in a dominating way in organic stocks variations of these soils at the time of their setting in culture or meadow; the sand-clay soils have an intermediate behavior between these two poles.Structural stability varies with mineralogy. Andosols (or ALL) present a high degree of aggregation and stability, due to the presence of allophones and their particular association with the organics compounds. In crystallized clay soils, aggregation stability is higher in 1:1 clay soils (or LAC); the lowest values are generally observed in the lands on 2:1 clay soils (or HAC). Moreover, culture setting generally results in aggregation stability reduction.Cultures intensification (frequent ploughings, low organic matter restitutions to the soil, etc) accentuates aggregation stability loss caused by culture setting, particularly in lands on 2:1 clay soils (or HAC). http://www.theses.fr/2012AGUY0513/document | Partager |
Epidémiologie du paludisme et environnement : étude de deux communautés amérindiennes de l'est et de l'ouest guyanais ; Epidemiology of malaria and environment : study of two Amerindian populations in Eastern and Western French Guiana Auteur(s) : Stéfani, Aurélia Auteurs secondaires : Antilles-Guyane Carme, Bernard Fotsing, Jean-Marie Résumé : Notre étude s’est proposée d’analyser l’incidence du paludisme et son évolution dans le temps et dans l’espace, ainsi que de rechercher les facteurs de risque d’accès palustres chez les enfants d’un village du Moyen-Oyapock (Camopi), peuplé d’Amérindiens wayampi et émerillon, d’une part, et d’un village du Haut-Maroni (Antecume Pata), peuplé d’Amérindiens wayana, d’autre part. L’approche a été multiple avec, pour chacun des deux sites d’étude :- Une analyse de survie (modèle de Cox) à partir des accès palustres confirmés biologiquement dans une cohorte d’enfants de moins de sept ans régulièrement suivis, ainsi qu’un questionnaire de type Connaissances, Attitudes et Pratiques (CAP), puis les caractéristiques des habitats et la description de leur environnement immédiat.- Une analyse spatiale avec une classification de l’occupation du sol à partir d’images satellites SPOT 5, l’extraction de variables environnementales d’intérêt, l’étude de leur effet sur la transmission du paludisme et la mise au point d’une méthode objective de sélection d’un rayon d’observation autour des habitations pour la caractérisation de l’environnement.- Une étude de séries temporelles (ARIMA) afin de déterminer l’effet des évènements climatiques et hydrologiques sur le paludisme, aux niveaux local et plus global (El Niño).Les taux d’incidence d’accès palustres sur la période 2001-2009 se sont révélés particulièrement élevés chez les jeunes enfants, notamment à Camopi avec une moyenne de 773‰ par année. Une diminution brutale de l’incidence a eue lieu en 2007 sur le Haut-Maroni et ce phénomène est observé à Camopi depuis 2010. Une prémunition se développe assez rapidement au cours de la vie (2-3 ans), surtout contre les reviviscences à Plasmodium vivax. Les facteurs environnementaux se sont avérés être les plus nombreux et les plus fortement liés à l’incidence palustre. En effet, le dégagement des alentours du carbet de toute végétation et une certaine distance de celui-ci à la forêt sont des facteurs protecteurs. La composante géographique est également apparue essentielle à Camopi avec une incidence qui variait selon le fleuve d’habitation et en fonction de la distance au hameau principal. Les facteurs météorologiques locaux (température et niveau du fleuve) se sont également révélés être liés à l’incidence du paludisme à court terme (0-3 mois). Par ailleurs, nos résultats ont permis d’émettre un certain nombre d’hypothèses quant à la transmission et au(x) vecteur(s) local(ux), et notamment de suggérer la participation d’un vecteur autre qu’An. darlingi dans la transmission du paludisme à Camopi. Nous avons également prouvé par ce travail que la télédétection et les systèmes d’information géographique sont très prometteurs pour la prise en compte de la dimension spatiale et environnementale dans l’étude des maladies transmissibles, notamment dans les zones d’accès difficile de Guyane. The aim of our study was to analyze the incidence of malaria in children and its evolution through time and space, as well as to search for risk factors in a village in Mid-Oyapock (Camopi), populated by Amerindians Wayampi and Emerillon, on the one hand, and a village in Upper-Maroni (Antecume Pata), populated by Amerindians Wayana, on the other hand. The approach was multiple with, for both study sites:- A survival analysis (Cox modelling) completed out of biologically confirmed malaria attacks in a cohort of children under seven, as well as a Knowledge, Attitudes, Practices and Behavior (KAPB) questionnaire, and also the characteristics of the houses and the description of their immediate environment.- A spatial analysis with a land cover classification from SPOT 5 satellite images, the extraction of environmental variables, the study of their effect on malaria transmission and the development of an objective method for picking the proper observation horizon around houses in order to characterize the environment.- A time series study (ARIMA) to determine the effect of climatic and hydrological events on malaria at local and global (El Niño) scales.The incidence rates of malaria attacks during the period 2001-2009 were particularly high among young children, especially in Camopi with an average of 773‰ by year. A sharp decline in incidence occurred in 2007 on the Upper Maroni and this phenomenon has been observed in Camopi since 2010. An acquired immunity develops quite rapidly during the life (2-3 years old), especially against P. vivax relapses. Environmental factors were found to be the most strongly associated with malaria incidence. Indeed, living in a hut cleared from the surrounding vegetation and at a larger distance from the forest are protective factors. The geographic component also appeared essential in Camopi with an incidence which varied with the river of living and with the distance from the main hamlet. The local meteorological factors (temperature and river level) also proved to be linked to malaria incidence in the short term (0-3 months). Moreover, our results have allowed issuing a number of assumptions about the transmission and the local vector(s), in particular to suggest the involvement of another vector than An. darlingi in the malaria transmission in Camopi. We also proved by this work that remote sensing and geographic information systems hold great promise for the inclusion of the spatial and environmental dimensions in the study of transmitted diseases, especially in areas of difficult access in French Guiana. http://www.theses.fr/2011AGUY0448/document | Partager |